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27/05/2014

Le poème de la semaine

Charles Vildrac

Arbre mutilé, maintenant sois libre!
 
Ils avaient empoigné tes branches
Pour les cingler et les briser ensemble
Par le calcul et la rigueur de leurs pesées;
 
Ils les maintenaient en branle éperdu,
Ils les tourmentaient de durs élans captifs,
Ils se disputaient tes fruits et tes feuilles
Et jusqu’à tes nids!
 
Ils ont fait de toi pendant vingt saisons
Un arbre d’hiver et de quel hiver!
Le sol est jonché de tes frondaisons.
Ton écorce pend en lanières blêmes
Poisseuses partout de la même sève!
 
Mais maintenant, veuille revivre et libre!
Mais maintenant oh! veuille te garder!
 
Ton faîte est brisé mais le tronc est fort,
Mais l’espoir est fort, mais la terre est riche.
Et vois tes bourreaux: leur oeuvre n’a pu
Que précipiter leur décrépitude!
 
Arbre écartelé par leurs convoitises.
Tes bras déchirés, tes bras ennemis
Fais-les se nouer, se croiser, s’étreindre,
Se quitter, se tordre et se prendre encore
De telle façon que tu ne sois plus
Un déploiement de forces divergentes.
Mais un seul destin, un amour, un arbre!
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
  

00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/05/2014

La musique sur FB - 2101 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Le Nozze di Figaro, K 492

"Dove sono"

 

BBC Symphony Orchestra

Colin Davis

merci à Myette B


00:17 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique, Wolfgang Amadeus Mozart | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/05/2014

Elsa Osorio

9782864246251.gifElsa Osorio, Tango (Métailié, 2007)

L'histoire d'une ville et d'une musique à travers la saga de deux familles socialement opposées. A Paris, au Latina, Luis invite Ana à danser le tango. Elle est française et elle aime la danse autant qu'elle déteste la patrie de ses parents, l'Argentine. Il est argentin de passage à Paris pour tenter d'échapper à une crise économique et psychologique. Un projet de film sur le tango va les réunir...

Amours, joies et peines, sur fond de rivalités sociales, peuplent ce roman dont le tango, emblème poétique et politique, est le cœur. Beaucoup de charme émane de ce récit dont on prend plaisir à découvrir la destinée des nombreux protagonistes, chaleureux, parfois extrêmes, mais toujours passionnés. Une myriade de personnages, de désirs et de sentiments qui rappellent furieusement… le tango !

Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2008)

00:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livresé | |  Imprimer |  Facebook | | |

24/05/2014

La musique sur FB - 2100 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Piano concerto No 22 in E major, KV 482

 

Kristian Bezuidenhout

Freiburger Barockorchester

Petra Müllejans


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23/05/2014

Lire les classiques - Victor Hugo

Victor Hugo

littérature; poésie; anthologie; livres

Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit?
Lui dis-je. - Il répondit: - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras:
- Que me restera-t-il? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - O passant du ciel bleu,
Es-tu la mort? lui dis-je, ou bien es-tu la vie? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit: - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.
 

Victor Hugo, Apparition, dans: Les contemplations (coll. GF/Flammarion, 2008)

image: Joseph Mallord William Turner, Angel standing in the Sun (uploads5.wikipaintings.org)

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22/05/2014

La musique sur FB - 2099 L.Couperin/J.J.Froberger

Louis Couperin et Johann Jakob Froberger

Tombeau sur la mort de Charles Fleury de Blancrocher

 

Bruce Kennedy


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21/05/2014

Le poème de la semaine

René Char

La truite

Rives qui croulez en parure
Afin d'emplir tout le miroir,
Gravier où balbutie la barque
Que le courant presse et retrousse,
Herbe, herbe toujours étirée,
Herbe, herbe jamais en répit,
Que devient votre créature
Dans les orages transparents
Où son coeur la précipita?
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

20/05/2014

Morceaux choisis - Marguerite Duras

Marguerite Duras

littérature; récit; morceaux choisis; livres 

Un jour elle n'est plus là. Vous vous réveillez et elle n'est plus là. Elle est partie dans la nuit. La trace du corps est encore dans les draps, elle est froide. 

C'est l'aurore aujourd'hui. Pas encore le soleil, mais les abords du ciel sont déjà clairs tandis que du centre de ce ciel l'obscurité tombe encore sur la terre, dense.

Il n'y a plus rien dans la chambre que vous seul. Son corps a disparu. La différence entre elle et vous se confirme par son absence soudaine.

Au loin, sur les plages, des mouettes crieraient dans le noir finissant, elles commenceraient déjà à se nourrir des vers de vase, à fouiller les sables délaissés par la marée basse. Dans le noir, le cri fou des mouettes affamées, il vous semble tout à coup ne l'avoir jamais entendu.

Elle ne reviendrait jamais.

Le soir de son départ, dans un bar, vous racontez l'histoire.

D'abord vous la racontez comme s'il était possible de le faire, et puis vous abandonnez. Ensuite vous la racontez en riant comme s'il était impossible qu'elle ait eu lieu ou comme s'il était possible que vous l'ayez inventée.

Le lendemain, tout à coup, vous remarqueriez peut-être son absence dans la chambre. Le lendemain, peut-être éprouveriez-vous un désir de la revoir là, dans l'étrangeté de votre solitude, dans son état d'inconnue de vous.

Peut-être vous la chercheriez au-dehors de votre chambre, sur les plages, aux terrasses, dans les rues. Mais vous ne pourriez pas la trouver parce que dans la lumière du jour vous ne reconnaissez personne. Vous ne la reconnaîtriez pas. Vous ne connaissez d'elle que son corps endormi sous ses yeux entrouverts. La pénétration des corps vous ne pouvez pas la reconnaître, vous ne pouvez jamais reconnaître. Vous ne pourrez jamais.

Quand vous avez pleuré, c'était sur vous seul et non sur l'admirable impossibilité de la rejoindre à travers la différence qui vous sépare.

De toute l'histoire vous ne retenez que certains mots qu'elle a dits dans le sommeil, ces mots qui disent ce dont vous êtes atteint: Maladie de la mort.

Très vite vous abandonnez, vous ne la cherchez plus, ni dans la ville, ni dans la nuit, ni dans le jour.

Ainsi cependant vous avez pu vivre cet amour de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en la perdant avant qu'il soit advenu.

Marguerite Duras, La maladie de la mort (Minuit, 1982)

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19/05/2014

Thomas Sanchez

9782070770540.gifThomas Sanchez, King Bongo (Coll. Série Noire/Gallimard, 2005)

Cuba, 1957. L'île, tenue par les américains, exhibe scandaleusement ses hôtels de luxe et ses boîtes de nuit. La police politique traque la rébellion menée par Castro. Des bombes explosent. La fête est partout. Des gens disparaissent. N'importe qui peut être un autre et des mendiants dirigent la ville tandis que de faux puissants ne sont que des façades. Cuba reste un mystère. King Bongo, qui croyait tout connaître de son île, la redécouvre brutalement. Sa soeur aussi noire de peau qu'il est blanc, a disparu lors d'un attentat d'une violence rare. Tout le monde la cherche. Personne ne semble avoir la moindre idée et cela sent le vaudou. Elle qui dansait à rendre fous les hommes s'est évanouie dans les odeurs de poudre et les tables brisées. King Bongo le sait, elle est tout près de lui. Il a grandi avec elle. Elle est sa soeur. Il ne la lâchera pas...

On se croirait dans une fête qui n’en finit pas, avec ses casinos, ses danseuses – dont la Panthère , qui joue un rôle clé dans l’histoire – et ses voitures de luxe. Mais aussi avec ses complots politiques, ses relents de corruption et ses bains de sang… Une atmosphère troublante, servie par une intrigue envoûtante à souhait !

Disponible également en coll. Folio Policier (Gallimard, 2007)

Par l'auteur de Le jour des abeilles (coll. Folio/Gallimard, 2002), son chef d'oeuvre.

18/05/2014

La musique sur FB - 2098 G.Bononcini

Giovanni Bononcini

"Stretto in lacci ed in catene"

 

Ditte Andersen, Ann Hallenberg

Lautten Compagney

Wolfgang Katschner


00:06 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |