20/04/2013
Lire les classiques - Théophile de Viau
Théophile de Viau
Théophile de Viau, Ode, dans: Petite bibliothèque de poésie, coffret hors série de 12 volumes - Choix de André Velter (coll. Poésie/Gallimard et Télérama, 2013)
image: Tiziano Vecelli, Sagesse (http://fr.wahooart.com)
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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18/04/2013
Vendanges tardives - Du jardinier
Un abécédaire: J comme Jardinier
Tu te souviens de Dialogue avec mon jardinier, le livre ou le film? J'y avais retenu cette phrase merveilleuse: Ton jardin, eh bien il est beau quand il me remercie d'avoir bien fait mon travail. Et le jardin, c'est un peu un lieu sacré pour moi où, comme en amour, je refais indéfiniment les mêmes gestes, avec prévenance, avec obstination et douceur. Tout à coup, j'interromps le mouvement, lève les yeux au ciel pour deviner ce que te disent les nuages d'un rose tendre en hiver, d'un bleu profond au printemps et, dès les premiers jours de beau temps, je m'immobilise pour écouter le chant des oiseaux: corbeaux, merles, moineaux, geais, mésanges, pics, rouges-gorges... Le bonheur?
Je ne saurais le dire, Fred, mais à coup sûr, avec ma pioche de jardinier du dimanche, mon balai de sorcière, mon sécateur usé par d'autres que moi et ce pas lent qui est devenu le mien, il me semble laisser une empreinte d'éternité, imprécise peut-être, fugace mais si belle, dans cette terre courtisée qui ne sera jamais tout à fait mienne. Et là, au moment où je te parle, refermant le portail sur la nuit qui s'achève, un peu à l'écart des rumeurs du monde, je les sens étonnement présents au coeur, ces hôtes de passage, amis ou artisans de ma banale histoire, qui semblent respirer entre les graviers, le lierre et les fleurs sauvages, qui font de ces quatre saisons une fête qui sans eux, ne sauraient ordonner les choses, leur donner sens et vie.
Un sentiment de bien-être qui, comme au théâtre, n'est jamais immobile, n'a pas vocation de durer, change et se renouvelle chaque jour, enfin puise sa beauté dans un silence pour s'achever en lui...
Le bonheur?
Henri Cueco, Dialogue avec mon jardinier (coll. Points/Seuil, 2004)
image: Les Saules / Cologny (2013)
01:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Vendanges tardives - Un abécédaire 2013 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |
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17/04/2013
Le poème de la semaine
Jean Genêt
Le vent qui roule un coeur sur le pavé des cours,Un ange qui sanglote accroché dans un arbre,La colonne d’azur qu’entortille le marbreFont ouvrir dans ma nuit des portes de secours.Un pauvre oiseau qui meurt et le goût de la cendre,Le souvenir d’un oeil endormi sur le mur,Et ce poing douloureux qui menace l’azurFont au creux de ma main ton visage descendre.
Ce visage plus dur et plus léger qu’un masque,Et plus lourd à ma main qu’aux doigts du receleurLe joyau qu’il empoche; il est noyé de pleurs.Il est sombre et féroce, un bouquet vert le casque.
Ton visage est sévère: il est d’un pâtre grec.Il reste frémissant aux creux de mes mains closes.Ta bouche est d’une morte et tes yeux sont des roses,Et ton nez d’un archange est peut-être le bec.
Le gel étincelant d’une pudeur méchanteQui poudrait tes cheveux de clairs astres d’acier,Qui couronnait ton front d’épines du rosierQuel haut-mal l’a fondu si ton visage chante?
Dis-moi quel malheur fou fait éclater ton oeilD’un désespoir si haut que la douleur farouche,Affolée, en personne, orne ta ronde boucheMalgré tes pleurs glacés, d’un sourire de deuil?
Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
16:46 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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Le poème de la semaine
Blaise Cendrars
Je suis couché dans un plaidBarioléComme ma vieEt ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle écossaisEt l’Europe toute entière aperçue au coupe-vent d’un express à toute vapeurN’est pas plus riche que ma vieMa pauvre vieCe châleEffiloché sur des coffres remplis d’orAvec lesquels je rouleQue je rêveQue je fumeEt la seule flamme de l’universEst une pauvre pensée...Du fond de mon cœur des larmes me viennentSi je pense, Amour, à ma maîtresse;Elle n’est qu’une enfant, que je trouvai ainsiPâle, immaculée, au fond d’un bordel.
Ce n’est qu’une enfant, blonde, rieuse et triste,Elle ne sourit pas et ne pleure jamais;Mais au fond de ses yeux, quand elle vous y laisse boire,Tremble un doux lys d’argent, la fleur du poète.
Elle est douce et muette, sans aucun reproche,Avec un long tressaillement à votre approche;Mais quand moi je lui viens, de ci, de là, de fête,Elle fait un pas, puis ferme les yeux — et fait un pas.
Car elle est mon amour, et les autres femmesN’ont que des robes d’or sur de grands corps de flammes,Ma pauvre amie est si esseulée,Elle est toute nue, n’a pas de corps — elle est trop pauvre.
Elle n’est qu’une fleur candide, fluette,La fleur du poète, un pauvre lys d’argent,Tout froid, tout seul, et déjà si fanéQue les larmes me viennent si je pense à son cœur.
Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:22 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |
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16/04/2013
Lire les classiques - Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud, Oeuvres complètes (coll. GF/Flammarion, 2010)
image: Caspar David Friedrich, Chalk Cliffs on Rügen / 1830 (bartongalleries.com)
23:17 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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15/04/2013
Jean-Noël Blanc
Jean-Noël Blanc, Le nez à la fenêtre (Joëlle Losfeld, 2009)
Mettre le nez à la fenêtre, en termes cyclistes, c'est se porter en tête du peloton en vue de s'échapper. Voilà précisément ce que fait Maurice, dit Momo, dans une grande étape de montagne du Tour de France. Trop présomptueux? La gloire n'a jamais été à son programme. Et s'il gagnait... Si cette course était pour lui une manière de régler ses comptes avec une enfance âpre et solitaire, qui l'a convaincu que la lutte est la seule porte de sortie? Faut-il toujours s'échapper pour exister? Les quelques heures de cette étape, où tout un destin se joue, le lecteur les vit dans la peau de ce coureur avec ses espoirs, ses efforts, sa détresse, son courage. On sue, on vibre, on souffre, on exulte avec lui, dans ce roman qui alterne le présent de la course, avec son rythme vif et haché, et le passé de l'enfance, avec ses lenteurs, ses doutes et sa solitude.
Récit à deux voix – les fêlures de l’enfance et une étape du Tour de France – Le nez à la fenêtre nous partage les émotions, les frustrations et les rêves d’un gamin solitaire qui va peut-être, vingt ans plus tard, à force de ténacité, vivre le plus beau moment de sa vie. L’histoire de ce héros d’un jour, Momo, est attachante, racontée avec beaucoup de simplicité, de poésie, de sincérité.
06:12 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |
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13/04/2013
Adam Biro
Adam Biro, Deux juifs voyagent dans un train (Belfond, 2007)
Suffit-il de manger des têtes de poisson pour devenir intelligent? Comment faire fortune quand on est idiot? Dieu est-il mauvais physionomiste? Peut-on donner sa fille à marier à quelqu'un qui n'a pas de montre? Deux Juifs voyagent dans un train... Beaucoup de vieilles histoires juives d'Europe de l'Est commencent ainsi. Si chacune est singulière, toutes ont pourtant des points communs: celui de refléter une époque révolue dans laquelle tout le monde peut se reconnaître, encore et toujours, et celui de mettre l'homme à nu face à ses défauts, à ses vices, à ses qualités, à son destin... à sa condition de... mortel.
D’accord, les histoires juives, tout le monde en connaît! Pas celles-ci, sans doute! Et racontées avec tant d’humour et de poésie à la fois, elles entraînent forcément des moments de fous rires successifs, agréables à toute heure pour le moral! Un plaisir de lecture communicatif, jubilatoire!
10:03 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: récits; contes; livres | |
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12/04/2013
Morceaux choisis - Louis Aragon
Louis Aragon
Louis Aragon, Le fou d'Elsa (coll. Poésie/Gallimard, 2002)
image: www.lexpress.fr
22:27 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Louis Aragon, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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11/04/2013
Assia Djebar
Assia Djebar, Ombre sultane (Albin Michel, 2006)
Hajila et Isma se sont retrouvées épouses du même homme. Tout les oppose : La première, instinctive, venue d’un bidonville d’Alger et mariée sans son accord, voit son plaisir dans la transgression, quand elle retire son voile dans un jardin public ; la seconde, intellectuelle, refuse de perpétuer des traditions conservatrices et revient au pays pour obtenir la garde de sa fille. Pourtant aucune des deux ne parvient à déchirer le voile qui les étouffe. Une évocation de deux univers, avec sensibilité et sans jugement.
également disponible en livre de poche (LGF, 2008)
08:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |
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Morceaux choisis - Renée Vivien
Renée Vivien
Renée Vivien, Intérieur / A l'heure des mains jointes, dans: Poèmes 1901-1910 (ErosOnyx, 2009)
01:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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