Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/07/2013

Le poème de la semaine

Guillevic

Regardez une fois de plus
Les arbres s'habiller de vert,
 
Occuper plus d'espace,
Tendre leurs branches.
 
Regardez-les s'offrir
A la joie de la vie,
 
De cette vie que l'hiver
Trouve inguérissable.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

01:27 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

09/07/2013

Georges Simenon

littérature: récit; livresGeorges Simenon, Les mémoires de Maigret (Coll. Livre de poche, 1997)

C'était en 1927 ou 1928. Je n'ai pas la mémoire des dates et je ne suis pas de ceux qui gardent soigneusement des traces écrites de leurs faits et gestes, chose fréquente dans notre métier, qui s'est avérée fort utile à quelques-uns et même parfois profitable. Et ce n'est que tout récemment que je me suis souvenu des cahiers où ma femme, longtemps à mon insu, voire en cachette, a collé les articles de journaux qui me concernaient.

Essentiel pour comprendre l’univers de Simenon, ce roman insolite, tout à fait à part dans son oeuvre, met en scène… Simenon lui-même – sous le nom de Georges Sim, son pseudonyme de jeune écrivain – et Maigret ! Une fantaisie à deux voix où se mêlent la démystification du - roman - policier, la pratique de l’auto-dérision et les réflexions sur la complexité de la vie.

00:28 Écrit par Claude Amstutz dans Georges Simenon, Littérature francophone, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

08/07/2013

Morceaux choisis - Christian Bobin

Christian Bobin

613026491.jpg

merci à Christiane H

La légèreté, elle est partout, dans l’insolente fraîcheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches d’un monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d'herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets le soir, dans une fine touche de bleu, bleu pâle, bleu violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant au sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté , vous voyez bien, elle est partout donnée. Et si en même temps, elle est rare, d’une rareté incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est partout donné.

Christian Bobin, La folle allure (coll. Folio/Gallimard, 1997)

image: http://cdn1.albayan.ae

05:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

06/07/2013

Norma Huidobro

9782867464980.gifNorma Huidobro, Le lieu perdu (Liana Levi, 2009)

Sous un soleil de plomb, quelque part en Argentine, se déroule cette poignante histoire d’amour au temps de la dictature. Entre Marita et Matilde, compagne d’un militant recherché par l’inquiétant et vulnérable Ferroni, Le lieu perdu scelle aussi l’histoire d’une amitié indéfectible face à la répression militaire. Avec une plume fine et subtile, l’auteur distille tour à tour  la suspicion, la crainte, le désir, la cruauté ou la folie dans un récit tendu à l’extrême, intense et envahissant comme un orage imprévu et dévastateur.

Disponible également en collection de poche Piccolo (Liana Levi, 2010)

06:45 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

05/07/2013

Musica présente - 69 Evgeni Mravinsky

Evgeni Mravinsky

chef d'orchestre russe, 1903 - 1988

*

Serge Prokofiev

Symphony No 6 in E minor, Op 111

(Leningrad Philharmonic Orchestra)


 

06:04 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique, Serge Prokofiev | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

04/07/2013

Andrea Camilleri

9782265086050.gifAndrea Camilleri, Un été ardent (Fleuve Noir, 2009)

 

D'abord il y a une invasion de cafards, puis de souris, et enfin de rats : la villa que le commissaire Montalbano a trouvée à Vigàta pour les amis de sa fiancée Livia semble vraiment maudite. La série de catastrophes atteint son paroxysme lorsque le petit garçon du couple disparaît, pour être finalement retrouvé sain et sauf dans un sous-sol dont même les locataires ignoraient l'existence. Mais une autre découverte y attend le commissaire: le cadavre d'une jeune fille du village disparue plusieurs années auparavant. Dans la chaleur étouffante du mois d'août en Sicile, Montalbano se lance dans une nouvelle enquête dont la progression est perturbée par la soeur jumelle de la défunte, la ravissante Adriana...


Le plus beau compliment que l’on peut adresser à Camilleri, c’est qu’on ne se lasse pas de découvrir les multiples facettes de la personnalité complexe de son flic – le plus célèbre de la péninsule – Montalbano, et que l’originalité de ses enquêtes demeure au rendez-vous, après tant d’années ! De plus, les personnages qui l’entourent contribuent à notre plaisir : Ses coéquipiers Fazio et Catarella, sans oublier sa compagne Livia dont les scènes de ménage sont légendaires … Enfin, il y a la Sicile, le soleil, une chaleur étouffante qui exacerbe les passions, comme cet épisode ne manquera pas de vous en convaincre !


Egalement disponible en coll. Pocket (Pocket, 2010)

03/07/2013

Le poème de la semaine

Paul Eluard

Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tout le temps
Où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large
Et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Pour les animaux purs
Que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'aime pas
 
Qui me reflète sinon toi-même
Je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien
Qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts
Que j'ai franchies
Sur de la paille
Je n'ai pas pu percer
Le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre
Mot par mot la vie
Comme on oublie
 
Je t'aime pour ta sagesse
Qui n'est pas la mienne
Pour la santé je t'aime
Contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel
Que je ne détiens pas
Que tu crois être le doute
Et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

02/07/2013

La citation du jour - S.Corinna Bille

S. Corinna Bille

Corinna Bille.jpg

J’écoute dans un coquillage la voix de mon amour. Il parlera jusqu’à la fin du monde à mon corps redevenu blanc coquillage.

S. Corinna Bille, Le goût du rocher (Empreintes, 1997)

image: S. Corinna Bille (musee-olsommer.ch)

02:26 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  Facebook | | |

01/07/2013

Lire les classiques - François de Malherbe

François de Malherbe

The_bather_by_Vige-Lebrun_1792.jpg

Beauté de qui la grâce étonne la nature,
Il faut donc que je cède à l'injure du sort,
Que je vous abandonne, et loin de votre port
M'en aille au gré du vent suivre mon aventure.
 
Il n'est ennui si grand que celui que j'endure:
Et la seule raison qui m'empêche la mort,
C'est le doute que j'ai que ce dernier effort
Ne fût mal employé pour une âme si dure.
 
Caliste, où pensez-vous? qu'avez-vous entrepris?
Vous résoudrez-vous point à borner ce mépris,
Qui de ma patience indignement se joue?
 
Mais, ô de mon erreur l'étrange nouveauté,
Je vous souhaite douce, et toutefois j'avoue
Que je dois mon salut à votre cruauté.

François de Malherbe, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1997)

image: Elisabeth Louise Vigée-Lebrun, La baigneuse (s644.photobucket.com)

08:38 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/06/2013

Morceaux choisis - Paul Fort

Paul Fort

67864_506582602733370_1905671962_n.jpg

- Ecureuil du printemps, écureuil de l'été,
qui domines la terre avec vivacité,
que penses-tu 
là-haut de notre humanité?
 
- Les hommes sont des fous
qui manquent de gaîté.
 
- Ecureuil, queue touffue, doré trésor des bois, 
ornement de la vie et fleur de la nature,
juché sur ton pin vert,
dis-nous ce que tu vois?
 
- La terre qui poudroie sous des pas
qui murmurent.
 
- Ecureuil voltigeant, frère du pic bavard,
cousin du rossignol, ami de la corneille,
dis-nous ce que tu vois
par delà nos brouillards?
 
- Des lances, des fusils
menacer le soleil. 
 
- Ecureuil, cul à l'air, cursif et curieux,
ébouriffant ton col et gloussant un fin rire,
dis-nous ce que tu vois
sous la rougeur des cieux? 
 
- Des soldats, des drapeaux
qui traversent l'empire. 
 
- Ecureuil aux yeux vifs, pétillants,
noirs et beaux, humant la sève d'or,
la pomme entre tes pattes,
que vois-tu sur la plaine autour de nos hameaux?
 
- Monter le lac de sang
des hommes qui se battent. 
 
- Ecureuil de l'automne, écureuil de l'hiver,
qui lances vers l'azur, avec tant de gaîté,
ces pommes...
que vois-tu? 
 
Demain tout comme Hier. 
 
Les hommes sont des fous
et pour l'éternité.
 

Paul Fort, L'écureuil, dans: Ballades du beau hasard - Poèmes inédits et autres poèmes (coll. GF/Flammarion, 2009)

image: Les Saules / Cologny (2013)

 

05:49 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |