Pascale Roze (02/01/2013)
Pascale Roze, L'eau rouge (Coll. Folio/Gallimard, 2007)
Au cap Saint-Jacques, elle embarqua sur un bâtiment de transport de troupes pour remonter la rivière de Saigon. On entrait dans les terres. on touchait au but. A l'avant du bateau, conquérante, elle scrutait le paysage, un médiocre paysage, très plat, des mangroves pleines de palétuviers, puis des rizières à l'infini dans lesquelles travaillaient des Annamites sons leur chapeau pointu, et des buffles gris et maigres. La rivière n'en finit pas de dérouler ses méandres. Enfin le quai des Messageries. Une fanfare militaire les accueille, qui lui donne des frissons au coeur. Mais ce qui l'envahit avant même de descendre à terre, c'est l'odeur. L'odeur de Saigon, ce mélange lourd de vase, de sucre, d'épices, de saumure...
Découvrez vite Pascale Roze, l’une des plus belles et discrètes plumes de la littérature française, dont la plupart des textes –L’homme sans larmes par exemple – figurent au catalogue des livres de poche. Dans ce roman, nous voici en compagnie de Laurence Bertilleux, qui se remémore au soir de sa vie ses années de jeunesse, vécues volontairement pendant la guerre en Indochine, parmi les militaires. Une héroïne émouvante dans ce contexte douloureux.
00:10 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |