31/05/2011
Le poème de la semaine
06:17 Écrit par Claude Amstutz dans Jules Supervielle, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Jean-Pierre Otte
Bloc-Notes, 31 mai / Les Saules
Certains auteurs, irrésistiblement, donnent envie de les connaître, pour de vrai. Jean-Pierre Otte fait partie de ceux-là. Amoureux de la vie et de tous ses bienfaits, esprit curieux intéressé par les êtres qui sont en eux-mêmes toute une histoire et ne ressemblent à personne, il nous raconte aujourd'hui une de ses belles rencontres, celle de Mehdi Mansour: un visage fascinant, de conciliation et d'ouverture (...), un de ces êtres fluides capables de se jouer de toutes les serrures.
A Lespinas, un hameau dans le Haut Quercy, en bordure du Cantal, ce dernier a créé un cercle des lecteurs - une quinzaine de personnes environ - qui se réunissent pour débattre autour de thèmes variés - la présence au monde, la philosophie, le bonheur ou l'écriture - de livres aimés, échangés, partagés - une centaine d'ouvrages à travers les siècles et mentionnés en fin de volume - conviant notre auteur dans cette oasis, un petit monde oublié du monde, une ambiance faite de quiétude, d'entrain et de camaraderie dans la proximité du feu.
Si Jean-Pierre, Mehdi et les autres ont en commun la passion de l'écrit, le refus du piétinement et de la stagnation, c'est sous le signe de l'amitié, de mets savoureux et de vins délicats que s'opère la magie. Si vous suivez un régime, ce livre sera une torture pour vous, car au fil des lieux et des saisons, vous humerez la tarte au citron de Maylis, le tiramisu de Bella, le quatre-quarts au chocolat d'Eliane, le vin chaud à la muscade et aux bâtons de cannelle de Mehdi, les crêpes au pommes flambées au kirsch de Petite Ourse... La fête, tout simplement!
Truffé d'anecdotes sur l'histoire de ces compagnons singuliers, souvent drôles et pas conventionnels pour un sou, ce récit nous délivre aussi quelques pensées merveilleuses. Sur la philosophie: Philosopher, c'est dans une volonté d'allégresse, apprendre à vivre au mieux la vie qui nous est échue en partage quand apprendre à mourir n'est pas nécessaire, puisqu'on y réussit fort bien la première fois. Sur l'importance des livres: Certains livres sont d'une telle fertilité que lorsqu'on y plonge la tête la première, ils remplissent le vide, délivrent, détruisent insensiblement toute impression d'isolement. On se croyait séparé de tout, en rade, laissé pour compte, et on se retrouve réuni, accordé à tout, au diapason même de l'univers. C'est cela, le plaisir par excellence.
Sur l'écriture, Jean-Pierre Otte nous partage une jolie image: Si tous les livres lus sont autant d'échappées belles sur les routes du monde, écrire, c'est s'inventer des chemins vierges. Alliance spontanée de la maturité et de la jeunesse, c'est de cette dernière, à propos de l'éducation, que jaillit peut-être le plus beau passage de ce livre: Nous les avons éduquées à baptiser les rêves de noms d'oiseaux, à construire des rires avec le sable, à semer le trouble dans l'obscur, à chanter avec l'eau, à ne jamais écouter leurs parents; nous leur avons tout appris, sauf à devenir. Grandir, j'espère que ce ne sera jamais le projet de nos filles.
Et si c'était cela, le bonheur?
Minna vous le dira bien mieux que moi, à la fin de Un cercle de lecteurs autour d'une poêlée de châtaignes: Au bout du jardin de mon enfance, il y avait une rivière. Les cailloux chatoyants au fond du courant me fascinaient: leurs formes fluides, leurs formes indéfinies. Un jour, j'ai retiré des cailloux et les ai posés sur l'herbe de la berge. En séchant au soleil, ils devenaient ternes, terreux, avaient perdu leur caractère enchanté. Et pourtant, il suffisait de les rendre à la rivière, de les rentrer dans le courant pour qu'ils recouvrent instantanément leur magie...
Jean-Pierre Otte est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages, parmi lesquels L'amour au jardin (coll. Libretto/Phébus, 2002), L'épopée amoureuse du papillon (Julliard, 2007) et La vie amoureuse des fleurs dont on fait les parfums (Julliard, 2009), déjà évoqué sur La scie rêveuse.
Jean-Pierre Otte, Un cercle de lecteurs autour d'une poêlée de châtaignes (Julliard, 2011)
00:34 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |
30/05/2011
Editions La Dogana, Chêne-Bourg (Suisse)
Collectif: Un visa donné à la parole - Trente ans d'édition (La Dogana, 2011)
Ce n'est pas par le nombre de publications que nous souhaitons nous distinguer, mais par leur qualité et la cohérence des choix. Et pour cette même raison que la poésie demeure à nos yeux - au sein des discours scientifiques, didactiques ou idéologiques dont nous sommes trop souvent devenus la proie - une des rares paroles à la fois légère, durable et nécessaire, nous avons accordé un soin particulier à l'aspect extérieur de nos livres; afin d'aboutir à une sorte de point d'équilibre entre la petite masse de papier, de toile et d'encre et l'énorme densité des oeuvres qui s'y trouvent inscrites.
Ainsi s'exprime Florian Rodari pour célébrer les trente ans de sa maison d'édition. Je ne vais pas vous raconter l'histoire de La Dogana, puisque - dans ces mêmes colonnes - un article lui a déjà été consacré par le passé, de même que plusieurs livres parmi lesquels ceux d'Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova et Philippe Jaccottet. Par la critère de recherche sur ce site, vous pouvez les découvrir, les lire ou relire, si le coeur vous en dit. Ce petit cadeau fait à tous les passionnés de poésie est un catalogue illustré de toutes les publications de cet éditeur - 80 titres - entrecoupé par des textes inédits d'Yves Bonnefoy, Pierre-Alain Tâche, Jacques Réda, Philippe Jaccottet, Jean-Pierre Lemaire, Fréderic Wandelère, Alain Madeleine-Perdrillat et Angelika Kirchschlager. De l'autre côté du miroir, une autre résonance conclut ce bel anniversaire, avec Muriel Bonicel: Impressions d'une libraire à Montparnasse.
Florian Rodari peut être fier de son travail d'éditeur passionné, minutieux, insensible au rythme effréné des mondes, comme ces vagues de l'âme unissant une communauté d'artisans qui, refusant toute compromission, en scellent toute la beauté et l'authenticité.
00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Anna Akhmatova, Littérature étrangère, Littérature francophone, Littérature italienne, Littérature suisse, Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; essais; musique classique; livres | | Imprimer | Facebook |
27/05/2011
Christian Bobin
Bloc-Notes, 27 mai / Les Saules
Le fond bleuté des yeux des vagabonds commence à geler. L'argent serre les mâchoires. Le monde est une plaque de plâtre qui se décolle d'un mur: ce qui apparaît dessous est d'une dureté de fer. Ne resteront bientôt de tendres que les nuages, les fleurs et quelques visages de loups - de ces visages que la main manucurée de l'argent n'a pas encore nettoyés, qui gardent la parure d'une sauvagerie divine.
Ainsi s'ouvre le champ des méditations à travers lesquelles Christian Bobin, au gré de ses promenades, visites ou recueillements, laisse librement courir sa plume. A la beauté de la nature, des arts, des rencontres, il nous tend un miroir: celui de son étonnement, de la grâce de moments furtifs et inoubliables qui, chez lui, prennent tout leur sens dans une spiritualité souriante. Trop souriante, me direz-vous? Parfois, peut-être, mais qu'elle dispense de la chaleur dans cet âge du mépris, de la surdité et de l'acier!
Parmi les perles de son récit, on peut relever celle-ci: Chaque jour est une lutte avec l'ange des ténèbres, celui qui plaque ses mains glacées sur nos yeux pour nous empêcher de voir notre gloire cachée dans notre misère. Ou encore: Le rouge-gorge trouvé mort devant la porte du garage retient sous son duvet la chaleur des jours heureux. Dieu est un assassin blanc comme neige.
Enfin, les amoureux de la musique reconnaîtront en lui un frère quand il nous dit que Jean-Sébastien Bach a dans son dos une clé en or qu'il tourne plusieurs fois par jour.
Paru peu de temps après Carnet du soleil, Un assassin blanc comme neige n'est sans doute pas son meilleur livre. Pourtant, ne serait-ce que pour quelques escarbilles glanées au fil de ses rêveries, votre journée n'aura pas été vaine en son amicale compagnie...
Christian Bobin, Un assassin blanc comme neige (Gallimard, 2011)
Christian Bobin, Carnet du soleil (Lettres vives, 2011)
04:54 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |
26/05/2011
Donna Leon
Donna Leon, Dissimulation de preuves (Coll. Points/Seuil, 2008)
On peut être à la fois vieille, égoïste, portant la haine des autres sur soi comme tant d’autres, et franchement mériter d’être assassinée… Mais dans la Sérénissime République, pragmatique et cupide, les apparences sont parfois trompeuses, et il faudra un commissaire Brunetti en grande forme – plus déterminé que jamais - pour dénouer cette affaire typiquement vénitienne. L'une des enquêtes les plus réussies de Donna Leon.
05:34 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
25/05/2011
Le poème de la semaine
Rien n'est précaire comme vivreRien comme être n'est passagerC'est un peu fondre comme le givreEt pour le vent être légerJ'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontièreD'où viens-tu mais où vas-tu doncDemain qu'importe et qu'importe hierLe coeur change avec le chardonTout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe Touche l'enfance de tes yeuxMieux vaut laisser basses les lampesLa nuit plus longtemps nous va mieuxC'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automneMais l'enfant qu'est-il devenuJe me regarde et je m'étonneDe ce voyageur inconnuDe son visage et ses pieds nus
Peu à peu tu te fais silenceMais pas assez vite pourtantPour ne sentir ta dissemblanceEt sur le toi-même d'antanTomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compteLe sable en fuit entre nos doigtsC'est comme une eau froide qui monteC'est comme une honte qui croîtUn cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une choseC'est long de renoncer à toutEt sens-tu les métamorphosesQui se font au-dedans de nousLentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profondeQuelle est l'heure de tes maréesCombien faut-il d'années-secondesA l'homme pour l'homme abjurerPourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivreRien comme être n'est passagerC'est un peu fondre comme le givreEt pour le vent être légerJ'arrive où je suis étranger
Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
06:10 Écrit par Claude Amstutz dans Louis Aragon, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | Facebook |
22/05/2011
Dany Laferrière
Bloc-Notes, 22 mai / Les Saules
En Haïti, il y eut un certain 12 janvier, comme ailleurs un 11 septembre. Avant, il y avait l'insouciance, puis soudain ce jour de séisme terrible. Dany Laferrière, écrivain haïtien résidant au Canada, se trouvait dans son pays au moment du drame. Un an après, il tente de faire revivre ce qu'il a vu, observé, partagé. Le pire comme le meilleur concentré dans cet instant crucial dont le monde entier a été le témoin, à travers un prisme déformé, il est vrai: Tout cela a duré moins d'une minute. On a eu huit à dix secondes pour prendre une décision. Quitter l'endroit ou rester. Très rares sont ceux qui ont fait un bon départ.
Comme souvent devant un choc d'une telle cette amplitude - les exemples sont nombreux dans l'histoire contemporaine - il témoigne de la difficulté de témoigner du moment de la catastrophe en elle-même, tant la blessure intime est grande et la surprise, totale. Son récit, Tout bouge autour de moi, est habité d'une retenue bienveillante, généreuse et lucide pour dire les émotions brutes qui ont affecté sa famille ou leurs proches: Certains voient s'envoler, en une minute, le travail d'une vie. Ce nuage dans le ciel tout à l'heure c'était la poussière de leurs rêves.
Ce qui rend ce livre particulièrement attachant tient à cette page douloureuse de l'histoire d'Haïti où se juxtaposent le temps de l'auteur avec celui de ces anonymes pour la plupart, armés d'un grand appétit de vivre, portant l'espérance jusqu'en enfer. Ce sont eux, les véritables héros de ces éclats de mémoire que nous livre Dany Laferrière: Certaines personnes parviennent à danser sur les braises. On les traite d'insouciants ou d'irresponsables sans savoir que ce sont pourtant des êtres d'une force d'âme exceptionnelle. S'ils ont traversé cette époque sanglante avec une humeur égale, c'est qu'ils estiment qu'on n'a pas besoin d'ajouter son drame personnel au malheur collectif.
Il trouve le ton juste pour évoquer la culpabilité des rescapés ou ironiser - sans méchanceté aucune - sur la couverture médiatique des événements et son cortège d'images fortes: Le pire n'est pas l'enfilade de malheurs, mais l'absence de nuances dans l'oeil froid de la caméra...
Quel est le secret de cet auteur pour qu'au-delà de cette fracture existentielle, se dégage de son livre une force si tranquille et déterminée? De sa mère, de sa tante Renée, de ses amis, ainsi que de la poésie qui résonne comme un violon dans ses ténèbres passagères et qui, seule, le console des horreurs du monde.
On dit qu'un malheur chasse l'autre. Et les journalistes ont beau se précipiter ailleurs, Haïti continuera d'occuper longtemps encore le coeur du monde.
Eteignez vos téléviseurs à l'heure des actualités et plutôt que de suivre les péripéties de l'affaire DSK qui semble secouer la planète aujourd'hui - une agitation indécente qui donnerait pour un peu raison à Louis-Ferdinand Céline, quand il affirme, dans Voyage au bout de la nuit, que le monde n'est qu'une immense entreprise à se foutre du monde - lisez Tout bouge autour de moi: un chant pudique de larmes, de gratitude et d'espoir. Les gens sans importance ont parfois tant de choses à nous dire...
Dany Laferrière est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages parmi lesquels Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer (1999), Le goût des jeunes filles (2005) et L'énigme du retour (2009). Avec ce dernier, il reçoit le prix Médicis. Il participe aussi au magnifique collectif Serpent à plumes pour Haïti (2010).
Dany Laferrière, Tout bouge autour de moi (Grasset, 2011)
publié dans Le Passe Muraille no 86 - juin 2011
00:57 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Le monde comme il va, Le Passe Muraille, Littérature francophone, Louis-Ferdinand Céline | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; document; livres | | Imprimer | Facebook |
21/05/2011
Jean-Louis Kuffer
Jean-Louis Kuffer, Les passions partagées - Lectures du monde 1974-1992 (Campiche, 2004)
Tous ceux pour qui un livre est bien plus qu’un outil ou un objet – un compagnon, une présence, un écho du cœur – seront gagnés par ces passions partagées. Vous y croiserez Cingria, Léautaud, Grossman, Nabokov, Ramuz ou encore Dürrenmatt. Bien d’autres encore, à travers ces notes sobres, personnelles, attachantes. Une lecture indispensable pour les candidats libraires ou futurs professeurs de lettres en quête de sens, car sans ces rencontres avec ces écrivains qui ont souvent impregné notre regard sur les êtres et le monde qui nous entoure, sans ce besoin viscéral de transmettre ce qui dans un livre tutoyant l'universel a pu nous inspirer quelques fragments de bonheur inoubliables afin que d'autres s'y abandonnent avec la même ferveur, que resterait-il de la littérature, sinon une impression sournoise de déséquilibre du monde, enfouie dans nos propres décombres?
05:26 Écrit par Claude Amstutz dans Charles Ferdinand Ramuz, Charles-Albert Cingria, Jean-Louis Kuffer, Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
18/05/2011
Le poème de la semaine
J'appelle les amoursqui roués et suivis par la faulx de l'été,au soir embaument l'airde leur blanche inaction. Il n'y a plus de cauchemar,douce insomnie perpétuelle.Il n'y a plus d'aversion.Que la pause d'un baldont l'entrée est partoutdans les nuées du ciel. Je viens avant la rumeur des fontaines,au final du tailleur de pierre. Sur ma lyre,mille ans pèsent moins qu'un mort. J'appelle les amants Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:07 Écrit par Claude Amstutz dans Quelques traces de craie dans le ciel - Anth, René Char | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
17/05/2011
Michael Ondaatje
Michael Ondaatje, Divisadero (Editions de 'Olivier, 2007)
Imaginez une toile vierge. Peu à peu, sous la plume magique de Michael Ondaatje, surgissent des personnages, des décors. Une ferme en Californie, les sœurs adolescentes, Claire et Anna, toutes deux au regard accroché par Cooper, recueilli après un drame familial. Un jeu de poker, une arme menaçante, une épaule salvatrice. Un manouche, Rafael et un écrivain, Lucien Segura. De Petaluma à Las Vegas et finalement au Sud-Ouest de la France, nous les découvrons tous aux différentes étapes de leur vie avec leur soif d’absolu, leur musique intérieure, leur apprentissage de la liberté. Le tableau est achevé : Magnifique !
également disponible en coll. de poche (coll. Points/Seuil, 2008)
15:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |