27/04/2015
Lire les classiques - Sully Prudhomme
Sully Prudhomme
Sully Prudhomme, Les solitudes - Poésies (L'Harmattan, 1995)
image: Sandro Botticelli, Portrait of a Young Woman (paintingdb.com)
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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25/04/2015
Morceaux choisis - Philippe Claudel
Philippe Claudel
Philippe Claudel, Les mois de mai, dans: Le monde sans les enfants et autres histoires - Dessins de Pierre Koppe (coll. Livre de poche/LGF, 2011)
image: lachenaie.over-blog.fr
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24/04/2015
La citation du jour
Yves Bonnefoy
Et je vous disais bien, mes quelques compagnons, je vous disais bien, n'est-ce pas, que le jour se lève? Allons, avançons encore, ramassons tous nos voeux, tous nos souvenirs, vous ces cris, ces appels, ces hurlements, ces sanglots, et moi avec tous ces rires, ces grands rires si loin de toutes parts sous un ciel si bas que nous le touchons de nos mains tendues! Il est évident que le jour se lève, mes amis, évident qu'il déferle sur nous, recolore tout, emporte et disperse tout.
Yves Bonnefoy, L'heure présente (Mercure de France, 2011)
01:17 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (1) | |
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21/04/2015
Morceaux choisis - Sylvie Germain
Sylvie Germain
Elle est entrée dans le livre. Elle est entrée dans les pages du livre comme un vagabond pénètre dans une maison vide, dans un jardin à l'abandon. Elle est entrée, soudain. Mais cela faisait des années qu'elle rôdait autour du livre. Elle frôlait le livre qui cependant n'existait pas encore. Elle en feuilletait les pages non écrites et certains jours, même, elle a fait bruire imperceptiblement ces pages blanches en attente de mots. Le goût de l'encre se levait sur ses pas.
Elle s'est glissée dans le livre. Elle s'est faufilée dans les pages comme un songe s'en vient visiter un dormeur, se déploie dans son sommeil, y trame des images et mêle à son sang, à son souffle, de fins échos de voix. Elle va partout, n'importe où, elle s'introduit où elle veut, elle traverse les murs aussi aisément que les troncs d'arbre ou que les piles des ponts. Aucune matière n'est pour elle un obstacle; ni la pierre, ni le fer, ni le bois ou l'acier n'arrêtent son élan, ne retiennent ses pas. Toute matière a pour elle la fluidité de l'eau.
Elle avance droit devant elle sans jamais reculer. Ses déambulations semblent mues par de secrètes urgences, et son sens de l'orientation est le plus déroutant qui soit. Il lui arrive de s'immobiliser au milieu d'une rue déserte, ou d'obliquer sans raison apparente. C'est qu'elle a perçu alors un bruit inaudible à tout autre. Le battement d'un coeur oppressé par un excès de solitude, ou de peine, ou de peur, quelque part dans une chambre, une cuisine, ou dans un tramway passant non loin de là.
Il n'est pas rare que le battement de coeur humain qui l'a ainsi mise en éveil et mouvement soit celui d'un coeur éteint depuis longtemps. Elle fraye avec les morts autant qu'avec les vivants, son ouïe perçoit les plus infimes souffles, les plus lointains échos. La couleur de l'encre, mille fois séchée et ravivée, luit depuis toujours dans les traces de ses pas.
Elle s'est engouffrée dans le livre. C'est toujours ainsi qu'elle procède; à la façon du vent. Elle surgit sans crier gare, en un lieu et un instant où on ne l'attend pas, où on ne pense nullement à elle. Alors elle accapare toute l'attention. Elle passe, sans se soucier de l'étonnement qu'elle provoque, du grand trouble qu'elle jette. Peut-être ignore-t-elle que quelqu'un vient de l'apercevoir.
Elle marche sans jamais se retourner. Elle va son chemin. Mais nul ne saurait dire où mène son chemin, ce qui rythme sa marche, ce qui la pousse ainsi. Elle passe, comme les chiens errants, les vagabonds, les feuilles mortes emportées par le vent.
Le vent, le vent de l'encre se lève à son passage et souffle dans ses pas. Et le livre qui suit, n'étant composé que des traces de ses pas, s'en va lui aussi au hasard.
Sylvie Germain, La pleurante des rues de Prague (coll. Folio/Gallimard, 1994)
image: http://3.bp.blogspot.com
00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; morceaux choisis; livres | |
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20/04/2015
La citation du jour
Stéphane Audeguy
Décidément, je n'en finirai pas de mourir. J'apprends à mes dépens que l'agonie d'une ville rappelle de bien près celle des héros d'un opéra lyrique, qui se lamentent sans fin sur une scène vide, en se tordant les mains. Je ressemble à mes statues: en vieillissant, c'est mon sexe que j'ai d'abord perdu, puis mes mains, puis mes bras. Je sens monter en moi les brouillards froids de la démence. C'est ma tête maintenant qui vascille, comme celle d'une poupée de son dans les mains d'un enfant capricieux. Elle s'en ira rouler dans la poussière dont elle aurait bien pu ne sortir jamais. Elle se brisera sur un roc, peut-être. Plus probablement s'effritera lentement, au gré des saisons changeantes comme les hommes. A quoi pensez-vous donc, belles statues de ma mémoire, torses couchés dans l'herbe, gagnés par les lichens, lentement digérés par la terre impavide? Et quand, arrachées à votre sommeil de pierre par quelque prince éclairé, quelque érudit fébrile, un caprice vous expose sur un socle à la curiosité des hommes, ainsi qu'à leur ennui? Allongé face au ciel, harassé, innocent, j'attends la fin des siècles, caressé par le vent sous un monde infini de nuages, je rêve que le Tibre m'emporte vers la mer qui sait tout oublier, jusqu'aux frontières du monde.
Stéphane Audeguy, Rom@ (Gallimard, 2011)
image: La Bocca della Verita, Rome
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |
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19/04/2015
Lire les classiques - Joris Karl Huysmans
Joris Karl Huysmans
Joris-Karl Huysmans, Le drageoir aux épices (Champion, 2003)
image: Jun Kumaori (paloma511.skyrock.com)
00:21 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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16/04/2015
La citation du jour
Marcel Proust
On reconnaissait le clocher de Saint-Hilaire de bien loin, inscrivant sa figure inoubliable à l'horizon où Combray n'apparaissait pas encore ; quand du train qui, la semaine de Pâques, nous amenait de Paris, mon père l'apercevait qui filait tour à tour sur tous les sillons du ciel, faisant courir en tous sens son petit coq de fer, il nous disait : "Allons, prenez les couvertures, on est arrivé." Et dans une des plus grandes promenades que nous faisions de Combray, il y avait un endroit où la route resserrée débouchait tout à coup sur un immense plateau fermé à l'horizon par des forêts déchiquetées que dépassait seul la fine pointe du clocher de Saint-Hilaire, mais si mince, si rose, qu'elle semblait seulement rayée sur le ciel par un ongle qui aurait voulu donner à ce paysage, à ce tableau rien que de nature, cette petite marque d'art, cette unique indication humaine. Quand on se rapprochait et qu'on pouvait apercevoir le reste de la tour carrée et à demi détruite qui, moins haute, subsistait à côté de lui, on était frappé surtout du ton rougeâtre et sombre des pierres ; et, par un matin brumeux d'automne, on aurait dit, s'élevant au-dessus du violet orageux des vignobles, une ruine de pourpre presque de la couleur de la vigne vierge.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann - A la recherche du temps perdu (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1954)
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14/04/2015
Morceaux choisis - Antoine Pol
Antoine Pol
Antoine Pol, Les passantes, dans: Emotions poétiques (www.paperblog.fr)
image: Barbara (yuu827.s342.xrea.com)
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13/04/2015
La citation du jour
Nicolas de Chamfort
Il y a des siècles où l’opinion publique est la plus mauvaise des opinions.
Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées (coll. Folio/Gallimard, 1989)
00:04 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |
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12/04/2015
Lire les classiques - Jean Moréas
Jean Moréas
Jean Moréas, Oeuvres (Mercure de France, 1981)
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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