11/04/2013
Assia Djebar
Assia Djebar, Ombre sultane (Albin Michel, 2006)
Hajila et Isma se sont retrouvées épouses du même homme. Tout les oppose : La première, instinctive, venue d’un bidonville d’Alger et mariée sans son accord, voit son plaisir dans la transgression, quand elle retire son voile dans un jardin public ; la seconde, intellectuelle, refuse de perpétuer des traditions conservatrices et revient au pays pour obtenir la garde de sa fille. Pourtant aucune des deux ne parvient à déchirer le voile qui les étouffe. Une évocation de deux univers, avec sensibilité et sans jugement.
également disponible en livre de poche (LGF, 2008)
08:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |
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Morceaux choisis - Renée Vivien
Renée Vivien
Renée Vivien, Intérieur / A l'heure des mains jointes, dans: Poèmes 1901-1910 (ErosOnyx, 2009)
01:07 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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10/04/2013
Le poème de la semaine
Jean Malrieu
Aimer s'invente à chaque jour.Je viens au monde dans tes bras.Mes yeux s'ouvrentEt je te vois pour la première fois.Qu'ils s'étonnent ou se moquentCeux pour qui le ciel est fermé!Dans le mienTon corps illumine.Il n'y a pas eu de jours ou de soleilsPareils à celui-là. Je n'ai plus de visage.Je ne suis que lumière de visage.Ma vie s'est oubliée.Viens, désir!Apprends-moi l'alphabet.Mes mains sont neuvesEt vont découvrirLe relief de la terre. Je n'ai jamais marché.Je n'ai jamais parlé.Je n'ai jamais aimé que toi. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
10:41 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; poésie | |
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09/04/2013
Vendanges tardives - De l'invisible
Un abécédaire: I comme Invisible
Non, rassure-toi, je ne vais pas te parler de mystique ce matin. Encore que... mais vois-tu Fred, je me suis toujours méfié des sentiers trop bien balisés, et dans la plupart de mes rencontres heureuses - comme de mes lectures - l'étonnement m'est toujours venu de ce qui est caché en chacun, invisible aux yeux et qui raconte une autre histoire que celle communément entendue, inaudible dans la conversation courante, joyau indéfinissable soustrait au regard de l'inattentif: tissu de contradictions assumées ou non, fragilités sauvées d'un improbable naufrage, ombres et lumières de secrets trop longtemps protégés.
C'est alors, à qui prend le temps de faire halte - de se laisser habiter par le silence d'autrui - que tout ce charme voit le jour, débarrassé de la gravité incertaine des mots, comme l'âme d'un violon: bienheureuse imprégnation de ces lames de fond déjouant les apparences et te heurtent de plein fouet, avec un indicible bonheur.
Et quand je vois la danseuse Alessandra Ferri - accompagnée par Sting - interpréter cet aria de Bach, je pense à cette part cachée qui prélude à tout le reste, qui fait qu'un pas en entraîne un autre, et je me dis que le talent, la technique, la grâce ne suffisent à envahir l'espace, et que, comme réveillée d'un sommeil de pierre, l'artiste soulève le voile de ce sortilège de l'invisible qui lui est propre, aux hiéroglyphes indéchiffrables, dont je ne connaîtrai jamais l'énigme, qui pourtant m'éblouit et s'estompe, lueur éphémère d'une plénitude partagée...
Alessandra Ferri et Sting, Jean-Sébastien Bach, Cello Suite No 1 in G - Prelude (YouTube/misterilex)
23:07 Écrit par Claude Amstutz dans Musique classique, Vendanges tardives - Un abécédaire 2013 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; danse | |
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Pascal Fioretto
Pascal Fioretto, Et si c'était niais ? (Chiflet & Cie, 2007)
Alors que la rentrée littéraire approche, Christine Anxiot n'a toujours pas remis son manuscrit annuel. Son éditeur déclenche une enquête sur l'inexplicable disparition, mais les enlèvements d'écrivains continuent. Dans les milieux feutrés de l'édition s'engage alors une impitoyable chasse à l'homme de lettres... Pour résoudre l'enquête, il a été fait appel aux plus grandes plumes de la littérature française : Denis-Henri Lévy, Christine Anxiot, Fred Wargas, Marc Levis, Mélanie Notlong, Pascal Servan, Bernard Werbeux, Jean d'Ormissemon (de la française Académie), Jean-Christophe Rangé, Frédéric Beisbéger et Anna Galvauda.
Pascal Fioretto a dû bien s’amuser en écrivant ce livre. Construit sous forme de roman policier – la chasse aux hommes de lettres qui disparaissent – ce récit est le prétexte idéal pour pasticher les célébrités de la littérature française. Les portraits de Denis-Henri Lévy, de Pascal Servan, de Christine Anxiot sont particulièrement réussis et vous en rirez de bon cœur!
Egalement disponible en format de poche (Pocket, 2008)
07:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |
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08/04/2013
Colleen Curran
Colleen Curran, Bad girls (Editions de l'Olivier, 2007)
Sœur St Joe était la religieuse la plus cool du Sacred Heart Holy Angels. Elle roulait vitres baissées, son voile noir balayé par le vent, Fleetwood Mac à plein tube dans la stéréo. Le Sacred Heart Holy Angels est le dernier lycée de filles du Wisconsin. Thisbe, Astrid et Juli y forment un fameux trio. Innocentes, futiles, touchantes, ces trois anges en jupe écossaise et chemisier blanc attendent la fin des cours pour revêtir un uniforme moins sage. Leur devise ? Sex, drugs and rock'n roll, bien sûr. Bad Girls raconte l'histoire de ces jeunes filles d'une Amérique dite profonde, au milieu des années 80. Une Amérique qui ne reconnaît plus ses enfants, et ne rend que plus visible l'absurdité des adultes.
Dans cet étonnant premier roman, Colleen Curran nous raconte La fureur de vivre, trente ans plus tard. La soif de changer ou de brûler le monde, les rites de passage de ce trio insoumis – Thisbe, Astrid et Juli - tout cela n’a pas changé, pas davantage que l’incompréhension entre les générations. A rapprocher du Pays des ténèbres de Stewart O’Nan, paru chez le même éditeur. Un début prometteur!
02:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |
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07/04/2013
Petite bibliothèque de poésie 1b
Lire les classiques - François Villon
François Villon, Epitaphe en forme de ballade, dans: Petite bibliothèque de poésie, coffret hors série de 12 volumes - Choix de André Velter (coll. Poésie/Gallimard et Télérama, 2013)
image: Ludwig Rollmann, Portrait de François Villon (galerie-creation.com)
16:36 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |
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Petite bibliothèque de poésie 1a
Bloc-Notes, 7 avril / Les Saules
pour Marie-Louise A
Les anthologies poétiques abondent dans la production littéraire. Aux incontournables, disponibles en librairie - Georges Pompidou, André Gide, Philippe Jaccottet, ou Pierre Seghers - se sont ajoutées de plus récentes, parfois avec bonheur - Jean Orizet, par exemple - ou bien, tout au contraire, avec une fâcheuse tendance à présenter des auteurs inconnus - à juste titre? - ou des célèbres dont le présentateur a choisi volontairement des textes rarement cités, souvent mineurs et peu représentatifs de leurs auteurs - Zéno Bianu, dans une récente anthologie - afin de se démarquer de ses prédécesseurs, à tout prix.
Toute autre est l'approche de André Velter, qui choisit de nous proposer douze poètes classiques - François Villon, Charles d'Orléans, Maurice Scève, Pierre de Ronsard, Théophile de Viau, Jean de La Fontaine, Marceline Desbordes-Valmore, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine - en consacrant à chacun d'entre eux, un petit livre d'une quarantaine de pages dont les poèmes sont précédés d'une biographie succincte, introduisant l'auteur. L'essentiel, pour planter le décor, à l'attention du lecteur.
Chaque volume de surcroît - très soigné dans sa mise en page - porte le titre d'une phrase représentant bien l'écrivain choisi: Paul Verlaine, Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant; François Villon, Frères humains qui après nous vivez; Victor Hugo, Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant, parmi d'autres.
La Petite bibliothèque de poésie - nous dit André Velter - est un parcours, du XVe au XIXe siècle, en compagnie de ceux qui ont inventé, transformé, célébré, bousculé la langue et le chant poétiques. Choix bien sûr non exhaustif, mais à coup sûr dynamique, éclairant, qui s'en tient à une suite d'auteurs essentiels, en consacrant à chacun un livret particulier afin de mieux respecter son génie propre. C'est une polyphonie de voix singulières qui se fait entendre; c'est l'expression d'une langue commune qui, pourtant, conjugue des tonalités différentes, des accents inédits, des pensées souvent contraires.
Au prix de vente modeste - moins de 29 euros - cette belle anthologie mérite de figurer en bonne place dans la bibliothèque des amis de la poésie!
Petite bibliothèque de poésie, coffret hors série de 12 volumes - Choix de André Velter (coll. Poésie/Gallimard et Télérama, 2013)
Jean Orizet, Anthologie de la poésie française (Larousse, 2010)
Zéno Bianu, Poèmes à dire - Une anthologie de poésie contemporaine francophone (coll. Poésie/Gallimard, 2013)
15:39 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Charles Baudelaire, Littérature francophone, Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | |
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06/04/2013
La citation du jour
Paul Valéry
La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
Paul Valéry, Tel Quel (coll. Folio Essais/Gallimard, 1996)
00:21 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |
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Loriano Macchiavelli
Loriano Macchiavelli, Les souterrains de Bologne (Métailié, 2004)
Attention à cette première traduction de Loriano Macchiavelli qui met en scène le sergent Sarti Antonio. Sur les talons du meurtrier de Mainardi Zodiaco, au coeur d'un vrai labyrinthe souterrain abritant bien des secrets de l'Histoire, il va se heurter à l'Eglise et à la magistrature, aidé dans son enquête par des personnages plutôt innatendus. Violence politique, immigration incontrôlée, bureaucratie étouffante et manipulations sordides constituent ce parfait cocktail policier à l’italienne, dérisoire et attachant.
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |
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