25/07/2014
Morceaux choisis - Marina Tsvetaeva
Marina Tsvetaeva
Etourdis-moi, esquif étoilé,De ces vagues ma tête est lassée.J’ai cherché un rivage vainement,Ma tête est lasse des sentiments. Hymnes, lauriers, hydres, preux,Ma tête est lasse de ces jeux. Déposez-moi sur l’herbe, les aiguilles de pins,Ma tête est lasse des guerres sans fin. Toi qui m’a aimée d’un amourFaussement vrai, sincèrement menteurToi qui m’a aimée, plus loinQue l’espace ne s’étend, toutes frontières dépassées. Toi qui m’as aimée plus que ne dureLe temps. Le bras se lève.Tu ne m’aime plus.En cinq mots la vérité.
Marina Tsvetaeva, Insomnie et autres poèmes (coll. Poésie/Gallimard, 2011)
image: Auguste Clesinger, Woman bitten by a serpent (amalimil.blogspot.ch)
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24/07/2014
La musique sur FB - 2124 F.Bridge
Frank Bridge
Two Short Pieces for Cello and Piano
I. Meditation
II. Spring Song
Oystein Birkeland, Vebjorn Anvik
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23/07/2014
Le poème de la semaine
Roger Bodart
pour José M
Oui suis-je un peu d’eau de peau de clarté sous la paupière un souffle court qui bientôt sera poussière J’ai froid et j’ai peur soif et faim Sous les racines du jour l’ombre donne à boire pour transformer en sang le vin Qui peut dire d’où je viens où je m’en vais Je m’avance sur je ne sais quel chemin dans mon manteau de silenceJe parle De quoi Pourquoi Quand je siffle dans le bois c’est pour chasser un fantôme Qu’est-ce donc qui bouge en moi et fait que je suis un homme Une femme à mes côtésla mer entourant la terre le désert et la cité tout ce monde pour quoi faire Je voudrais ne pas songer Etre debout Un rocher qui ne sait pas s’il vit Mais comment faire pour se faire Où vont ces mots que je dis Je suis seul Voici la nuit Vit-il cet homme qui parle ou bien est-il une étoile éteinte depuis longtemps dont on voit l’éclat pourtant C’est un cri de bouche morte le trou béant d’une porte près d’un palais effondré Je fus Peut-être Ou serai Un songe interroge un songe C’est le rat du Rien qui ronge et ne peut ronger que rien Qu’est ce présent ancien un vin vieux dans une cave ou bien le jeune demain qui rit au bout du chemin Un chariot dans le ciel roule vers la Voie Lactée Cette galaxie est-elle une poussière éclatée Quand mon front ne sera plus qu’une écorce où seras-tu ruche où bourdonne l’idée Et toi l’amour Où fuira ton sang source au fond des bois tambour du coeur Toi qui passes comme un battement de cil. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:23 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
22/07/2014
La citation du jour
Albert Camus
J'aime les chiens d'une très vieille et très fidèle tendresse. Je les aime parce qu'ils pardonnent toujours.
Albert Camus, La chute (coll. Folio/Gallimard, 2007)
image: Les Saules , Cologny / Suisse (2006)
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21/07/2014
La musique sur FB - 2123 J.Ireland
John Ireland
A Dowland Suite
II. Elegy - Lento espressivo
(arr. John Ireland and Geoffrey Bush)
City of London Sinfonia
Richard Hickox
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20/07/2014
La citation du jour
Ossip Mandelstam
Les bourgeons gonfleront encore, les pousses vertes jailliront, mais brisées sont tes vertèbres, ô mon beau, mon triste temps!
Ossip Mandelstam, dans: Edith Scherrer, Préface au Bruit du Temps (L'Age d'Homme, 1972)
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La musique sur FB - 2120 A.de Lantins
Arnold de Lantins
Missa Verbum Incarnatum
Psallentes
Clari Cantuli
Capilla Flamenca
Dirk Snellings
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19/07/2014
Lire les classiques - Honoré de Balzac
Honoré de Balzac
Si vous voulez voir la nature belle et vierge comme une fiancée, allez là par un jour de printemps; si vous voulez calmer les plaies saignantes de votre cœur, revenez-y par les derniers jours de l’automne; au printemps, l’amour y bat des ailes à plein ciel, en automne on y songe à ceux qui ne sont plus. Le poumon malade y respire une bienfaisante fraîcheur, la vue s’y repose sur des touffes dorées qui communiquent à l’âme leurs paisibles douceurs. En ce moment, les moulins situés sur les chutes de l’Indre donnaient une voix à cette vallée frémissante, les peupliers se balançaient en riant, pas un nuage au ciel, les oiseaux chantaient, les cigales criaient, tout y était mélodie. Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine. Je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert; je l’aime comme un artiste aime l’art ; je l’aime moins que je ne vous aime, mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus.
Honoré de Balzac, Le lys dans la vallée (coll. Livre de Poche/LGF, 2008)
image: Moulins du Breuil et des Fleuriaux, Indre-et-Loire / France (nicole.fond-ecran-image.com)
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18/07/2014
La musique sur FB - 2122 G.Finzi
Gerald Finzi
Prelude for String Orchestra in F minor, Op 25
London Philharmonic Orchestra
Adrian Boult
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17/07/2014
Lire les classiques - Fiodor Dostoïevski
Fiodor Dostoïevski
Qu'importe que, pour un seul homme de progrès, il y ait une telle foule de rétrogrades et de méchants? Ma joie provient de ce que je suis maintenant convaincu qu'au fond cette foule n'existe pas et qu'il n'y a que des éléments pleins de vie. L'idée d'être ridicules ne doit d'ailleurs point nous troubler, n'est-ce pas? Certes nous le sommes; nous sommes frivoles, nous avons de fâcheuses habitudes, nous nous ennuyons, nous ne savons ni voir ni comprendre; nous sommes tous ainsi, tous, vous, moi, et eux aussi! Tenez, vous ne vous froissez pas de m'entendre vous dire en face que vous êtes ridicules? S'il en est ainsi, ne peut-on pas voir en vous des artisans de progrès? Je vous dirai même qu'il est parfois bon et même meilleur d'être ridicule: on est plus enclin au pardon mutuel et à l'humilité; il ne nous est pas donné de tout comprendre d'emblée, et la perfection ne s'atteint pas d'un seul coup! Pour arriver à la perfection, il faut commencer par ne pas comprendre beaucoup de choses. Celui qui saisit trop vite saisit sans doute mal. Je vous le dis, à vous qui avez déjà su comprendre tant de choses, sans les comprendre.
Fiodor Dostoïevski, L'Idiot, suivi de: Humiliés et Offensés (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1977)
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |