09/04/2015
La citation du jour
Christian Bobin
Aimer quelqu'un c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère.
Christian Bobin, La lumière du monde (coll. Folio/Gallimard, 2003)
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08/04/2015
Le poème de la semaine
Maurice Chappaz
Humer simplement une roseou dévaster le jardinparce que la brise a ouvert la porte? Je me suis assis devant la maisonde ma bien-aimée. L'angoisse scelle mes lèvreset fait parler mon coeur en silence. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
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06/04/2015
Morceaux choisis - Jean Mambrino
Jean Mambrino
S'entendre soi-même dans la musique, se reconnaître dans la couleur du soleil, la couleur du soi dans le soleil, ou la couleur de la nuit qui nous ressemble. Le tremblement de terre mime aussi le sommeil. Et le volcan éteint du coeur se mire dans les lacs. Si chacun est son miroir, les murs seront miroirs, les mains se rejoindront à travers les murs. L'eau des miroirs se tient debout. Les temps sont venus. L'incertain est sûr.
Jean Mambrino, Entrez dans la danse, dans: La saison du monde (José Corti, 1986)
image: John William Waterhouse, Mariana in the South (microargumentos.blogspot.com)
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05/04/2015
Lire les classiques - Paul Verlaine
Paul Verlaine
Paul Verlaine, Green, dans: Romances sans paroles/Cellulairement (coll. Livre de poche/LGF, 2002)
image: Jean-Paul Proix, La belle endormie / 1932 (arcadja.com)
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03/04/2015
La citation du jour
Philippe Jaccottet
On ne peut pas porter sur ses épaules tout le fardeau de la douleur du monde. Suffit (?) qu'on n'aggrave pas celui des proches et en soulage une petite part quand cela se peut. Suffit (?) qu'on essaie au moins de porter seul le sien. Mais on peut, mais sûrement on doit porter le non-fardeau des moindres éclaircies encore aperçues, le contre-fardeau des lueurs pour les encore vivants.
Philippe Jaccottet, Trois proses (Revue Europe no 955-956, novembre-décembre 2008)
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02/04/2015
Morceaux choisis - Charles-Albert Cingria
Charles-Albert Cingria
C'est exquis un réveil et surtout de ne pas se lever parce qu'on a toujours froid, c'est-à-dire chaud dans une menace de froid si on exécute une révolution de se lever, laquelle a tout à gagner - en effet rien ne vous y oblige - à rester à l'état de résolution. Donc on ne se lève pas. Plutôt on compte, on s'accorde des délais. On compte jusqu'à cent, très lentement, bien entendu, et puis, quand on est arrivé à cent, on s'arrête simplement de compter, mais on ne se lève pas davantage.
Vient le moment pourtant où l'on se dresse automatiquement. C'est un subconscient qui fait ça, un trop-plein qui vous propulse. A peine debout, on se précipite sur le petit bois. Une flambée, quelques instants, vous fait retrouver par les jambes et les genoux et les pieds et la prunelle du regard, cette pointe à jour de l'âme, la chaleur que vous venez de quitter. Mais c'est aussi pour faire bouillir de l'eau pour le thé que vous faites ce petit embrasement.
Un peu de bois sec, un peu de bois vert, un peu de charbon de bois à 50 francs les dix litres, inséré avec escient à des places favorables - des places qui, dans l'incandescence, font s'établir une structure - amuse et stimule l'ingéniosité et, à ce feu, lui accorde une durée.
Surtout, le charbon se brise avec un infinitésimal bruit précis de harpe qui est délicieux à entendre.
Charles-Albert Cingria, D'un jeudi à l'autre, Oeuvres complètes vol. 1 - Récits (L'Age d'Homme, 2012)
image: lameduseetlerenard.blogspot.com
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26/03/2015
La citation du jour
Pascal Quignard
Quand on cesse de se soumettre au jugement de ceux dont on s'est retranché, tout ce qui blesse s'effiloche et se gomme d'un coup comme une brume sur la rivière à l'instant où monte le soleil.
Pascal Quignard, Les désarçonnés (Grasset, 2012)
image: J.M.W.Turner, Looking across the Lagoon / Venice 1840 (www.cineclubdecaen.com)
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25/03/2015
Le poème de la semaine
Paul-Jean Toulet
Douce plage où naquit mon âme; Et toi, savane en fleurs Que l'Océan trempe de pleurs Et le soleil de flamme; Douce aux ramiers, douce aux amants, Toi de qui la ramure Nous charmait d'ombre, et de murmure, Et de roucoulements; Où j'écoute frémir encore Un aveu tendre et fier - Tandis qu'au loin riait la mer Sur le corail sonore. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
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20/03/2015
La citation du jour
Nadia Tuéni
Tu as sali la mer par tendresse, Etranger, mais tu ne savais pas qu’elle est espace vide, qu’elle est tout ce qui reste du chemin nécessaire à la respiration des bibles, au pacte entre nous et nous, à la mort fertile et qui devient jardin de sommeil et d’eau pour délivrer les races, nécessaire au sens de chaque pierre dont je suis la neige royale, pour que la terre apprenne à vivre avec son double, ne plus connaître l'absence. Etranger, le sable est langage du monde, nos pieds ont déchiffré ce qui brûle ton soleil et t’empêche d’être libre comme enfant. Etranger, voilà pourquoi ce soir sous les murs derniers de l’Asie, j’offre mon corps mobile au rasoir de la vague.
Nadia Tuéni, Oeuvres poétiques complètes (Éditions Dar An-Nahar, 1986)
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17/03/2015
Lire les classiques - Paul Verlaine 1b
Paul Verlaine
Si tous les poèmes ne supportent pas une illustration musicale - classique ou non - voici, avec O triste, triste était mon âme, l'exemple d'une belle réussite, signée Léo Ferré...
Paul Verlaine, Romances sans paroles, précédé de: Poèmes saturniens (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Chansons inoubliables, Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique; variété | |
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