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21/02/2013

La citation du jour

Paul Valéry 

citation; livres

Mon âme a plus de soif d'être étonnée que de toute autre chose. L'attente, le risque, un peu de doute, l'exaltent et la vivifient bien plus que ne le fait la possession du certain.

Paulé Valéry, Monsieur Teste (coll. Imaginaire/Gallimard, 2006)

image:  www.zazzle.fr 

00:18 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

20/02/2013

Morceaux choisis - Jacques Jouet/Zeina Abirached

Jacques Jouet/Zeina Abirached

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Agatha de Win'theuil venait de changer de nom. Comme à son habitude, à peine franchissait-elle la frontière d'une ville toute nouvelle, qu'elle prenait le nom de celle-ci. Aujourd'hui, Agatha de Win'theuil n'était plus Agatha de Win'theuil. Elle était Agatha de Beyrouth!

Agatha de Beyrouth ressemblait à Agatha de Win'theuil comme deux gouttes d'eau, c'est-à-dire comme une goutte d'eau ressemble à une goutte d'eau, ou comme une goutte de vin ressemble à une goutte de vin: pour l'oeil comme pour le goût, aussi parfaite l'une que l'autre. 

Agatha de Beyrouth n'avait pas mégoté sur son habillement du jour. Comme le printemps était arrivé, elle avait fait en sorte de ne pas trop se charger en tissus superflus. Juste ce qu'il fallait dans la partie haute, pas la plus petite surface excessivement couvrante dans la partie basse. Elle avait toujours pensé que la mode féminine consistait avant tout à bien gérer ce qu'on laisse à découvert. La soie était une matière qui aidait à la stabilité du voilement, tout en laissant venir, à la faveur de mouvements plus ou moins contrôlés, des entrouvertures de fenêtres extrêmement suggestives. Agatha était en noir. Elle avait les cheveux noirs. Elle avait les yeux noirs. Elle avait les sourcils noirs noircis au crayon noir, au pinceau noir, mais aussi aux idées noires.

A cette époque, Agatha de Win'theuil, et de Beyrouth tout à la fois, après avoir été, tout récemment, de Paris, de Tyré et de Ouagadougou, Agatha potentiellement de partout, Agatha était toujours la première vice-présidente du gouvernement Monde-Mondes, charge qu'elle occupait depuis des temps immémoriaux, comme le prétendaient perfidement ses rares opposants. Elle ne décolérait pas contre le président en titre, lequel n'en fichait pas une rame, n'était jamais dans son bureau et surtout pas quand la conjoncture avait besoin de lui. Nous en reparlerons. 

Agatha de Beyrouth avait les idées noires. Nul ne savait ce qu'elle venait faire à Beyrouth. Le savait-elle elle-même? Elle était arrivée secrètement, sans protocole, avait acheté son billet d'avion de ses propres deniers. Réservé son hôtel sous un faux nom: Agath'Ouyes de Venise. Etait allée chez le coiffeur pour changer de tête (rajouté des longueurs au bout des pointes). Avait semé ses gardes du corps à Istanbul. 

Agatha avait quitté sa chambre d'hôtel à 7 h 45 exactement pour s'en aller à pied dans les rues de Beyrouth. Elle marchait légèrement sur ses belles jambes visibles, ressentant simplement une légère douleur au bras droit pour avoir tenté de soulever, au matin, le double rideau de la fenêtre de sa chambre, rideau qui paraissait peser une tonne de tissu à fleurs brodées. Elle se retrouva dans la rue Elias-Sarkis, et bientôt sur la place Bechara-El-Khoury.

Elle aperçut, un peu plus loin, la Maison Jaune.

La soie noire se souleva instantanément au niveau du coeur qui battait dessous, qui battait soudain trop fort.

Elle franchit lentement le morceau d'avenue qui la séparait encore de la Maison Jaune. Son regard ne se décollait pas de la façade grêlée, marquée, vérolée, ridée, sillonnée, ravagée, plissée, rayée, rongée, grignotée par les ans, les ânes et les projectiles, égratignée, fragmentée, décolorée, vitriolée, défoncée, mais qui tenait encore debout en épousant élégamment l'angle obtus que faisait la rue de Damas avec la rue Elias-Sarkis. La colonne suspendue l'émut comme un moignon de gueule cassée. Etait-il possible qu'elle eût déjà, dans sa vie, fréquenté la Maison Jaune? C'est l'une des questions à laquelle le roman-feuilleton se devra de répondre avant le vingt-quatrième épisode. 

Qu'on se le dise. 

Jacques Jouet et Zeina Abirached, Agatha de Beyrouth (Cambourakis, 2011)

image: Jacques Jouet et Zeina Abirached (www.beirutworldbookcapital.com) 

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13:10 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; contes; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Le poème de la semaine

Anne de Noailles

Ainsi, quand j'aurai dit combien je vous adore,
Combien je vous désire et combien je t'attends,
Ivresse de l'année, ineffable Printemps,
Tu seras plus limpide et plus luisant encore
Que mon rêve volant, éclatant et chantant!
 
Les délicats sureaux et la pervenche blanche
Me surprendront ainsi que des yeux inconnus,
Les lilas me seront plus vivants et plus nus,
Le rosier plus empli du parfum qu'il épanche,
Et le gazon plus droit, plus lisse et plus ténu;
 
La juvénile odeur, aiguë, acide, frêle,
Des feuillages naissants, tout en vert taffetas,
Sera plus évidente à mon vif odorat
Que n'est aux dents le goût de la fraise nouvelle,
Que n'est le poids charmant des bouquets dans les bras.
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

07:48 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

18/02/2013

Frédérique Deghelt

littérature; roman; livresFrédérique Deghelt: La nonne et le brigand (Actes Sud, 2011)

Le thème de l'identité féminine est une nouvelle fois à l'honneur au coeur de ce roman, comme c'était déjà le cas avec ce petit chef d'oeuvre, La grand-mère de Jade, publié par le même éditeur en 2009, mais par le biais d'une intrigue très différente, ce qui n'est pas le moindre des mérites de son auteur.

Dans La nonne et le brigand, nous suivons deux histoires qui vont s'imbriquer l'une dans l'autre. Au début du livre, celle d'une femme mariée, Lysange, chercheur au CNRS, dévorée par la passion éprouvée pour un autre homme, Pierre. Puis, remontant le temps - près de 50 ans plus tôt - apparaît Soeur Madeleine, la petite soeur de Lysange partie en mission au Brésil, à travers un Journal découvert par cette dernière.

L'une libertine, sensuelle, moderne; l'autre vouée à Dieu, fidèle, au service des autres. Laquelle est prisonnière? Laquelle est libre? Tout n'est pas aussi simple car - sans vous révéler la trajectoire de ces deux soeurs - toutes les deux connaissent, chacune à sa manière, le doute, l'imprévu, le trouble, la fragilité des certitudes. Frédérique Deghelt, une fois encore sonde avec beaucoup de finesse l'intimité de ses deux héroïnes qui, par des voies différentes, opposées en apparence, partagent le même amour du dépassement et de l'absolu. Des mots ciselés à l'ancienne et pourtant si bien intégrés dans notre époque, c'est là toute la résonance affective de cet auteur qui s'accroche à nos pas et ne nous lâche plus...  

Quand tu regardes le monde, tu crois qu'il est comme toi, violent et condamné. Tu oublies la grâce des contraires.

également disponible en format de poche (coll. Babel/Actes Sud, 2013)

07:53 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Lire les classiques - Arthur Rimbaud

Arthur Rimbaud

Arthur Rimbaud.jpg

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
 
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, — heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud, Sensation, dans:  Poésies, Une saison en enfer, Illuminations (coll. Poésie/Gallimard, 2010)

02:09 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

17/02/2013

Morceaux choisis - Pierre André Milhit

Pierre-André Milhit

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c'est une musique tombée dans le gouffre
c'est un oiseau désemparé
de l'océan dans la trachée
une danse de sang et de soufre
une brouette d'émotions
c'est un charroi de fin du monde
 
ce sont les noces de l'argile
avec le granit de l'ubac
ce sont les noces du sable blond
avec la mémoire des névés
 
elles disent oui
le temps d'une ondée.
 

Pierre-André Milhit, Le garde-barrière dit que l'amour arrive à l'heure (D'Autre Part, 2013)

16/02/2013

Anne Bragance

 

9782742756315.gifAnne Bragance, Danseuse en rouge (Actes Sud, 2005)

Trois voix alternent ici, qui tantôt se tressent et s'entrelacent, tantôt s'opposent et se démentent, déroulant l'histoire d'un trio infernal : un homme, deux femmes. Tandis que la danseuse et le champion vivent une relation charnelle intense, vingt ans après leur première rencontre, l'épouse bafouée assiste au pas de cieux des amants et endure les affres de la jalousie. Danseuse en rouge explore les dédales du fantasme amoureux et propose une réflexion sur les infinies perversions de la relation triangulaire quand seuls les corps disent la vérité.

Ce pourrait être un classique vaudeville à trois : la femme, le mari et l’amant. Mais détrompez-vous, car sous la plume d’Anne Bragance, vive, drôle ou acide, il en va tout autrement… On songe à Colette – sur la fin du roman, surtout - et le personnage masculin n’est pas le plus exemplaire des acteurs de cette histoire !

Disponible également en coll. Babel (Actes Sud, 2008)

07:21 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livresé | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/02/2013

Morceaux choisis - Claudine Helft

Claudine Helft

littérature; poésie; anthologie; livres

Viendra le temps de marcher
A rebours de la haine.
Nous dévisserons nos pas
Réajusterons nos empreintes;
Nous ne chercherons plus
Dans nos miroirs
Le reflet ventru des dieux,
Mais nous réinventerons l'homme
En sa propre soif;
Nous gravirons l'étroit matin
Des sans-frontières,
Et n'aurons plus pour religion
Que nos fils et la terre.
 

Claudine Helft, Métamorphoses de l'ombre, dans: Pas d'ici, pas d'ailleurs - Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines / présentation et choix: Sabine Huynh, Andrée Lacelle, Angèle Paoli, Aurélie Tourniaire / préface: Déborah Heissler (Voix d'Encre, 2012) 

image: mesmotsperdus.blogspot.ch

12:30 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Valérie Tong Cuong

images.jpgValérie Tong Cuong, Providence (Stock, 2008)

 

Un grain de sable suffit parfois à bouleverser une vie. Tel est le propos entretenu par les personnages de ce roman qui, tous – Marilou, Albert, Tom et Prudence - vont être confrontés à l’irrémédiable. Ecorchés vifs, paralysés par le passé ou réduits à la solitude, le destin va pourtant bousculer leurs certitudes. Agréable, léger, tonique comme les bulles d’un champagne imprévu, ce roman choral à quatre voix s’inscrit dans les préoccupations de notre temps, sans noirceur ni stéréotypes inutiles. Un moment de bonheur!


Egalement disponible en format de poche (J'ai Lu, 2010)  

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11/02/2013

Morceaux choisis - Jocelyne François

Jocelyne François

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Il est au soleil pâle, sur le seuil. Pâle lui aussi. Un tel changement s'est produit en lui qu'elle reste muette. Il y a presque huit mois qu'elle ne l'a vu. Et d'abord ses mains. Ses mains. Presque transparentes. Il tient ses bras le long de son corps. Et maintenant il ne lutte plus contre la voussure de son dos. Cependant il semble immense, amaigri et léger comme un grand corps de coquillage creux, avec son sourire comme déjeté de son visage et son regard qui renonce. Elle se tait, c'est lui qui commencera la conversation, elle ne sait plus comment car elle entend à peine. Ils rentrent. La pièce de travail lui paraît petite mais l'odeur n'a pas changé. Il tombe dans son fauteuil plus qu'il ne s'y assied. 

Alors? dit-il. Où sont les allées de la parole, ce qui venait comme un vin coule d'une bouteille dont il force lui-même l'ouverture? Elle sent des mots bouger dans sa bouche, mais au lieu d'être faits d'air et de mouvements de langue, il ne sont qu'un conglomérat de gravier, de sable, de cendres et plus rien ne ressemble à rien et tout est dérivé. Une fatigue terrassante s'empare d'elle. Elle regarde ses joues creusées, ses mains posées à plat devant lui sur la table. Il dit à nouveau que c'est son dernier livre qu'elle a reçu, qu'il n'écrira plus. Non, je suis sûre que tu as écrit d'autres poèmes, ce que tu viens de traverser, tu n'a pas pu ne pas l'écrire.

Et il la regarde dans le trouble et la douleur. Viens près de moi!

Elle se lève et se tient debout le long de sa table. Il laisse aller sa tête contre elle, il s'enferme dans la chaleur de ses bras. Quel mal tu m'a fait... Tu ne sauras jamais le mal que tu m'as fait. Je ne te demandais presque rien.

Elle se tait. Nous voilà quatre ans en arrière, pense-t-elle, mais ce n'est jamais vrai. Aucun recul. Elle resserre ses bras sur lui. Ce n'est pas presque rien que tu me demandais. - Tu l'aimes donc à ce point? - Oui. Et toi je t'aime plus que moi-même. Jamais il n'en sera autrement. Même si cela te semble dérisoire, même si tu désires m'en punir, si tu inventes n'importe quoi pour m'en punir. Tu as déjà commencé et tu n'es pas près de finir, je le sais. Mais toujours je me dirai: c'est lui, sa douleur lui donne droit de me faire mal. Je ne peux pas partager l'amour, je préfère mourir. Je t'aurais aimé si je t'avais rencontré avant elle et peut-être en aurais-tu été embarrassé... peut-être aussi aurais-tu cessé d'errer, d'appeler. Nul ne sait. Pour moi l'amour est grave, insolent, brûlant, il refuse la mort, il la digère, il l'anéantit, il use du temps mais il n'est pas dans le temps, il ne laisse aucune place dans mon corps où tu pourrais à ton tour te coucher. Je ne t'en veux pas, pourquoi t'en voudrais-je? Tu es libre d'aller, de venir. Tu es libre d'ouvrir, de fermer. Et moi, pareil. Nous sommes deux mondes. Nous ne pouvons pas toujours à temps nous faire signe. Nous mourrons et si tu t'écartes de moi nous aurons perdu tout le temps qui reste. Personne ne me consolera de ta perte, personne ne remplacera ta présence. Un trou, un blanc. Ton nom quelque part, comme un coup. Je sais que tu n'accepteras pas, je l'ai vu. C'est ton désir qui te faisait mentir quand tu parlais d'amitié entre nous. Tu étais acculé à mentir mais ce n'est pas parce que j'ai vu tes mensonges que je t'ai moins aimé. Et je ne sais pas ce que c'est qu'un mensonge. Ceux qui ne désirent rien sont peut-être les seuls à ne jamais mentir. Pour Sarah, pour la rejoindre, j'ai menti à mort. J'ai eu si peur en mai, tu pouvais mourir. L'idée même de ta mort possible, je ne la supporte pas. Quand tu m'approchais, tes chiens de garde aboyaient.

D. surtout, lui que j'avais rencontré plusieurs fois devant toi, lui si timide, si courtois! Comme les choses changent... Pourtant je me bornais à demander de tes nouvelles, je n'aurais pas fait un seul pas vers toi. Tes cris avaient suffi à m'arrêter net. Je ne comprendrai jamais ni cela ni pourquoi nous sommes là en ce moment, longtemps après. Maintenant nous n'aurons plus que deux choses en commun, la poésie et la mort, c'est peut-être une seule et même chose. Les détails du temps tomberont en dehors de nous. Cela, je le comprends.

Elle parle sans rien voir. Yeux ouverts, ils sont comme fermés car elle ne regarde qu'un seul point de la pièce, le bas de la bibliothèque. Ainsi que l'image rétinienne s'efface en quelques secondes, les portes de bois sont devenues neutres puis elles ont disparu. Il ne bouge pas. Il est cette chaleur entre ses bras, ce poids dont elle ne porte pas la charge. Tout le contenu de ses pensées sur lui, sur eux, pourrait s'écouler sans qu'elle y prenne garde. Elle ne sait que la matière de sa propre voix, une espèce de douceur régulière où perce un début d'enrouement. Un bruit de voiture surgit, on roule dans l'allée de graviers.

A. revient, dit-il. Il se dresse, écarte ses bras, la regarde. Ne bouge pas, ne me reconduis pas. Je pars.

A. entre. Croisement, serrements de mains. Ils demeurent tous deux sur le seuil tandis qu'elle s'éloigne...

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Jocelyne François, Les amantes ou Tombeau de C. (coll. Folio/Gallimard, 1998)

image 1: Henri Elwing, Jocelyne François et M.C. (doucementlematin.com)

image 2: Serge Assier, René Char aux Busclats (blogs.rue89.com)