31/10/2014
Morceaux choisis - George Steiner
George Steiner
Dans les yeux d’un animal qui vous aime, il y a une compréhension, que nous n’avons pas, de la mort. Il y a dans les yeux de mon chien quelque chose qu’il comprend très bien; peut-être ce qu’il va m’arriver… Et quand je fais ma petite valise de voyage, il se met sous la table et il me regarde avec un regard de reproche inénarrable. C’est si beau de vivre avec un animal…
Je sais qu’il faudrait beaucoup aimer les êtres humains. Parfois je trouve ça très difficile.
George Steiner, Un long samedi – Entretiens avec Laure Adler, Flammarion, 2014)
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30/10/2014
La musique sur FB - 2173 G.F.Haendel
Georg Friedrich Haendel
Giulio Cesare in Egitto, HMV 17
"Piangero la sorte mia"
Arleen Auger
Mostly Mozart Orchestra
Gerard Schwarz
merci à Michel B
02:15 Écrit par Claude Amstutz dans Georg Friedrich Haendel, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
29/10/2014
Le poème de la semaine
Jean-Pierre Siméon
La vie doncn'est jamais au centreet c'est dans les banlieues de la penséeque s'invente le monde.Le désir que voulez-vousdéfait les draps,ce qui n'est pas comblébouge comme l'amouret ne demandez pas au ventde se tenir dans la cage. Voyez vos villesleurs banlieues sont brutalescomme la soifau bord du puits. Voyez le matincomme il brise l'ombrepour gagner sa clarté. Voyez vos mainscomme elles tremblentautour de vos chagrins. Ne cherchez pas la beautédans la colèremais la véritéque vos gesteslonguementont bâtie. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
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28/10/2014
Roberto Vecchioni 1b
Entre autres talents, Roberto Vecchioni est aussi enseignant et chanteur...
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Chansons inoubliables, Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique; variété | | Imprimer | Facebook |
Roberto Vecchioni 1a
Roberto Vecchioni, Le libraire de Selinonte (Coll. Livre de poche, 2009)
Conte pour adultes situé en Sicile, Le libraire de Selinonte raconte les faits et gestes d’un curieux libraire installé au village, qui veut partager aux autres sa passion pour les grands auteurs par des lectures gratuites dans sa boutique. Sa singularité fait de lui l’incarnation du diable pour les habitants, sauf pour le jeune Nicolino qui va l’écouter tous les soirs en cachette. Quand les habitants mettent le feu à sa librairie pour purifier le lieu, ils perdent l’usage de la parole, sauf pour l’adolescent immergé dans Pessoa, Manzoni, Dante, Shakespeare ou Pirandello. Récit allégorique sur la puissance de la mémoire, de la magie des mots et de la tolérance, ce livre est passé inaperçu à sa parution en librairie. D’une écriture fine, poétique, légère, cette histoire étrange mérite de renaître de ses cendres et se lit avec beaucoup de plaisir.
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
27/10/2014
La musique sur FB - 2172 F.Corteccia
Francesco Corteccia
"S'honest amor"
Ensemble Epsilon
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26/10/2014
La citation du jour
Charles Ferdinand Ramuz
Derborence, le mot chante doux; il vous chante doux et un peu triste dans la tête. Il commence assez dur et marqué, puis hésite et retombe, pendant qu'on se le chante encore, Derborence, et finit à vide, comme s'il voulait signifier par là la ruine, l'isolement, l'oubli.
Charles Ferdinand Ramuz, Derborence (Plaisir de Lire, 1996)
image: Derborence, Valais / Suisse (derborence.ch)
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25/10/2014
Morceaux choisis - Georges Haldas
Georges Haldas
Parvenu au Rond-Point, impossible de ne pas se diriger vers cet espace inattendu, baptisé en l'occurrence Plaine de Plainpalais. Et qui est au coeur de cette ville, une respiration plus que bienvenue. Providentielle. Enfin un espace où il n'y a rien. C'est-à-dire tout. Un vide salvateur. Une trêve à l'activisme. Grands ciels. Un terrain laissé libre. Avec une alternance de gravier et de gazon un peu pelé. Providence des chiens. Et où jadis de petites équipes de football venaient disputer, le dimanche matin, des matchs comptant pour le championnat ouvrier. Maigre public. Mais donnant de la voix. Un rendez-vous, en ces parties, du zèle sportif et de comiques maladresses. Je ne sais, en attendant, quel décret administratif, téléguidé par les dieux, empêche les urbanistes de remplir cet espace, et, par là même, de nous asphyxier.
Toujours est-il que chaque année, début septembre, vient rituellement s'installer sur cette Plaine le cirque Knie. Dont la seule arrivée, toujours attendue, toujours surprenante, semble convoquer les constellations de l'automne: rentrée des classes; adieu les vacances. Mais au-dessus de la grande tente, dressée en une nuit, et des roulottes multicolores, il y a le ciel de septembre d'une ineffable délicatesse en son bleu voilé à peine. Avec cette pointe de mélancolie dont Hugo disait si bien qu'elle est le bonheur de la tristesse.
Mais sur cette Plaine, que tous les matins, vers les cinq heures, je traverse pour me rendre dans mon petit café où, Scribe de notre ville intime, j'en consigne les particularités - les longues pluies ou la neige, l'hiver; dure lumière au printemps; soleil, dès les premiers jours de juin, radieux à la fois et écrasant - c'est un léger choc de voir, soudain, quand le cirque est arrivé, se détacher le profil sombre, sur un fond non moins sombre, en leur enclos, de deux chameaux. Immobiles. Et comme figés par ce que nous croyons être, en eux, la nostalgie du désert, alors qu'il s'agit assurément de tout autre chose, que nous sommes bien incapables de deviner et même de concevoir. Tandis que des relents tièdes, venus de la ménagerie, donnent une saveur âcre à l'air ambiant. Ou c'est encore un remuement de chaînes et de soupirs, des appels rauques ou de longs gémissements; comme la plainte de ces bêtes captives dans leurs boxes, mais plus encore, peut-être, celle même de leur condition de bêtes. Et, à travers elle, de la Création tout entière. Prisonnière de l'espace et du temps. Cependant qu'à Noël, alors, et durant les fêtes de fin d'année, en cette même heure, les baraques des forains, figées elles aussi comme par une muette catastrophe, ont l'air d'un village construit en vue d'un décor de film qui ne s'est pas fait et jamais ne se fera.
Mais voilà que tout à coup un merle, égaré dans la saison, et caché dans ce fouillis de toiles et de balançoires, esquisse quelques notes de son tendre chant annonciateur d'un lointain printemps à venir. Mais je m'arrête. Trop de choses qu'il y aurait encore, sur cette Plaine, à dire.
Georges Haldas, Traversée de la Plaine, dans: La légende de Genève (L'Age d'Homme, 1996)
image: Plaine de Plainpalais, Genève / Suisse (arpc167.epfl.ch)
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24/10/2014
La musique sur FB - 2171 N.Paganini
Niccolo Paganini
Violin Sonata No 12, Op 3
Andante
Sarah Chang
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23/10/2014
La citation du jour
S. Corinna Bille
Si j’étais un arbre et toi un arbre dans la même forêt, mes racines creuseraient la terre et les mousses, se couleraient dans les fentes des rochers, te chercheraient, te chercheraient à travers l’obscur, la lente nuit décomposée, les odeurs, les monstres sans formes, jusqu’à ce que sentant les tiennes elles frémissent de joie, d’amour si fol que la forêt entière en serait soulevée.
S. Corinna Bille, Cent petites histoires d'amour (Gallimard, 1979)
image: Valais, Suisse (whotalking.com)
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