04/09/2014
Sylvie Tanette
Sylvie Tanette, Amalia Albanesi (Mercure de France, 2011)
Région des Pouilles, début du XXe siècle : Amalia a passé son enfance à déambuler dans des paysages écrasés de soleil en imaginant des mondes inconnus au-delà des mers. Le jour où elle croise un beau marin aux yeux verts et qui dit avoir traversé la mer Noire à la nage, la jeune fille comprend que l'homme sera à la hauteur de ses rêves. Bientôt, Amalia et Stepan quittent Tornavalo pour aller tenter leur chance ailleurs. Début d'un incroyable périple...
La narratrice de ce roman, restitue auprès de son fils Téo âgé de huit ans, l'histoire de sa famille et surtout celle d'Amalia sa grand-mère - une sorte de Calamity Jane - qui trottait derrière un âne deux fois plus grand qu'elle, rêveuse pour les uns, sorcière pour les autres. Sylvie Tanette nous raconte avec des mots empreints de charme et de douceur la rencontre d'Amelia et de Stepan Iscenderini surgi un beau jour dans le village, venu de Turquie selon la rumeur populaire, mais allez savoir! Auprès de ce merveilleux conteur, elle imagine les couchers de soleil sur Dubrovnik, Athènes et Istanbul, mais c'est pour Alexandrie que, désormais mariés - au mépris des coutumes de Tornovalo - ils quitteront l'Italie en laissant derrière eux leurs deux enfants. L'exaucement des rêves d'Amalia? En quelque sorte, car chacun sait que le destin s'amuse à brouiller les cartes avec un malin plaisir... Un premier roman enchanteur.
00:17 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
03/09/2014
Le poème de la semaine
Alain Bosquet
Janvier pour dire à l'année " bonjour".Février pour dire à la neige " il faut fondre".Mars pour dire à l'oiseau migrateur " reviens".Avril pour dire à la fleur " ouvre-toi ".Mai pour dire " ouvriers nos amis".Juin pour dire à la mer " emporte-nous très loin ".Juillet pour dire au soleil " c'est ta saison ".Août pour dire " l'homme est heureux d'être homme ".Septembre pour dire au blé " change-toi en or ".Octobre pour dire " camarades, la liberté ".Novembre pour dire aux arbres " déshabillez-vous ".Décembre pour dire à l'année " adieu et bonne chance ".Et douze mois de plus par an,Mon fils,Pour te dire que je t'aime. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
02/09/2014
Morceaux choisis - Colette
Colette
Je te désirerai tour à tour comme le fruit suspendu, comme l'eau lointaine, et comme la petite maison bienheureuse que je frôle... Je laisse, à chaque lieu de mes désirs errants, mille et mille ombres à ma ressemblance, effeuillées de moi, celle-ci sur la pierre chaude et bleue des combes de mon pays, celle-là au creux moite d'un vallon sans soleil, et cette autre qui suit l'oiseau, la voile, le vent et la vague. Tu gardes la plus tenace: une ombre nue, onduleuse, que le plaisir agite comme une herbe dans le ruisseau... Mais le temps la dissoudra comme les autres, et tu ne sauras plus rien de moi, jusqu'au jour où mes pas s'arrêteront et où s'envolera de moi une dernière petite ombre... qui sait où?
Colette, La vagabonde (coll. Livre de poche/LGF, 1994)
12:27 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
La musique sur FB - 2148 M.Clementi
Muzio Clementi
Piano sonata No 2 in B minor, Op 40
Maria Tipo
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01/09/2014
La citation du jour
Stig Dagerman
En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’une souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime.
Stig Dagerman, Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (Actes Sud, 1989)
image: http://www.premieregalerie.com
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31/08/2014
La musique sur FB - 2147 C.Tye
Christopher Tye
Sit Fast a 3
Hespérion XX
Sergi Casademunt, Paolo Pandolfo
Jordi Savall
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Morceaux choisis - Dino Buzzati
Dino Buzzati
Dès que j'arrivai à Paris - c'était pour moi la première fois - je filai directement au théâtre La Bruyère, ou l'on s'apprêtait à mettre en scène une de mes pièces. Au théâtre, désert à cette heure-là, assis dans le fond du parterre, m'attendaient Camus, qui avait écrit l'adaptation, le metteur en scène Georges Vitaly et un journaliste de la radio. Le visage de Camus n'était pas, Dieu soit loué, celui d'un intellectuel puant, c'était plutôt celui d'un sportif: le visage d'un homme du peuple, franc, solide, affichant une ironie débonnaire, une tête de garagiste, ai-je entendu quelqu'un dire, et c'était bien trouvé. Lorsqu'il se mit à parler, je pus constater, avec un extrême soulagement, que l'intérieur était identique à l'extérieur. Quel enfer pour moi, s'il n'en avait pas été ainsi!
Après s'être débarrassé du journaliste infernal envoyé par la radio, Camus nous amena, Vitaly et moi, manger dans un petit restaurant tout proche; tout se passa comme s'il me connaissait depuis des années, comme s'il trouvait ma maladresse tout à fait naturelle. Plus encore: quoiqu'il fût plus jeune que moi, il se comportait avec moi comme un grand frère, attentif à ce que tout me paraisse simple et familier. A vrai dire, nous mangeâmes très mal, mais à la fin du repas, grâce à l'intelligence de Camus, je me sentais un peu moins lamentable.
Il ne s'étonnait même pas que je vienne à Paris pour la première fois. Demain, je passerai vous prendre, et je vous ferai faire un tour de la ville, me dit-il. Dans quel hôtel êtes-vous? Deux heures et demie, cela vous va? Il vint me chercher à l'hôtel. Ce jour-là, il faisait un froid de canard et il soufflait un vent glacial. Mais lui, il se promenait sans chapeau et il n'avait même pas boutonné son manteau.
Il se montra d'une bonté, d'une compréhension, d'une délicatesse qui valaient bien un de ses livres. C'était simplement un jeune, et non pas l'un des plus brillants cerveaux de l'intelligentsia mondiale. Il eut pour moi la compassion d'un grand seigneur. Lorsque je tentai, je ne me souviens plus à quel propos, une allusion à son roman, L'étranger, il coupa court avec une extrême élégance en me montrant une maison où avait vécu un homme célèbre, je ne me rappelle plus lequel.
Le soir de la première, il fut aussi émouvant tant il fut humain et courtois. Il me traitait comme un collègue, et nullement comme un débile mental; et je lui en serai éternellement reconnaissant. A une certaine heure, quand les gens importants et les critiques eurent pris congé, seuls restèrent les acteurs, quelques jeunes gens et quelques gracieuses jeunes filles. On mit de la musique pour danser. Camus ne resta pas une seconde en place. Il enchaîna les danses les unes après les autres, avec l'enthousiasme d'un gamin de vingt ans. La philosophie? Le drame des communautés modernes? Notre éternelle condamnation à la solitude? Ce soir-là, au moins, Camus fut heureux d'être au monde. Il portait un costume bleu.
Dino Buzzati, Camus - Un homme très simple / extrait, dans: Chroniques terrestres (Laffont, 2014)
image 1: Albert Camus (voiceseducation.org)
image 2: Dino Buzzati (lefigaro.fr)
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29/08/2014
La citation du jour
Anaïs Nin
A la racine du mensonge se trouve l'image idéalisée que nous avons de nous-mêmes et que nous souhaitons imposer à autrui.
Anaïs Nin, Journal 1931-1934 (coll. Livre de Poche/LGF, 2002)
03:12 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
28/08/2014
La musique sur FB - 2145 F.Chopin
Frédéric Chopin
Nocturne No 2, Op 62
Maria Tipo
00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Frédéric Chopin, La musique sur Facebook, Maria Tipo, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
27/08/2014
Le poème de la semaine
Guillevic
Prenez un toit de vieilles tuilesun peu avant midi. Placez tout à côtéun tilleul déjà grandremué par le vent. Mettez au-dessus d'euxun ciel de bleu, lavépar des nuages blancs. Laissez-les faireRegardez-les. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:10 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |