09/10/2012
Morceaux choisis - Henri Cueco 1b
Henri Cueco
En complément à l'extrait de Henri Cueco, voici la bande annonce du très beau film de Jean Becker, Dialogue avec mon jardinier, adapté de son récit, avec Daniel Auteuil et Jean-Pierre Darroussin...
Henri Cueco, Dialogue avec mon jardinier (coll. Points/Seuil, 2004)
10:58 Écrit par Claude Amstutz dans Films inoubliables, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; cinéma; morceaux choisis; livres | |
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Morceaux choisis - Henri Cueco 1a
Henri Cueco
- La salade monte. Il fait trop chaud. Et puis, ce peu de pluie d'hier... Il te faut la ramasser. Dans deux jours, elle fera un mètre de haut. Et c'est pas bon. Tu en as de bonnes au fond de ton carreau. Tiens, regarde ici.
- On peut pas manger quatre-vingt pieds de salade à la fois.
- Eh non, mais demain elle sera foutue.
- J'en veux bien deux pieds pour midi, et toi prends-en.
- J'en ai dans mon jardin, au bord de la rivière, peut-être deux cents pieds hauts comme ça.
- On est trop riches.
- Et les courgettes? Tu n'aimes pas les courgettes?
- Pas trop. Bouillies, c'est un peu... Et toi?
- Ca n'a pas de goût, mais j'aime les voir pousser. Elles ont profité depuis la dernière fois. Les courgettes, ça me fait rire. Je ris de voir pousser les courgettes. Elles ont l'air de faire des blagues à pousser comme ça. C'est comme des bigoudis sur la tête des femmes le dimanche matin. T'en vois qui passent en courant sur les balcons des HLM. Elles se croient nues parce qu'elles ont leur papillotes. Elles galopent d'une porte à l'autre. Eh bien, les courgettes, tu dirais des bigoudis.
- Et les choux?
- C'est beau, un beau chou.
- Pourquoi c'est beau?
- C'est beau parce que c'est beau...
- En voilà un raisonnement...
- Je voulais dire... Mais dis donc, chaque fois qu'on parle de ce qui est beau, tu me demandes ce que ça veut dire. Pour un chou, c'est la couleur, le dessin des côtes, la forme ronde. C'est comme si ça allait exploser. Quand j'étais gosse, on disait que les enfants venaient dans les choux.
- Maintenant on voit la photo du bébé dans le ventre de sa mère.
- Autrefois, le ciel, l'orage, la neige, une fleur, un oiseau, ce qu'on mange, tout racontait des histoires. L'orage, c'était le bon Dieu qui remue des barriques ou qui se fâche; la neige, c'était le bon Dieu qui plume ses oies. Un oiseau annonçait la saison ou le temps qu'il va faire. Les choses comme ça, avaient un sens. Maintenant, tu comprends rien de ce qui t'arrive, tu sais plus ni quoi ni qu'est-ce. Un légume,c'est qu'un légume. Enfin, ce qui se voit quand c'est emballé. Et un homme aussi, c'est de la marchandise emballée...
- Tu es un vrai philosophe.
- Dis, tant qu'on est au jardin, tu devrais regarder ces haricots. C'est des "beurre", ils sont à cueillir maintenant, après ils auront des fils que tu dirais de l'étoupe. Maintenant ils sont bons. Si tu veux, je les arrache et tu les cueilleras sur pied.
- C'est toi qui commandes.
- Les citrouilles, tu as vu les citrouilles? Celle-là qui a traversé le grillage, elle deviendra grosse... Le tuyau qui la remplit n'est pas coupé, c'est l'essentiel... Il faut pas couper le cordon, pas encore, sinon elle sera perdue.
- Tu crois qu'il y a des enfants dans les citrouilles?
- Des enfants, non, mais un carrosse, oui... Je trouve que ce jardin, ici, il est pas mal, mais il le faudrait plus grand, on pourrait faire plus de pommes de terre, de poireaux...
- Ah, les poireaux!
- Oui, eh bien j'alignerai des poireaux...
- Oui, on ferait des allées de poireaux. Les allées du parc du Prince des Poireaux... Et le coin des petites herbes de cuisine?
- Je t'en avait fait un. Où est-il?
- Il s'est perdu.
- Il y avait du thym, où c'est qu'il est passé, fils de loup! Et la ciboulette?
- Je voudrais l'année prochaine que tu fasses...
- Des petits pois mange-tout, je parie!
- Des petitspois et des mange-tout.
- J'en ai jamais vu. Tu m'en as parlé déjà, j'en ai jamais mangé. Trouve-moi la graine, je t'en ferai. C'est pas difficile si ça veut venir par ici.
- C'était comme ça dans le jardin de mon grand-père: des allées bien propres.
- Il faudrait les tasser, les allées, que la terre y soit dure. C'est plus beau.
- C'est quoi, que le jardin soit beau?
- Que les légumes y poussent bien et qu'il y ait de l'ordre.
- Ah, l'ordre... C'est comme les défilés militaires, alors. Tu trouves que c'est beau, les défilés?
- Je te parle du jardin.
- Tu parlais d'ordre.
- Peut-être. Quand tu fais tes peintures, tu fais bien de l'ordre; dans la pagaille de ce que tu vois, tu choisis. Tu fais du rangement et ça fait beau quand on a plaisir à s'y reconnaître, à retrouver son chemin. Ton jardin, c'est pas moi qui mange tes légumes, eh bien il est beau quand il me remercie d'avoir bien fait mon travail. S'il y avait de la broussaille, ça serait ma défaite. C'est comme une robe à une femme: ça la fait belle et c'est pas obligé que tu en profites avec elle... Elle est comme ça, en cadeau, pour rien, pour elle peut-être. C'est en plus...
Henri Cueco, Dialogue avec mon jardinier (coll. Points/Seuil, 2004)
image: Jardin, Gland (VD/Suisse, 2012)
10:58 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; morceaux choisis; livres | |
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Philippe Claudel
Philippe Claudel, Meuse l'oubli (Coll. Folio/Gallimard, 2006)
Dans la chambre d'hôpital, je suis resté près de Paule des jours entiers. J'apportais des brassées d'anthémis jaunes, lui parlais des soirs de Gand, de la plage d'Ostende et de celle de Zoosten, des statues millénaires du Nemrud Dag pointées dans le matin vers le levant, de sa peau, de son ventre, du blond de ses cheveux.
L’auteur des deux admirables romans, Les âmes grises et Le rapport de Brodeck, signe dans ce premier récit le vécu intime d’un deuil amoureux. Un récit de souffrance où la nostalgie du paradis perdu se mêle aux brumes du nord avec infiniment de pudeur et de poésie.
04:16 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Philippe Claudel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |
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08/10/2012
Colombe Schneck
Colombe Schneck, Une femme célèbre (Stock, 2010)
Nous avons tous, un jour, entendu parler de Denise Glaser. Productrice et présentatrice à l'ORTF dans les années 60 d'une émission dominicale entrée dans la légende de la télévision, Discorama, nous lui devons d'avoir déniché des auteurs-interprètes de talent, tels Barbara, Maxime Le Forestier, Serge Gainsbourg, Véronique Sanson ou Catherine Lara, sans oublier des interviews mémorables de Jacques Brel et Léo Ferré. Jugée politiquement trop à gauche sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, elle est privée d'antenne en 1975 et malgré les promesses de l'autre camp, ne reprend pas du service avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterand, en 1981. Elle meurt, oubliée de tous, en 1983, sauf de... Barbara et Catherine Lara.
Colombe Schneck nous raconte avec beaucoup d'émotion l'ascension et la chute de cette femme provocante, complexe, fascinante dont les silences, lors de ses entretiens, constituent à eux seuls toute une histoire. En miroir, nous suivons le chemin de vie de Jeanne Rosen, journaliste, qui s'interroge avec humeur sur la précarité du succès, du talent, de la gloire dans le monde médiatique: un univers impitoyable où tous les coups semblent permis... Pour l'anecdote, sachez que les deux sites de Facebook mentionnés dans le livre - pour faire virer Jeanne Rosen - existent vraiment, sauf qu'ils s'en prennent à... Colombe Schneck!
Du même auteur, vous pouvez découvrir, chez le même éditeur, L'increvable Monsieur Schneck (2006), Sa petite chérie (2007) Val de Grâce (2008). Son dernier livre, La réparation (2012) est paru aux éditions Grasset.
Une femme célèbre est également disponible en format de poche (coll. J'ai Lu/Flammarion, 2012)
04:24 Écrit par Claude Amstutz dans Barbara, Jacques Brel, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; récit; livres | |
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07/10/2012
Morceaux choisis - Catherine Pozzi
Catherine Pozzi
Catherine Pozzi, Très haut amour - Poèmes et autres textes (coll. Poésie/Gallimard, 2002)
image: lesrevesdemys.com
00:00 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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05/10/2012
Lire les classiques - Jean Racine
Jean Racine
Jean Racine, Cantiques spirituels et autres poèmes (coll. Poésie/Gallimard, 1999)
image: Elly Wright, Campagne (http://www.art-en-france.eu/ellywright.html)
12:35 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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03/10/2012
Le poème de la semaine
Anne Perrier
Le temps est mûrJe n'en sais rienJe vois le murEt le cheminLa vie peut-être qui s'arrêteUn plomb d'or dans la têteEt moi toute déserteLes mains bien lisses bien ouvertesVivant d'aumônesA l'entrée des palaisEt des miettes que les balaisChassent au vent pour personne Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
19:37 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |
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01/10/2012
Christian Signol
Christian Signol, Une si belle école (Albin Michel, 2010)
Ce roman est un hommage émouvant à la vocation des enseignants en milieu rural: leur passion de transmettre des valeurs, une culture, un bagage - surtout auprès des enfants défavorisés ou marginaux, promis au désespoir de leurs parents - dans un environnement peu préparé à cette appréhension de l'avenir. Emboîtant les pas d'une institutrice de village - et de son futur époux - nous suivons l'évolution de cette école qui passe de l'âge de la craie et des encriers à celui des feutres et des ordinateurs. Véritable journal d'une époque, entre 1954 et 1989, avec des difficultés qui s'estompent et d'autres qui voient le jour, ce livre est aussi une magnifique histoire d'amour qui puise toute sa sève dans cette passion commune d'éduquer et d'instruire par des chemins souvent ingrats, exposant à des bonheurs inattendus mais aussi à une grande solitude intérieure, face à ceux qui, de réformes en contre-réformes, élaborent un système scolaire pour tous et ne privilégient plus l'approche pédagogique de chacun, défendue par notre couple d'instituteurs, jusqu'au bout. Une évocation poignante, chaleureuse et poétique, ravivant nos souvenirs d'enfance comme les délicieux crépitements d'un feu de bois. A offrir à tous nos amis enseignants: ils le méritent bien!
également disponible en édition de poche (coll. Pocket, 2012)
Du même auteur, parmi une trentaine de romans, ne manquez pas de lire Les cailloux bleus (1984), Les menthes sauvages (1985) et Marie des brebis (1989) parus en coll. Pocket. Trois petits chef d'oeuvres...
06:46 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |
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30/09/2012
Au bar à Jules - De Simone Weil
Un abécédaire: W comme Weil
Nul ne sait comment les choses tourneront. Plusieurs catastrophes sont à craindre. Mais aucune crainte n'efface la joie de voir ceux qui toujours, par définition, courbent la tête, la redresser. Ils n'ont pas, quoiqu'on suppose du dehors, des espérances illimitées. Il ne serait même pas exact de parler en général d'espérance. Ils savent bien qu'en dépit des améliorations conquises, le poids de l'oppression sociale, un instant écarté, va retomber sur eux. Ils savent qu'ils vont se retrouver sous une domination dure, sèche, et sans égards. Mais ce qui est illimité, c'est le bonheur présent. Ils se sont enfin affirmés. Ils ont enfin fait sentir à leurs maîtres qu'ils existent.
Ces mots ne sont pas ceux d'un délégué syndical ou d'un représentant des ouvriers d'ArcelorMittal, mais la conclusion d'un texte écrit en 1936 par Simone Galois - alias Simone Weil - intitulé La vie et la grève des ouvrières métallos. Oublions pour un temps les politiques, les économistes, les révolutionnaires, les donneurs de leçons, et relisons les oeuvres de Simone Weil - autres que religieuses et mystiques cette fois-ci - qui aujourd'hui encore, en une délicate période de notre histoire, abondent en pistes de réflexion, indépendamment du contexte historique où elles sont nées.
Retour au centre, c'est-à-dire à l'homme, avec Simone Weil. Une pensée libre, terriblement lucide et utopique à la fois, qu'on se réjouit de n'être pas récupérable - c'est si rare - ni à gauche, ni à droite, parce que l'enjeu se situe au-delà de ces clivages. Tirée des Ecrits de Londres, la Note sur la suppression générale des partis politiques est éloquente et mérite d'être citée pour sa pertinence qui dépasse - et de loin - la condition ouvrière ou les valeurs que nous croyons défendre: On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu'en prenant position pour ou contre une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soit contre. C'est exactement la transposition de l'adhésion à un parti. Comme dans les partis politiques, il y a des démocrates qui admettent plusieurs partis, de même dans le domaine des opinions les gens larges reconnaissent une valeur aux opinions avec lesquelles ils se disent en désaccord. C'est avoir complètement perdu le sens même du vrai et du faux. D'autres, ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C'est la transposition de l'esprit totalitaire. (...) C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.
Ses éclairages parfois critiques ou intransigeants sur le syndicalisme, le marxisme ou le monde du travail face à la réalité de la vie et de la mort, n'ont rien perdu de leur modernité. Pas plus que son regard sur le pouvoir, dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, par exemple: Ceux qui possèdent un pouvoir économique ou politique, harcelés qu'ils sont d'une manière continuelle par les ambitions rivales et les puissances hostiles, ne peuvent travailler à affaiblir leur propre pouvoir sans se condamner presque à coup sûr à en être dépossédés. Plus ils se sentiront animés de bonnes intentions, plus ils seront amenés même malgré eux à tenter d'étendre leur pouvoir pour étendre leur capacité de faire le bien; ce qui revient à opprimer dans l'espoir de libérer.
Lisez ou relisez Simone Weil, et tout particulièrement, L'enracinement. Ecoutez à son propos, la voix d'Albert Camus: Quand une société court irrésistiblement vers le mensonge, la seule consolation d'un coeur fier est d'en refuser les privilèges. On verra dans "L'enracinement" quelle profondeur avait atteint ce refus chez Simone Weil. Mais elle portait fièrement son goût, ou plutôt sa folie, de vérité. Car si c'est là un privilège, il est de ceux qu'on paie à longueur de vie, sans jamais trouver le repos. Et cette folie a permis à Simone Weil, au-delà des préjugés les plus naturels, de comprendre la maladie de son époque et d'en discerner les remèdes (...) Grande par un pouvoir honnête, grande sans désespoir, telle est la vertu de cet écrivain. C'est ainsi qu'elle est encore solitaire. Mais il s'agit cette fois de la solitude des précurseurs, chargée d'espoir...
Que c'est bien dit!
Simone Weil, Oeuvres (coll. Quarto/Gallimard, 1999)
Simone Weil, L'Enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain (coll. Folio Essais/Gallimard, 2008)
Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques (Climats, 2006)
18:39 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, Le monde comme il va, Littérature francophone, Simone Weil | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essais; livres | |
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28/09/2012
Philippe Claudel
Philippe Claudel, Parfums (Stock, 2012)
En 63 textes courts - de Acacia à Voyage - Philippe Claudel revisite son enfance et son adolescence, évocatrices de ces parfums dont bien plus tard, il conserve les effluves dans sa mémoire d'homme: ce brouillard qui permet d'entrer au plus profond de soi-même, l'entêtante musique olfactive de la cannelle, la géographie de terre des draps frais, l'odeur de la croyance indéfectible des églises ou encore le sexe féminin qui ressemble au plus beau des songes.
Au fil de cette lecture attachante et emplie de douceur, chacun peut, comme de nouvelles variantes musicales, y ajouter ses propres parfums, autour d'autres mots et souvenirs.
Il est tard. Il est tôt. Les yeux brillants, négligeant la brûlure sur mes lèvres, je mords dans une grappe craquante pleine de fleurs, de sourires et de vent. C'est là tout le printemps qui vient à ma bouche.
Dans ces colonnes - sous Morceaux choisis - vous pouvez retrouver un texte extrait de ce livre, consacré aux ombellifères...
02:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Philippe Claudel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |
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