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30/06/2012

Le Passe Muraille

Le Passe Muraille, no 89, juin 2012 

littérature; roman; nouvelles; essai; livres

Le dernier numéro de cette revue - comme vous pouvez le découvrir dans l'éditorial de Jean-Louis Kuffer - est, fait exceptionnel, consacré aux écrivains qui prennent la relève en Suisse romande: Après la disparition des figures romandes que furent une Alice Rivaz, un Georges Haldas. un Jacques Chessex, un Maurice Chappaz, ou tout récemment un Jean Vuilleumier, y a-t-il continuité ou rupture entre ceux-là et les auteurs nés après 1980, alors que disparaissent les revues, les rubriques littéraires dignes de ce nom et toute une société de lecteurs attentifs? C'est à ces questions que nous aimerions donner une ébauche de réponse dans cette livraison d'été du Passe Muraille réservée exclusivement, en cette vingtième année, à des auteurs de moins de trente ans.

Lisez, écoutez et partagez ces nouvelles voix, auxquelles répondent aussi de jeunes éditeurs dotés d'un formidable culot comme ont su en faire preuve leurs prédécesseurs en des temps aussi troublés que les nôtres, preuve que l'intuition associée à un grain de folie demeure capable de faire jaillir des fleurs rares entre les terres inhospitalières, aujourd'hui comme hier...

Bonne lecture à tous!

Sommaire du Passe-Muraille no 89

p.1

Notre-Dame-de-la-merci, par Quentin Mouron - Inédit

Ecrire la vie devant soi, par Jean-Louis Kuffer

p.2

Au point d'effusion des égoûts - Quentin Mouron, par Claude Amstutz

p.3

Horizon de paille, par Douna Loup - Inédit

Chroniques de l'Occient nomade - Aude Seigne, par Jean-Louis Kuffer

p.4

Avis d'essai, par Timothée Léchot

Le coup de jeune de l'AJAR, par Jean-Louis Kuffer

Sur des airs de jazz: variations sur trois standards, par Nicolas Lambert

p.5

Ours, merci de libérer les portes, par Daniel Vuataz - Inédit

p.6

Julien Burri, poète et conteur, par Jean-Louis Kuffer

Le droit chemin, par Guy Chevalley - Inédit

p.7

Le retour, par Noémi Schaub - Inédit

p.8

Peut-être l'Afrique, par Bruno Pellegrino - Inédit

Entretien avec Max Lobe: L'Afrique à la Rue de Berne, par Jean-Louis Kuffer

p.9

Le puits, par Elodie Gelrum - Inédit

Sébastien découvreur, par Sébastien Meyer

p.10

Portrait du corps en jeune homme, par Matthieu Ruf - Inédit

Voici le chemin, par Vincent Yersin

p.11

La Grâce, par Fanny Wobmann-Richard - Inédit

Entretien avec Mathias Clivaz: Terre sur terre, par Patrick Vallon

p.12

Visions de Jack, par Maxime Maillard - Inédit

 

image: Quentin Mouron

Pour s'abonner et communiquer: http://www.revuelepassemuraille.ch/

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29/06/2012

Dominique Fernandez

9782253122784.gifDominique Fernandez, L'art de raconter (Grasset, 2007)

Un exercice personnel, passionnant, tout à fait accessible, qui peut réjouir beaucoup d’amoureux de la littérature. Bien sûr, Fernandez évoque Stendhal, Dickens ou Morand, mais il attire souvent aussi l’attention sur quelques phénomènes tels Traven - Le trésor de la Sierra Madre, Le chagrin de Saint Antoine -  ou Chase, pour certains de ses titres de gloire - Pas d’orchidées pour Miss Blandish, L’abominable pardessus, Un beau matin d’été - injustement dépréciés. Le chapitre consacré à Simenon et à son étude parallèle sur Gide mérite à lui seul de rafraîchir notre mémoire! Enfin, pour conclure, sa chronique consacrée aux œuvres ultimes - Proust, Michel-Ange ou Verdi – est foisonnante, sensible, pertinente.

Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2008)

05:38 Écrit par Claude Amstutz dans H.B. dit Stendhal, Littérature francophone, Marcel Proust | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

28/06/2012

Au bar à Jules - De l'indignation

Un abécédaire - I comme Indignation

Socrate.jpg

Certains mots, tant galvaudés dans les conversations, le commerce ou dans les médias, semblent perdre toute signification, toute saveur, toute perspective. Un exemple parmi tant d'autre, vécu dans mon activité professionnelle, se trouve dans le terme coups de coeur - appliqué au livre, au CD ou au cinéma - devenu l'emblème des restaurateurs, des bouchers, des géants de la distribution en produits alimentaires ou activités de loisirs. Ce qui à l'origine relevait d'un lien personnel entre une personne et une autre, s'est mué en stéréotype collectif. Donc, sans intérêt désormais en ce qui concerne le terme, ce qui ne s'applique pas - bien sûr - à la démarche.

Un autre aperçu de cette banalisation recouvre le terme de l'indignation, retrouvant miraculeusement près de quatre millions d'adeptes, grâce à Stephane Hessel dont l'opuscule consacré à ce sujet, s'est vendu dans près de cent pays. L'expression d'un résistant, d'un honnête homme engagé et convaincu, un phénomène de l'édition, me direz-vous. Un mécanisme de contagion auprès du grand public? Oui, peut-être, mais sous conditions: tant que l'indignation n'est pas une leçon de morale obligée, tant qu'elle n'est pas le quotidien reflet des seules intentions, tant qu'elle ne traduit pas uniquement une pensée convenue ou le sentiment d'une bonne conscience bien vite reléguée aux oubliettes de l'histoire: celle d'un dogme monocolore valable pour tous.

Socrate pourrait nous redire à son exemple, que l'indignation, c'est déjà ne pas accepter la règle du jeu - à commencer par celle des politiques de tous bords -, de passer à l'épreuve du feu les faits davantage que les idées afin de réformer, ou mieux, stimuler nos actes, notre propre sens de la justice, nos convictions intimes à découvert.

Pour tous ceux, de plus en plus nombreux, à qui il ne reste que l'indignation - alors qu'ils ont perdu tout le reste - la révolte est parfois, trop rarement, capable d'interpeller les scandalisés du système et les lecteurs de Stéphane Hessel, de concrétiser l'inacceptable et lui donner un sens universel. Hannah Arendt nous laisse une réflexion qui devrait faire son chemin, aujourd'hui encore: Ce ne sont pas la fureur et la violence, mais leur absence évidente, qui devient le signe le plus évident de la déshumanisation.

L'indignation, n'est que le premier pas - en s'abstenant d'offenser ou de haïr comme le rappelle Epictète - contre l'hypocrisie ou pire, l'indifférence...  

Stéphane Hessel, Indignez-vous! (Editions Indigène, 2010)

Hannah Arendt, Du mensonge à la violence (coll. Agora/Pocket, 2007)

image:  Socrate / Académie d'Athènes (www.123rf.com)

Morceaux choisis - François Mauriac

François Mauriac

François Mauriac 5.jpg

Fernand regarda autour de lui: c'est bien la chambre où Mathilde est morte. Voici le cadre en coquillages où elle ne sourit pas. Un oiseau grimpeur chante avec sa voix de printemps. Matinée pleine de fumée et de soleil. Pour rejoindre Mathilde, il lui faut remonter des profondeurs de sa vie à l'extrême surface du passé le plus proche. Il essaie de s'attendrir, songeant comme ils ont peu vécu ensemble. Maintenant la bru n'a plus sur la belle-mère l'avantage d'être morte: sa vieille ennemie l'a rejointe dans le troisième caveau à gauche, contre le mur du fond. L'une et l'autre appatiennent désormais à ce qui n'est plus; et Fernand s'irrite de la petite part de sa vie dévolue à l'épouse, alors que la mère couvre de son ombre énorme toutes les années finies.

Il achève de s'habiller, erre au jardin, regarde à la dérobée la fenêtre du bureau où ne l'irritera plus une vieille tête à l'affût. Est-ce parce qu'il ne se sait plus ainsi épié, qu'il éprouve si peu le désir de rejoindre Mathilde? Fallait-il que cet immense amour obsédant de sa mère le cernât de ses flammes pour que, traqué, il descendit en lui-même jusqu'à Mathilde? Voici que l'incendie est éteint. Ce brasier, qui le rendait furieux, soudain le laisse grelottant au milieu de cendres. Il existe des hommes qui ne sont capables d'aimer que contre quelqu'un. Ce qui les fouette en avant vers une autre, c'est le gémissment de celle qu'ils délaissent.

François Mauriac,  Génitrix (coll. Livre de Poche/LGF, 1979)

27/06/2012

Le poème de la semaine

Jules Supervielle

(Lettre à l'étoile)
 
Tu es de celles qui savent
Lire par dessus l'épaule
Je n'ai même pas besoin
Pour toi, de chercher mes mots,
Depuis longtemps ils attendent,
A l'ombre de mon silence
Derrière les lèvres closes
Et les distances moroses
A force d'être si grandes.
Mais, vois, rien ne les dénonce,
Nous ne sommes séparés
Par fleuves ni par montagnes,
Ni par un bout de campagne,
Ni par un seul grain de blé.
 
Rien n'arrète mon regard
Qui te trouve dans ton gîte
Plus vite que la lumière
Ne descend du haut du ciel
Et tu peux me reconnaitre
A la luisante pensée
Qui parmi tant d'autres hommes
Elève à toi toute droite
Sa perpicace fumée.
 
Mais c'est le jour que je t'aime
Quand tu doutes de ta vie
Et que tu te réfugies
Aux profondeurs de moi-même
Comme dans une autre nuit
Moins froide, moins inhumaine.
 
Ah sans doute me trompé-je
Et vois-je mal ce qui est.
Tu n'auras jamais douté,
Toi si fixe et résistante
Et brillante de durée,
Sans nul besoin de refuge
Lorsque le voile du jour
A mon regard t'a célée,
Toi, si hautaine et distraite,
Dès que le jour est tombé
Et moi qui viens et qui vais
D'une allure passagère
Sur des jambes inquiètes,
Tous les deux faits d'une étoffe
Cruelllement différente
Qui me fait baisser la tête
Et m'enferme dans ma chambre.
 
Mais tu as tort de sourire
Car je n'en ai nulle envie,
Tu devrais pourtant comprendre
Puisque tu es mon amie.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

Morceaux choisis - Georges Feydeau

Georges Feydeau

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Ventroux: Tu allumes dans ton cabinet de toilette... et tu ne fermes même pas les rideaux! 

Clarisse: Oh! quand?

Ventroux: Mais... hier!

Clarisse: Ah! bien, oui, hier.

Ventroux: Parce que tu ne vois plus au dehors, tu es comme l'autruche: tu t'imagines qu'on ne te voit pas du dehors.

Clarisse: Oh! qui veux-tu qui regarde?

Ventroux: Qui? Mais Clémenceau, ma chère amie!... Clémenceau, qui demeure en face!... et qui est tout le temps à sa fenêtre!

Clarisse: Bah! il en a vu bien d'autres, Clémenceau!

Ventroux: C'est possible!... C'est possible, qu'il en ait vu d'autres, mais j'aime autant qu'il ne voie pas celle-là. Ah! ben, je serais propre!

Clarisse: En quoi?

Ventroux: En quoi? Mais tu n'y songes pas! Tu ne connais pas Clémenceau! c'est notre premier comique, à nous. Il a un esprit gavroche! Il est terrible! Qu'il fasse un mot sur moi, qu'il me colle un sobriquet, il peut me couler!

Clarisse: T'as pas ça à craindre, il est de ton parti.

Ventroux: Mais, justement! c'est toujours dans son parti qu'on trouve ses ennemis! Clémenceau serait de la droite, parbleu! je m'en ficherais!... et lui aussi!... mais, du même bord, on est rivaux! Clémenceau se dit qu'il peut redevenir ministre!... que je peux le devenir aussi!...

Clarisse: Toi?

Ventroux: Quoi? Tu le sais bien! Tu sais bien que, dans une des dernières combinaisons, à la suite de mon discours sur la question agricole, on est venu tout de suite m'offrir... le portefeuille... de la Marine.

Clarisse: Oui, oh!...

Ventroux: Ministre de la Marine! tout de même, hein? tu me vois?

Clarisse: Pas du tout!

Ventroux: Naturellement!

Clarisse: Ministre de la Marine! tu ne sais même pas nager!

Ventroux: Qu'est-ce que ça prouve, ça? Est-ce qu'on a besoin de savoir nager pour administrer les affaires de l'Etat?

Clarisse: Pauvres affaires!

Georges Feydeau, Mais n'te promène donc pas toute nue (Mille et une nuits, 2001)

image: theatre-laluna.fr

00:24 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; théâtre; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/06/2012

Musica présente - 18 Wilhelm Kempff

Wilhelm Kempff

pianiste allemand, 1895 - 1991

*

Franz Schubert

Piano sonata in A minor, D 845


09:04 Écrit par Claude Amstutz dans Franz Schubert, Musica présente, Musique classique, Wilhelm Kempff | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/06/2012

Morceaux choisis - François-René de Chateaubriand

François-René de Chateaubriand

Mont_Blanc FB.jpg

Il en est des monuments de la nature comme de ceux de l'art; pour jouir de leur beauté, il faut être au véritable point de perspective; sans cela les formes, les couleurs, les proportions, tout disparaît. Dans l'intérieur des montagnes, comme on touche à l'objet même et que le champ de l'optique est trop resserré, les dimensions perdent nécessairement leur grandeur: chose si vraie, que l'on est continuellement trompé sur les hauteurs et sur les distances. J'en appelle aux voyageurs: le Mont-Blanc leur a-t-il paru fort élevé du fond de la vallée de Chamouni? Souvent un lac immense dans les Alpes a l'air d'un petit étang; vous croyez arriver en quelques pas au haut d'une pente que vous êtes trois heures à gravir; une journée entière vous suffit à peine pour sortir de cette gorge à l'extrémité de laquelle il vous semblait que vous touchiez de la main. Ainsi cette grandeur des montagnes dont on fait tant de bruit, n'est réelle que par la fatigue qu'elle vous donne. Quant au paysage, il n'est guère plus grand à l'oeil qu'un paysage ordinaire.

Mais ces monts qui perdent leur grandeur apparente, quand ils sont trop rapprochés du spectateur, sont toutefois si gigantesques qu'ils écrasent ce qui pourrait leur servir d'ornement. Ainsi, par des lois contraires, tout se rapetisse à la fois dans le défilé des Alpes, et l'ensemble et les détails. Si la nature avait fait les arbres cent fois plus grands sur les montagnes que dans les plaines; si les fleuves et les cascades y versaient des eaux cent fois plus abondantes, ces grands bois, ces grandes eaux, pourraient produire des effets pleins de majesté sur les flancs élargis de la terre; mais il n'en est pas de la sorte: le cadre du tableau s'accroît démesurément, et les rivières, les forêts, les villages, les troupeaux gardent les proportions ordinaires. Alors il n'y a plus de rapport entre le tout et la partie, entre le théâtre et la décoration. Le plan des montagnes étant vertical devient en outre une échelle toujours dressée, où l'oeil rapporte et compare malgré vous les objets qu'il embrasse, et ces objets viennent accuser tour à tour leur petitesse sur cette énorme mesure. Les pins les plus altiers, par exemple, se distinguent à peine dans l'escarpement des vallons, où ils paraissent collés comme des flocons de suie. La trace des eaux pluviales est marquée dans ces bois grêles et noirs, par de petites rayures jaunes et parallèles, et les torrents les plus larges, les cataractes les plus élevées ressemblent à de maigres filets d'eau, ou à des vapeurs bleuâtres. 

Ceux qui ont aperçu des diamants, des topazes, des émeraudes dans les glaciers sont plus heureux que moi; mon imagination n'a jamais pu découvrir ces trésors. Les neiges du bas du Glacier des Bois, mêlées à la poussière du granit, m'ont paru semblables à de la cendre; on pourrait prendre la Mer de Glace, dans plusieurs endroits, pour des carrières de chaux et de plâtre; ses crevasses seules offrent quelques teintes du prisme, et quand les couches de glace sont appuyées sur le roc, elles ressemblent à de gros verre de boutelle.

Ces draperies blanches des Alpes ont d'ailleurs un grand inconvénient; elles noircissent tout ce qui les environne, et jusqu'au ciel dont elles rembrunissent l'azur. Et ne croyez pas que l'on soit dédommagé de cet effet désagréable par les beaux accidents de la lumière sur les neiges. La couleur dont se peignent les montagnes lointaines, est nulle pour le spectateur placé à leurs pieds. La pompe dont le soleil couchant couvre la cime des Alpes de la Savoie, n'a lieuque pour l'habitant de Lausanne. Quant au voyageur de la vallée de Chamouni, c'est en vain qu'il attend ce brillant spectacle. Il voit comme du fond d'un entonnoir au-dessus de sa tête, une petite portion d'un ciel bleu et dur sans couchant et sans aurore; triste séjour où le soleil jette à peine un regard à midi, par-dessus une barrière glacée.

François-René de Chateaubriand, Voyage au Mont-Blanc et réflexions sur les paysages de montagnes (Séquences, 1994)

image: Massif du Mont-Blanc (blog.bikersequipement.com)

16:18 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; voyages; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Le goût de la lecture

9782715229426.gifLe goût de la lecture - présenté par Michèle Gazier (Coll. Le petit Mercure / Mercure de France, 2010)

La particularité du Petit Mercure consiste à présenter dans chacun de ses ouvrages - plus petits en taille et prix qu'un livre de poche - un sujet vu par les écrivains venus de tous les horizons et de tous les temps. Une trentaine de noms par volumes vient ainsi éclairer votre perception des voyages (Lisbonne, Naples, Istanbul, Montréal ou Vienne) et autres thèmes intéressants (les chats, le désert, la danse, les parfums, le café ou le tabac) qui agrémentent cette promenade littéraire. Dans le présent titre, Le goût de la lecture, vos pas épouseront ceux de Jean-Jacques Rousseau, Marcel Proust, Valéry Larbaud, John Ruskin mais aussi, plus près de nous, Henry Miller, Alberto Manguel, Pascal Quignard, Daniel Pennac. Pour ma part, je retiens l'extrait consacré à Michel de Montaigne: Je ne cherche dans les livres que le moyen de me donner du plaisir pur une honnête distraction, ou, si j'étudie, je n'y cherche que la science qui traite de la connaissance de moi-même - et une science qui m'apprenne à bien mourir et à bien vivre: Tel est le but vers lequel mon cheval doit courir en sueur...

A vous de choisir un autre texte emblématique de cette anthologie aux multiples clartés!

07:44 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature francophone, Marcel Proust, Pascal Quignard | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; anthologie | |  Imprimer |  Facebook | | |

24/06/2012

Morceaux choisis - Paul Fort

Paul Fort

Femme pressée FB.jpg

Le silence orageux ronronne.
Il ne passera donc personne?
Les pavés comptent les géraniums.
Les géraniums comptent les pavés.
Rêve, jeune fille, à ta croisée.
 
Les petits pois sont écossés.
Ils bombent ton blanc tablier
que tes doigts roses vont lier.
 
Jeune fille,
ou c'est donc ma vue?
Tes petits pois tombent dans la rue.
Sombre je passe.
Derrière moi les pavés
comptent les petits pois.
Le silence orageux ronronne.
Il ne passera donc personne?
 

Paul Fort, Ballades du beau hasard - Poèmes inédits et autres poèmes (coll. GF/Flammarion, 2009)

image: Place Champollion, Figeac (http://www.fond-ecran-image.com)

00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |