31/12/2014
Meilleurs voeux 2015
Bloc-Notes, 31 décembre / Les Saules
Avec joie et gratitude, je vous adresse mes meilleurs voeux pour l'an nouveau, à vous, amis nombreux qui êtes restés fidèles au blog de La scie rêveuse, qui se borne aujourd'hui pour l'essentiel à la musique classique et à la poésie. En 2015, seront repris d'anciennes publications peut-être passées inaperçues ou oubliées, dans les catégories La citation du jour, Morceaux choisis ou Lire les classiques. Les autres rubriques ont été abandonnées, leur moyen d'expression ayant perdu toute force de conviction, et tricher avec mes lecteurs m'est plutôt insupportable...
D'autre part, il n'est pas simple de gérer deux blogs aux démarches différentes, depuis fin 2013: l'un - La scie rêveuse - afin de faire découvrir des oeuvres originales, l'autre - Jubilate Deo - consacré à creuser un sillon qui est le mien propre. Aussi, la plupart des inédits littéraires sont aujourd'hui publiés de préférence dans les Chemins de traverse sur Jubilate Deo, et même si les autres publications à caractère spirituel ne vous inspirent pas, sachez que la littérature y tient une place à part (avec 150 extraits à ce jour) accessible par le lien mentionné ci-dessous. La musique, plus discrète que sur La scie rêveuse (100 extraits) y est également présente.
Amoureux de la lecture et de la musique, je vous souhaite à toutes et à tous une année heureuse, et que se réalisent vos rêves en 2015!
lien vers Jubilate Deo: http://jubilatedeo.hautetfort.com/chemins-de-traverse/
image: Les Saules, Cologny / Suisse (2014)
00:20 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature; musique classique; livres | | Imprimer | Facebook |
30/12/2014
La citation du jour
Il n'y a rien à raconter de l'amour sinon qu'il dure, et d'abord qu'il est, que l'on sent qu'il est, alors qu'on avait juré qu'il ne serait jamais! Qu'il est avec une chaleur sous les yeux, un tremblement dans les mains, qu'il est comme une coloration de la vie et de tous les objets, une coloration si belle et si déchirante qu'elle n'a pas le droit de baisser d'un millième de degré car aussitôt on craint qu'elle ne meure. On sent aussi que cette coloration sacrée est sous une menace perpétuelle, n'a rien de sûr, car elle dépend toujours de l'interprétation: lui tel qu'il est pour moi, moi telle que je suis pour lui, et en définitive le tourment, la force du désir viennent de ce que l'on désire à l'intérieur de soi mais dans l'autre. Aussi a-t-on tellement peur et l'amour fait-il tous ses efforts pour ressembler à un feu d'artifice.
Aventure de Catherine Crachat: Hécate (coll. Folio/Gallimard, 1991)
00:30 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | Facebook |
29/12/2014
La musique sur FB - 2201 A.Ferrabosco II
Alfonso Ferrabosco II
A Fancie for three Viols
Private Musicke
00:00 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
28/12/2014
Morceaux choisis - Philippe Besson
Philippe Besson
Chez Phillies, il ne viendra plus de client, pour sûr. Les dimanches se suivent et se resemblent, en somme. C'est à se demander pourquoi on persiste à rester ouvert. Le vieux Carter a une explication: il prétend que le café est un phare et les phares ne ferment jamais, ils éclairent les nuits. Ben a un peu l'impression d'être un gardien de phare. Louise et Stephen ne songent pas à partir. Le silence du café les protège et personne ne les attend.
C'est cela qui leur est arrivé: plus personne pour les attendre. Ils sont seuls, comme ne le sont que les vieillards. Ils ont le regard hagard de solitude. Ils ont le souffle court des épuisés. Ils ont les gestes ralentis des plus démunis. Ils s'abritent dans un café improbable, à l'extrémité d'un continent. Ils égrènent leur vie comme d'autres des prières, en roulant des chapelets entre leurs doigts osseux. Ils sont parvenus au terme de quelque chose, sans être en mesure de discerner encore ce qui pourrait commencer pour eux. Ils se sont égarés.
Dans cet égarement qui les réunit, ils seraient presque capables enfin de se parler calmement, et de laisser venir entre eux une manière de douceur. Il fallait sans doute que les abcès crèvent, que la mauvaise mémoire soit expiée, que les aveux soient consentis, que la place soit nette pour qu'ils soient finalement aptes à s'adresser l'un à l'autre sans arrière-pensée, sans invective, sans remords ni rancune, sans aigreur. Et s'il suffisait désormais de se laisser aller, de ne plus se poser de questions, d'accepter le moment comme il se présente?
Ce serait comme une décontraction, une tension qui se relâche, un bras qui se détend, une main qui s'ouvre, comme lorsque les efforts ou les étreintes s'achèvent.
Tu es au moins aussi mal à l'aise que moi, c'est rassurant, mais nous avons fait le plus délicat, n'est-ce pas?
Le plus délicat, je ne sais pas. Le plus dur, certainement.
Philippe Besson, L'arrière-saison (Julliard, 2002)
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
27/12/2014
La musique sur FB - 2200 J.Haydn
Joseph Haydn
Cello Concerto in C Major, Hob. VIIb/1
Marie-Elisabeth Hecker
Radio Kamer Filharmonie
Philippe Herreweghe
05:48 Écrit par Claude Amstutz dans Joseph Haydn, La musique sur Facebook, Musique classique, Philippe Herreweghe | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
26/12/2014
Morceaux choisis - Emily Dickinson
Emily Dickinson
Le son le plus triste, le son le plus doux,Le son le plus fou qui enfle,- C'est celui que font les oiseaux, au printemps,Quand la nuit délicieusement tombe,Sur le fil, entre mars et avril -Frontière magiqueAu-delà de laquelle l'été hésite,Presque divinement trop proche. Il nous fait penser à tous ces mortsQui ont traversé la vie en flânant avec nous,Et que la sorcellerie de la séparationNous rend cruellement plus chers encore. Il nous fait penser à ce que nous eûmes,Et dont nous déplorons la perte.Nous en souhaiterions presque que ces voix de sirènesS'en aillent et se taisent.L'oreille peut briser le coeur humainAu vif comme un javelot.On voudrait que le coeur ne soit pasSi dangereusement près de l'oreille.Emily Dickinson, Poèmes non datés in "Poésies complètes", édition bilingue (Flammarion, 2009)
Traduction: Françoise Delphy
Illustration: Nicolas de Staël / Fiesole
02:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis, Nicolas de Staël | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
25/12/2014
La musique sur FB - 2199 A.v.Köln
Anna von Köln
Liederbuch
"Puer Natus in Bethelehem"
Ars Choralis Köln
Maria Jonas
08:52 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
La citation du jour
William Shakespeare
Non, jamais je ne planterai une seule de ces boutures dans mon jardin. De même que je ne voudrais pas que ce garçon me dise, si j'étais maquillée: c'est bien, et que ça lui donne envie de me faire l'amour. Prenez ces fleurs, c'est de la chaude lavande, de la sarriette, de la marjolaine, et puis le souci, qui se couche en même temps que le soleil et se lève en larmes en même temps que lui. Oui, toutes ces fleurs me manquent pour vous en faire des couronnes, et vous, mon doux ami, pour vous en couvrir tout entier.
William Shakespeare, Un conte d'hiver (Minuit, 1988)
traduit par Bernard-Marie Koltès
image: Le Titien, Vénus d'Urbino / détail (ahsonic.tumblr.com)
08:16 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | | Imprimer | Facebook |
24/12/2014
La musique sur FB - 2198 J.G.Pisendel
Johann Georg Pisendel
Sonata a violino senza basso
Amandine Beyer
06:59 Écrit par Claude Amstutz dans Amandine Beyer, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
Lire les classiques - François Coppée
François Coppée
merci à Hélène H
C'est l'heure exquise et matinaleQue rougit un soleil soudain. A travers la brume automnale Tombent les feuilles du jardin. Leur chute est lente. Ou peut les suivre Du regard en reconnaissantLe chêne à sa feuille de cuivre, L'érable à sa feuille de sang. Les dernières, les plus rouillées, Tombent des branches dépouillées : Mais ce n'est pas l'hiver encor. Une blonde lumière arrose La nature, et, dans l'air tout rose,On croirait qu'il neige de l'or.Francois Coppée, Matin d'octobre, dans: Promenades et intérieurs (poesie.webnet.fr)
image: http://ecrireagentilly.blogspot.ch
00:12 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |