31/07/2012
La citation du jour
Jacques Chardonne
Je ne connais qu'une distraction dans la vieillesse : être utile. C'est sortir de soi.
Jacques Chardonne, Propos comme ça (coll. Cahiers Rouges/Grasset, 2006)
07:22 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | | Imprimer | Facebook |
30/07/2012
Morceaux choisis - Jayne Anne Phillips
Jayne Anne Phillips
La rivière tourbillonne, elle tourbillone encore. Le train commence à chuchoter dans les pierres. Alors il commence à parler et à parler encore.
Lark, confie-lui tes sandales, avant que le train arrive. Je ferai ce que tu diras. Tout ce que tu diras. Tu en as envie. En fait, tu en as envie tous les jours, exactement comme moi. Il les entend. Leur souffle, c'est comme un bain entre eux deux, profond comme la rivière et toujours en mouvement.
Alors garde tes vêtements. Je sais à quoi tu ressembles, mais pas en entier d'un coup. Je vais me tenir tranquille, plus bouger du tout. Voilà le train, vas-y maintenant. Confie-lui tes chaussures.
Les sandales de Lark sont douces et tièdes, le cuir a pris la forme de ses pieds, il est tout usé et luisant, et les sangles sont assez épaisses pour bien tenir dans la main. Le sol tremble et la pierre du tunnel se met à résonner à fond avant que le train finisse de s'approcher. Le train rugit de plus en plus fort jusqu'à ce qu'en face de lui la rivière devienne toute noire. L'ilôt couvert de broussailles au milieu de l'eau disparaît comme s'il coulait à pic, il ne voit plus ses contours brouillés et il n'entend plus les roseaux qui craquent et qui se couchent sur la berge boueuse. Au fond de lui le train s'illumine, il vrombit dans son ventre et le traverse avec tant de force qu'il doit ouvrir la bouche pour reprendre son souffle. Le tunnel est vide et plein à la fois, si vide qu'il plonge jusqu'au fond. Le chariot tourne sur lui-même comme un membre puissant et il le pousse toujours plus loin, toujours plus profond. Il y a une image au milieu de tout ce fracas, un tunnel à l'intérieur du tunnel. Il s'est déjà trouvé face à elle et chaque fois il regarde plus attentivement et alors, il voit. Il y a des gens endormis partout, des gens empilés les uns sur les autres. Les corps sont toujours là, ils sont tellement nombreux sous le tunnel quand le train passe au-dessus, des corps éparpillés et immobiles, et qui ne remuent plus qu'à peine. Le train les charrie, les soulève, les découvre et les agite. Ils savent qu'il les voit mais ils ne peuvent rien dire, ils ne peuvent rien voir. Aucun bruit, à part le rugissement du train qui les soulève, les paupières toujours closes, l'un après l'autre, comme les pages d'un livre. Un corps se relève et se tourne vers lui, la silhouette d'un homme ouvre ses mains qui luisent dans le noir comme pour se prouver qu'il peut le faire. La douce lueur se transforme en une lumière qui étincelle pareille à un brasier blanc et la chamade commence: des coups qui cognent encore jusqu'à ce que le train s'éloigne, qu'il file là où aucun d'eux ne peut plus l'atteindre.
Termite? Le train est parti. Lark dit tu m'entends. Tu m'entends? Respire maintenant. Termite. Plus de train pour aujourd'hui. Lâche les sandales de Lark et on ira nager. Les garçons peuvent se baigner nus. Je te tiens comme il faut, tu vois? Je sais que tu voudrais que le train revienne, mais il est déjà loin.
Jayne Anne Phillips, Lark et Termite (coll. 10-18/UGE, 2011)
traduit de l'américain par Marc Amfreville
image: autismeinfantile.com
07:44 Écrit par Claude Amstutz dans Jayne Anne Phillips, Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
Bruce Chatwin
Bruce Chatwin, En Patagonie (Coll. Cahiers rouges/Grasset, 2002)
D'où vient la vocation, comment naît une œuvre ? A cause d'un fragment de peau de brontosaure exposé dans une vitrine chez sa grand-mère, à cause d'une carte de la Patagonie accrochée sur un mur du salon d'Eileen Gray, le jeune Bruce Chatwin a décidé, un jour, de tout quitter pour partir explorer ce bout du monde. Et le livre qu'il en a rapporté est, sans doute, l'un des plus curieux et des plus cocasses récits de voyages jamais écrits. Portrait d’excentriques, de révoltés et d’exilés perdus au bout du monde, ce voyage est bel est bien une œuvre qui renouvelle le genre, à mi-chemin entre la réalité et le monde imaginaire. Un livre culte qui modifie à tout jamais notre propre regard de voyageur.
publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures
04:22 Écrit par Claude Amstutz dans La bibliothèque idéale des vaudois, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; voyages; livres | | Imprimer | Facebook |
29/07/2012
Morceaux choisis - Ingeborg Bachmann
Ingeborg Bachmann
Ton chapeau se soulève légèrement,il plane dans le vent,ta tête découverte a jeté un charme aux nuages,ton coeur a à faire ailleurs,ta bouche s'incorpore de nouvelles langues,l'amourette couvre toutde son frêle tremblement,l'été caressant couvre et souffle les asters,aveugle de flocons tu relèves le visage,tu ris, tu pleures et succombes à toi-même,que doit-il encore t'arriver -Amour, explique-moi! Le paon solennellement étonné fait la roue,la tourterelle remonte sa collerette,gonflée de roucoulade,l'air se dilate,le canard crie,tout le pays consomme ce miel sauvage,et même dans le parc rangéles plates-bandes sont ourlées de pollen d'or.Le poisson rougit, dépasse l'essaim des autreset se jette à travers grottes sur le lit de corail.Le scorpion craintif danse au son du sable argent.Le scarabée sent de loin la Merveilleuse.Si j'avais seulement un sens,je sentirais aussi que des ailes scintillent sous sa carapaceet prendrais le chemin du fraisier lointain!Amour, explique-moi! L'eau sait parler,la vague prend la vague par la main,le raisin gonfle dans les vignes, éclate et tombe.L'escargot sort si innocemment de sa maison!Une pierre sait en attendrir une autre!Amour, explique-moi ce que je ne peux expliquer:dois-je tout ce temps épouvantable et courtne fréquenter que des penséeset seulene rien connaître de cher,ne rien faire de cher?Faut-il que quelqu'un pense?Ne manque-t-il pas à d'autres? Tu dis:un autre esprit compte sur lui.Ne m'explique rien.Je vois la salamandre passer à travers tous les feux.Aucune averse ne la chasse,et rien ne lui fait mal.
Ingeborg Bachmann, Amour explique moi, dans: Anthologie bilingue de la poésie allemande (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1995)
image: Tamilia, Emotions (tamilia.deviantart.com)
23:08 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
Au bar à Jules - De Ondine
Un abécédaire: O comme Ondine
On ne lit plus guère Jean Giraudoux, et on a bien tort. Ondine par exemple: une pièce de théâtre inspirée par le conte du romantique allemand Frédéric de La Motte-Fouqué. Il y raconte l'histoire d'une nymphe qui veut s'incarner, non pour trouver dans le monde un univers plus vaste que le sien, mais celui de l'amour apparu sous les traits de Hans, un chevalier errant. En son nom, elle veut prêter vie au sentiment le plus noble, le plus parfait, le plus bouleversant: Le seul homme digne d'être aimé est celui qui ressemble à tous les hommes, qui a la parole, les traits de tous les hommes, qu'on ne distingue des autres que par des défauts ou des maladresses en plus. (...) prélude à un feu intérieur qui, jusqu'alors, lui était inconnu: Depuis que je t'aime, ma solitude commence à deux pas de toi.
Mais dans sa transgression, Ondine à la fois légère et déterminée, sera confrontée à ce qui lui était étranger dans son milieu naturel: le mensonge, l'infidélité, la trahison et la douleur d'un rêve inaccessible qui ne peut fleurir que dans l'imperfection qu'imposent la fragilité et la complexité des sentiments humains : C'est tout petit dans l'univers, le milieu où l'on s'oublie, où l'on change d'avis, où l'on pardonne, l'humanité comme vous dites... Chez nous, c'est comme chez le fauve, comme chez les feuilles du frêne, comme chez les chenilles, il n'y a ni renoncement, ni pardon. A ses dépens, Ondine apprendra que les passions les plus exceptionnelles sont aussi les plus vulnérables.
Elle l'exprimera avec mélancolie et force dans un pathétique aveu, lot de bien des amours de tous les âges: Nous sommes chez les humains. Que je sois malheureuse ne prouve pas que je ne suis pas heureuse. Et plus loin: Les bras des hommes leur servent surtout à se dégager.
Ces mots qui ne subissent en rien la flétrissure du temps sont là pour nous dire à voix basse que la recherche de l'absolu - là où il n'a pas cours - ne peut conduire qu'à la désillusion et qu'il importe peut-être de vivre le moment présent - éphémère autant qu'inexplicable - comme un bonheur inespéré quand il se trouve, là et maintenant, sans l'enfermer dans nos vertiges imaginaires qui savent avec tant de conviction l'évincer du réel...
Jean Giraudoux, Ondine (coll. Livre de poche/LGF, 2000)
image: Fanny Cerrito, Pas de l'ombre / Anonyme - Ondine (Illustrated London News, 1843)
16:21 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; livres | | Imprimer | Facebook |
28/07/2012
Musica présente - 24 Montserrat Figueras
Montserrat Figueras
cantatrice catalane, 1942 - 2011
(épouse de Jordi Savall)
*
Samuel Scheidt: Pavan
Samuel Scheidt: Galliard Battaglia
Claudio Monteverdi: Lamento D'Ariana
Giovanni Gabrieli: Canzon III
Bastian Chilese: Canzon In Echo
Jacopo Peri: Lamento Di Iole
Luigi Rossi: Fantasia "Les Pleurs d'Orphée"
Nicolo Fontei: Pianto D'Erinna
Anonyme: Sarabande Italienne
Gioseffo Guami: Canzon Sopra La Battaglia
Barbara Strozzi: Il Lamento "Su'l Rodano Severo"
Andrea Falconieri: Battaglia De Barabasso Yerno De Satanas
Hesperion XXI, Jordi Savall
09:06 Écrit par Claude Amstutz dans Jordi Savall, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
Jean Giono
Jean Giono, Le chant du monde (coll. Folio/Gallimard, 2000)
Un jour d'automne, sur les bords d'un fleuve non nommé, Antonio, l'homme du fleuve, vivant dans l'île des Geais et qu'on appelle Bouche d'or - car il sait parler, inventer des chansons et séduire les femmes - reçoit la visite de son ami Matelot, un ancien marin. Ce dernier est devenu bûcheron et a eu deux fils, des jumeaux, des bessons, dont l'un est mort. L'autre, celui aux cheveux rouges, est parti chercher du bois au pays Rebeillard, dans le haut de la vallée, l'été dernier, mais il n'est pas revenu. Ils décident alors de partir à sa recherche. En chemin, ils rencontrent dans un bois Clara, une jeune aveugle sur le point d'accoucher. Ils l'aident, la mettent à l'abri chez la mère Delarue. Antonio en tombe amoureux. Mais ils comprennent que le propriétaire des pâturages, le riche Maudru, mène avec ses bouviers une chasse à l'homme sans pitié contre le Besson qui a enlevé la fille de Maudru, Gina, consentante bien que promise au neveu de son père. Le Besson évite un premier piège mais blesse mortellement le neveu Maudru. Antonio et le Matelot rejoignent le couple traqué chez Toussaint, le guérisseur bossu, beau-frère du Matelot. L'hiver est arrivé. Gina la vieille, soeur de Maudru et mère du mort, se joint à ceux qui veulent abattre le Besson. À la fin d'une fête villageoise, où Clara a retrouvé Antonio, le Matelot est battu à mort par les bouviers. Au comble de la fureur, le Besson, accompagné d'Antonio, met le feu à la ferme de Maudru...
Hymne à la vie où l'instinct, l'honneur et la passion brute font corps avec le paysage - le fleuve, la forêt, la montagne - ce roman respire d'un lyrisme, d'une sensualité et d'une profondeur rares, tout au long de cette histoire intime, tragique, sauvage qui pénètre le lecteur comme une mélodie dont on ne parvient pas à se défaire: On entendait chanter les pins là-bas devant et une autre odeur venait aussi, avivée et pointue, puis soyeuse et elle restait dans le nez, et il fallait se le frotter avec le doigt pour la faire partir. C'était l'odeur des mousses chevrillonnes; elles étaient en fleurs, écrasées sous de petites étoiles d'or.
Plongeant ses racines au coeur des complexités de l'homme, de son rapport aux autres hommes et à la nature indomptable charriant et mêlant aussi bien la vie que la mort avec une étonnante fraîcheur, ce roman est l'un de mes préférés de la littérature française contemporaine, que je lis et relis à chaque fois avec un même bonheur!
De l'œuvre de Giono - écrit Henry Miller - quiconque possède une dose suffisante de vitalité et de sensibilité reconnaît tout de suite le chant du monde. Pour moi, ce chant dont il nous donne avec chaque nouveau livre des variations sans fin, est bien plus précieux, plus émouvant, plus poétique, que le cantique des cantiques...
05:08 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
Au bar à Jules - De la normalité
Un abécédaire - N comme Normalité
S'il est un mot, un seul que j'abhorre - et pas uniquement en politique! - c'est bien celui de normalité. Dans le dictionnaire Littré on peut lire qu'est normal, ce qui est conforme à la norme, courant, ordinaire. Il n'en faut pas davantage pour y reconnaître le profil du gendre idéal, de l'employé modèle ou de l'apprenti philosophe toujours d'accord avec le grand nombre: vertueux souvent cité en exemple, admiré pour sa faculté d'adaptation au conformisme ambiant, sage de paccotille qui ne sait que répéter ce que disent les autres.
Je leur ai toujours préféré les insoumis, les imaginatifs, les passionnés ou les atypiques en tous genres, alliant la candeur, la sincérité, l'audace et les contradictions, dans la vie réelle comme parmi mes artistes préférés. L'un d'entre eux - Stendhal - illustre bien cette humeur qui, en d'autres circonstances effleure ma pensée: Je ne suis plus si content de cette bonne compagnie par excellence, que j'ai tant aimée. Il me semble que sous des mots adroits elle proscrit toute énergie, toute originalité. Si l'on n'est copie, elle vous accuse de mauvaises manières. Et puis la bonne compagnie usurpe. Elle avait autrefois le privilège de juger de ce qui est bien; mais depuis qu'elle se croit attaquée, elle condamne, non plus ce qui est grossier et désagréable sans compensation, mais ce qu'elle croit nuisible à ses intérêts.
Lit de rivières sans profondeur où ne se déverse jamais que l'écume d'eaux usées, la normalité - parente d'un immobilisme bien pensant - est peut-être, en fin de compte, le vrai visage de la bourgeoisie. Dans le très beau film Providence de Alain Resnais, Dirk Bogarde partage à son père John Gielgud cette méditation à laquelle j'ai toujours souscrit: Un bourgeois, c'est celui pour qui les idéologies nouvelles signifient la mort de ses valeurs.
Et ces nouveaux bourgeois baba cool qui ne s'avouent pas l'être, sont légion aujourd'hui autant qu'ils l'étaient autrefois. Seul leur uniforme et les pancartes brandies ont changé. Pas vrai?
Alain Resnais, Providence (Avant Scène No 195, 1977)
image: ilovegenerator.com
00:15 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, H.B. dit Stendhal, Le monde comme il va | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; cinéma; livres | | Imprimer | Facebook |
27/07/2012
Sean Burke
Sean Burke, Au bout des docks (Rivages, 2007)
Un matin de Pâques, dans le quartier des docks de Cardiff, le pharmacien Jack Farissey se réveille dans une arrière-boutique sur une bâche en plastique, aux côtés de son ami d'enfance, le musicien Jess Simmonds. Couverts de sang, abrutis par la drogue et l'alcool, ils n'ont aucun souvenir de ce qu'ils ont pu faire la veille. Mais le quartier est en ébullition : la prostituée Christina Villers a été sauvagement assassinée dans un appartement sordide. Heureusement pour Jack et Jess, la police a deux suspects idéaux : les frères Baja, caïds de la pègre locale contre lesquels avait témoigné la victime. Commence alors pour Jack une odyssée hallucinée, un voyage au cœur des ténèbres: celles de la nuit, de la drogue et de l'alcool, mais aussi celles de son passé, de tout ce qu'il partageait avec Jess, à commencer par Victoria, la femme qu'ils ont tous deux aimée et qui attend aujourd'hui un enfant.
Ce roman noir nous entraîne dans le monde de Jack, Jess et Victoria, qui tentent de survivre tant bien que mal dans un univers halluciné en pleine mutation où se débattent comme des fantômes les marginaux, les ratés, les laissés-pour-compte de toute sorte dont personne n’a cure. Un faux thriller lyrique et désespéré.
Egalement disponible en coll. de poche (Rivages/Noir, 2010)
01:22 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
25/07/2012
Le poème de la semaine
Andrée Chedid
Je reste émerveilléeDu clapotis de l’eauDes oiseaux gazouilleursCes bonheurs de la terre Je reste émerveilléeD’un amourInvincibleToujours présent Je reste émerveilléeDe cet amourArdentQui ne craintNi le torrent du tempsNi l’hécatombeDes jours accumulésDans mon miroirDéfraîchi Je me souris encoreJe reste émerveilléeRien n’y faitL’amour s’est implantéUne foisPour toutes De cet amour ardentje reste émerveillée
06:20 Écrit par Claude Amstutz dans Andrée Chedid, Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |