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31/05/2012

Jean-Marie Gourio

littérature: roman; livresJean-Marie Gourio, Alice dans les livres (Julliard, 2006)

Nous sommes à l'hôpital. Chaque jour depuis des mois, un homme lit Alice au pays des Merveilles, de Lewis Carroll, à sa petite fille Alice. Le Livre sauvera-t-il son enfant de la maladie ? Alice au pays des Merveilles sauvera-t-elle Alice du pays des Souffrances ? Il faut croire aux histoires, disent les livres. Alors Alice au pays des Merveilles quitte son royaume pour venir à la rencontre de la petite Alice à l'hôpital. Sortant du livre de Lewis Carroll, traversant les autres livres de la bibliothèque pour apprendre la vie, Alice et le Lapin blanc entraînent la fillette malade dans leur rêve. Récit atypique, léger et grave à la fois comme un hommage au pouvoir des livres lorsqu'ils entrent dans notre vie.

08:39 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Nina Bouraoui

Nina Bouraoui

Nina Bouraoui.jpg

Regardez nos âmes! elles sont gangrenées, sondez nos esprits au lieu de vous engouffrer amers et désireux dans notre cavité, impasse aspirante et inspiratrice! oui le corps reste intact mais bon Dieu, la pureté ne se borne pas à un dérisoire écoulement de sang! La nuit le rideau se déchire et je les entends ces hyènes affamées, ces prétendues figures de vertu! La toile de muqueuse se déchire par les branles de l'esprit, et nos plaintes narguent la jeunesse de la rue sans femme; pauvres mâles, pauvres vieux, pauvre père, comme je vous plains!

Un message? Oui. Descendez de vos tanières, ne perdons plus notre temps et le leur, désorientons avec courage le cours de la tradition, nos moeurs et leurs valeurs, arrachons rideaux et voiles pour joindre nos corps!

Et un carnaval de mains brisera les vitres, brisera le silence. 

Nina Bouraoui, La voyeuse interdite (coll. Folio/Gallimard, 1993)

01:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/05/2012

Le poème de la semaine

Louise de Vilmorin

Plus jamais de chambre pour nous, 
Ni de baisers à perdre haleine 
Et plus jamais de rendez-vous 
Ni de saison, d'une heure à peine, 
Où reposer à tes genoux. 
 
Pourquoi le temps des souvenirs 
Doit-il me causer tant de peine 
Et pourquoi le temps du plaisir 
M'apporte-t-il si lourdes chaînes 
Que je ne puis les soutenir? 
 
Rivage, oh! rivage où j'aimais 
Aborder le bleu de ton ombre, 
Rives de novembre ou de mai 
Où l'amour faisait sa pénombre 
Je ne vous verrai plus jamais. 
 
Plus jamais. C’est dit. C'est fini. 
Plus de pas unis, plus de nombre, 
Plus de toit secret, plus de nid, 
Plus de lèvres où fleurit et sombre 
L'instant que l'amour a béni. 
 
Quelle est cette nuit dans le jour? 
Quel est dans le bruit ce silence? 
Mon jour est parti pour toujours, 
Ma voix ne charme que l'absence, 
Tu ne me diras pas bonjour. 
 
Tu ne diras pas, me voyant, 
Que j'illustre les différences, 
Tu ne diras pas, le croyant, 
Que je suis ta bonne croyance 
Et que mon cœur est clairvoyant. 
 
Mon temps ne fut qu'une saison. 
Adieu saison vite passée. 
Ma langueur et ma déraison 
Entre mes mains sont bien placées 
Comme l'amour en sa maison. 
 
Adieu plaisirs de ces matins
Où l'heure aux heures enlacée 
Veillait un feu jamais éteint. 
Adieu. Je ne suis pas lassée 
De ce que je n'ai pas atteint. 
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

15:04 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Henri Roorda

Henri Roorda

littérature; chroniques; livres

C'est incontestable: je suis un roseau pensotant. Le lecteur ne s'en apercevra peut-être pas; car aujourd'hui, ceux qui lisent pensotent aussi rarement que ceux qui écrivent. Il y a beaucoup de personnes qui lisent des pages entières en somnolant. Eh bien, que ces personnes le sachent: mon éditeur n'a pas l'habitude de rendre l'argent. Au lecteur mécontent qui n'aura trouvé dans mon livre aucun aliment sapide, je demanderai: Aux endroits où je pensotais, pensotiez-vous aussi? 

Dans les phénomènes de télépathie sans fil, il importe que l'appareil récepteur soit réglé sur l'autre. Pour qu'un livre ait de l'efficacité, il faut que l'auteur et le lecteur pensotent simultanément. Cela dit, je ne crains plus aucune critique. 

Henri Roorda, Le roseau pensotant (Ed. Mille et une Nuits, 2011) 

image: deco-design.biz

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; chroniques; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

29/05/2012

Colette Fellous

images-2.jpegColette Fellous, Pour Dalida (Flammarion, 2010)

En écho à Aujourd'hui et Avenue de France (en coll. Folio/Gallimard) Colette Fellous - née à Tunis et qui vit actuellement à Paris - poursuit la douce évocation de sa famille, avec ce portrait croisé de Dalida et de sa mère. Il respire la tendresse de l'auteur envers l'interprète de Ciao, ciao bambina, Il venait d'avoir 18 ans et Gigi l'amoroso qui a bercé son enfance, illuminé la maison familiale et résonne encore au profond de son coeur. On retrouve dans ce livre un parfum typiquement méditerranéen, des joies ou des bonheurs simples qui résonnent avec nostalgie à nos oreilles, comme les réminiscences d'un temps révolu et qui pourtant, aux heures mélancoliques, nous habitent toujours.

Colette Fellous est aussi l'auteur de Maria, Maria - un autre texte magnifique - écrit avec Paul Nizon (Maren Sell, 2004).

La citation du jour

Alphonse Allais 

littérature; essai; livres

C'est quand on serre une femme de trop près qu'elle trouve qu'on va trop loin.

Alphonse Allais, Les pensées (Le Cherche-Midi, 1997)

image: guide-drague.com

11:46 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Alexandre Kalda

Alexandre Kalda

spicavet-rainy-night-in-paris-1.jpg

Il se remit à danser, seul, au milieu de la rue, au coeur de la nuit, à danser devant la mort, et il était comme un étalon sauvage et il se cabrait et ruait et semblait galoper sur place et le visage tendu vers le ciel, les bras ouverts, il poursuivait sa danse forcenée, et l'air qu'il avalait lui crevait la poitrine, et son coeur explosait, et son sang mugissait, et il continuait de danser, et son coeur battait si violemment, catapultant la nuit à travers ses membres, salut la nuit, et la nuit qui cesse enfin d'être la nuit, et le coeur qui trouve enfin le moyen de s'échapper, et le corps qui s'échappe lui aussi et s'envole. 

Laurent parvint à faire encore un tour sur lui-même, lent, lent et lourd, d'oiseau frappé en plein vol, et il sourit d'un sourire que personne ne discerna, il ouvrit la bouche, renversa davantage la tête en arrière, tendit davantage les bras. Il n'entendait plus la musique, il n'entendit pas non plus le hurlement d'épouvante que, soudain, poussa la foule. Il sentit seulement ses genoux fléchir, des étoiles partaient dans tous les sens, des soleils éclataient, il gardait les yeux ouverts comme sur mille soleils et ne voyait plus rien. Il s'écroula d'un bloc avant que Gaïa n'ait pu le rejoindre pour le soutenir. 

Et quelle différence cela faisait-il que, juste avant, une détonation eût retenti et qu'une tache de sang se fût élargie sur sa poitrine? Gaïa s'agenouilla lentement près de lui et lui prit le visage entre les mains. Et elle se mit à chanter. 

Alexandre Kalda, Le vertige (Albin Michel, 1969)

image: Saint-Germain des Près (picspics.fr)

01:02 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/05/2012

Morceaux choisis - Erri de Luca 1b

Erri de Luca

merci à Anna E

En complément au poème de 'Erri de Luca, voici la chanson interprétée par Aurora de Luca et lui-même. Malgré la qualité discutable de la vidéo, le sin est à la hauteur de l'événement et nous restitue un moment tout à fait exceptionnel...



Erri de Luca, Aller simple - édition bilingue (Gallimard, 2012)

 

06:38 Écrit par Claude Amstutz dans Chansons inoubliables, Erri de Luca | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; musique; variété | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Erri de Luca 1a

Erri de Luca

Sandro-Botticelli-Venus-et-les-Trois-Graces--D-tail--5222.jpg

"Io te vurria vasa", soupire la chanson
mais avant et plus que ça moi je voudrais te suffire,
"io te vurria abbasta",
comme la gorge au chant comme le couteau au pain
comme la foi au saint moi je voudrais te suffire.
Et qu'aucune autre étreinte tu ne puisses chercher
ni dans une autre odeur t'endormir,
moi je voudrais te suffire.
"io te vurria abbasta".
 
"Io te vurria vasa". insiste la chanson
mais un peu moins que ça moi je voudrais te manquer
"io te vurria manca",
plus que le souffle en montée
plus que le soleil en prioson
que la bande sur la plaie
plus qu'une fleur sur un balcon.

Et qu'aucune autre étreinte tu ne puisses chercher
ni dans aucune autre odeur t'endormir,
moi je voudrais te manquer
"io te vurria manca".

Erri de Luca, Aller simple - édition bilingue (Gallimard, 2012)

traduit de l'italien par Danièle Valin 

image: Sandro Botticelli, Vénus et les trois grâces (détail)

B. Traven

9782707159083.gifB.Traven, Le chagrin de saint Antoine et autres histoires mexicaines (Coll. Poche/La Découverte, 2009)

Maniant tour à tour la poésie (La création du soleil : une légende indienne), l’humour noir (Dynamite), la tragédie et le burlesque (Le chagrin de Saint Antoine) ou encore la peur (Une histoire vraiment sanglante), ce recueil de nouvelles ouvre aux talents multiples de cet auteur mystérieux – lisez l’intéressante préface du traducteur Pascal Vandenberghe à son sujet - connu surtout par le film mythique de John Huston Le trésor de la Sierra Madre avec Humphrey Bogart, dont la fin par ailleurs est bien différente de celle du livre...

00:04 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelles; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |