27/05/2014
Le poème de la semaine
Charles Vildrac
Arbre mutilé, maintenant sois libre! Ils avaient empoigné tes branchesPour les cingler et les briser ensemblePar le calcul et la rigueur de leurs pesées; Ils les maintenaient en branle éperdu,Ils les tourmentaient de durs élans captifs,Ils se disputaient tes fruits et tes feuillesEt jusqu’à tes nids! Ils ont fait de toi pendant vingt saisonsUn arbre d’hiver et de quel hiver!Le sol est jonché de tes frondaisons.Ton écorce pend en lanières blêmesPoisseuses partout de la même sève! Mais maintenant, veuille revivre et libre!Mais maintenant oh! veuille te garder! Ton faîte est brisé mais le tronc est fort,Mais l’espoir est fort, mais la terre est riche.Et vois tes bourreaux: leur oeuvre n’a puQue précipiter leur décrépitude! Arbre écartelé par leurs convoitises.Tes bras déchirés, tes bras ennemisFais-les se nouer, se croiser, s’étreindre,Se quitter, se tordre et se prendre encoreDe telle façon que tu ne sois plusUn déploiement de forces divergentes.Mais un seul destin, un amour, un arbre! Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
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