05/01/2013
Morceaux choisis - Friedrich Hölderlin
Friedrich Hölderlin
Il descend, le jour nouveau, de lointaines hauteurs,Le matin qui s'est éveillé des crépuscules,Il rit à l'humanité, paré et vif,L'humanité est tendrement pénétrée de joie.Une vie nouvelle veut à l'avenir se dévoiler,On voit de bourgeons, signe de jours gais,Se remplir la grande vallée, la terre,Tandis que pour le printemps est chassée la plainte.
Friedrich Hölderlin, Derniers poèmes (William Blake and Co, 2011)
traduit de l'allemand par Jean-Pierre Burgart
00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
04/01/2013
Alexandre Tisma
Alexandre Tisma, L'école d'impiété (Coll. Motifs/Serpent à Plumes, 2007)
Il n'y a pas que la guerre dans ces nouvelles, même si, partout et soudain, elle surgit en filigrane. Il y a surtout ces hommes et ces femmes en situation violente de choix, comme ce malheureux père qui fixe hébété toute une nuit son réveil, sachant que selon toute vraisemblance sa famille sera anéantie au matin. Que doit-il faire ? Terrible monologue intérieur de cet homme face à sa vérité absolue, monstrueuse, à laquelle il n'est pas question de se soustraire. Ces quatre récits prendront immédiatement place parmi les témoignages les plus terribles qu'ait inspirés la Seconde guerre mondiale.
Sur fond de guerre, ces nouvelles témoignent de l’indignation, de la terreur et des humiliations de tout un peuple. La pire des nuits, l’une de ces quatre histoires, est particulièrement poignante et insoutenable. Avec Ivo Andric et Borisav Stankovic, l’un des plus grands auteurs serbes de ce temps.
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29/12/2012
Mes 12 étoiles de la littérature 2012
Bloc-Notes, 29 décembre / Les Saules
C''est aujourd'hui un plaisir de revisiter les passions partagées autour de tant de livres découverts au fil de l'année: ceux qui m'ont ému, surpris, étonné; ceux qui m'ont enrichi; ceux qui m'ont distrait. Et cela sans souci de hiérarchie ou de genre.
Bien que parus fin 2011, les deux premiers volumes des Oeuvres complètes de Charles-Albert Cingria (L'Age d'Homme) ont largement mérité d'obtenir l'étoile d'or, car ils nourrissent mes moments de lecture au quotidien, depuis leur parution et sans jamais me lasser. De courts récits semblables à des esquisses de tableaux - Fribourg, Lausanne, Ouchy, Paris ou Ravenne - auxquels se mêlent un sens de l'observation, une réflexion personnelle sur le temps, l'histoire et l'auteur, non dénuée d'humour.
Si les onze titres suivants obtiennent le même rang - ex-aequo, avec une étoile d'argent - je suis heureux de poursuivre ce voyage rétrospectif avec deux autres auteurs suisses que sont Douna Loup et Jean-Louis Kuffer: le premier avec Les lignes de ta paume (Mercure de France), un récit à deux voix transposé du réel - qui est à la fois une traversée du siècle et une exploration pertinente sur la liberté qu'attise la création artistique, en l'occurence la peinture - servi par une écriture chatoyante à la frontière de la poésie; pour le second, ses Chemins de traverse - Lectures du monde 2000-2005 (Olivier Morattel) m'ont accompagné comme les écrits de Charles-Albert Cingria, à tout heure du jour et de la nuit, par sa célébration de la vie, de l'amour et des arts dont son auteur me comble par sa générosité, son humour et son regard libertaire sur le monde.
Parmi les romans, je choisis trois récits plutôt intimistes. Les impurs de Caroline Boidé (Serge Safran) est ainsi une agréable surprise - une histoire d'amour avec en toile de fond l'Algérie des années 50 - de même que Je suis la marquise de Carabas de Lucile Bordes (Liana Lévi) - une plongée dans l'histoire de sa famille, la saga du Grand Théâtre Pitou et leur monde qui s'éteint - sans oublier Marie-Hélène Lafon qui, avec Les pays (Buchet-Chastel), conte l'histoire d'une fille du Cantal qui monte à Paris pour entreprendre des études, apprivoise pas à pas la réalité fragile de la ville, sans pour autant renier ses tendres campagnes.
Un seul roman policier - bien qu'il soit davantage que cela - m'a enchanté: Prison avec piscine (Liana Levi) de Luigi Carletti, situé à la Villa Magnolia, dans un quartier résidentiel de Rome, et dont le héros a été victime d'un accident de moto dans sa jeunesse, le laissant invalide, pour toujours. Une atmosphère typiquement italienne et une intrigue originale autour de ce personnage attachant qui, en pleine conscience déclenche un mécanisme mortel bien au-delà de ses projets.
Autre orientation avec Alphabets (L'Arpenteur) de Claudio Magris, regroupant environ 80 chroniques parues dans le Corriere della Sera, à propos de littérature, de philosophie, des périodes charnières de l'histoire. Avec lui, à chaque page j'apprends quelque chose, sans pesanteur, reliant mon petit monde à l'universel. La poésie n'est pas oubliée avec Où vont les arbres de Vénus Khoury-Ghata, que le grand public append enfin à connaître, par le biais de ce prix Goncourt de la Poésie 2012 tout à fait mérité!
Enfin, comme vous l'avez remarqué, la musique occupe une place importante dans mes loisirs. Aussi, ce n'est pas un hasard si je retiens trois titres en relation avec elle. Les grands violonistes du XXe siècle / vol. 1: de Kreisler à Kremer, 1875-1947 (Buchet-Chastel) signé Alain Lompech, est un trésor inestimable qui comble mes lacunes d'autodidacte, en texte et musique: 16 heures d'écoute! Une étrange histoire d'amour de Luigi Guarnieri (Actes Sud) est en revanche un roman - un récit serait plus juste - autour de Johannes Brahms et les époux Clara et Robert Schumann: une immersion fascinante dans leur univers. Pour en finir avec ce rapide survol, Sauver Mozart - Le journal d'Otto J. Steiner (Actes Sud) de Raphaël Jérusalmy, m'a séduit par cette fiction pure autour d'une supercherie - un manuscrit retrouvé du compositeur - servant de prétexte à raviver la mémoire de disparus, en pleine seconde guerre mondiale.
Il n'y a pas, dans ce coup d'oeil dans le rétroviseur, d'étoiles de bronze qui représentent, dans mon imaginaire, de plaisantes lectures, mais dont le parfum s'est rapidement altéré...
Par la fonction Recherche sur La scie rêveuse - vous pouvez retrouver tous ces ouvrages auquels j'ai consacré quelques lignes ou davantage, ainsi que des extraits, tout au long de cette année.
Belles heures de lecture à tous!
image: girlparker.com
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Charles-Albert Cingria, Douna Loup, Jean-Louis Kuffer, Littérature étrangère, Littérature francophone, Littérature italienne, Littérature policière, Littérature suisse, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; musique; livres | | Imprimer | Facebook |
23/12/2012
Lire les classiques - Selma Lagerlöf
Selma Lagerlöf
Il me faut expliquer comment les choses se passent à Marbacka le soir du réveillon. On a le droit de tirer une petite table au chevet de son lit et d'y poser une bougie, et puis l'on a le droit de lire aussi longtemps qu'on le désire. Et cela constitue le plus grand des plaisirs de Noël. Rien ne peut surpasser le bonheur de se trouver là, avec dans les mains un livre plaisant reçu en cadeau de Noël, un livre que l'on avait jamais vu auparavant et que personne d'autre dans cette maison ne connaît non plus, et de savoir que l'on pourra en lire les pages l'une après l'autre, pour autant que l'on sache rester éveillé. Mais que faire durant la nuit de Noël si l'on a pas reçu de livre?
Selma Lagerlöf, Le livre de Noël (coll. Babel/Actes Sud, 2007)
image: Darren Thompson (darrenthompsonfineart.blogspot.com)
14:15 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelles; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
11/12/2012
William Shakespeare
Bloc-Notes, 11 décembre / Les Saules
Il m'arrive d'être émerveillé de ce que la télévision, parfois, peut ajouter une dimension supplémentaire à une oeuvre en elle-même d'une richesse au-delà de toute mesure. Pour les plus anciens parmi vous, peut-être vous souvenez-vous qu'entre 1978 et 1985, la chaîne française FR3 - à l'époque une coproduction de La Sept - a diffusé l'intégralité des pièces de William Shakespeare, soit 37 oeuvres, tous les samedis après-midi. Un rendez-vous inmanquable dont je conserve aujourd'hui encore les cassettes VHS, comme l'un des plus beaux fleurons de ce que la télévision est capable de créer.
Produite par la BBC, cette réalisation respecte scrupuleusement le texte des pièces de théâtre, mais y ajoute les décors naturels, précieux dans les oeuvres telles Le conte d'hiver, Comme il vous plaira, La tempête ou Cymbeline. Les acteurs sont ceux de la célèbre Royal Shakespeare Company, et parmi les interprétations exceptionnelles, il me plaît de citer Derek Jacobi dans Hamlet, Michel Hordern dans Le roi Lear et La tempête, Jeremy Kemp dans Le conte d'hiver, Kenneth Colley dans Mesure pour mesure, enfin Helen Mirren dans Comme il vous plaira et Le songe d'une nuit d'été.
De nombreux autres acteurs - parfois inconnus du public francophone - méritent d'être cités ici: John Gielgud, John Shrapnel, Trevor Peacock, Anna Calder-Marshall, John Cleese, Jane Lapotaire, Patrick Ryecart, Rebecca Saire, Celia Johnson, Bob Hoskins, Charles Gray, Mike Gwilym, Anthony Hopkins, Amanda Redman, Claire Bloom, Cherie Lunghi, Leonard Rossiter, Peter Benson et tant d'autres!
Aujourd'hui, dans un magnifique coffret, ces 37 pièces de théâtre - disponibles en VO sans sous-titres - sont enfin éditées avec un sous-titrage en français ou anglais moderne, à choix - tirage limité, semble-t-il - présentées pour chacun des titres par Jean-Pierre Richard, contributeur aux oeuvres de William Shakespare pour la Bibliothèque de la Pléiade consacrée à cet auteur.
Un mot encore sur le prix: entre 87 et 92 euros pour ce coffret, voilà qui n'est pas excessif et vaut largement une restriction sur un autre achat! Cela dit, sur le site de la Royal Shakespeare Company, les pièces de théâtre de cette édition peuvent être achetées séparément. En France, c'est seulement le cas pour les Comédies et les Tragédies, à ce jour.
Enfin, ci-dessous, voici un extrait de la production de Hamlet, avec Derek Jacobi et Lalla Ward. D'autres extraits sont disponibles sur YouTube ou ont déjà été intégrés à propos des pièces de Shakespeare sur La scie rêveuse...
pour une commande en VO sans sous-titres: http://www.rsc.org.uk/shop/category/d2a2c7b8-e77c-4687-a9d1-8064e86271ab
pour une commande en VO avec sous-titres: http://www.touslesprix.com/comparer/fiche346953.html
16:55 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Films inoubliables, Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; films; livres | | Imprimer | Facebook |
09/12/2012
Lire les classiques - William Shakespeare
William Shakespeare
Contemple en moi ce moment de l'annéeOù ont jauni puis sont tombées les feuilles,Et peu en restent, chapelle en ruine, nue,Où les chantres, ce furent tard des chants d'oiseaux. Contemple en moi la journée qui s'achève,La trace de soleil que les ténèbres,Cette autre mort, vont effacer, qui cousentPour le repos les paupières de tout. Contemple en moi le rougeoiement d'un feuQui gît parmi les cendres de sa jeunesse,Ce lit de mort où il faut qu'il succombe,Usé par cela même qui l'a nourri. Contemple, et contempler fasse ton amourPlus fort, d'aimer ainsi, beaucoup, ce qu'il faut perdreWilliam Shakespeare, Sonnet LXXIII, dans: Les Sonnets / précédé de: Vénus et Adonis - Le Viol de Lucrèce (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
traduit par Yves Bonnefoy
image: Frank Bernard Dicksee, Miranda (pre-raphaelite.diandian.com)
06:58 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature étrangère, William Shakespeare, Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
08/12/2012
Morceaux choisis - Martin Luther King
Martin Luther King
Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l'espérance, j'affirme ma foi dans l'avenir de l'humanité. Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure. Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit, que l'aurore de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité. Je crois que la vérité et l'amour sans conditions auront le dernier mot.
La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort. Je crois fermement qu'il reste l'espoir d'un matin radieux. Je crois que la bonté pacifique deviendra un jour la loi. Chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et plus personne n'aura plus de raisons d'avoir peur.
Martin Luther King, Je crois (prier.be)
image: tahitinui.blog.lemonde.fr
00:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; spiritualité; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
06/12/2012
La citation du jour
Oscar Wilde
Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands ils les jugent; quelquefois ils leur pardonnent.
Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray (coll. Livre de poche/LGF, 2001)
08:07 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
Norah Lange
Norah Lange, Cahiers d'enfance (Bourgois, 2008)
Cahiers d'enfance est le sixième ouvrage publié par Norah Lange, en 1937. Il marque le passage définitif de la poésie à la prose de celle qui fut une amie de Borges et la muse des poètes. L'auteur y relate des fragments de son enfance, depuis le voyage à Mendoza avec ses parents et ses soeurs jusqu'au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père: événements marquants, personnes côtoyées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner...
Dans un style dépouillé et avec une distance voulue par Norah Lange, une petite fille imaginative jette un regard troublé sur le monde qui l’entoure. Une succession de photographies sans souci chronologique, qui ressemblent à des fenêtres révélatrices du sens caché des choses. On songe à Virginia Woolf.
05:30 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |
05/12/2012
Morceaux choisis - Roberto Veracini
Roberto Veracini
Maintenant que le temps est brumeet incessant l'assautd'ombres et d'humeurs,j'écoute dans tes pasles hurlements du ventet la saison heureusequi nous a perdus
Roberto Veracini, Maintenant que le temps est brume, dans: Eglal Errera, Les poètes de la Méditerranée - Anthologie (coll. Poésie/Gallimard, 2010)
image: nanie77720.wordpress.com
19:45 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |