09/06/2010
Le poème de la semaine
Henri de Régnier
Un petit roseau m'a suffi
pour faire frémir l'herbe haute
et tout le pré
et les deux saules
et le ruisseau qui chante aussi ;
un petit roseau m'a suffi
à faire chanter la forêt.
Ceux qui passent l'ont entendu
au fond du soir, en leurs pensées
dans le silence et dans le vent,
clair ou perdu,
proche ou lointain...
Ceux qui passent en leurs pensées
en écoutant, au fond d'eux-mêmes
l'entendront encore et l'entendent
toujours qui chante.
Il m'a suffi
de ce petit roseau cueilli
à la fontaine où vint l'Amour
mirer, un jour,
sa face grave
et qui pleurait,
pour faire pleurer ceux qui passent
et trembler l'herbe et frémir l'eau;
et j'ai du souffle d'un roseau
fait chanter toute la forêt.
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:07 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
06/06/2010
Sylviane Chatelain
Sylviane Chatelain, Dans un instant (Campiche, 2010)
Il y a dans l'écriture et l'observation du réel, quelque chose de très suisse chez Sylviane Chatelain: Des décors nets dans lesquels se fondent des personnages apparemment sans histoire, soucieux de ne pas déranger ni d'attirer l'attention. Mais tout le talent de l'auteur, rehaussé par des phrases courtes, tient dans l'art d'introduire dans ses récits un grain de sable, anodin au premier abord, mais qui peu à peu déséquilibre des vies trop prévisibles ou sans surprises. Il en est ainsi dans Les géraniums roses, où la disparition d'un pot de géraniums dans le jardin tourne à la crainte et à l'obsession. Dans Le livre aussi, le regard insolite sur un livre balayé par le vent derrière un grillage, ramène à la surface les blessures d'un homme et de son fils. Dans La mariée, une robe jonchant le sol ravive l'échec amoureux du narrateur au fil d'une vie qui s'étire, s'effiloche, respire l'ennui. Dans cet exercice délicat de la nouvelle - Exils ou Dans un instant qui donne le titre à ce recueil - l'auteur nous imprègne de ses thèmes favoris, la filiation, la vieillesse, la fragilité intérieure, d'une plume légère jamais caricaturale ou pesante.
Sylviane Chatelain est née à Saint Imier en 1950. Chez le même éditeur, elle a publié - entre autres - La part d'ombre (1988), De l'autre côté t MS'; font-size: small;">(Prix Schiller 1991), L'étrangère (1999) et Une main sur votre épaule (2006).
18:01 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelles; livres | | Imprimer | Facebook |
03/06/2010
La citation du jour
Katherine Pancol
Si on n’a pas de rêves, on n’est rien que de pauvres humains avec des bras sans force, des jambes qui courent sans but, une bouche qui avale de l’air, des yeux vides. Le rêve, c’est ce qui nous rapproche de Dieu, des étoiles, ce qui nous rend plus grand, plus beau, unique au monde… C’est si petit, un homme sans rêves. Si petit, si inutile… Un homme qui n’a que le quotidien, que la réalité du quotidien, cela fait peine à voir. C’est comme un arbre sans feuilles. Il faut mettre des feuilles sur les arbres. Leur coller plein de feuilles pour que ça fasse un grand et bel arbre. Et tant pis s’il y a des feuilles qui tombent, on en remet d’autres. Encore et encore, sans se décourager… C’est dans le rêve que respirent les âmes. Dans le rêve que se glisse la grandeur de l’homme. Aujourd’hui on ne respire plus, on suffoque. Le rêve, on l’a supprimé, comme on a supprimé l’âme et le Ciel…
Katherine Pancol, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi (Albin Michel, 2010)
Image: sur http://www.voyagesphotosmanu.com/ecureuil_roux.html
03:09 Écrit par Claude Amstutz dans Katherine Pancol, La citation du jour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteurs; citations; livres | | Imprimer | Facebook |
02/06/2010
Le poème de la semaine
Paul Claudel
Il est une conception dans la joie, je le veux,
il est une vision dans le rire.
Mais ce mélange de béatitude et d'amertume
que comporte l'acte de création,
pour que tu le comprennes, ami,
à cette heure où s'ouvre une sombre saison,
je t'expliquerai la tristesse de l'eau.
Du ciel choit ou de la paupière déborde
une larme identique.
Ne pense point de ta mélancolie accuser la nuée,
ni ce voile de l'averse obscure.
Ferme les yeux, écoute!
La pluie tombe.
Ni la monotonie de bruit assidu
ne suffit à l'explication.
C'est l'ennui d'un deuil
qui porte en lui-même sa cause,
c'est l'embesognement de l'amour,
c'est la peine dans le travail.
Les cieux pleurent sur la terre qu'ils fécodent.
Et ce n'est point surtout l'automne
et la chute future du fruit
dont elles nourrissent la graine
qui tire ces larmes de la nue hivernale.
La douleur est l'été
et dans la fleur de la vie
l'épanouissement de la mort.
Au moment que s'achève cette heure
qui précède Midi,
comme je descends dans ce vallon
qu'emplit la rumeur de fontaines diverses,
je m'arrête ravi par le chagrin.
Que ces eaux sont copieuses!
et si les larmes comme le sang ont en nous
une source perpétuelle,
l'oreille à ce choeur liquide
de voix abondantes ou grêles,
qu'il est rafraîchissant d'y assortir
toutes les nuances de sa peine!
Il n'est passion qui ne puisse
vous emprunter ses larmes, fontaines!
et bien qu'à la mienne
suffise l'éclat de cette goutte unique
qui de très haut dans la vasque
s'abat sur l'image de la lune,
je n'aurai pas en vain pour maints après-midi
appris à connaître ta retraite,
val chagrin.
Me voici dans la plaine.
Au seuil de cette cabane où,
dans l'obscurité intérieure,
luit le cierge allumé
pour quelque fête rustique,
un homme assis tient dans sa main
une cymbale poussiéreuse.
Il pleut immensément,
et j'entends seul,
au milieu de la solitude mouillée,
un cri d'oie.
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:30 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
31/05/2010
Erri de Luca
Bloc-Notes, 30 mai / Les Saules
Il m'arrive de dire, parfois - tant pis si je me répète - que je viens de connaître un moment de bonheur absolu à la lecture d'un roman au charme et à la qualité d'écriture hors du commun. Tel est le cas du dernier roman de Erri de Luca, l'auteur de Trois chevaux et Montedio (Gallimard) parmi d'autres.
Il nous raconte ici dans le Naples de l'après-guerre, l'histoire d'un orphelin qui, sous la protection généreuse et attentive du concierge de l'immeuble - Don Gaetano, orphelin lui aussi - distille ses souvenirs d'enfance, puis, adulte, deviendra le narrateur de cette histoire troublante. Il se remémore ses années d'école où il y avait les pauvres et les autres, ceux dont on rasait la tête à cause des poux et les autres - enfants de familles aisées - qui gardaient leurs cheveux tout au long de l'année. Deux évenements, au cours de cette période, vont bouleverser sa vie: La première, quand par curiosité il pénètrera dans une grotte, en réalité un entrepôt de contrebande avec un lit de camp et des livres où Don Gaetana avait caché un juif pendant la guerre. Dans ce lieu naîtra sa passion pour les livres, avec la complicité du libraire du village, Don Raimondo, qui lui en prêtera gratuitement, à condition qu'il lui partage ses impressions de lecture.
Le second événement surgira lors d'une partie de football, quand il apercevra, derrière un balcon, une fillette de huit ans, Anna, aux yeux écarquillés et dont la pensée ne le quittera jamais: Devant les buts à défendre s'étalait une mare, due à une fuite d'eau. Au début du jeu, elle était limpide, je pouvais y voir le reflet de la petite fille à la fenêtre, pendant que mon équipe attaquait. Je ne la croisais jamais, je ne savais pas comment était fait le reste de son corps, sous son visage appuyé sur ses mains.
Dix ans plus tard, il la retrouvera mais, fréquentant un jeune de la Camorra en prison, Don Gaetano tentera bien de l'avertir du danger, mais l'adolescent passera outre. Ainsi, réunis une seule fois pour le meilleur et pour le pire, nos deux tourtereaux connaîtront leur premier acte d'amour, comme une dette payée au désir de leur enfance, mais aux conséquences irréversibles. Je n'en dis pas davantage: Vous les apprendrez en chemin! Le jour après le bonheur, j'étais un alpiniste qui titubait dans la descente, dira notre amoureux...
En marge de cette délicate musique du coeur, ce roman, par la voix de Don Gaetano, témoigne de la douleur et de la dureté des temps de guerre à Naples - où moururent davantage de civils que de soldats - dont le narrateur, par son écoute attentive, fidèle, admirative, deviendra le témoin indirect. C'est aussi l'histoire d'une ville, d'une appartenance, d'un code d'honneur qui peu à peu deviendront un reflet unique de l'âme de notre héros. A Naples, le soleil aime ceux qui vivent en bas, là où il n'arrive pas. Plus que tous, il aime les aveugles et leur fait une caresse spéciale sur les yeux. Le soleil n'aime pas les adorateurs qui se mettent à nu sous son abondance et s'en servent pour colorer leur peau. Lui veut réchauffer ceux qui n'ont pas de manteau, ceux qui claquent des dents dans les ruelles étroites. Il les appelle dehors, les fait sortir de leurs petites pièces froides et les frictionne jusqu'à ce qu'ils sourient sous la chatouille. (...) Les vitres sont ses marches d'escalier, la lumière les descend par amour pour toi. C'est signe que le soleil te protège... parole de Don Gaetano!
Et de protection, justement - un couteau offert par le vieil homme - notre héros en aura besoin pour grandir dans la douleur et laver son honneur, à la napolitaine...
Ce livre enchanteur rappelle beaucoup son chef d'oeuvre - à mon sens - Tu mio (Rivages) , l'histoire d'un adolescent de seize ans qui découvre l'amour, la guerre et la mer auprès d'un pêcheur et qui sera prochainement évoqué sur ce site.
Erri de Luca, Le jour avant le bonheur (Gallimard, 2010)
publié dans Le Passe Muraille no 83 - mars 2010
00:14 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Erri de Luca, Le Passe Muraille, Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livresé | | Imprimer | Facebook |
28/05/2010
George Steiner
Bloc-Notes, 28 mai / Les Saules
Avec un certain retard sur le calendrier - la première parution, chez Albin Michel, remonte à 2003 - je découvre avec émerveillement et reconnaissance ces entretiens entre Cécile Ladjali et George Steiner. Un bon nombre des thèmes abordés ici, sont évoqués dans d'autres ouvrages de cet amoureux de la vie, de la littérature, de la philosophie, de la musique. Peu importe, car l'éclairage n'y est jamais tout à fait le même.
Tout ce qui est souligné dans ce livre bien modeste - 130 pages à peine - est essentiel à mes yeux: La tradition orale dans le drame et la poésie, la connaissance des langues étrangères, la vertu des classiques, l'importance du silence et plus que tout, la passion d'apprendre, de transmettre, de partager le savoir, avec honnêteté et clairvoyance.
Ces quelques passages peuvent nourrir notre réflexion, nous convaincre que tout n'est pas perdu et que l'espoir demeure:
Ce que vous avez appris par coeur change en vous et vous changez avec, pendant toute votre vie. Personne ne peut vous l'arracher. Parmi les salauds qui gouvernent notre monde, la police secrète, la brutalité des moeurs, la censure, ce que l'on posède par coeur nous appartient. C'est une des grandes possibilités de la liberté, de la résistance.
*
Je crois passionnément que chaque langue est une ouverture sur un monde totalement nouveau.
*
Que veut dire classique? Cela signifie strictement un texte inépuisable. On le relit, on le redit, on le réinterprète, et, tout à coup, il est presque toujours nouveau. (...) On reprend un grand moment de Dante, d'Homère, de Shakespeare, de Racine, et on se dit: "Mais oui, je connais ça par coeur" et je ne connais pas du tout; je n'avais pas compris. Cette puissance de renouveau est une des définitions du classique.
*
C'est celui qui murmure, qui balbutie, qui parle mal, qui jouit de la réputation d'être un honnête homme. (...) Mal parler, ça veut dire: voilà quelqu'un qui dit la vérité. A l'inverse, trop bien parler,c'est le symptôme même de la malhonnêteté. C'est une chose importante, et qui pourrait avoir des conséquences allant loin au-delà du contexte actuel.
*
Personne ne peut prédire quelles vont être les crises de déplacements de populations et de cultures entières. De cela pourrait surgir un oecuménisme de l'enchantement, c'est-à-dire une sorte de chance.
Avec un tel professeur, vous l'aurez compris, je n'aurais été sur mes bancs d'école, ni cancre, ni paresseux! Hélas...
George Steiner et Cécile Ladjali, Eloge de la transmission - Le maître et l'élève (Coll. Pluriel/Hachette, 2007)
00:04 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Documents et témoignages, George Steiner, Littérature étrangère, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; entretiens; livres | | Imprimer | Facebook |
26/05/2010
Le poème de la semaine
René Char
Je sais bien que les chemins marchent
Plus vite que les écoliers
Attelés à leur cartable
Roulant dans la glu des fumées
Où l’automne perd le souffle
Jamais douce à vos sujets
Est-ce vous que j’ai vu sourire
Ma fille ma fille je tremble
N’aviez-vous donc pas méfiance
De ce vagabond étranger
Quand il enleva sa casquette
Pour vous demander son chemin
Vous n’avez pas paru surprise
Vous vous êtes abordés
Comme coquelicot et blé
Ma fille ma fille je tremble
La fleur qu’il tient entre les dents
Il pourrait la laisser tomber
S’il consent à donner son nom
A rendre l’épave à ses vagues
Ensuite quelque aveu maudit
Qui hanterait votre sommeil
Parmi les ajoncs de son sang
Ma fille ma fille je tremble
Quand ce jeune homme s’éloigna
Le soir mura votre visage
Quand ce jeune homme s’éloigna
Dos voûté front bas et mains vides
Sous les osiers vous étiez grave
Vous ne l’aviez jamais été
Vous rendra-t-il votre beauté
Ma fille ma fille je tremble
La fleur qu’il gardait à la bouche
Savez-vous ce qu’elle cachait
Père un mal pur bordé de mouches
Je l’ai voilé de ma pitié
Mais ses yeux tenaient la promesse
Que je me suis faite à moi-même
Je suis folle je suis nouvelle
C’est vous mon père qui changez
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth, René Char | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : anthologie; littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
22/05/2010
Editions La Dogana, Chêne-Bourg (Suisse) - 1b
A titre d'illustration, voici une session d'enregistrement consacrée à Gustav Mahler, avec Angelika Kirchschlager et Helmut Deutsch.
00:12 Écrit par Claude Amstutz dans Gustav Mahler, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteur; musique; livres | | Imprimer | Facebook |
Editions La Dogana, Chêne-Bourg (Suisse) - 1a
Bloc-Notes, 22 mai / Les Saules
Connaissez-vous les éditions de la Dogana? Florian Rodari - discret comme le sont souvent les amis des poètes - la présente comme suit:
Les Éditions La Dogana ont été créées à Genève en 1981 dans le but de mieux faire connaître toute espèce de textes entrant en relation avec la poésie : recueils en langue française ou étrangère, cycles de poèmes, essais, souvenirs, méditations et proses rythmées et même lieder chantés, qui répondent à la sensibilité des lecteurs et amis qui se sont regroupés pour rendre viable ce projet. Lieu de transit plus que de contrôle, favorable aux échanges et qui accorde littéralement un visa à la parole, La Dogana – la douane, en italien – souhaite particulièrement mieux faire connaître les poètes de Suisse romande en France et dans les autres pays francophones, comme elle s’efforce de diffuser l’œuvre de poètes français qui n’ont pas encore pu se faire entendre à l’intérieur de nos frontières. Cet élargissement de l’espace, les éditions souhaitent l’étendre également au temps, puisqu’elles s’efforcent de multiplier les traductions de textes anciens ou lointains qui résonnent à nos oreilles d’aujourd’hui comme singulièrement modernes et proches. Ce n’est pas par le nombre de publications que nous souhaitons nous distinguer, mais par leur qualité et la cohérence des choix. Et pour cette même raison que la poésie demeure à nos yeux – au sein des discours scientifiques, didactiques ou idéologiques dont nous sommes trop souvent devenus la proie – une des rares paroles à la fois légère, durable et nécessaire, nous avons accordé un soin particulier à l’aspect extérieur de nos livres : afin d’aboutir à une sorte de point d’équilibre entre la petite masse de papier, de colle et d’encre et l’énorme densité des œuvres qui s’y trouvent inscrites.
Parmi les très belles publications de cet éditeur, citons Simple promesse d'Ossip Mandelstam, Reliques de Pierre-Alain Tâche, Les élégies de Duino de Rainer-Maria Rilke, La parole est moitié à celuy qui parle de Jean Starobinski, Hyperion de John Keats, Libretto, Truinas, Le bol du pélerin, Une constellation tout près, D'autres astres plus loin de Philippe Jaccottet, Les solitudes de Gongora, Arbres, chemins, fleurs et fruits d'Anne-Marie Jaccottet, 47 poèmes d'Emily Dickinson, Les fleurs et les saisons de Gustave Roud. La plupart de ces ouvrages seront évoqués - s'ils ne le sont pas à ce jour - dans ces colonnes, au fil du temps qui passe.
Aujourd'hui, je voudrais tout particulièrement attirer votre attention sur trois livres-disques parus à ce jour. Le premier, en 2004, est consacré au Tombeau d'Anacréon de Hugo Wolf. Outre les poèmes de Goethe, Mörike, Eichendorff, Byron et Keller qui ont inspiré ces Lieder en version bilingue, vous y trouverez un essai de Florian Rodari et Frédéric Wandelière (le traducteur) et, cerise sur le gâteau, un CD avec pour interprètes Angelika Kirchschlager (mezzo-soprano) et Helmut Deutsch (piano).
Le second, plus connu, en 2006, s'intitule L'amour et la vie d'une femme de Robert Schumann. Les Lieder, d'après Chamisso, Goethe, Marie Stuart, Mosen, Heine, Rückert, Mörike, Kerner et Eichendorff, sont également proposés en version bilingue, signés par le même traducteur, accompagnés par un essai de Hédi et Feriel Kaddour, ainsi qu'un CD avec les mêmes interprètes que celui consacré à Hugo Wolf.
Le dernier à ce jour, en 2009, fait honneur à Gustav Mahler et s'appelle A jamais. Cette fois-ci, les Lieder s'articulent autour des poèmes de Rückert, Mong-Kao-Jen et Wang-Wei, toujours en version bilingue assurés par le même traducteur, un essai de Jean Starobinski et Pierre Michot. Le CD qui accompagne cet ouvrage a pour interprètes Bo Skovhus (baryton) et Stefan Vladar (piano).
Ces trois ouvrages sont magnifiquement réalisés, mis en page et illustrés, tout à l'honneur de la poésie allemande et de la musique classique. Comme l'a dit Hermann Hesse, l'art n'est rien d'autre que la contemplation du monde pénétré par la grâce...
http://www.ladogana.ch
00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Gustave Roud, Littérature étrangère, Littérature francophone, Littérature suisse, Musique classique, Philippe Jaccottet, Rainer-Maria Rilke | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : auteurs; littérature; livres; éditions | | Imprimer | Facebook |
20/05/2010
Virginie Lou
Virginie Lou, Eloge de la lumière au temps des dinosaures (Actes Sud, 1997)
A couper le souffle, ce récit vécu aborde un sujet délicat : Le viol. Avec une économie de mots et une émotion contenue, l’auteur décrit le rapport de forces, la tentative de survie sans voyeurisme ni complaisance. Véritable œuvre littéraire, le livre de Virginie Lou nous montre aussi la vie d’après qui remet en question la vie d’avant. Rien ne sera plus pareil ... Bouleversant !
Egalement disponible en coll. Babel (Actes Sud, 2001)
10:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: récit; livres | | Imprimer | Facebook |