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05/10/2012

Musica présente - 34 Arthur Grumiaux

Arthur Grumiaux

violoniste belge, 1921-1986

* 

Maria Theresia Paradis: Sicilienne in E major

Wolfgang Amadeus Mozart: Serenade no 7 in D major, K 250 - IV. "Rondo" (arrang. Fritz Kreisler) 

Enrique Granados: Danzas for Piano, Op 37 - V. "Andaluza"  (arrang. Fritz Kreisler) 

Fritz Kreisler: Schön Rosmarin - Liebesleid - Liebesfreud

Francesco Maria Veracini: Allegro for Violin and Basso Continuo

Antonio Vivaldi: Concerto for 2 Violins and Cello in D minor No 11, Op 3 

Franz Schubert: Ellens Gesang III, D 839 - VI. "Ave Maria" 

Antonín Dvorak: Humoresques for Piano No 7 in G major, Op 101

Jules Massenet: Thaïs Meditation 

Piotr Ilitch Tchaïkovski: Morceaux for Piano, Op 51 - VI. "Valse sentimentale"  

Francesco Maria Veracini: Largo for Violin and Piano in F minor

Fritz Kreisler: Rondino on a theme by Beethoven - Andantino in the style of Martini 

Edward Elgar: La capricieuse, Op 17  

Franz von Vecsey: Valse triste

Manuel Ponce: Estrellita (arrang. Jascha Heifetz)

Jean Sibelius: Belshazzar's Feast, Op 51 - II. "Nocturne" (arrang. M. Press) 

Giovanni Battista Pergolesi: Andantino  

Franz Schubert: Schwanengesang, D 957 - IV. "Ständchen"  

Wolfgang Amadeus Mozart: Divertimento for 2 Horns and Strings no 17 in D major, K 334 - III. "Menuetto" 

Robert Schumann: Kinderszenen, Op 15 - VII. "Träumerei"

Antonín Dvorak: Sonatina for Violin and Piano in G major, Op 100 - II. "Larghetto"

Charles Gounod: Ave Maria (based on J.S. Bach's Prelude no 1 in C from "The Well-Tempered Clavier") 

Niccolo Paganini: Sonata for Violin and Guitar No 6 in E minor, Op 3 

Henri Wieniawski: Souvenir de Moscou, Op 6 

Maurice Ravel: Pièce en forme de Habanera

Pablo de Sarasate: Zigeunerweisen, Op 20   

Gabriel Fauré: Les berceaux No 1, Op 23 

Maurice Ravel: Tzigane for Violin and Piano

Ernest Bloch: Baal Shem - II. "Nigun" / Improvisation

Gabriel Fauré: Après un rêve No 1, Op 7 

Christoph W. Gluck: Orfeo ed Euridice - "Dance of the Furies" 

Ludwig van Beethoven Minuet for Piano No 2 in G major, WoO 10

Isaac Albeniz: Hojas de album Espana, Op 165 - II. Tango (arrang. Fritz Kreisler)

Antonín Dvorak: Zigeunermelodien, Op 55 - "Als die alte Mutter" 

Joseph-Hector Fiocco: Pièces de clavecin, Op 1 - I. Allegro (arrang. A. Bent and N. O'Neill)

 Zoltan Kodaly: Adagio for Violin, Viola, Cello and Piano

 

Arthur Grumiaux (Violin), Istvan Hajdu

merci à Zar T


 

04:08 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

04/10/2012

Morceaux choisis - Hermann Hesse

Hermann Hesse

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pour Catherine P et Judith S

Certaines années, notre été tessinois ne peut se décider à prendre fin. Si, assez souvent, après de fortes chaleurs, il se déchaîne soudain vers la fin d'août ou au début de septembre en un brutal orage et en plusieurs jours de pluies torrentielles, puis se retrouve busquement vieilli, brisé et s'éclipse, l'air morne et tout honteux, les autres fois il se maintient semaine après semaine sans orages, sans pluie, aimable et paisible comme ces étés finissants que décrit Stifter, tout azur et or, tout de paix et de douceur, interrompu seulement parfois par le foehn qui, un jour ou deux, secoue les arbres et fait tomber prématurément les châtaignes prisonnières de leurs bogues vertes, rend le bleu encore un peu plus bleu, le mauve tendre et chaud des montagnes encore un peu plus clair et ajoute un degré de limpidité à l'air cristallin. Lentement, au fil de nombreuses semaines, les feuilles se colorent, la vigne devient jaune, marron ou pourpre, le cerisier d'un rouge écarlate, la ronce dorée, tandis que les petites feuilles ovales prématurément jaunies des acacias scintillent comme autant d'étoiles dispersées dans le bleu sombre de leur feuillage.

Depuis bien des années, douze déjà, j'ai vécu ici ces étés finissants et ces automnes, promeneur sans but, spectateur recueilli, peintre; et lorsque commençaient les vendanges et que flamboyaient, entre la vigne d'un brun doré et les grappes d'un bleu noir, les fichus des femmes et que retentissaient les cris de joie des jeunes gens, ou que, par jours sans vent et légèrement couverts, je voyais s'élever partout dans le vaste paysage de notre vallée lacustre les petites colonnes de fumée bleue des feux d'automne campagnards enveloppant dans leurs volutes le proche comme le lointain, il n'était pas rare que je ressentisse un désir et une mélancolie tels que l'errant les éprouve en automne ou lorsque, vieillissant, il jette un regard par-delà les clôtures vers les autres, les sédentaires, ceux qui récoltent leurs grappes, les pressurent, engrangent leurs pommes de terre, marient leurs filles, font brûler leurs petits feux capricieux et griller les premières châtaignes ramassées à l'orée des bois.

Hermann Hesse, Tessin - textes de prose et poèmes / avec 16 aquarelles hors texte (Metropolis, 2000)

traduit de l'allemand par Jacques Duvernet

image: Hermann Hesse, Blick gegen Porlezza (1933)

16:21 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis, Rosebud | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; voyages; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

03/10/2012

Le poème de la semaine

Anne Perrier

Le temps est mûr
Je n'en sais rien
Je vois le mur
Et le chemin
La vie peut-être qui s'arrête
Un plomb d'or dans la tête
Et moi toute déserte
Les mains bien lisses bien ouvertes
Vivant d'aumônes
A l'entrée des palais
Et des miettes que les balais
Chassent au vent pour personne
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

01/10/2012

Christian Signol

10387.jpgChristian Signol, Une si belle école (Albin Michel, 2010)

Ce roman est un hommage émouvant à la vocation des enseignants en milieu rural: leur passion de transmettre des valeurs, une culture, un bagage - surtout auprès des enfants défavorisés ou marginaux, promis au désespoir de leurs parents - dans un environnement peu préparé à cette appréhension de l'avenir. Emboîtant les pas d'une institutrice de village - et de son futur époux - nous suivons l'évolution de cette école qui passe de l'âge de la craie et des encriers à celui des feutres et des ordinateurs. Véritable journal d'une époque, entre 1954 et 1989, avec des difficultés qui s'estompent et d'autres qui voient le jour, ce livre est aussi une magnifique histoire d'amour qui puise toute sa sève dans cette passion commune d'éduquer et d'instruire par des chemins souvent ingrats, exposant à des bonheurs inattendus mais aussi à une grande solitude intérieure, face à ceux qui, de réformes en contre-réformes, élaborent un système scolaire pour tous et ne privilégient plus l'approche pédagogique de chacun, défendue par notre couple d'instituteurs, jusqu'au bout. Une évocation poignante, chaleureuse et poétique, ravivant nos souvenirs d'enfance comme les délicieux crépitements d'un feu de bois. A offrir à tous nos amis enseignants: ils le méritent bien!

également disponible en édition de poche (coll. Pocket, 2012)

Du même auteur, parmi une trentaine de romans, ne manquez pas de lire Les cailloux bleus (1984), Les menthes sauvages (1985) et Marie des brebis (1989) parus en coll. Pocket. Trois petits chef d'oeuvres... 

06:46 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/09/2012

Au bar à Jules - De Simone Weil

Un abécédaire: W comme Weil 

littérature; essais; livres

Nul ne sait comment les choses tourneront. Plusieurs catastrophes sont à craindre. Mais aucune crainte n'efface la joie de voir ceux qui toujours, par définition, courbent la tête, la redresser. Ils n'ont pas, quoiqu'on suppose du dehors, des espérances illimitées. Il ne serait même pas exact de parler en général d'espérance. Ils savent bien qu'en dépit des améliorations conquises, le poids de l'oppression sociale, un instant écarté, va retomber sur eux. Ils savent qu'ils vont se retrouver sous une domination dure, sèche, et sans égards. Mais ce qui est illimité, c'est le bonheur présent. Ils se sont enfin affirmés. Ils ont enfin fait sentir à leurs maîtres qu'ils existent. 

Ces mots ne sont pas ceux d'un délégué syndical ou d'un représentant des ouvriers d'ArcelorMittal, mais la conclusion d'un texte écrit en 1936 par Simone Galois - alias Simone Weil - intitulé La vie et la grève des ouvrières métallos. Oublions pour un temps les politiques, les économistes, les révolutionnaires, les donneurs de leçons, et relisons les oeuvres de Simone Weil - autres que religieuses et mystiques cette fois-ci - qui aujourd'hui encore, en une délicate période de notre histoire, abondent en pistes de réflexion, indépendamment du contexte historique où elles sont nées. 

Retour au centre, c'est-à-dire à l'homme, avec Simone Weil. Une pensée libre, terriblement lucide et utopique à la fois, qu'on se réjouit de n'être pas récupérable - c'est si rare - ni à gauche, ni à droite, parce que l'enjeu se situe au-delà de ces clivages. Tirée des Ecrits de Londres, la Note sur la suppression générale  des partis politiques est éloquente et mérite d'être citée pour sa pertinence qui dépasse - et de loin - la condition ouvrière ou les valeurs que nous croyons défendre: On en est arrivé à ne presque plus penser, dans aucun domaine, qu'en prenant position pour ou contre une opinion. Ensuite on cherche des arguments, selon le cas, soit pour, soit contre. C'est exactement la transposition de l'adhésion à un parti. Comme dans les partis politiques, il y a des démocrates qui admettent plusieurs partis, de même dans le domaine des opinions les gens larges reconnaissent une valeur aux opinions avec lesquelles ils se disent en désaccord. C'est avoir complètement perdu le sens même du vrai et du faux. D'autres, ayant pris position pour une opinion, ne consentent à examiner rien qui lui soit contraire. C'est la transposition de l'esprit totalitaire. (...) C'est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques, et s'est étendue, à travers tout le pays, presque à la totalité de la pensée.

Ses éclairages parfois critiques ou intransigeants sur le syndicalisme, le marxisme ou le monde du travail face à la réalité de la vie et de la mort, n'ont rien perdu de leur modernité. Pas plus que son regard sur le pouvoir, dans Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, par exemple: Ceux qui possèdent un pouvoir économique ou politique, harcelés qu'ils sont d'une manière continuelle par les ambitions rivales et les puissances hostiles, ne peuvent travailler à affaiblir leur propre pouvoir sans se condamner presque à coup sûr à en être dépossédés. Plus ils se sentiront animés de bonnes intentions, plus ils seront amenés même malgré eux à tenter d'étendre leur pouvoir pour étendre leur capacité de faire le bien; ce qui revient à opprimer dans l'espoir de libérer.

Lisez ou relisez Simone Weil, et tout particulièrement, L'enracinement. Ecoutez à son propos, la voix d'Albert Camus: Quand une société court irrésistiblement vers le mensonge, la seule consolation d'un coeur fier est d'en refuser les privilèges. On verra dans "L'enracinement" quelle profondeur avait atteint ce refus chez Simone Weil. Mais elle portait fièrement son goût, ou plutôt sa folie, de vérité. Car si c'est là un privilège, il est de ceux qu'on paie à longueur de vie, sans jamais trouver le repos. Et cette folie a permis à Simone Weil, au-delà des préjugés les plus naturels, de comprendre la maladie de son époque et d'en discerner les remèdes (...) Grande par un pouvoir honnête, grande sans désespoir, telle est la vertu de cet écrivain. C'est ainsi qu'elle est encore solitaire. Mais il s'agit cette fois de la solitude des précurseurs, chargée d'espoir...

Que c'est bien dit!

Simone Weil, Oeuvres (coll. Quarto/Gallimard, 1999)

Simone Weil, L'Enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain (coll. Folio Essais/Gallimard, 2008)

Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques (Climats, 2006)

29/09/2012

Morceaux choisis - Alberto Savinio

Alberto Savinio

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Les routes de Capri sont toutes les mêmes: abouliques, sans résistance, de véritables bévues. Au moment crucial, elles vous abandonnent, pour vous reprendre peut-être un peu plus loin, par intermittence, par saccades. Des routes erratiques, comme les coups d'archet des violonistes magyars. En effet, peu après, le sentier disparaît lui aussi, et mon chemin n'est plus marqué que par la lisière des champs, les cailloux disposés en ligne qui entament parfois une brusque descente tels des lits de torrents asséchés.

Le profond silence n'est parcouru que par le bruissement léger des feuilles, brisé par le bruit sourd des coups de bêche d'un paysan solitaire que son oeil tente en vain de découvrir parmi les feuilles touffues des orangers, des citronniers, et les ramages sombres, plombés des oliviers.

Rapide comme l'éclair, un lézard traverse le sentier, s'arrête un instant, le coeur battant, me fixe du haut d'un rocher, puis file et disparaît dans une fente entre les pierres. Des aloès pointus, des figuiers de barbarie bordent le chemin. Cependant, là-haut, leurs feuilles larges et épaisses ne portent pas les stigmates des défoulements enthousiastes de visiteurs passionnés. La vague des touristes n'a pas déferlé jusqu'ici. Les étrangers sont rares sur ces hauteurs et ceux que l'on rencontre ont acquis un caractère paysan, local.

Je laisse derrière moi les maisons de Caprile qui descendent par degrés jusque dans les champs. La résidence où la reine de Suède est en villégiature brille entre toutes, plus blanche, plus haute, plus voyante derrière son parc touffu et obscur.

Les grandes fenêtres qui donnent sur les terrasses sont ouvertes. Le vent joue dans les rideaux blancs, sur le fond sombre et mystérieux des chambres. Sur le bord de la première terrasse, une toile tendue pour protéger du soleil vibre, gonflée par le vent. A l'ombre de la toile, un fauteuil d'osier couvert de coussins. Jadis, la reine attendait, installée dans ce fauteuil, que son époux revienne de la mer. Mais à présent, le fauteuil est vide, la toile claque au vent, solitaire. Je songe à ma lointaine enfance...

Alberto Savinio, Capri (Le Promeneur, 1989)

traduit de l'italien par Christian Paoloni

image: Jean-Jacques Henner, Maisons à Capri (culture.gouv.fr)

08:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; voyages; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

28/09/2012

Philippe Claudel

9782234073258-G.jpgPhilippe Claudel, Parfums (Stock, 2012)

En 63 textes courts - de Acacia à Voyage - Philippe Claudel revisite son enfance et son adolescence, évocatrices de ces parfums dont bien plus tard, il conserve les effluves dans sa mémoire d'homme: ce brouillard qui permet d'entrer au plus profond de soi-même, l'entêtante musique olfactive de la cannelle, la géographie de terre des draps frais, l'odeur de la croyance indéfectible des églises ou encore le sexe féminin qui ressemble au plus beau des songes.

Au fil de cette lecture attachante et emplie de douceur, chacun peut, comme de nouvelles variantes musicales, y ajouter ses propres parfums, autour d'autres mots et souvenirs.

Il est tard. Il est tôt. Les yeux brillants, négligeant la brûlure sur mes lèvres, je mords dans une grappe craquante pleine de fleurs, de sourires et de vent. C'est là tout le printemps qui vient à ma bouche.

Dans ces colonnes - sous Morceaux choisis - vous pouvez retrouver un texte extrait de ce livre, consacré aux ombellifères... 

02:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Philippe Claudel | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/09/2012

Morceaux choisis - André Velter

André Velter

Portrait AV11.jpg

Une lueur sur le toit
On ne sort pas du rayon de lune
C'est aller à la verticale de soi
Et d'un désir plus fort que la mort
 
Il y a tant de fils à renouer dans l'air
Que le souffle fait corps avec le vide
On approche sans crainte d'un ciel noir
Qui est plein de murmures
Comme les rues de la ville
 
Au-dessus du règne de l'insomnie
Un effort physique violent pour accéder
A une offrande radieuse
Ou à la prière qu'improviserait une fée
 
Dieu n'est pas de la partie
L'élévation se joue à mains nues
Palier par palier degré par degré
Tandis qu'en esprit le mouvement se veut soutenu
Musique d'une sphère qui bat avec le coeur
 
Quoiqu'il arrive après
On ne touche plus la même terre
On a pouvoir sur le destin
Et l'univers résonne à la légère
D'un poème d'amour clandestin
 

André Velter, Avec un peu plus de ciel (Gallimard, 2012)

16:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Musica présente - 33 Teresa Stich-Randall

Teresa Stich-Randall

soprano américaine, 1927-2007

*

Jean Sébastien Bach

Cantata, BWV 209

I. "Non sa che sia dolore"

(Choir and Orchestra of The Bach Guild, Anton Heiller)


08:14 Écrit par Claude Amstutz dans Jean Sébastien Bach, Musica présente, Musique classique, Teresa Stich-Randall | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/09/2012

Douna Loup 1c - Morceaux choisis

Douna Loup

littérature; récit; morceaux choisis; livres

Je suis née Nelly Machat.

Je mourrai Linda Breuse.

Grand écart, petit pas de côté. J'aime toutes les transfigurations.

Je déguise mes peines en rires, maquille des blessures à la bombe, je tague ma vie comme une jeune blonde qui va bientôt frôler les quatre-vingt-six ans. Le temps n'y changera rien. Je suis née au-delà des frontières. Je mourrai transfrontalière.

Je ne sais me tenir qu'aux lisières. Aux passages, toujours sidérée par la puissance du vil, par la prépondérance des forts, la loi de la jungle a soumis mon corps, je ne me débattrai pas, je saurai bien mourir quand le temps sera là, mais mon esprit n'abdiquera jamais, je suis une insurgée.

La vie me révolte. A bras-le-corps je la révolutionne. Je n'y ai jamais rien gagné mais, en bafouant ses codes, je me serai au moins brûlée de près au rêve de ma liberté.

Douna Loup, La paume de tes mains (Mercure de France, 2012) 

image: Linda Naeff, Sculpture (http://wizzz.telerama.fr)