02/04/2014
Le poème de la semaine
Boris Vian
Je me souviens de vousTout au fond d'un jardin secretDans le soleil léger de maiJ'étais à vos genouxJe me souviens de vousNous vivions à cent lieues de toutL'amour nous tenait lieu de toutVos yeux guidaient mon rêve fouDans le verger plein de parfumChantaient de gais oiseauxLes feuilles frissonnaientLà-hautJe me souviens de vousLes ombres bleues du soir tombaientTout contre moi vous vous serriezLa vie allait danser pour nous La ville dort sous la chaleur de juinVoici l'Église et le marché au painVoici la rue, le vieux portail disjointQui cède et s'ouvre sous ma main Je me souviens de vousFantôme d'un amour pâliAmer plaisir des jours jolisJeunesse au coeur casséJe me souviens de vousJ'étais entré heureux, soudainJe vous ai vus dans le jardinSa joue collée à votre joueDans le verger plein d'oiseaux grisS'est arrêtée ma vieEt je me suis sauvéBien loinJe me souviens de vousAmie perdue, ma vie, mon coeurVoici que se ferment les fleursEt voici que je pleure... Quelques traces de craie dans le ciel, Anthologie poétique francophone du XXe siècle
02:19 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
J'adore vraiment.
Écrit par : Minh Wang | 04/04/2014
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