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29/12/2012

Mes 12 étoiles de la littérature 2012

Bloc-Notes, 29 décembre / Les Saules

littérature; musique; livres

C''est aujourd'hui un plaisir de revisiter les passions partagées autour de tant de livres découverts au fil de l'année: ceux qui m'ont ému, surpris, étonné; ceux qui m'ont enrichi; ceux qui m'ont distrait. Et cela sans souci de hiérarchie ou de genre.

Bien que parus fin 2011, les deux premiers volumes des Oeuvres complètes de Charles-Albert Cingria (L'Age d'Homme) ont largement mérité d'obtenir l'étoile d'or, car ils nourrissent mes moments de lecture au quotidien, depuis leur parution et sans jamais me lasser. De courts récits semblables à des esquisses de tableaux - Fribourg, Lausanne, Ouchy, Paris ou Ravenne - auxquels se mêlent un sens de l'observation, une réflexion personnelle sur le temps, l'histoire et l'auteur, non dénuée d'humour.

Si les onze titres suivants obtiennent le même rang - ex-aequo, avec une étoile d'argent - je suis heureux de poursuivre ce voyage rétrospectif avec deux autres auteurs suisses que sont Douna Loup et Jean-Louis Kuffer: le premier avec Les lignes de ta paume (Mercure de France), un récit à deux voix transposé du réel - qui est à la fois une traversée du siècle et une exploration pertinente sur la liberté qu'attise la création artistique, en l'occurence la peinture - servi par une écriture chatoyante à la frontière de la poésie; pour le second, ses Chemins de traverse - Lectures du monde 2000-2005 (Olivier Morattel) m'ont accompagné comme les écrits de Charles-Albert Cingria, à tout heure du jour et de la nuit, par sa célébration de la vie, de l'amour et des arts dont son auteur me comble par sa générosité, son humour et son regard libertaire sur le monde.

Parmi les romans, je choisis trois récits plutôt intimistes. Les impurs de Caroline Boidé (Serge Safran) est ainsi une agréable surprise - une histoire d'amour avec en toile de fond l'Algérie des années 50 - de même que Je suis la marquise de Carabas de Lucile Bordes (Liana Lévi) - une plongée dans l'histoire de sa famille, la saga du Grand Théâtre Pitou et leur monde qui s'éteint - sans oublier Marie-Hélène Lafon qui, avec Les pays (Buchet-Chastel), conte l'histoire d'une fille du Cantal qui monte à Paris pour entreprendre des études, apprivoise pas à pas la réalité fragile de la ville, sans pour autant renier ses tendres campagnes. 

Un seul roman policier - bien qu'il soit davantage que cela - m'a enchanté: Prison avec piscine (Liana Levi) de Luigi Carletti, situé à la Villa Magnolia, dans un quartier résidentiel de Rome, et dont le héros a été victime d'un accident de moto dans sa jeunesse, le laissant invalide, pour toujours. Une atmosphère typiquement italienne et une intrigue originale autour de ce personnage attachant qui, en pleine conscience déclenche un mécanisme mortel bien au-delà de ses projets.

Autre orientation avec Alphabets (L'Arpenteur) de Claudio Magris, regroupant environ 80 chroniques parues dans le Corriere della Sera, à propos de littérature, de philosophie, des périodes charnières de l'histoire. Avec lui, à chaque page j'apprends quelque chose, sans pesanteur, reliant mon petit monde à l'universel. La poésie n'est pas oubliée avec Où vont les arbres de Vénus Khoury-Ghata, que le grand public append enfin à connaître, par le biais de ce prix Goncourt de la Poésie 2012 tout à fait mérité! 

Enfin, comme vous l'avez remarqué, la musique occupe une place importante dans mes loisirs. Aussi, ce n'est pas un hasard si je retiens trois titres en relation avec elle. Les grands violonistes du XXe siècle / vol. 1: de Kreisler à Kremer, 1875-1947 (Buchet-Chastel) signé Alain Lompech, est un trésor inestimable qui comble mes lacunes d'autodidacte, en texte et musique: 16 heures d'écoute! Une étrange histoire d'amour de Luigi Guarnieri (Actes Sud) est en revanche un roman - un récit serait plus juste - autour de Johannes Brahms et les époux Clara et Robert Schumann: une immersion fascinante dans leur univers. Pour en finir avec ce rapide survol, Sauver Mozart - Le journal d'Otto J. Steiner (Actes Sud) de Raphaël Jérusalmy, m'a séduit par cette fiction pure autour d'une supercherie - un manuscrit retrouvé du compositeur - servant de prétexte à raviver la mémoire de disparus, en pleine seconde guerre mondiale.

Il n'y a pas, dans ce coup d'oeil dans le rétroviseur, d'étoiles de bronze qui représentent, dans mon imaginaire, de plaisantes lectures, mais dont le parfum s'est rapidement altéré...

Par la fonction Recherche sur La scie rêveuse - vous pouvez retrouver tous ces ouvrages auquels j'ai consacré quelques lignes ou davantage, ainsi que des extraits, tout au long de cette année.

Belles heures de lecture à tous! 

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image: girlparker.com

10/07/2012

Au bar à Jules - De Liszt 1a

Un abécédaire: L comme Liszt

littérature; musique; livres

Ce n'est pas un hasard, si aujourd'hui sur La scie rêveuse - entre La musique sur FB, Musique classique, Musica présente et autres illustrations musicales - vous pouvez trouver 47 extraits ou oeuvres complètes de Franz Liszt, car ce dernier, aux côtés de Wolfgang Amadeus Mozart et de Jean Sébastien Bach, remporterait parmi mes compositeurs préférés la palme d'or, d'une très courte tête. 

Pourquoi donc? Je pourrais citer de mémoire - en miroir de ses phases de vie parfois tumultueuses - le répertoire extrêmement riche et varié de ses compositions, des Concertos pour piano à Via Crucis, de la Sonate pour piano aux Rhapsodies hongroises, des Années de pélerinage au Rosario pour orgue, sans oublier les célèbres Harmonies poétiques et religieuses, les Rêves d'amour, les variations sur le Salve Regina, ainsi que ses Lieder et les multiples transcriptions de Schubert, Beethoven, Wagner, Donizetti, Verdi, Bellini, Gounod ou Berlioz. Mais tout cela ne suffit à le hisser au sommet de mon panthéon. Il y a autre chose...

Dans chacune de ses notes, j'y lis l'immobilité et le mouvement, l'humilité et l'excès, la décomposition et le renaissance; ça sent le soufre - souvent - comme sur une terre volcanique, où tout est voué à l'anéantissement et renaît pourtant de ses cendres; tout respire la création, la fécondité, les orages intimes, le feu intérieur, la séduction, le mystère, la dissonance et, au bout du compte, un sentiment de paix rejoignant les origines. Aucun compositeur - hormis Hector Berlioz - n'aura autant révolutionné la musique en son temps. Dans les oeuvres de la plupart des compositeurs de génie alternent la tristesse et la joie, l'angoisse et l'apaisement, les forces de la vie et celles de la mort. Chez lui au contraire, ces expressions du coeur humain sont simultanées: une phrase musicale peut contenir à elle seule toutes ces pulsions de l'être. Et c'est là, dans ce souffle obscur et salvateur, que se dessine une parenté bouleversante qui fait la différence.

Le Totentanz - Danse macabre - en est sans doute la plus belle des illustrations. A ce jour, elle est mon oeuvre préférée de Franz Liszt. En annexe, vous pouvez écouter cette oeuvre et comprendre ce que je cherche à exprimer avec un vocabulaire limité, bien au-dessous de son inégalable talent. 

Et si nous valions mieux que le bonheur? dit Franz Liszt, lui dont la vie fut tout entière vouée à l'Amour...

Liste des oeuvres de Franz Liszt: 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_œuvres_de_Franz_Liszt_(S1_à_S350)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_œuvres_de_Franz_Liszt_(S351_à_S999)

05/06/2012

Donna Leon 1a

Bloc-Notes, 5 juin / Les Saules

littérature; musique; livres

Voici un Donna Leon sans le célébrissime commissaire Brunetti, et pour cause: car elle aborde ici une autre de des passions, l'opéra. En l'occurence, Georg Friedrich Haendel, son compositeur préféré. Dans son avant-propos, elle nous dit: Enlevez le moteur. Faites-le disparaître de votre conscience: coupez tout, carrément. Puis jetez un regard neuf sur le monde ou - pour mieux dire - regardez le monde tel qu'il était avant d'avoir été bouleversé par l'introduction du moteur et par tous les changements qui l'ont accompagnée. Le degré d'importance accordé à certaines choses va soudain changer. Qui a besoin de pétrole? Où puis-je trouver un bon cheval? L'une des premières réévaluations exigées par l'absence de moteurs sera une redéfinition de l'ordre de la création, dans laquelle les animaux retrouveront leur ancienne importance.

Elle s'attache ainsi à l'un des aspects les plus originaux des opéras de Haendel, soit les animaux qu'elle nous présente au fil de ce modeste ouvrage - 140 pages - illustré par Michael Sowa et accompagné d'un CD contenant les extraits des oeuvres évoquées, avec l'Ensemble Il Complesso Barocco sous la direction de Alan Curtis. Il ne s'agit pas d'un traité de musicologie dans ce bestiaire, mais plutôt d'une promenade amoureuse que Donna Leon veut partager avec les esprits curieux, bien au-delà de la musique. Citant souvent les Saintes Ecritures, les historiens ou les poètes, elle nous tend ainsi le miroir de ces compagnons parfois mal-aimés qui sont autant de miroirs ou de visages de nos impulsions profondes.

Pari réussi, car à la fin de ce livre, on se sent moins bête, soucieux d'en savoir davantage sur les opéras et oratorios de Haendel qui ont éclairé son propos, entre autres: Giulio Cesare in Egitto, Judas Maccabaeus, Arianna en Creta, Berenice regina in Egitto, Deidamia, Alcina ou Theodora.

Une lecture agréable et pleine de charme!

Donna Leon, Le bestiaire de Haendel (Calmann-Lévy, 2012) 

29/03/2012

Morceaux choisis - Kathleen Ferrier 1b

Kathleen Ferrier

En complément, l'une des plus belles interprétations de Kathleen Ferrier: Les Rückert Lieder de Gustav Mahler. Parmi celles-ci, Um Mitternacht a déjà été publié sur La scie rêveuse. Voici donc Ich bin der Welt abhanden gekommen, sous la direction de Bruno Walter, accompagné par le Wiener Philharmoniker.

Boris Terk, A voice is a Person (Allia, 2010) 


 

Morceaux choisis - Kathleen Ferrier 1a

Kathleen Ferrier

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Comment apparaît Kathleen Ferrier dans l'imaginaire ce ceux qui l'entendent aujourd'hui, cinquante ans après sa disparition? Sa voix est grave, la chanteuse n'est plus une jeune fille, elle n'en a ni l'aigu, ni la clarté. Même dans les enregistrements de chants folkloriques anglais, elle ne montre pas l'insouciance de la jeunesse.

Elle a commencé à chanter tardivement, cela s'entend dans sa voix dont le timbre grave n'aurait guère convenu à une adolescente. Elle ne prendra des leçons de chant qu'à vingt- sept ans mais décèdera à quarante et un. Quatorze ans d'une carrière que l'on dirait météorique si ce terme ne décrivait assez mal le cheminement tranquille d'une femme qui saura goûter, dans les quelques années de l'après-guerre que le destin lui accordera, les plaisirs les plus immédiats du rire, des réunions amicales, de la gourmandise retrouvée après les privations endurées de la guerre. Elle chante, dans la plénitude d'une féminité qui s'assume jour après jour, avec l'appétit d'une joie de vivre jamais rassasiée. Le fragment sonore d'une "party" à New York dans les années 1950 chez un ami, fait partager 6 minutes 47 de la vie de Kathleen Ferrier, rescapées dans un enregistrement à la volée où se manifestent son humour leste et son goût pour le travestissement des mots tandis qu'elle s'accompagne joyeusement au piano, partageant la bonne humeur de ses compagnons, que le disque restitue. Avec une interview à la BBC pour le festival d'Edimbourg en 1947, quelques mots d'une interview à la radio de Montréal et un fragment de film de sa descente d'avion à son arrivée en Hollande, ce sont les seuls documents audiovisuels qui attestent de la femme Kathleen. Les photos sont nombreuses, et quasiment tous les enregistrements sont disponibles, même les prises qui n'ont pas été utilisées pour les disques mis en vente de son vivant. Son journal et sa correspondance ont été publiés, mais ce qui dit le mieux Kathleen Ferrier, c'est son chant, c'est sa voix.

Boris Terk, A voice is a Person (Allia, 2010)

06:35 Écrit par Claude Amstutz dans Kathleen Ferrier, Littérature étrangère, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; musique; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

22/02/2010

Daniel Barenboim - 1b

Daniel Barenboim

Un entretien passionnant consacré par la BBC à la crise du Moyen-Orient, réalisé en 2008, malheureusement en langue anglaise, sans sous-titres...


06:15 Écrit par Claude Amstutz dans Daniel Barenboim, Documents et témoignages, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; musique; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |