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08/04/2014

La musique sur FB - 2081 F.Busoni

Ferrucio Busoni

Concerto per pianoforte e orchestra, con coro maschile, in do maggiore, Op 39

 

David Lively

Herrenchor des Freiburger Vokalensemble

Sinfonieorchester des Südwestfunk Baden-Baden

Michael Gielen


00:02 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

07/04/2014

Morceaux choisis - Susan Sontag

Susan Sontag

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Installés devant nos petits écrans - de télévision, d'ordinateur, de téléphone portable - nous avons la possibilité de surfer d'une image à l'autre et d'accéder aux comptes rendus sommaires des désastres infligés au monde. On a l'impression que le nombre de ces nouvelles est plus important que dans le passé. C'est sans doute une illusion. La différence, c'est que les nouvelles se diffusent partout. Et que certaines souffrances présentent en elles-mêmes beaucoup plus d'intérêt pour le public (étant donné qu'il faut admettre l'existence d'un public pour la souffrance) que d'autres. Que l'actualité relative à la guerre fasse aujourd'hui l'objet d'une diffusion mondiale ne signifie pas que la capacité à réfléchir aux souffrances des gens éloignés ait augmenté dans des proportions significatives. Dans la vie moderne - une vie dispensant une surabondance de choses auxquelles nous sommes invités à prêter attention -, il paraît normal que nous nous détournions des images qui nous indisposent. Un nombre encore plus grand de spectateurs changeraient de chaîne si les médias consacraient plus de temps aux détails de la souffrance humaine induite par la guerre et les autres infamies. Mais il n'est sans doute pas vrai que les gens réagissent moins.

Que nous ne soyons pas totalement transformés, que nous puissions nous détourner, tourner la page, changer de chaîne, ne porte pas atteinte à la valeur éthique de l'assaut produit par les images. Il n'y a nulle déficience dans le fait de n'être pas marqué au fer rouge, de ne pas souffrir assez, lorsqu'on voit ces images. Et la photographie n'est pas censée remédier à notre ignorance quant à l'histoire et aux causes de la souffrance qu'elle choisit de cadrer. Ces images ne peuvent guère faire plus que nous inviter à prêter attention, à réfléchir, à apprendre, à examiner les rationalisations par lesquelles les pouvoirs établis justifient la souffrance massive. A qui doit-on ce que l'image montre? Qui est responsable? Est-ce excusable? Est-ce inévitable? Y a-t-il un état des choses que nous avons accepté jusqu'à présent et qu'il faille désormais contester? Tout cela assorti de la conscience que l'indignation morale, pas plus que la compassion, ne peut nous dicter une manière d'agir.

La frustration que l'on éprouve de ne rien pouvoir faire à ce que les images montrent peut se traduire en une accusation contre l'indécence qu'il y a à regarder ces images, ou l'indécence des procédés employés pour les diffuser - qui les font volontiers voisiner avec des publicités pour crèmes hydratantes, antalgiques ou monospaces. Si nous pouvions faire quelque chose face à ce que les images montrent, nous ne nous sentirions peut-être pas aussi concernés par ces questions.

Susan Sontag, Devant la douleur des autres (Bourgois, 2013)

traduit de l'anglais par Fabienne Durand-Bogaert

09:19 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

06/04/2014

La musique sur FB - 2080 C.Schumann

Camillo Schumann

Sonata No 1 for Cello and Piano in G minor, Op 59

 

Maria Kliegel, Francesco Piemontesi 

merci à Christiane LP


03:47 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

05/04/2014

Marie-Hélène Lafon

9782283024775.jpgMarie-Hélène Lafon, Les pays (Buchet Chastel, 2012)

On resterait partis quatre jours. On logerait à Gentilly, dans la banlieue, on ne savait pas de quel côté mais dans la banlieue, chez des sortes d'amis, que les parents avaient. C'était le début de mars, quand la lumière mord aux deux bouts du jour, on le voit, on le sent, mais sans pouvoir encore compter tout à fait sur le temps, sans être sûr d'échapper à la grosse tombée de neige, carrée, brutale, qui empêche tout, et vous bloque, avec les billets, les affaires et les sacs préparés la veille, au cordeau, impeccables alignés dans le couloir...

Fille de paysans du Cantal, Claire assiste auprès des siens à un monde qui s’éteint. Les études et les livres signeront son envol vers la ville, sans qu’elle tourne pour autant le dos à ses tendres campagnes. Un roman intimiste, attachant qui pourrait se dérouler près de chez nous et nous raconte ces années de passage de Claire qui l’immergent dans cette fragilité du réel, lui apprennant à devenir autre tout en restant elle-même. 

Marie-Hélène Lafon signe une fois encore un livre pudique, sensible, émouvant, dont le style très particulier traduit à merveille l'enracinement à la terre et les effluves contrastées de la ville, ainsi qu'elle l'avait réussi dans son précédent roman, L'annonce (coll. Folio/Gallimard, 2012) déjà présenté dans ces colonnes. 

Les pays est le huitième de ses écrits, tous publiés aux éditions Buchet Chastel.

03:33 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

04/04/2014

La musique sur FB - 2079 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Rondo in F major, K 494

 

Christian Zacharias

pour Nicole R


03/04/2014

La citation du jour

Stefan Zweig

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Chaque jour nous constatons encore que, dans le jeu ambigu et souvent criminel de la politique, auquel les peuples confient toujours avec crédulité leurs enfants et leur avenir, ce ne sont pas de hommes aux idées larges et morales, aux convictions inébranlables qui l’emportent, mais ces joueurs professionnels que nous appelons diplomates, ces artistes aux mains prestes, aux mots vides et aux nerfs glacés.

Stefan Zweig, Joseph Fouché (coll. Livre de Poche/LGF, 2000)

image: Honoré Daumier, Le soulèvement (fr.wahooart.com)

08:09 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB - 2078 J.Brahms

Johannes Brahms

Drei Gesänge, Op 42

I. "Abendständchen"

 

La Compagnia del Madrigale

pour Mona J et Romaine M


00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Johannes Brahms, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

02/04/2014

Le poème de la semaine

Boris Vian

Je me souviens de vous
Tout au fond d'un jardin secret
Dans le soleil léger de mai
J'étais à vos genoux
Je me souviens de vous
Nous vivions à cent lieues de tout
L'amour nous tenait lieu de tout
Vos yeux guidaient mon rêve fou
Dans le verger plein de parfum
Chantaient de gais oiseaux
Les feuilles frissonnaient
Là-haut
Je me souviens de vous
Les ombres bleues du soir tombaient
Tout contre moi vous vous serriez
La vie allait danser pour nous
 
La ville dort sous la chaleur de juin
Voici l'Église et le marché au pain
Voici la rue, le vieux portail disjoint
Qui cède et s'ouvre sous ma main
 
Je me souviens de vous
Fantôme d'un amour pâli
Amer plaisir des jours jolis
Jeunesse au coeur cassé
Je me souviens de vous
J'étais entré heureux, soudain
Je vous ai vus dans le jardin
Sa joue collée à votre joue
Dans le verger plein d'oiseaux gris
S'est arrêtée ma vie
Et je me suis sauvé
Bien loin
Je me souviens de vous
Amie perdue, ma vie, mon coeur
Voici que se ferment les fleurs
Et voici que je pleure...
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

02:19 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

01/04/2014

Morceaux choisis - Yves Bonnefoy

Yves Bonnefoy

goelands-en-vol001.jpg

Et des mots, tout cela, des mots car, en vérité, mes proches, qu'avant nous d'autre? Des mots qui se recourbent sous notre plume, comme des insectes qu'on tue en masse, des mots avec de grandes échardes, qui nous écorchent, des mots qui prennent feu, brusquement, et il faut écraser ce feu avec nos mains nues, ce n'est pas facile.

Des mots dont les enchevêtrements dissimulent des trous, où nous perdons pied, et glissons, poussant des cris, mais peu importe, notre vie, c'est si peu de la pensée, n croyez-vous pas! Vite, nous nous ressaisissons, nous nous remettons à parler.

Et je vous disais bien, mes quelques compagnons, je vous disais bien, n'est-ce pas, que le jour se lève? Allons, avançons encore, ramassons tous nos voeux, tous nos souvenirs, vous ces cris, ces appels, ces hurlements, ces sanglots, et moi avec vous ces rires, ces grands rires si loin de toutes parts sous ce ciel si bas que nous le touchons de nos mains tendues! Il est évident que le jour se lève, mes amis, évident qu'il déferle sur nous, recolore tout, emporte et disperse tout.

Yves Bonnefoy, L'heure présente (Mercure de France, 2011)

15:55 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

La musique sur FB - 1873 G.Fauré

Gabriel Fauré

Piano Quartet No 1 in C minor, Op 15

 

Trio Wanderer


01:52 Écrit par Claude Amstutz dans Gabriel Fauré, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |