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12/08/2014

La citation du jour

Claudio Magris

citation; livres

Peut-être ne serons-nous vraiment sauvés que lorsque nous aurons appris à sentir, concrètement et presque physiquement, que chaque nation est destinée à avoir son heure et qu'il n'y a pas, à l'absolu, de civilisations majeures ou mineures, mais bien plutôt une succession de saisons et de floraisons.

Claudio Magris, Danube (coll. Folio/Gallimard, 1990)

image: http://www.my-art.com

09:47 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Jacques Chessex

Jacques Chessex.jpgJacques Chessex, Pardon mère (Grasset, 2008)

 

Longtemps j’ai eu le temps. C’était quand ma mère vivait. J’étais désagréable avec elle, ingrat, méchant, je me disais: j’aime ma mère. Elle le sait ou elle finira bien par le savoir. J’ai le temps. (…) En attendant, le temps passait. Je rencontrais ma mère, je la blessais parce que tout en elle me blessait. Son esprit était droit, sa pensée juste, son élégance de bon goût, sa taille bien prise, son regard d’un bleu un peu gris était pur et me voyait. Et moi je n’étais pas digne de ce regard. Jacques Chessex

 

Les relations entre une mère et son fils sont souvent uniques, incomparables. Et chacun de nous – les hommes! – aurait pu dire ce vertige de l’origine, ce temps remis à plus tard, ces balbutiements du fils prodigue entre gaucherie et provocation, entre admiration et défi, entre blessure et reconnaissance.. Seulement voilà: Nous n’avons pas le talent littéraire de Jacques Chessex pour mettre en perspective l’inexprimable avec tant de retenue et d’émotion. Alors, contentons-nous de savourer ce bonheur de lecture, à l’abri de rien …

00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Jacques Chessex, Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/08/2014

La citation du jour

Jean Dutourd

7.jpg

Faire parler un homme politique sur ses projets et son programme, c'est comme demander à un garçon de restaurant si le menu est bon. Tout ce qui l'intéresse c'est que vous payiez l'addition: ce n'est pas lui qui aura mal au ventre!

Jean Dutourd, Les pensées (Cherche Midi, 1990)

19:59 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Dino Buzzati

Dino Buzzati

littérature; roman; morceaux choisis; livres

Tout ce qui est dans le monde inanimé nous fascine, les bois, les plaines et les fleuves, les montagnes, les océans, les vallées, les steppes, plus encore, plus encore, les villes, les palais, les pierres, plus encore, le ciel, le vent de la montagne, les tempêtes, plus encore, la neige, plus encore, la nuit, les étoiles, le vent, toutes ces choses indifférentes et vides par elles-mêmes, se chargent d'une signification humaine dans la mesure où, sans que nous en prenions conscience, elles contiennent un pressentiment de l'amour.

Dino Buzzati, Un amour (coll. Pavillons Poche/Laffont, 2010)

La musique sur FB - 2135 R.Strauss

Richard Strauss

Five Songs, Op 39

"Befreit"

 

Heather Harper

London Symphony Orchestra

Richard Hickox


00:00 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/08/2014

Morceaux choisis - François Beaune

François Beaune

littérature; récits; morceaux choisis; livres

L'arthrose est la blague de vieux la plus sale que je connaisse. Je ne vais pas la raconter, elle est irracontable, surtout à l'écrit. Simplement je veux dire que la vieillesse est un âge drôle et sale, où la conscience s'ébrèche et le corps ressurgit.

La vieille ville de Palerme, par exemple, a de vrais problèmes d'incontinence. Tous les balcons s'effritent, sont comme rongés par en dessous, et les gens les rafistolent en leur mettant des couches-culottes vertes. On m'explique d'abord que c'est à cause des constructeurs véreux. Après le Sacco di Palermo dans les années 60, qui a vu la démolition de nombreuses villas anciennes, les entreprises immobilières ont fait pousser des immeubles modernes dont ni l'architecte ni le chef de chantier n'avaient vraiment pensé qu'un jour des gens habiteraient dedans. Le problème c'est que l'on retrouve aussi, dans la vieille ville, des balcons des siècles passés, avec leurs armatures en fer forgé, leurs plaques de marbre, vêtus des mêmes couches-culottes vertes qui évitent aux passants de se faire assommer.

Si on imagine que l'épidémie de vérole balconique s'est propagée à partir des quartiers neufs, elle a vite gagné l'ensemble de la ville, favorisée par la situation de celle-ci, qui comme beaucoup d'autres a été construite sur d'anciens marais. Si l'on ajoute à cela les fortes températures d'été, la rosée venue des montagnes, les vapeurs d'eau des nouilles, la pesanteur des décolletés des femmes, qui font appel d'air, et le piétinement des sabots des chevaux à la cave, on comprend déjà mieux l'ampleur du phénomène. Il n'y a d'ailleurs pas que l'érosion naturelle: les palermitains aiment garnir leurs balcons de plantes en pots, qu'ils arrosent abondamment, et observer le monde en trépignant, en agitant les bras: l'érosion humaine a été exacerbée depuis la fin des années 90, qui a vu la société et les bars s'ouvrir, et la ville se mettre à faire la fête. 

Palerme est construite en tufo, cette pierre jaune de sable concrétisé. Palerme tient sur son socle de balate, ces pavements de pierres grises, un marbre populaire, bourgeois au sens propre du terme, qui chuinte, humide, sali par les marchés del Capo, de la Vucchiria, piqué par les marteaux pour être moins glissant, au-dessus des anciens ruisseaux. Mais Palerme est une invention fragile, comme un château de sable sorti de l'imagination d'artisans de génie, qui ne tient que par la grâce des stucs baroques et orfèvrerie des marbres, la malice des enchevêtrements de câbles téléphoniques, l'élastique d'une petite culotte tendue entre deux balcons. 

François Beaune, Palerme - Novembre 2012, dans: La lune dans le puits - Des histoires vraies de Méditerranée (Verticales, 2013)

image: Palerme / Sicile, Italie (recitsindiens.blogspot.com)

00:17 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récits; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB - 2134 P.I.Tchaïkovski

Piotr Ilitch Tchaïkovski

6 Pieces, Op 19

 

Viktoria Postnikova


00:16 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique, Piotr Ilitch Tchaïkovski | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

09/08/2014

La citation du jour

Albert Camus 

citation; livres 

Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance, et la bonne volonté peut faire autant de dégâts que la méchanceté, si elle n'est pas éclairée.

Albert Camus, La peste (coll. Folio/Gallimard, 2000)

16:58 Écrit par Claude Amstutz dans Albert Camus, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB - 2133 F.Chopin

Frédéric Chopin

Ballade No. 1 in G minor, Op 23 

Ballade No. 2 in F major, Op 38 

Ballade No. 3 in A major, Op 47 

Ballade No. 4 in F minor, Op 52

 

Maria Tipo


11:05 Écrit par Claude Amstutz dans Frédéric Chopin, La musique sur Facebook, Maria Tipo, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

Lire les classiques - François de Malherbe

François de Malherbe

SR_Giovanni Antonio Pellegrini_Vénus et Cupidon.jpg 

Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine
A, comme l'océan, son flux et son reflux,
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,
Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus.
 
Vos yeux ont des appas que j'aime et que je prise.
Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté:
Mais pour me retenir, s'ils font cas de ma prise,
Il leur faut de l'amour autant que de beauté.
 
Quand je pense être au point que cela s'accomplisse
Quelque excuse toujours en empêche l'effet;
C'est la toile sans fin de la femme d'Ulysse,
Dont l'ouvrage du soir au matin se défait.
 
Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire
De me l'avoir promis et vous rire de moi.
S'il ne vous en souvient, vous manquez de mémoire
Et s'il vous en souvient, vous n'avez point de foi.
 
J'avais toujours fait compte, aimant chose si haute,
De ne m'en séparer qu'avec le trépas
S'il arrive autrement ce sera votre faute,
De faire des serments et ne les tenir pas.

François de Malherbe, Poésies (coll. Poésie/Gallimard, 1997)

image: Giovanni Antonio Pellegrini, Vénus et Cupidon (educar.wordpress.com)

02:31 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |