01/07/2013
Lire les classiques - François de Malherbe
François de Malherbe
Beauté de qui la grâce étonne la nature,Il faut donc que je cède à l'injure du sort,Que je vous abandonne, et loin de votre portM'en aille au gré du vent suivre mon aventure. Il n'est ennui si grand que celui que j'endure:Et la seule raison qui m'empêche la mort,C'est le doute que j'ai que ce dernier effortNe fût mal employé pour une âme si dure. Caliste, où pensez-vous? qu'avez-vous entrepris?Vous résoudrez-vous point à borner ce mépris,Qui de ma patience indignement se joue? Mais, ô de mon erreur l'étrange nouveauté,Je vous souhaite douce, et toutefois j'avoueQue je dois mon salut à votre cruauté.
François de Malherbe, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1997)
image: Elisabeth Louise Vigée-Lebrun, La baigneuse (s644.photobucket.com)
08:38 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Rarement cité, il est plaisant de constater que Malherbe reste encore aujourd'hui un poète d'une grande sensibilité, et le style, le choix de ses mots restent superbes
Écrit par : ATTUEL Josette | 05/07/2013
La délicatesse de la belle langue française classique. Il est bon de la retrouver de temps à autre!
Écrit par : phillips | 07/07/2013
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