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12/03/2014

Le poème de la semaine

Anne Perrier

Si j'étais la vallée profonde
Je vous cacherais dans mes fleuves
Si j'étais la mer
Je vous emporterais vers mes abîmes
Si j'étais le torrent
Je me jetterais en vous
Si j'étais le sentier
J'irais me coucher à vos pieds
Si j'étais la vigne et le vin
Je vous enivrerais toute la nuit
Si j'étais le blé mûr
Je vous couvrirais d'or
Si j'étais l'abeille de juin
Je vous butinerais le coeur
Si j'étais le lézard
Vous me trouveriez dans vos murs
Mais que suis-je?
Rien rien
Pour toujours ce visage en larmes
Blotti dans vos mains
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

11/03/2014

Morceaux choisis - Paul Valéry

Paul Valéry

1.jpg 

L’orage vient de finir, et cependant nous sommes inquiets, anxieux, comme si l’orage allait éclater. Presque toutes les choses humaines demeurent dans une terrible incertitude. Nous considérons ce qui a disparu, nous sommes presque détruits par ce qui est détruit; nous ne savons pas ce qui va naître, et nous pouvons raisonnablement le craindre. Nous espérons vaguement, nous redoutons précisément; nos craintes sont infiniment plus précises que nos espérances; nous confessons que la douceur de vivre est derrière nous, que l’abondance est derrière nous, mais le désarroi et le doute sont en nous et avec nous. Il n’y a pas de tête pensante si sagace, si instruite qu’on la suppose, qui puisse se flatter de dominer ce malaise, d’échapper à cette impression de ténèbres, de mesurer la durée probable de cette période de troubles dans les échanges vitaux de l’humanité.

Paul Valéry, Conférence / Zurich, 1924 (pro-europa.eu/fr)

11:11 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/03/2014

La musique sur FB - 2071 J.M.Hotteterre

Jacques-Martin Hotteterre

Deuxième Suite de Pièces à deux dessus, Op 6

Extrait

 

Frank Theuns, Marc Hantaï


23:25 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

09/03/2014

Lire les classiques - Emile Verhaeren

Emile Verhaeren

littérature; poésie; anthologie; livres

J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie 
Comme un soleil fané avant qu'il ne fût nuit, 
Le jour qu'avec ses bras de plomb, la maladie 
M'a lourdement traîné vers son fauteuil d'ennui.
 
Les fleurs et le jardin m'étaient crainte ou fallace;
Mes yeux souffraient à voir flamber les midis blancs,
Et mes deux mains, mes mains, semblaient déjà trop lasses 
Pour retenir captif notre bonheur tremblant.
 
Mes désirs n'étaient plus que des plantes mauvaises, 
Ils se mordaient entre eux comme au vent les chardons, 
Je me sentais le coeur à la fois glace et braise 
Et tout à coup aride et rebelle aux pardons.
 
Mais tu me dis le mot qui bellement console 
Sans le chercher ailleurs que dans l'immense amour; 
Et je vivais avec le feu de ta parole 
Et m'y chauffais, la nuit, jusqu'au lever du jour.
 
L'homme diminué que je me sentais être,
Pour moi-même et pour tous, n'existait pas pour toi;
Tu me cueillais des fleurs au bord de la fenêtre,
Et je croyais en la santé, avec ta foi.
 
Et tu me rapportais, dans les plis de ta robe, 
L'air vivace, le vent des champs et des forêts, 
Et les parfums du soir ou les odeurs de l'aube, 
Et le soleil, en tes baisers profonds et frais.
 

Emile Verhaeren, Les heures d'après-midi (Deman, 1905)

18:55 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

08/03/2014

La citation du jour

Virginia Woolf

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Tous ces siècles, les femmes ont servi de miroirs, dotés du pouvoir magique et délicieux de refléter la figure de l'homme en doublant ses dimensions naturelles.

Virginia Woolf, Une chambre à soi (Stock, 2008)

14:36 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Musica présente - 60 Jonas Kaufmann

Jonas Kaufmann

ténor allemand, né en 1969

*

Hector Berlioz: La damnation de Faust

(Susan Graham, José van Dam, Henry Waddington, Choeurs et Orchestre du Théâtre de la Monnaie, Kent Nagano)


00:31 Écrit par Claude Amstutz dans Hector Berlioz, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

07/03/2014

La citation du jour

Nicolas de Chamfort

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L'opinion est la reine du monde, parce que la sottise est la reine des sots.

Nicolas de Chamfort, Maximes et pensées (coll. Folio/Gallimard, 1989)

image: Daniel Cosset (daniel-cosset.com)

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06/03/2014

La musique sur FB - 2070 G.Donizetti

Gaetano Donizetti

La Favorita

"Spirto Gentil"

 

Franco Corelli

Philharmonia Orchestra

Franco Ferraris

pour Mona J


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Dany Laferrière

tout-bouge-autour-de-moi-laferriere.jpgDany Laferrière, Tout bouge autour de moi (Livre de poche/LGF, 2012)

En Haïti, il y eut un certain 12 janvier, comme ailleurs un 11 septembre. Avant, il y avait l'insouciance, puis soudain ce jour de séisme terrible. Dany Laferrière, écrivain haïtien résidant au Canada, se trouvait dans son pays au moment du drame. Un an après, il tente de faire revivre ce qu'il a vu, observé, partagé. Le pire comme le meilleur concentré dans cet instant crucial dont le monde entier a été le témoin, à travers un prisme déformé, il est vrai: Tout cela a duré moins d'une minute. On a eu huit à dix secondes pour prendre une décision. Quitter l'endroit ou rester. Très rares sont ceux qui ont fait un bon départ. Comme souvent devant un choc d'une telle cette amplitude - les exemples sont nombreux dans l'histoire contemporaine - il témoigne de la difficulté de témoigner du moment de la catastrophe en elle-même, tant la blessure intime est grande et la surprise, totale. Son récit est habité d'une retenue bienveillante, généreuse et lucide pour dire les émotions brutes qui ont affecté sa famille ou leurs proches.

Ce qui rend ce livre particulièrement attachant tient à cette page douloureuse de l'histoire d'Haïti où se juxtaposent le temps de l'auteur avec celui de ces anonymes pour la plupart, armés d'un grand appétit de vivre, portant l'espérance jusqu'en enfer. Ce sont eux, les véritables héros de ces éclats de mémoire que nous livre Dany Laferrière. Il trouve le ton juste pour évoquer la culpabilité des rescapés ou ironiser - sans méchanceté aucune - sur la couverture médiatique des événements et son cortège d'images fortes: Le pire n'est pas l'enfilade de malheurs, mais l'absence de nuances dans l'oeil froid de la caméra...

Quel est le secret de cet auteur pour qu'au-delà de cette fracture existentielle, se dégage de son livre une force si tranquille et déterminée? De sa mère, de sa tante Renée, de ses amis, ainsi que de la poésie qui résonne comme un violon dans ses ténèbres passagères et qui, seule, le console des horreurs du monde. On dit qu'un malheur chasse l'autre. Et les journalistes ont beau se précipiter ailleurs, Haïti continuera d'occuper longtemps encore le coeur du monde...

également en format de poche (coll. Livre de Poche/LGF, 2012)

00:01 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

05/03/2014

La musique sur FB - 2069 M.Bruch

Max Bruch

Scottish Fantasy in E major Op 46

 

David Oistrakh

London Symphony Orchestra

Jascha Horenstein

merci à Catherine A


23:00 Écrit par Claude Amstutz dans David Oïstrakh, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |