07/01/2013
Les pièces de Shakespeare 8b
Roméo et Juliette
17:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
Les pièces de Shakespeare 8a
Roméo et Juliette
Dans l'oeuvre de William Shakespeare, la pièce de théâtre Roméo et Juliette - écrite au début de sa carrière - demeure certainement la plus populaire entre toutes.
L'action se passe à Vérone et met en scène deux grandes familles ennemies, les Montagu et les Capulet. A un bal masqué donné par les Capulet, Roméo - un Montagu - tombe follement amoureux de Juliette, une Capulet promise en mariage au comte Paris, un jeune noble. Il la retrouve à la nuit tombée, sous son balcon, pour lui déclarer son amour. Eperdument amoureux, ils demandent le lendemain au frère Laurent de les marier. Mais leur bonheur sera bref. Tybalt, cousin de Juliette, provoque Roméo en duel, qui refuse. Mercutio, le confident et ami de Roméo, courageux, intelligent, et doué pour la poésie, accepte de le remplacer. Il se bat donc contre Tybalt et meurt. Roméo veut venger la mort de son ami. Il provoque à son tour Tybalt en duel et le tue. Roméo est alors banni de la ville. Le père de Juliette oblige sa fille à épouser le comte Paris. Le mariage doit avoir lieu le lendemain. Juliette s'y refuse et court chez le frère Laurent qui lui remet une potion pouvant lui donner l'apparence de la mort pendant quarante heures. Le frère promet d'avertir Roméo de l'astuce. Mais Roméo ne reçoit pas le message à temps et, croyant Juliette morte, décide d'aller la rejoindre pour l'éternité. Il se rend sur la tombe de Juliette et y rencontre Paris. Un duel a lieu entre les deux jeunes hommes et Paris, mourant, demande à Roméo de l'amener près de Juliette. Celui-ci accepte. Roméo embrasse Juliette avant de boire du poison et de mourir à son tour. À son réveil, Juliette découvre Roméo mort près d'elle. Ne pouvant imaginer la vie sans lui, elle se poignarde et meurt à ses côtés.
Pourquoi ce drame de la passion connaît-il aujourd'hui encore un si vif succès? Aimons-nous tout particulièrement, dans nos humeurs mélancoliques, les histoires d'amour qui finissent mal? Oubien derrière cette querelle de familles rivales entre Capulet et Montagu, y lisons-nous les conséquences inévitables du pouvoir aveugle, exercé sans mesure, et qui en d'autres temps, dans un autre contexte, aurait emprunté les masques obscurs de la religion ou de la politique avec autant de véracité pour fracasser ce qu'il se peut trouver de noble et de précieux sur terre?
Sans doute un peu de tout cela mais, une fois n'est pas coutume, Shakespeare n'a semble-t-il pas cherché autre chose que de projeter sur la scène l'image d'un amour pur, sincère et absolu, qui n'est pas le fruit d'intrigues de cour et qui, jusqu'à sa fin tragique, ne se laisse ni corrompre, ni décourager:
Beauté trop précieuse pour la possession,trop exquise pour la terre!Telle la colombe de neige dans une troupe de corneilles,telle apparaît cette jeune dame au milieu de ses compagnes.Cette danse finie, j'épierai la place où elle se tient,et je donnerai à ma main grossière le bonheur de toucher la sienne.Mon coeur a-t-il aimé jusqu'ici?Non ; jurez-le, mes yeux!Car jusqu'à ce soir, je n'avais pas vu la vraie beauté.Même la mort n'altère la beauté de leurs sentiments. Ce n'est pas du coeur - propre aux malentendus, aux enchantements imaginaires ou à l'ignorance - que naît le drame de Roméo et Juliette, mais de la seule malveillance - voire la haine - des hommes: un thème cher à son auteur et qu'on retrouve par la suite dans nombreuses de ses pièces, avec davantage d'ironie, de noirceur ou d'amertume.
Si Roméo et Juliette a inspiré maints écrivains, on peut être surpris d'apprendre que la musique n'en est pas le parent pauvre. Ainsi, Charles Gounod et Vincenzo Bellini pour l'opéra; Hector Berlioz, Piotr Ilitch Tchaïkovski et Serge Prokofiev dans leurs oeuvres orchestrales; sans oublier, plus récemment, Leonard Bernstein et son célèbre West Side Story...
traduit par Olivier Py (coll. Papiers/Actes Sud, 2011)
16:54 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Théâtre, William Shakespeare | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
François Mauriac
François Mauriac, La fin de la nuit (Coll. Livre de poche 2004)
Dans son appartement parisien, Thérèse Desqueyroux s'apprête à affronter la solitude d'un samedi soir. Sa fille Marie, âgée de dix-sept ans, qu'elle n'a pas vue depuis trois ans surgit de façon inopinée.
Marie, qui est partie sans prévenir sa famille, évoque avec ironie les difficultés financières des Desqueyroux : Bernard son père, et sa grand-mère, subissent le contrecoup de la débâcle de la résine. Puis elle exprime sa révolte par rapport à l'univers étouffant de son entourage et manifeste sa solidarité avec sa mère qui a su tout quitter...
Ce texte, un peu injustement oublié, est le prolongement de Thérèse Desqueroux, probablement le plus beau personnage créé par son auteur, image vacillante d’un cœur tourmenté, épris de liberté, rebelle dans un milieu conformiste et hypocrite.
Je n'ai pas voulu donner dans La fin de la nuit une suite à Thérèse Desqueyroux, mais le portrait d'une femme à son déclin, que j'avais peinte déjà du temps de sa jeunesse criminelle. Il n'est aucunement nécessaire d'avoir connu la première Thérèse pour s'intéresser à celle dont je raconte ici le dernier amour. (François Mauriac)
09:18 Écrit par Claude Amstutz dans François Mauriac, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
06/01/2013
Renata Vigano
Renata Vigano, Agnès va mourir (Phébus, 2009)
Roman néoréaliste, Agnès va mourir frappe par sa puissance et son réalisme. Inspiré de l'expérience de résistante de son auteur, il suscita dans l'Italie de 1949 de vives polémiques à l'instar de nombreux récits publiés si tôt après la guerre. Il fait aujourd'hui figure de classique. Il est habité par le personnage d'Agnès, une femme simple, une femme forte que le combat va révéler. Cette lavandière mène une vie sans histoire jusqu'au jour où son mari communiste est déporté par les Allemands. Elle rejoint alors les partisans, pour lesquels elle se dévoue tout entière et devient une véritable mère...
Roman d’inspiration autobiographique publié en 1949, Agnès va mourir respire l’authenticité et dépasse largement le contexte de l’engagement communiste. Contre les nazis et les fascistes, dans un décor en proie à la guerre civile, son héroïne qui pousse l’abnégation jusqu’au sacrifice, symbolise à elle seule l’Italie de la résistance. Avec des mots de tous les jours au service d‘une écriture sobre – à l’inverse des idéaux qui habitent ce récit – elle restitue admirablement le climat de cette époque en proie à la barbarie, où le silence est force d’opposition et le bruit, assimilé à la terreur ou au désordre. A ranger dans une bibliothèque aux côtés d’autres chefs d’œuvres sur la même thématique, tels La peau de Curzio Malaparte, Fontamara de Ignacio Silone, La storia d'Elsa Morante, ou Le sentier des nids d’araignée d’Italo Calvino.
11:25 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
05/01/2013
Morceaux choisis - Friedrich Hölderlin
Friedrich Hölderlin
Il descend, le jour nouveau, de lointaines hauteurs,Le matin qui s'est éveillé des crépuscules,Il rit à l'humanité, paré et vif,L'humanité est tendrement pénétrée de joie.Une vie nouvelle veut à l'avenir se dévoiler,On voit de bourgeons, signe de jours gais,Se remplir la grande vallée, la terre,Tandis que pour le printemps est chassée la plainte.
Friedrich Hölderlin, Derniers poèmes (William Blake and Co, 2011)
traduit de l'allemand par Jean-Pierre Burgart
00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
04/01/2013
La citation du jour
Paul Léautaud
Il y a deux sortes d'êtres qui ne devraient jamais être malheureux: les enfants et les bêtes.
Paul Léautaud, Le Théâtre de Maurice Boissard (Gallimard, 1926)
23:00 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
Alexandre Tisma
Alexandre Tisma, L'école d'impiété (Coll. Motifs/Serpent à Plumes, 2007)
Il n'y a pas que la guerre dans ces nouvelles, même si, partout et soudain, elle surgit en filigrane. Il y a surtout ces hommes et ces femmes en situation violente de choix, comme ce malheureux père qui fixe hébété toute une nuit son réveil, sachant que selon toute vraisemblance sa famille sera anéantie au matin. Que doit-il faire ? Terrible monologue intérieur de cet homme face à sa vérité absolue, monstrueuse, à laquelle il n'est pas question de se soustraire. Ces quatre récits prendront immédiatement place parmi les témoignages les plus terribles qu'ait inspirés la Seconde guerre mondiale.
Sur fond de guerre, ces nouvelles témoignent de l’indignation, de la terreur et des humiliations de tout un peuple. La pire des nuits, l’une de ces quatre histoires, est particulièrement poignante et insoutenable. Avec Ivo Andric et Borisav Stankovic, l’un des plus grands auteurs serbes de ce temps.
00:04 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelles; livres | | Imprimer | Facebook |
03/01/2013
Musica présente - 46 Jussi Björling
Jussi Björling
chanteur d'opéra suédois, 1911 - 1960
*
Giacomo Puccini
La Bohème
"O, Mimi tu piu non torni!"
(Victoria de Los Angeles Robert Merrill, RCA Victor Chorus and Orchestra, Thomas Beecham)
pour Gunnar B
07:21 Écrit par Claude Amstutz dans Giacomo Puccini, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
02/01/2013
Pascale Roze
Pascale Roze, L'eau rouge (Coll. Folio/Gallimard, 2007)
Au cap Saint-Jacques, elle embarqua sur un bâtiment de transport de troupes pour remonter la rivière de Saigon. On entrait dans les terres. on touchait au but. A l'avant du bateau, conquérante, elle scrutait le paysage, un médiocre paysage, très plat, des mangroves pleines de palétuviers, puis des rizières à l'infini dans lesquelles travaillaient des Annamites sons leur chapeau pointu, et des buffles gris et maigres. La rivière n'en finit pas de dérouler ses méandres. Enfin le quai des Messageries. Une fanfare militaire les accueille, qui lui donne des frissons au coeur. Mais ce qui l'envahit avant même de descendre à terre, c'est l'odeur. L'odeur de Saigon, ce mélange lourd de vase, de sucre, d'épices, de saumure...
Découvrez vite Pascale Roze, l’une des plus belles et discrètes plumes de la littérature française, dont la plupart des textes –L’homme sans larmes par exemple – figurent au catalogue des livres de poche. Dans ce roman, nous voici en compagnie de Laurence Bertilleux, qui se remémore au soir de sa vie ses années de jeunesse, vécues volontairement pendant la guerre en Indochine, parmi les militaires. Une héroïne émouvante dans ce contexte douloureux.
00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
Le poème de la semaine
Nadia Tuéni
Dans nos montagnes il y a des hommes,ce sont des amis de la nuit;leurs yeux brillent du noir des chèvres,leurs gestes raides comme la pluie.Ils ont pour maître l'olivier,simple vieillard aux bras croisés. Eux,leurs mains sont de chardons,leurs poitrines sanctuaires,le ciel tourne autour de leurs fronts,comme un insecte lourd à la chaude saison. Dans nos montagnes il y a des hommes,qui ressemblent au tonnerre,et savent que le mondeest gros comme une pomme. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Nadia Tuéni, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |