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08/06/2013

Teresa Berganza 1b

Bloc-Notes, 8 juin / Les Saules

livres; musique; morceaux choisis; livres

Florilège / Teresa Berganza

Il n'est pas nécessaire d'avoir reçu une éducation musicale pour s'approcher de la musique; il suffit d'y être sensible. (p.16)

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J'ai toujours aimé la poésie. Hölderlin surtout. Dans ma bibliothèque, le marquis de Sade côtoie les Evangiles et c'est très bien ainsi. (p.16-17)

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Je ressens chaque chose de façon terriblement intense, et ça fait mal. C'est cela être un artiste, je pense: une excellente constitution et en même temps une hypersensibilité qui vous rend anormalement poreux à tout ce qui vient de l'extérieur. (p.20)

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Je me suis toujours sentie proche de "Carmen" dans le sens où j'ai toujours eu les hommes que j'ai voulus. Cela peut sembler prétentieux, mais c'est la vérité. Je n'ai jamais été une femme entretenue, j'ai toujours gagné ma vie, j'ai toujours choisi mes rôles. "Carmen" m'a ensuite aidée à me défaire de mes maris. Peut-être aurais-je été moins forte si je n'avais pas vécu "Carmen" dans ma chair. (p.69)

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Ah, la musique! Le génie des compositeurs allié à ma fantaisie a été beaucoup plus grand que tout ce que les hommes qui se sont trouvés sur mon chemin ont pu me souffler à l'oreille. (p.76)

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On nous a menti en prétendant qu'il fallait intéresser les jeunes à l'opéra. Mais les jeunes ne sont pas si bêtes. Ils veulent la vérité du théâtre. Or "Fidelio" dans un camp de concentration ou "Don Carlos" dans un bordel ou une pissotière, ce n'est pas la vérité. Que se passerait-il si l'on barbouillait un Tintoret ou si l'on recouvrait Notre-Dame de graffitis? (p.108-109)

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Il me semble que le lit, c'est la mort de l'amour. Pour moi, un lit est fait pour dormir. L'amour, c'est dans la cuisine, dans la voiture, dans la nature, dans la mer. Partout, sauf dans un lit. (p.116)

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Le chant, c'est la joie, pas la souffrance, la compétition, la jalousie. C'est le soleil qui se lève sur le monde. Comme disait Mozart: "Le vrai génie sans coeur est un non-sens." Pour ma part, je pense que le plus important dans la vie, c'est la santé, l'amour, la musique... et un bon verre de vin rouge. (p. 156)


Teresa Berganza et Olivier Bellamy, Un monde habité par le chant (Buchet-Chastel, 2013)

image: Teresa Berganza (sites.radiofrance.fr)

illustration musicale: Teresa Berganza, A Haydn Recital, Scottish Chamber Orchestra, Raymond Leppard (Erato)

01:01 Écrit par Claude Amstutz dans Joseph Haydn, Musique classique, Teresa Berganza | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : livres; musique; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Teresa Berganza 1a

Bloc-Notes, 8 juin / Les Saules

Teresa Berganza_Couv.jpg

On doit déjà à Olivier Bellamy - reporter à Classica et éditorialiste à l'Huffington Post - un passionnant ouvrage consacré à Martha Argerich - L'enfant et les sortilèges, paru en 2010 aux éditions Buchet Chastel. Voici aujourd'hui, à son instigation, une autre illustration lumineuse dans le monde des interprètes de musique classique, en compagnie de Teresa Berganza, l'une des plus grandes mezzo-soprano du XXe siècle. J'ai choisi d'effacer mes questions. Non pour transformer artificiellement un dialogue en soliloque ou par excès d'humilité, mais pour que chaque lecteur ait l'impression que Teresa Berganza s'adresse directement à lui. En évitant les formes plus classiques du livre d'entretiens ou de l'autobiographie déguisée.

Il en résulte avec Un monde habité par le chant - comme c'est généralement le cas quand il s'agit de personnes d'exception - un livre où, avec passion et de nombreux traits d'humour, elle évoque sa jeunesse de l'Espagne franquiste qui a failli la conduire chez les religieuses franciscaines, ses amours et, bien davantage encore son osmose avec la musique, source d'amitiés peu communes dont Teresa Berganza parle avec beaucoup de chaleur et de simplicité, tels les chefs d'orchestre Hans Schmidt-Isserstedt, Otto Klemperer, Carlo Maria Giulini, Riccardo Muti ou Daniel Barenboim - parmi tant d'autres - mais le souvenir le plus émouvant est dédié à Claudio Abbado: Claudio vit la musique par tous les pores de sa peau. Pas avec sa langue, avec chaque gramme de son corps, chaque millimètre carré de sa peau. Ses gestes ne sont pas grandiloquents et même plutôt austères d'une certaine manière, mais avec sa main gauche, il donne tout. Il n'a jamais été beau, mais lorsqu'il est dans la musique, il est le plus beau des êtres humains. Aucun acteur au monde n'est aussi beau que lui à ce moment-là. C'est le musicien le plus important dans ma vie, pas seulement le chef d'orchestre, le musicien, l'ami.

De très belles pages sont aussi vouées à ses rencontres avec Maria Callas - dissipant bien des malentendus que les médias, déjà à son époque, ont hélas entretenu - et d'autres interprètes, tels ses amis Alfredo Kraus et Placido Domingo, mais si la musique est toute sa vie - inclus Frank Sinatra, Charles Dumont, Carlos Gardel et Astor Piazzolla - c'est surtout sa personnalité hors des conventions du genre, qui fascine et dessine un véritable art de vivre exempt de tricherie, dont vous pouvez découvrir l'intériorité et la richesse, avec un florilège de ses réflexions, annexé à cet article - Teresa Berganza 1b - où vous aurez aussi le loisir de l'entendre dans un récital peu connu consacré à Joseph Haydn.

Magnifique interprète de Mozart, Rossini et Bizet, Teresa Berganza fête cette année ses quatre-vingt ans. Des regrets? J'ai arrêté de chanter à soixante-quinze ans. Après cinquante-trois ans de carrière, je peux me réveiller dans mon lit sans l'angoisse d'avoir perdu la voix dans la nuit, sans prendre le premier avion pour consulter mon médecin dès qu'un problème inconnu surgit. Quand c'est fini, c'est fini. J'ai toujours eu horreur des hommages qui ressemblent à des enterrements de première classe. Ailleurs, elle ajoute: J'ai demandé à être incinérée et qu'on disperse mes cendres sur la tombe de Tchaïkovski...

Une grande Dame, en vérité! Lisez ses entretiens avec Olivier Bellamy, puis courez chez votre disquaire favori qui vous délivrera avec joie d'une vingtaine d'euros - ou davantage, si entente - en échange de quelques incontournables de Teresa Berganza

Teresa Berganza et Olivier Bellamy, Un monde habité par le chant (Buchet-Chastel, 2013)

Olivier Bellamy, Martha Argerich - L'enfant et les sortilèges (Buchet Chastel, 2010)

00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Claudio Abbado, Daniel Barenboim, Joseph Haydn, Teresa Berganza, Wolfgang Amadeus Mozart | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  Facebook | | |

01/01/2013

La musique sur FB - 1534 G.W.Gluck

Christoph Willibald Gluck

Orfeo ed Euridice

"Che farò senza Euridice"

 

Teresa Berganza

Royal Opera House Covent Garden Orchestra

Alexander Gibson


04:05 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique, Teresa Berganza | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB - 1908 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Le Nozze di Figaro, K 492

"Voi Che Sapete"

 

Teresa Berganza

English Chamber Orchestra

Daniel Barenboim

pour Luce L


12/05/2012

Musica présente 11 - Teresa Berganza

Teresa Berganza

cantatrice espagnole, née en 1935

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Wolfgang Amadeus Mozart

Aria for soprano and orchestra, K 255

"Se ardire e speranza"

Wiener Kammerorchester

György Fischer


08:00 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique, Teresa Berganza | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |