06/05/2011
Katherine Pancol
Katherine Pancol, J'étais là avant (Livre de Poche, 2001)
Peu souvent traité en littérature, le rapport aux mères, concurrentes, blessées autant que blessantes est le fil conducteur de ce roman d’amour mené tambour battant, écrit d'une plume tranchante, réaliste et convaincante. Même si les plus beaux rêves menacent de s'effondrer entre l'acidité des rapports familiaux où rien ne semble changer et la quête éperdue d'un bonheur possible, ni la trahison, ni la fatalité n'ont le dernier mot, et sans être franchement féministe, il se dégage de cette histoire une grande bouffée de liberté qui fait du bien.
04:51 Écrit par Claude Amstutz dans Katherine Pancol, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
04/05/2011
Le poème de la semaine
Paul Eluard
Au nom du front parfait profondAu nom des yeux que je regardeEt de la bouche que j'embrassePour aujourd'hui et pour toujours Au nom de l'espoir enterréAu nom des larmes dans le noirAu nom des plaintes qui font rireAu nom des rires qui font peur Au nom des rires dans la rueDe la douceur qui lie nos mainsAu nom des fruits couvrant les fleursSur une terre belle et bonne Au nom des hommes en prisonAu nom des femmes déportéesAu nom de tous nos camaradesMartyrisés et massacrésPour n'avoir pas accepté l'ombre Il nous faut drainer la colèreEt faire se lever le ferPour préserver l'image hauteDes innocents partout traquésEt qui partout vont triompherQuelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
05:05 Écrit par Claude Amstutz dans Paul Eluard, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
01/05/2011
Lettre à ma fille
Bloc-Notes, 1er mai / Les Saules
pour Catherine P et Jean-Pierre O
Les paroles des albums de Fabien Marsaud - alias Grand Corps Malade - sont parfois a cappella mais elles sont, globalement, accompagnées d'une mélodie minimaliste en arrière-plan qui souligne le texte; texte qui est dit et non chanté. écrit toujours sans musique. Celle-ci est toujours créée après, en fonction des textes.
En voici un exemple tout à fait bouleversant intitulé Lettre à ma fille: Une lettre qui résonne au-delà des frontières, celles des contours d'un pays, d'une religion, d'une langue, d'un coeur... ces frontières extrêmes du langage, où la parole est la demeure de l'être, comme le dit si bien Hector Bianciotti.
La vidéo ci-dessous est suivie du texte écrit, si cela vous intéresse... Beau dimanche à tous!
Comme tous les matins, tu es passée devant ce miroir, ajuster ce voile sur tes cheveux, qui devra tenir jusqu'à ce soir; tu m'as dit au revoir d'un regard, avant de quitter la maison; le bus t'emmène à la fac, où tu te construis un horizon.
Je suis resté immobile, j'ai pensé très fort à toi; réalisant la joie immense de te voir vivre sous mon toit; c'est vrai, je ne te l'ai jamais dit - ni trop fort, ni tout bas - mais tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
Je t'ai élevée de mon mieux, et j'ai toujours fait attention à perpétuer les règles, à respecter la tradition; comme l'ont fait mes parents (crois-moi sans riposter), comme le font tous ces hommes que je croise à la mosquée.
Je t'ai élevée de mon mieux comme le font tous les nôtres mais était-ce pour ton bien ouu pour faire comme les autres? Tous ces doutes qui apparaissent et cette question affreuse: c'est moi qui t'ai élevée, mais es-tu seulement « heureuse »?
Je sais que je suis sévère, et nombreux sont les interdits: tu rentres tout de suite après l'école et ne sors jamais le samedi; mais plus ça va et moins j'arrive à effacer cette pensée: Tu songes à quoi dans ta chambre, quand tes amis vont danser?
Tout le monde est fier de toi, tu as toujours été une bonne élève; mais a-t-on vu assez souvent un vrai sourire sur tes lèvres? Tout ça je me le demande, mais jamais en face de toi; tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
Et si on décidait que tous les bien-pensants se taisent? Si pour un temps on oubliait ces convenances qui nous pèsent? Si pour une fois tu avais le droit de faire ce que tu veux, si pour une fois tu allais danser en lâchant tes cheveux?
Je veux que tu cries, et que tu chantes à la face du monde! Je veux que tu laisses s'épanouir tous ces plaisirs qui t'inondent; je veux que tu sortes, je veux que tu ries, je veux que tu parles d'amour; je veux que tu aies le droit d'avoir vingt ans, au moins pour quelques jours.
Il m'a fallu du courage pour te livrer mes sentiments, mais si j'écris cette lettre, c'est pour que tu saches, simplement, que je t'aime comme un fou, même si tu ne le vois pas; tu sais ma fille chez nous, il y a des choses qu'on ne dit pas.
texte: Grand Corps Malade
Interprète: Idir
Album: La France des Couleurs
Label: SMI
Sources: Wikipédia
00:58 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Chansons inoubliables, Littérature francophone, Rosebud | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; chanson; variétés | | Imprimer | Facebook |