02/02/2013
Musica présente - 50 Cecilia Bartoli
Cecilia Bartoli
cantatrice mezzo-soprano italienne, née en 1966
*
(Sacrificium: Oeuvres de Nicola Porpora, Francesco Araia, Riccardo Broschi et Georg Friedrich Haendel - Il Giardino Armonico, Giovanni Antonini)
06:51 Écrit par Claude Amstutz dans Georg Friedrich Haendel, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
01/02/2013
Lire les classiques - François-René de Chateaubriand
François-René de Chateaubriand
Le temps m'appelle: il faut finir ces vers. A ce penser défaillit mon courage. Je vous salue, ô vallons que je perds! Ecoutez-moi: c'est mon dernier hommage. Loin, loin d'ici, sur la terre égaré, Je vais traîner une importune vie; Mais quelque part que j'habite ignoré, Ne craignez point qu'un ami vous oublie. Oui, j'aimerai ce rivage enchanteur, Ces monts déserts qui remplissaient mon coeur Et de silence et de mélancolie; Surtout ces bois chers à ma rêverie, Où je voyais, de buisson en buisson, Voler sans bruit un couple solitaire, Dont j'entendais, sous l'orme héréditaire,Seul, attendri, la dernière chanson. Simples oiseaux, retiendrez-vous la mienne? Parmi ces bois, ah! qu'il vous en souvienne. En te quittant je chante tes attraits, Bord adoré! De ton maître fidèle Si les talents égalaient les regrets, Ces derniers vers n'auraient point de modèle. Mais aux pinceaux de la nature épris, La gloire échappe et n'en est point le prix.Ma muse est simple, et rougissante et nue; Je dois mourir ainsi que l'humble fleur Qui passe à l'ombre, et seulement connue De ces ruisseaux qui faisaient son bonheur.
François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature, dans: Pierre Dauzier et Paul Lombard, Poètes délaissés - Anthologie (coll. La petite Vermillon/Table Ronde, 1999)
image: La maison de Chateaubriand, par Serge Mouraret / Châtenay-Malabry, France (jne-asso.org)
06:42 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
31/01/2013
La citation du jour
Clémence Boulouque
Chacun de mes livres est un fil de mots sur des feuillets mais surtout, celui, invisible, de ceux qui auraient pu y être, et dont l'absence me rend coupable et friable; ce n'est qu'une fragilité, un chemin emprunté avec la tentation de le rebrousser, une honte, une ombre entre le désir et le spasme, comme durant les années d'escaliers mécaniques.
Clémence Boulouque, Je n'emporte rien du monde (Gallimard, 2013)
07:35 Écrit par Claude Amstutz dans Clémence Boulouque, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
30/01/2013
Le poème de la semaine
Alexandre Voisard
Mon pays d'argile, pays de moissons,Mon pays forgé d'aventure et de brisures,Traversé du sang des éclairs,Voici jaillir du roc ancestralLe miel nouveau, la saison limpide, Le tumulte irrévocable des juments indomptées. Mon pays de cerise et de légende,Rouge d'impatience, blanc de courroux,L'heure est venue de passer entre les flammesEt de grandir à tout jamaisEnsemble sur nos collines réveillées. Mon pays d'argile, ma liberté renaissante, Ma liberté refluante, mon pays infroissable,Mon pays ineffacé, innefaçable,Ivre du bond sans retour et faroucheDe ta liberté nue Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:37 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Penelope Fitzgerald
Penelope Fitzgerald, L'affaire Lolita (Quai Voltaire, 2005)
Décédée en 2000 à l’âge de 83 ans, Penelope Fitzgerald a écrit ce court roman dans les années 1950. Traduit pour la première fois en langue française, il nous raconte, dans un style british un peu désuet, les tribulations de cette veuve et la destinée de sa librairie dont l’affaire Lolita n’est qu’un prétexte aux règlements de compte dans un village britannique hostile à la modernité, aux individualismes et aux ruptures de ban. Le ton est léger, l’observation des mentalités fine, et l’humour montre parfois le bout de son nez ! L’histoire, en revanche, demeure un constat de société sévère et qui n’a sans doute pas changé aujourd’hui. Une découverte.
Egalement disponible en coll. Folio (Gallimard, 2008)
00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
29/01/2013
Morceaux choisis - Albertine Sarrazin
Albertine Sarrazin
O jongleur de paradisRevenu en purgatoireAvec les yeux étourdisQuelle magicienne histoireEst l'amour que tu prédis L'illusion avec l'annéeRevient aux quatre printempsLa neige s'en est alléeEt sûr j'en ferais autant Bel amour qui saintementPour que la nuit rste belleAu coeur de chaque tourmentJette une étoile rebelleEt l'éveille talisman L'illusion avec l'annéeRevient aux quatre printempsLa neige s'en est alléeEt sûr j'en ferais autant
Albertine Sarrazin, Lettres et poèmes (coll. Livre de poche/LGF, 1971)
08:43 Écrit par Claude Amstutz dans Albertine Sarrazin, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
28/01/2013
Sibylle Claudel
Sibylle Claudel, Bonjour ma douce vie (Grasset, 2009)
Ce livre est le récit d’une descente en enfer, au cœur d’un sale cancer – la maladie de Hodgkin, une forme de leucémie - qui s’abat sur Sibylle Claudel comme la foudre. Avec des mots bruts, des sensations vraies, des réflexions pertinentes, elle raconte ses leçons de ténèbres de chimiothérapie en séjours hospitaliers, son état déconnecté par rapport aux autres, avant d’entrevoir le retour à la lumière et la guérison, à force de courage. Son style est celui d’un écrivain, un vrai, qui ne renonce jamais, sait émouvoir et ne donne de conseils à personne !
Si les étoiles existent, c’est qu’il y a sur terre des êtres de lumière.
05:09 Écrit par Claude Amstutz dans Documents et témoignages, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; récit; document; livres | | Imprimer | Facebook |
27/01/2013
Morceaux choisis - Adolfo Bioy Casares
Adolfo Bioy Casares
La rue était plongée dans le noir. Il fait plus sombre que tout à l'heure, se dit-il. Quelqu'un a dû s'amuser à casser les réverbères. Ou bien ils préparent une embuscade. Regardant avec méfiance les rangées d'arbres, il constata que derrière les premiers troncs il n'y avait personne de caché, mais à la hauteur du troisième la nuit devenait impénétrable. En avançant, il s'exposait à une agression qui, bien qu'il la guettât, serait soudaine. Il fut sur le point de revenir sur ses pas, mais un sentiment de tristesse lui en ôta le courage. Il se souvint de Nestor. Il eut des regrets: On vit sans faire attention, distraitement. S'il réagissait, s'il sortait de sa distraction, il penserait à Nestor, à la mort, à des personnes et à des choses disparues, à lui-même, à la vieillesse. Il se dit: Une grande tristesse vous libère.
Indifférent à tout, il se mit à marcher au milieu de la rue, pour, de toute façon, n'être pas surpris. Il crut soudain apercevoir devant lui une vague forme, une masse plus foncée que l'obscurité de la nuit. Il se dit: Un tank. Non, plutôt un camion. Une lumière jaillit à deux pas de lui. Vidal ne détourna pas la tête, ne ferma pas les yeux; il garda le visage levé, impassible. Aveuglé par ce torrent de clarté, il éprouva une jubilation imprévue, , comme si l'éventualité d'une mort si lumineuse l'exaltait à l'égal d'une victoire. Il demeura ainsi quelques instants, concentré sur cette blancheur éblouissante, incapable d'une pensée ou d'un souvenir, immobile. Puis les phares reculèrent et leur faisceau éclaira, dans des plaques rondes, des troncs d'arbres et des façades de maisons. Il put voir que le camion s'éloignait, chargé de gens silencieux, massés contre les flancs rouges, décorés d'arabesques blanches. Il fit le point, non sans orgueil: Peut-être que si j'avais déguerpi comme un lapin, ils m'écrasaient. Peut-être ne s'attendaient-ils pas à ce que je leur tienne tête.
L'air de la nuit et une certaine satisfaction intime le soulagèrent si bien qu'il n'avait plus mal à la tête. Il pensa aussitôt en termes militaires: L'ennemi repoussé, je reste maître du terrain. Un peu confus, il essaya de traduire les faits plus modestement: Je n'ai pas eu peur. Ils sont partis. Je suis seul. Bien qu'il rentrât maintenant se mettre à l'abri chez Nestor, il ne se montrerait plus désormais (vis-à-vis de personne ni même vis-à-vis de lui-même) pressé de chercher une protection. Comme s'il lui était venu le goût du courage, il avança dans la rue obscure, décidé à ne pas rentrer avant d'avoir marché trois cents mètres. Il se dit que cet exploit était un peu inutile, puisqu'il savait qu'en rentrant chez Nestor, il aurait le sentiment très net de se mettre à l'abri.
Adolfo Bioy Casares, Journal de la guerre au cochon, dans: Romans (coll. Bouquins/Laffont, 2001)
traduit de l'argentin par Françoise-Marie Rosset
Hector Bianciotti, La guerre au cochon / article (http://laquinzaine.wordpress.com/2010/11/14/adolfo-bioy-casares-la-guerre%C2%A0au%C2%A0cochon)
17:57 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
26/01/2013
Musica présente - 49 William Christie
William Christie
claveciniste et chef d'orchestre français d'origine américaine, né en 1944
*
Henry Purcell
Dido and Aeneas
(Guillemette Laurens, Philippe Cantor, Jill Feldman, Dominique Visse, Arts Florissants Vocal Ensemble, Arts Florissants Instrumental Ensemble)
02:44 Écrit par Claude Amstutz dans Henry Purcell, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
25/01/2013
Actualité de la poésie
Bloc-Notes, 25 janvier / Les Saules
En littérature, quand je parle d'un roman, il m'est souvent facile de dévoiler le sujet, de raconter la vie de ses personnages, afin d'en exprimer la résonance et de susciter l'enthousiasme - ou le rejet - auprès des lecteurs possibles; de même pour les ouvrages scientifiques ou politiques en principe ancrés dans le concret, où prévaut l'analyse des faits et des actions, avec leurs répercussions éventuelles sur une manière de pensée ou de vivre. Rien de tel avec la musique ou la poésie: autour de ces deux arts de la solitude qui tutoient l'invisible, il est difficile de prolonger les lignes et d'échapper aux mots communs. Banal me direz-vous? Pourtant, derrière celle ou celui qui prononce ou écrit l'un de ces mots ordinaires pour commenter une sonate, un poème, se manifeste un accent de sincérité bien réel qui recouvre, à chaque fois, une réalité différente pour chacun, et dont la somme laisse présager un arc-en-ciel aux teintes méconnues dont les contours ne seront jamais évidents pour tout le monde. Et je n'échappe pas mieux que les autres à ce décalage entre l'intensité fusionnelle que suscite une note de musique ou un vers, et les limites du langage pour l'extérioriser et la partager. Ce qui explique qu'en règle générale, je préfère publier les textes des poètes plutôt que d'en parler. Ainsi, à propos de poésie dans cet article, je vais me contenter de vous présenter, sans plus, quelques belles parutions de découverte récente, appartenant à ce monde de la poésie, aussi nécessaire à l'âme que l'eau, le sang et les rêves.
Bona Mangangu - comme les autres auteurs mentionnés sur cette page à l'exception de Jean-Pierre Siméon - est connu des utilisateurs de Facebook, entre autres, à travers une suite d'articles que Jean-Louis Kuffer lui a consacré l'an dernier. Né en 1961 à Kinshasa, ce peintre et écrivain vit et travaille aujourd'hui à Sheffield, au Royaume-Uni. Ce que disent mes mains sur la toile, est son premier livre paru en langue française. Dans ce recueil, la plupart des poèmes de l'auteur s'imposent en miroir de peintures, de musiques - une autre de ses passions vives - ou d'autres écrivains pour filtrer la lumière qui le traverse. Dans certains vers, on peut y reconnaître un langage proche de celui de René Char: Sonde ton coeur, sa part irrésolue. Au fond de toi une étreinte ajournée hante l'azur de mon élan, ô toi la dérobée et la toujours désirée. Mon coeur pélerin entretient toujours la flamme des jours vagabonds que ton mutisme avait allumé. Très beau, n'est-ce pas?
Jean-Pierre Siméon - dont plusieurs poèmes ont été choisis sur La scie rêveuse - a obtenu le prix Max Jacob 2006 pour Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, précédé de: Fresque peinte sur un mur obscur. Un titre qui se définit lui-même dont voici une magnifique illustration: Toute vie est un paysage, tout amour sa rivière possible et puisse être la mort, cette chemise d'eau qui glisse du bras après la nage, et que soit la tristesse, cette lumière répandue dans l'herbe et qui fera le soir venu un autre ciel à la mémoire. Né à Paris en 1950, Jean-Pierre Siméon, auteur d'une quarantaine d'ouvrages pour adultes et enfants, mériterait enfin d'occuper une place plus juste au panthéon des poètes contemporains! Lisez-le, vous ne le regretterez pas...
Avec une préface de Paul Nwesla Biyong, le dernier recueil de Patrick Berta Forgas, Le testament de Pandore, convoque une fois encore la guerre et son cortège de sang qui semble se répéter à l'infini, pour dénoncer les dérives du pouvoir, le refus de la résignation, l'espoir aussi, davantage présent que dans ses oeuvres précédentes: Me voilà perdu aux multiples appels de l'inconnu. Appuyé, mais seul. Je suis las. Comme un oubli fort de ses cris. Je veux écrire le livre qui signe l'abandon des voix! Et puis, reprendre la route qui fait le pélerinage du doute pour remonter l'avalanche des espoirs. Je suis vivant. Et, plus loin il ajoute: Il faut sauver le grain qui veut grandir, celui du coeur et du vent. L'auteur signe ici son dixième ouvrage et lui aussi, il serait temps de reconnaître sa voix!
S'il n'est plus nécessaire de présenter Thierry Renard - lui aussi, souvent cité et publié sur La scie rêveuse - il faut signaler que sa démarche traduit toujours une grande générosité et une ouverture au monde des autres. Ainsi est né Un monde à l'envers, dialogue à deux voix avec Ahmed Kalouaz - auteur d'une trentaine de livres à ce jour - autour de la poésie, de visages lus, de politique, de femmes, de mémoire et de l'air du temps. L'un voulait changer le monde. L'autre le gagner, souligne Yvon Le Men dans sa préface. Deux auteurs et amis qui parlent en parrallèle et finissent par se croiser, s'épouser sans dérailler. Un bel extrait signé Ahmed Kalouaz, peut vous laisser entrevoir la tonalité de l'ouvrage: Une branche d'aubépine se balance dans l'air doux de janvier. Hier on m'a dit, voilà ton âge dans le sac. A prendre ou à laisser. J'ai laissé de peur de trop prendre. Pour marcher la tête haute j'ai besoin d'un tapis de fleurs d'hiver, d'une mousse verdâtre, d'un rugueux tronc d'amandier. Je laisse les mystères au temps. Mes lilas ont l'air si triste, et pourtant mai les verra refleurir. Mon âge est une vague. Un jour une larme, un autre le sourire. Je ne saurai plus courir comme hier et pourtant. Mon âge ? Qu'il entre, je l'attends. Une tasse pour l'amitié, une autre pour l'adieu. La douceur ira se lire sur d'autres bouches. Y répond, en confidence, Thierry Renard: C'est une chanson qui te ressemble, mon ami couvert de bras. Une chanson où les petits riens donnent le change, où les petits riens vont bien ensemble. Une chanson où quand tu n'es pas là je meurs. Où, quand tu n'es pas là, je pleure. Ah! mon ami, mon ami couvert de bras... Un vrai plaisir d'être la troisième voix - celle qui écoute - de cette lecture qui interroge, affirme et se souvient.
Pour conclure, voici Impoésie de Abed Manseur, poète algérien plus connu sous le nom de Nadire Seurman, sur Facebook où ses textes sont régulièrement publiés. Un auteur qui s'amuse avec les mots qu'il détourne et fait danser, dont l'écriture n'est simple qu'en apparence, comme le relève Thierry Renard dans sa préface. Un livre composé par Monique Delord, découvreuse attentive de poésie: Aux pieds de tes lettres sublimes je déposerai les armes, brûlant comme des champs d'honneur sur le vent porteur de flamme. Je t'enverrai les cendres de la guerre, je lyncherai tous ses livres d'histoire, n'en laisserai que ton univers. Je suis tes lunes où qu'elles aillent. Je suis toit sous ta belle étoile.
Assurément, parmi tous ses textes, il y a matière à ces étonnements heureux que la poésie sait nous réfléchir comme de fragiles rayons de soleil arrachés au néant...
Bona Mangangu, Ce que disent mes mains sur la toile (L'Harmattan, 2002)
Jean-Pierre Siméon, Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, précédé de: Fresque peinte sur un mur obscur (Cheyne, 2002)
Patrick Berta Forgas, Le testament de Pandore (L'Harmattan, 2012)
Ahmed Kalouaz et Thierry Renard, Un monde à l'envers - Correspondances (Le bruit des autres, 2010)
Abed Manseur, Impoésie (Blurb, 2013)
image: Bona Mangangu, Pietas / Sheffield Institute of Arts, UK (bonamangangu.webs.com)
12:29 Écrit par Claude Amstutz dans Jean-Louis Kuffer, Littérature francophone, René Char | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | Facebook |