14/01/2013
Lire les classiques - Marc-Aurèle
Marc-Aurèle
Il ne tient qu'à toi de te retirer à toute heure au-dedans de toi-même. Nulle part l'homme ne saurait trouver une retraite plus douce et plus tranquille que dans l'intimité de son âme, surtout s'il possède au-dedans de lui ces biens précieux que l'on ne peut considérer sans goûter aussitôt un calme parfait et, par ce calme, j'entends la tranquillité d'une âme où tout est en ordre et à sa place. Jouis donc sans cesse de ta solitude et reprends-y de nouvelles forces.
Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, dans: Daniel-Ange, Les feux du désert vol. 1 / Solitudes (Rémy Magermans, 1973)
image: Buste de Marc-Aurèle (fr.wikipedia.org)
06:36 Écrit par Claude Amstutz dans Le monde comme il va, Lire les classiques, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; spiritualité; anthologie; livres | |
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09/12/2012
Lire les classiques - William Shakespeare
William Shakespeare
William Shakespeare, Sonnet LXXIII, dans: Les Sonnets / précédé de: Vénus et Adonis - Le Viol de Lucrèce (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
traduit par Yves Bonnefoy
image: Frank Bernard Dicksee, Miranda (pre-raphaelite.diandian.com)
06:58 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature étrangère, William Shakespeare, Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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11/11/2012
Lire les classiques - Odilon-Jean Périer
Odilon-Jean Périer
Odilon-Jean-Périer, Ecoutez si vous m'aimez, dans: Poèmes (Labor, 2005)
image: Bruxelles (endroits.blogspot.com)
09:44 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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19/10/2012
Lire les classiques - Marcel Proust
Marcel Proust
Par l'art seulement, nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient, qu'il s'appelât Rembrandt ou Vermeer, nous envoient leur rayon spécial.
Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l'amour-propre, la passion, l'intelligence et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s'observer, dont les apparences qu'on observe ont besoin d'être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d'imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu de nous...
Marcel Proust, Le temps retrouvé (coll. Livre de poche/LGF, 1999)
image: Marcel Proust, Le temps retrouvé - Manuscrit (agodin.wordpress.com)
01:06 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone, Marcel Proust | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |
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13/10/2012
Lire les classiques - Gustave Flaubert
Gustave Flaubert
La lune se leva; alors la cithare et la flûte, toutes les deux à la fois, se mirent à jouer. Salammbô défit ses pendants d'oreilles, son collier, ses bracelets, sa longue simarre blanche; elle dénoua le bandeau de ses cheveux, et pendant quelques minutes elle les secoua sur ses épaules, doucement, pour se rafraîchir en les éparpillant. La musique au-dehors continuait; c'étaient trois notes, toujours les mêmes, précipitées, furieuses; les cordes grinçaient, la flûte ronflait; Taanach marquait la cadence en frappant dans ses mains; Salammbô, avec un balancement de tout son corps, psalmodiait des prières, et ses vêtements, les uns après les autres, tombaient autour d'elle.
La lourde tapisserie trembla, et par-dessus la corde qui la supportait, la tête du python apparut. Il descendit lentement, comme une goutte d'eau qui coule le long d'un mur, rampa entre les étoffes répandues, puis, la queue collée contre le sol, il se leva tout droit; et ses yeux, plus brillants que des escarboucles, se dardaient sur Salammbô.
L'horreur du froid ou une pudeur, peut-être, la fit d'abord hésiter. Mais elle se rappela les ordres de Shahabarim, elle s'avança; le python se rabattit et lui posant sur la nuque le milieu de son corps, il laissait pendre sa tête et sa queue, comme un collier rompu dont les deux bouts traînent jusqu'à terre. Salammbô l'enroula autour de ses flancs, sous ses bras, entre ses genoux; puis le prenant à la mâchoire, elle approcha cette petite gueule triangulaire jusqu'au bord de ses dents, et, en fermant à demi les yeux, elle se renversait sous les rayons de la lune. La blanche lumière semblait l'envelopper d'un brouillard d'argent, la forme de ses pas humides brillait sur les dalles, des étoiles palpitaient dans la profondeur de l'eau; il serrait contre elle ses noirs anneaux tigrés de plaques d'or. Salammbô haletait sous ce poids trop lourd, ses reins pliaient, elle se sentait mourir; et du bout de sa queue il lui battait la cuisse tout doucement; puis la musique se taisant, il retomba.
Taanach revint près d'elle; et quand elle eut disposé deux candélabres dont les lumières brûlaient dans des boules de cristal pleines d'eau, elle teignit de lausonia l'intérieur de ses mains, passa du vermillon sur ses joues, de l'antimoine au bord de ses paupières, et allongea ses sourcils avec un mélange de gomme, de musc, d'ébène et de pattes de mouches écrasées...
Gustave Flaubert, Salammbô (coll. Livre de poche/LGF, 2011)
image: Jean Antoine Marie Idrac, Salammbô (Musée des Augustins, Toulouse)
16:51 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |
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05/10/2012
Lire les classiques - Jean Racine
Jean Racine
Jean Racine, Cantiques spirituels et autres poèmes (coll. Poésie/Gallimard, 1999)
image: Elly Wright, Campagne (http://www.art-en-france.eu/ellywright.html)
12:35 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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31/08/2012
Lire les classiques - Jean Richepin
Jean Richepin
Jean Richepin, Les caresses (poesie.webnet.fr)
photo: Robert Doisneau, Mademoiselle Anita
01:12 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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28/08/2012
Lire les classiques - Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud, Vers nouveau - Une saison en enfer (coll. GF/Flammarion, 2007)
image: Henri Fantin-Latour, Arthur Rimbaud (marmellatadistreghe.wordpress.com)
00:21 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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13/08/2012
Lire les classiques - John Keats
John Keats
John Keats, Les Odes (Arfuyen, 2009)
traduit de l'anglais par Alain Suied
image: Jean-Baptiste Perronneau, Mademoiselle Huquier, 1747 (eurocles.com)
11:08 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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10/08/2012
Lire les classiques - Victor Hugo
Victor Hugo
pour Catherine P
Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilliOh! quel bonheur profond, intime, recueilli!Amour! hymen d'en haut! ô pur lien des âmes!Il garde ses rayons même en perdant ses flammes.Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un.Il fait, des souvenirs de leur passé commun,L'impossibilité de vivre l'un sans l'autre.Chérie, n'est-ce pas? cette vie est la nôtre!Il a la paix du soir avec l'éclat du jour,Et devient l'amitié tout en restant l'amour!Victor Hugo, Toute la lyre - Poésie, vol. 4 (coll. Bouquins/Laffont, 2002)
image: Chemin de Ruth, Cologny
08:59 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone, Rosebud | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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