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23/10/2014

La citation du jour

S. Corinna Bille

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Si j’étais un arbre et toi un arbre dans la même forêt, mes racines creuseraient la terre et les mousses, se couleraient dans les fentes des rochers, te chercheraient, te chercheraient à travers l’obscur, la lente nuit décomposée, les odeurs, les monstres sans formes, jusqu’à ce que sentant les tiennes elles frémissent de joie, d’amour si fol que la forêt entière en serait soulevée.

S. Corinna Bille, Cent petites histoires d'amour (Gallimard, 1979)

image: Valais, Suisse (whotalking.com)

00:02 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, S. Corinna Bille | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

22/10/2014

La musique sur FB - 1661 J.S.Bach

Jean Sébastien Bach

Mass in B minor, BWV 232

 

Johanette Zomer, Maarten Engeltjes

Thomas Walker, Peter Harvey

Akademie für Alte Musik Berlin

Daniel Reuss


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Le poème de la semaine

Boris Vian

Pourquoi que je vis
Pourquoi que je vis
Pour la jambe jaune
D'une femme blonde
Appuyée au mur
Sous le plein soleil
Pour la voile ronde
D'un pointu du port
Pour l'ombre des stores
Le café glacé
Qu'on boit dans un tube
Pour toucher le sable
Voir le fond de l'eau
Qui devient si bleu
Qui descend si bas
Avec les poissons
Les calmes poissons
Ils paissent le fond
Volent au-dessus
Des algues cheveux
Comme zoizeaux lents
Comme zoizeaux bleus
Pourquoi que je vis
Parce que c'est joli.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

21/10/2014

Philippe Sollers

9782070449002.jpgPhilippe Sollers, Trésor d'amour (Coll. Folio/Gallimard, 2012)

Chez Philippe Sollers, le pire côtoie souvent le meilleur! Or Trésor d'amour est l'un de ses plus beaux livres de ces dernières années. Fermez les yeux... Vous êtes à Venise, la ville où Philippe Sollers achète quatre roses rouges qu'il dépose sur le sol aux Gesuati, à San Vio, à San Agnese, à San Trovaso, endroits où il a connu les plus grands bonheurs de sa vie. Un trésor de mémoire. Dans cette Venise dérobée et secrète, il y retrouve Minna Viscontini, 35 ans, professeur de littérature comparée, spécialisée dans le domaine français qu'elle consacre à un seul auteur: Stendhal.

Et comme entre Sollers et Stendhal c'est une histoire d'amour - celle de Sollers et Venise aussi - nous voici embarqués dans un théâtre d'ombres où apparaissent, derrière une improbable glycine violette débordant d'un balcon, Mathilde Dembowska; sous un soleil de feu, Fabrice Del Dongo, Julien Sorel, Madame de Chasteller, fiction et réalité de Stendhal mêlées sans autre souci que de les ressusciter sous le signe de l'Amour, clef de voûte de ce roman du bonheur. 

On ne sort pas, on ne voit personne, l'eau, les livres, les oiseaux, les arbres, les bateaux, les cloches, le silence, la musique, on est d'accord sur tout ça. Jamais assez de temps encore, encore. Tard dans la nuit, une grande marche maritime, et retour, quand tout dort. Je me lève tôt, soleil sur la gauche, et voilà du temps, encore, et encore du temps. On se tait beaucoup, preuve qu'on s'entend. L'amour, c'est comme retrouver un parent perdu, son regard traverse la mort. Et plus loin: Je reste sur les quais rougis de soleil jusqu'à ce que la nuit tombe. Au bord des escaliers de marbre plongeant dans l'eau, les algues deviennent de plus en plus noires, et les piquets de bois du canal mercuriel ont l'air de s'élancer vers le ciel. Encore une fois, la grande certitude m'enveloppe. Je suis assis, à l'écart, dans ce quartier isolé de Venise , je vais rentrer dans un appartement où Minna m'attend, penchée sur son ordinateur. Bateaux illuminés dans l'ombre, barques amarrées tirant sur leurs cordes, derniers passants, bruits sourds, fermeture des volets. Neuf coups au clocher des Gesuati, là-bas, pour dire l'heure. Dîner de friture de poissons avec bouteille de bordeaux. Encore quelques lignes à la main, velours et silence, et puis sommeil, et puis soleil, et puis bonheur.

Et puis le temps s'arrête, on ouvre à nouveau les yeux, revenus d'un incroyable voyage à travers les siècles où se croisent et se découvrent - comme les lignes de la main où se forge le destin - ces mouvements du coeur qui sont de tous les temps, sous le regard de Stendhal, le personnage central du livre, derrière lequel Philippe Sollers - une fois n'est pas coutume! - s'efface ou se confond.

Un vrai bonheur! 

00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

20/10/2014

La musique sur FB - 1989 J.P.Rameau

Jean Philippe Rameau

Les Indes galantes / extrait

 

Orchestra of the Eighteenth Century

Frans Brüggen


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19/10/2014

Morceaux choisis - Paul Eluard

Paul Eluard

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merci à Christiane H 

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j'ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par-delà l'attente
Par-delà moi-même
Et je ne sais plus tant je t'aime
Lequel de nous deux est absent.

Paul Eluard, L'amour la poésie, précédé de: Capitale de la douleur (coll. Poésie/Gallimard, 2002)

image: Paul Delvaux, Robe de mariée / 1976 (img1.liveinternet.ru)

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18/10/2014

La musique sur FB - 2170 J.Barrière

Jean Barrière

Sonata I en si mineur, Livre I

Sonata II a tre in ré mineur, Livre III 

Sonata IV en sol majeur, Livre IV 

Sonata VI en do mineur, Livre II

Sonata III en ré mineur, Livre II 

Sonata IV en si bémol majeur, Livre III

 

Les Basses Réunies

Bruno Cocset 

merci à Zar T


02:11 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

17/10/2014

Morceaux choisis - Hermann Hesse

Hermann Hesse

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Ce petit lac s'étalait devant lui, gris-vert, immobile. Sur la rive opposée, une haute falaise abrupte, à la crête tranchante et déchiquetée, se découpait sur le ciel matinal sans profondeur, verdâtre et frais, brutalement dans la froideur de l'ombre. Mais on sentait que, derrière cette crête, le soleil déjà s'était levé; sa lumière faisait scintiller çà et là les facettes menues d'une arête de pierre vive. Il ne lui faudrait que quelques minutes pour paraître au-dessus des dentelures de la montagne et inonder de lumière le lac et la vallée alpestre. Il contempla avec attention et gravité ce spectacle, dont le calme, l'austérité et la beauté ne lui étaient pas familiers et dont il avait pourtant l'impression qu'ils lui parlaient et qu'ils l'avertissaient.

Plus fortement encore durant son voyage de la veille, il fût sensible à la puissance, à la froideur et à cette dignité d'autre monde de l'univers de la haute montagne, qui n'a pour l'homme aucune prévenance, qui ne l'invite point et le tolère à peine. Et il lui parut singulier et significatif que son premier pas dans la liberté nouvelle de la vie du siècle l'eût amené justement ici, dans cette grandeur calme et froide.

Hermann Hesse, Le jeu des perles de verre (coll. Livre de Poche/LGF, 2014)

image: Caspar Wolf (topofart.com)

00:26 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

16/10/2014

La musique sur FB - 2169 F.Schubert

Franz Schubert

Piano Trio un B major, D 898

 

Vera Beths, Anner Bylsma

Jos van Immerseel

(L'Archibudelli)

pour Elisabeth S et Charline K


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15/10/2014

Le poème de la semaine

Madeleine Riffaud

merci à Monique D

Je te donne mon souffle
Et la dernière flamme.
Et je prends ta chaleur
Pour oublier le noir, l’inconnu et la peur.
Je te donne
La course de mon cœur,
Le dessin des cheveux sur la plage des draps.
 
Je veux prendre ta vie dans mon sang.
Je veux perdre ma vie dans tes mains.
Je m’en vais poignardée
Dérivant dans tes veines
Et je renais en flamme
Et te ferme les yeux.
 
Tu es aveugle. Pour mieux voir
Quand tu chavires avec nous un soleil éclaté:
Je suis plus près que tu ne crois.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

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