25/04/2014
La musique sur FB - 2088 C.P.E.Bach
Carl Philipp Emmanuel Bach
Cembalo Concerto No 4 in C minor, Wq 43
Andreas Staier
Freiburger Barockorchester
Petra Müllejans
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24/04/2014
Carson McCullers
Carson McCullers, Le coeur est un chasseur solitaire, suivi de: Ecrivains, écriture et autres propos (Stock, 2007)
Une petite ville poussiéreuse du sud des Etats-Unis, dans les années trente - et dont Carson McCullers recrée, avec un génie singulier, l'atmosphère de chaleur moite et d'ennui profond - sert de décor à ce roman baigné dans l'angoisse, la violence et la tendresse. Autour de John Singer, le mystérieux sourd-muet, ami dévoué jusqu'à l'obsession d'un Grec obèse et attardé dont il ne supporte pas d'être séparé, gravitent quatre personnages, compagnons improbables, enfermés dans une commune solitude dont ils cherchent désespérément à s'échapper : Mick l'adolescente éprise de musique, Jake le révolutionnaire militant incompris, Copeland le vieux médecin noir aux ambitions déçues, et Biff le cafetier maniaque. Mais la vie ne renonce que rarement à sa cruauté ordinaire...
Récit magistral sur la différence - un sourd-muet et un attardé – et, quelque part, réponse apaisante à la solitude et aux angoisses pour leur entourage, ce grand classique moderne illustre aussi, face au monde qui nous entoure, l’inégalité des armes dont disposent les plus faibles pour survivre à la violence, à l'égoïsme ou à l’indifférence des autres.
Cette édition comprend également l'esquisse de ce grand roman ainsi que l'ensemble des essais et des articles que Carson McCullers a publiés de son vivant. Ces textes précisent les références de ce prodige de la littérature américaine tout en mettant en valeur sa sensibilité et son engagement.
00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Carson McCullers, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
23/04/2014
Le poème de la semaine
Guillevic
Douceur,Je dis: douceur. Je dis: douceur des motsQuand tu rentres le soir du travail harassantEt que des mots t'accueillentQui te donnent du temps. Car on tue dans le mondeEt tout massacre nous vieillit. Je dis: douceur,Pensant aussiA des feuilles en voie de sortir du bourgeon,A des cieux, à de l'eau dans les journées d'été,A des poignées de main. Je dis: douceur, pensant aux heures d'amitié,A des moments qui disentLe temps de la douceur venant pour tout de bon, Cet air tout neuf,Qui pour durer s'installera. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
22/04/2014
La musique sur FB - 2087 G.Fauré
Gabriel Fauré
Elegy for piano and cello, Op.24
Jacqueline du Pré, Gerald Moore
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21/04/2014
Morceaux choisis - Jean-Louis Kuffer
Jean-Louis Kuffer
La peinture de Nicolas de Staël se jette et nous jette dans le vide et rien n'est moins surprenant que le geste ultime du peintre de se jeter dans la mer alors même qu'il touche à la plénitude de son art et s'exclame: joie! en se tuant.
NdS est à l'évidence un plongeur mais vers le haut, en tous cas pour l'élan et le bond, le mouvement, la vitesse et l'intensité du geste. La mort de joie qu'il se donne relève de ce qu'on appelle l'absolu et plus précisément en l'occurrence: l'absolu de l'art, qui se perçoit dans sa phase sommitale et dernière avec l'exultation liée au saut dit justement: de l'ange...
Peu importent les circonstances exactes de sa mort, anticipée ou lui fondant dessus comme l'éclair; on dira peut-être plus tard qu'elle était inscrite mais qu'en sait-on, sachant comme lui la part d'ombre de toute illumination à ce point du risque pris, et la faiblesse de toute force.
L'exigence d'absolu est ce qu'on pourrait dire une folie de jeunesse, et celle-ci jette en avant de nous son défi d'orgueil dans cette forme qui ouvre un nouvel espace et nous arrache au temps comme un Lascaux futur sans l'artifice de vaniteuses fusées ou de chiens et de singes ligotés, dans un ciel rose ou vert qui se déploie dans ce qu'on pourrait dire l'ouvert obscur que salue le Devancier de René Char qu'on dirait écrit pour lui: Sans redite, allégé de la peur des hommes, je creuse dans l'air ma tombe et mon retour.
Que la joie demeure, cependant, avec l'Objet.
L'Objet est à la fois unique et multiple, qui se révèle par accidents successifs sous l'effet de la constante obsession. Telle est, une parmi la centaine d'objets de la dernière folle profusion rappelant celle de Van Gogh, La Lune de 1953 toute tramée de gris sableux et de bleus lessivés en camaïeux lissés au couteau sur plancher de bois à stries. On est très loin des musiciens de Sydney Bechet et des footballeurs du parc des Princes, entre les cyprès noirs et rouges du Sud profond, les arbres en quilles bleues de Ménerbes comme alignés sur les murs ocre et mauve, et c'est parti de Provence en Sicile sous le soleil blanc qui fusille toute nuance, mais tout reste à regarder dans cet autre théâtre sans dehors ni dedans où la table est suspendue au ciel et les bateaux immobiles dans le port que seules les couleurs délimitent. Abstrait ou figuratif? On s'en fout, étant entendu que, depuis qu'on met des adjectifs dans des boîtes, la peinture s'en échappe de plus belle, écrit NdS.
On voit bien dans Les mâts (Marine) de 1955 des espèces de mâts qui pourraient être des aiguilles à tricoter des bonnets d'anges ou de fins crayons à dessiner dans le ciel des motifs ailés comme les Mouettes d'à côté; on voit le billot de cette nature morte où poser sa tête, ou ce nu bleu ondulant en vague entre lit de lait et ciel de sang; on voit un Coin d'atelier fond bleu qui est la double quintessence du coin et de l'atelier tels que les ont connu un Héraclite ou un Hölderlin - ou tout cela serait plutôt de la musique genre Berg ou Schönberg, comme il l'a entendue à Paris la veille du 16 mars où, revenu à Antibes, il s'apprêtait à descendre le Concert sur l'immense toile de six mètres sur six quand Dieu sait quoi l'a happé soudain vers le ciel d'en bas...
Mais quelle joie y a-t-il donc à mourir si violemment, se demandent Madame et Monsieur Tout-le-monde ne percevant pas bien la nécessité de tuer le banal et de faire descendre ainsi le ciel sur de la toile? Or lui-même a parlé de joie dans la plus extrême difficulté, et qui le verrait couler ses vieux jours ou gérer ses avoirs sans sacrifier à la fois cette joie? La mort de Nicolas de Staël est aussi dure et pure que son absolu, aussi terrible que sa joie.
Jean-Louis Kuffer, Cette joie terrible, dans: L'échappée libre - Lectures du monde 2008-2013 (L'Age d'Homme, 2014)
image: Nicolas de Staël, Concert / 1955 (parfumdelivres.niceboard.com)
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La musique sur FB - 2086 P.Haas
Pavel Haas
String Quartet No 2
Pavel Haas String Quartet
merci à Christophe B
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20/04/2014
Morceaux choisis - Maurice Carême
Maurice Carême
Joie de je ne sais quoi,Joie du vent, joie de la feuille,Joie flamme d’écureuil,Joie de myrtille au bois. Joie d’être un peu de givreSur la branche au printemps,Joie de ne jamais suivreQue les chemins montants. Joie d’être tout à coup,Sans même le vouloir,Cet appel de coucou,Ce reflet de miroir. Ne pouvoir que crier,Crier, crier encorDes mots comme un pont d’orSur une eau débordée. Embrasser un bouleauPour tenir contre moiQuelque chose de beau,Quelque chose de droit. Sans pouvoir apaiserNi la nuit ni le jour,Cette envie de parlerAu ciel de mon amour. Ce plaisir de bercerLe monde dans mes bras,D’entrer dans une rondeAvec n’importe quoi Et d’être devenuJoie de vent, joie de feuille,D’être myrtille au boisEt flamme d’écureuil Et sans jamais savoirNi pourquoi ni commentJe traverse en miroirTous les palais du temps.Maurice Carême, Joie, dans: Colette Nys-Masure et Christian Libens, Piqués des vers - 300 coups de coeur poétiques (Espace Nord, 2014)
image: http://4.bp.blogspot.com
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
19/04/2014
Jay McInerney
Jay McInerney, La belle vie (Editions de l'Olivier, 2007)
Deux couples, incarnant la réussite américaine, voient leur vie voler en éclat – avec en toile de fond la tragédie du 11 septembre – en proie au poids des habitudes, à l’érosion des sentiments, au conflit des valeurs. Rarement traité en littérature, le thème du traumatisme collectif avec ses doutes, son poids de responsabilité et son chaos qui imprègnent ou envahissent l’individu, est traité magistralement. Une peinture lucide, humaine, un brin mélancolique de la société actuelle.
également disponible en coll. Points (Seuil, 2008)
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18/04/2014
La citation du jour
Graham Greene
Les saints ont employé le langage de l'amour humain pour décrire leur vision de Dieu; de même, je suppose, pourrions-nous faire usage des mots prière, méditation, contemplation, pour traduire l'intensité de l'amour que nous ressentons pour une femme. Nous aussi, nous renonçons à la mémoire, à l'intelligence et à la science, et nous aussi nous subissons l'épreuve du dépouillement, de la noche sombre, avec parfois, en manière de récompense, une sorte de paix.
Graham Greene, La fin d'une liaison (coll. 10-18/UGE, 2000)
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17/04/2014
La musique sur FB - 2085 L.N. Clérambault
Louis Nicolas Clérambault
Sonate "L'Anonima"
Odile Edouard, Jan de Winne
Roberto Gini, Yves Rechsteiner
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