Le poème de la semaine (18/05/2011)

René Char

J'appelle les amours
qui roués et suivis par la faulx de l'été,
au soir embaument l'air
de leur blanche inaction.
 
Il n'y a plus de cauchemar,
douce insomnie perpétuelle.
Il n'y a plus d'aversion.
Que la pause d'un bal
dont l'entrée est partout
dans les nuées du ciel.
 
Je viens avant la rumeur des fontaines,
au final du tailleur de pierre.
 
Sur ma lyre,
mille ans pèsent moins qu'un mort.
 
J'appelle les amants  
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:07 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |