14/10/2014
La citation du jour
Honoré de Balzac
Ainsi va la vie italienne: le matin l’amour, le soir la musique, la nuit le sommeil. Combien cette existence est préférable à celle des pays où chacun emploie ses poumons et ses forces à politiquer, sans plus pouvoir changer à soi seul la marche des choses qu’un grain de sable ne peut faire la poussière. La liberté, dans ces singuliers pays, consiste à disputailler sur la chose publique, à se garder soi-même, se dissiper en mille occupations patriotiques plus sottes les unes que les autres, en ce qu’elles dérogent au noble et saint égoïsme qui engendre toutes les grandes choses humaines.
Honoré de Balzac, Massimilla Doni, précédé de: Sarrasine et Gambara (coll. Folio/Gallimard, 2007)
image: Louis Boulanger, Honoré de Balzac / 1829 (cosedalibri.files.wordpress.com)
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |
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13/10/2014
Lire les classiques - Paul Verlaine
Paul Verlaine
Paul Verlaine, Nevermore, dans: Poèmes saturniens (coll. Livre de Poche/LGF, 2007)
image: Berthe Morisot, La mandoline / 1889 (impressionistsgallery.co.uk)
00:13 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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11/10/2014
La citation du jour
Patrick Modiano
Ce sont des personnes qui laissent peu de traces derrière elles. Presque des anonymes. Elles ne se détachent pas de certaines rues de Paris, de certains paysages de banlieue, où j'ai découvert, par hasard, qu'elles avaient habité. Ce que l'on sait d'elles se résume souvent à une simple adresse. Et cette précision topographique contraste avec ce que l'on ignorera pour toujours de leur vie - ce blanc, ce bloc d'inconnu et de silence.
Patrick Modiano, Dora Bruder (coll. Folio/Gallimard, 1999)
image: André Zucca (embruns.net)
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10/10/2014
Patrick Cauvin
Patrick Cauvin, Venge-moi (Albin Michel, 2007)
Tout a commencé le soir de sa mort. Elle a attendu le dernier instant pour me révéler son secret et me confier une mission: la venger. J’ai accepté car l’on ne refuse rien à une mère mourante. Et j’ai plongé dans un passé effroyable…
La Shoah ne cesse d'inspirer les écrivains. Ici, au cœur de l’appartement de sa mère mourante qui rassemble la mémoire de toutes les horreurs de la guerre, Simon apprend une terrible vérité. Afin d’honorer sa promesse – une vengeance par le sang versé – le voici immergé dans un passé qui l’a dépossédé de lui-même et l’a rendu à tout jamais imperméable au bonheur. Un suspense oppressant sur le thème de la survie et de la trahison, dont la fin tragique, inattendue, permet sans hésiter de ranger ce roman parmi les plus réussis du genre.
Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2009)
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07/10/2014
La citation du jour
Louis Aragon
Si on a regardé un homme jusqu'à ne plus voir en lui que ce qui le fait différent des autres, le particulier en lui, il est bouleversant de retrouver, avec d'autant plus de force qu'on l'oubliait déjà, que l'essentiel en lui c'est ce qui ressemble aux autres.
Louis Aragon, Aurélien (coll. Folio/Gallimard, 2006)
image: https://farm4.staticflickr.com
15:03 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Louis Aragon | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |
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06/10/2014
Morceaux choisis - Léon-Paul Fargue
Léon-Paul Fargue
Souvenirs d’un passé qui dort dans une ombre si transparente... Des intimités insaisissables qu’on se croit bien seul à connaître et dont on voudrait enchanter les autres... Certains regards. La voix d’un être cher. La gaucherie d’une âme ardente.. Une inflexion familière très douce et bien humaine...
Des yeux qu’on revoit parmi vingt ans de souvenirs, dans une rue grise, un jour de promenade. Du soleil sur un peu de paille, devant la porte d’un malade... Un regret sobre. Une parole d’un chagrin vague... Un nom touchant qu’on n’arrive pas à retrouver... Tout ce qui porte une chanson triste au bord des lèvres... Et ce mutisme avant les larmes...
Le retour, un soir, dans un quartier où l’on a vécu jadis. Le tremblement de la voiture entre des arbres... L’odeur d’une avenue frissonnante où il a plu... L’odeur d’un chantier, sépulcrale et tendre... Un geste passe sur une fenêtre éclairée très tard, tout en haut d’une maison qui se reflète dans un fleuve... Le grondement lent d’un train sur un pont de fer... L’adieu long d’un remorqueur... Et la persistante vision de ce coin de faubourg où la vieille maison que j’ai tant aimée ne me connaît plus. Rien qui bouge à ses vitres. Un boutiquier maussade y tourne et pèse. Elle est sans regard, elle est sans rêves. Et il n’y a même pas de lumière à la fenêtre où j’ai songé...
J’allume pour nous deux les lampes... Une parole heureuse, un visage de femme, une fenêtre brûlante, des voix connues passent et se brisent... Ah je voudrais serrer tous les souvenirs sur ma poitrine, en bouquet, pour te les offrir. Mais ils sont lointains comme des signaux. Signaux du soir, avec leur douceur menaçante... Fanaux des trains et des bateaux, qui ont toujours ce regard triste... Signaux d’amour, tendres et fins comme des cœurs à la fenêtre... Signaux du ciel, un peu perdus, comme des fleurs dans un champ d’ombre...
De beaux accords plans se recouvrent. La mer qui remonte. Un rayon de Chopin m’arrive - et fait la lumière où je veux m’étendre - sans plus rien dire - avec un ami qui sache tout de moi-même, qui me reproche tout - et qui me pardonne...
Léon-Paul Fargue, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1987)
image: http://bbcerne.blogspot.ch
00:35 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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04/10/2014
La citation du jour
Jules Supervielle
Ecoute, apprendras-tu à m'écouter de loin, il s'agit de pencher le coeur plus que l'oreille, tu trouveras en toi des ponts et des chemins pour venir jusqu'à moi qui regarde et qui veille.
Jules Supervielle, Le forçat innocent, suivi de: Les amis inconnus (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
image: Jean Louis Marie Eugène Durieu (cultur-elles.blogspot.com)
06:09 Écrit par Claude Amstutz dans Jules Supervielle, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |
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01/10/2014
Le poème de la semaine
Jean-Pierre Lemaire
Ceux qui ne sont inscrits nulle partregardent au loin la ville illuminéeles immeubles nocturnescomme de grandes stèles noirescouvertes d'une écriture inconnued'un alphabet de feu calligraphiérigoureux, indéchiffrable Ils pleurent de tant liresans pouvoir traduiretandis qu'à l'intérieur, en nousil n'y a rien d'écritet que toutes les pagesderrière la nuitredeviennent blanches. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:08 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | |
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30/09/2014
La citation du jour
Alexandre Vialatte
L'homme n'est que poussière. C'est dire l'importance du plumeau.
Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne, tome 1: 1952-1961 (coll. Bouquins/Laffont, 2000)
image: http://www.classiccleaners.net
21:58 Écrit par Claude Amstutz dans Alexandre Vialatte, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |
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Morceaux choisis - Philippe Jaccottet
Philippe Jaccottet
Et viennent de nouveau les grands beaux jours...
Une fois encore, la sérénité d'octobre...
L'air entoure, c'est quelque chose qui n'est pas, c'est de la place, de l'espace, c'est une absence d'oppression et de murs: l'air libre.
L'étendue à peine relevée sur ses bords, ses lointains bords, comme un berceau.
C'est l'air qu'on ne voit pas, qu'on boit un peu comme de l'eau fraîche, c'est tout le ciel comme un grand verre d'eau, et l'air est frais, rafraîchissant, désaltérant. On taille les haies, le jardin bleu s'éclaire, et c'est comme si on montait les degrés d'une échelle. Les branches, les herbes sécheront en grands tas que l'on fera brûler plus tard avec joie: grésillement des flammes dans la fumée comme une autre espèce d'air, agressif, agité, coloré, ascendant. Cascade inversée.
Puisses-tu allumer encore quelques feux avec ces feuilles sur la pente du temps... où du fond de l'enfance remonte un bruit de cloches sombres...
Philippe Jaccottet, Carnets 1968-1979, dans: Oeuvres (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 2014)
image: Jeanne-Marie Simon-Chapuis, Beauregard-Baret, France (map-france.com)
01:31 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Morceaux choisis, Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |
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