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15/12/2012

La citation du jour

Paul Léautaud

Parapluie FB.jpg

Il est dangereux de trop répéter à sa maîtresse qu'elle est jolie: C'est courir grand risque qu'elle prenne envie d'aller se le faire dire ailleurs.

Paul Léautaud, Propos d'un jour (Mercure de France, 1947)

06:35 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

14/12/2012

Musica présente - 43 Rachel Podger

Rachel Podger

violoniste britannique, née en 1968 

*

Jean Sébastien Bach

Sonatas for violon and obbligato harpsichord, BWV 1014-1019

(Trevor Pinnock)


08:45 Écrit par Claude Amstutz dans Rachel Podger | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/12/2012

Le poème de la semaine

René Char

N'égraine pas le tournesol, 
Tes cyprès auraient de la peine, 
Chardonneret, reprends ton vol 
Et reviens à ton nid de laine.
 
Tu n'es pas un caillou du ciel 
Pour que le vent te tienne quitte. 
Oiseau rural; l'arc-en-ciel 
S'unifie dans la marguerite.
 
L'homme fusille, cache-toi; 
Le tournesol est son complice. 
Seules les herbes sont pour toi, 
Les herbes des champs qui se plissent.
 
Le serpent ne te connaît pas. 
Et la sauterelle est bougonne; 
La taupe, elle, n'y voit pas; 
Le papillon ne hait personne.
 
Il est midi, chardonneret.
Le séneçon est là qui brille.
Attarde-toi, va, sans danger: 
L'homme est rentré dans sa famille!
 
L'écho de ce pays est sûr. 
J'observe, je suis bon prophète; 
Je vois tout de mon petit mur, 
Même tituber la chouette.
 
Qui, mieux qu'un lézard amoureux, 
Peut dire les secrets terrestres?
O léger gentil roi des cieux, 
Que n'as-tu ton nid dans ma pierre!

 

Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

02:37 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth, René Char | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/12/2012

William Shakespeare

Bloc-Notes, 11 décembre / Les Saules 

littérature; théâtre; films; livres

Il m'arrive d'être émerveillé de ce que la télévision, parfois, peut ajouter une dimension supplémentaire à une oeuvre en elle-même d'une richesse au-delà de toute mesure. Pour les plus anciens parmi vous, peut-être vous souvenez-vous qu'entre 1978 et 1985, la chaîne française FR3 - à l'époque une coproduction de La Sept - a diffusé l'intégralité des pièces de William Shakespeare, soit 37 oeuvres, tous les samedis après-midi. Un rendez-vous inmanquable dont je conserve aujourd'hui encore les cassettes VHS, comme l'un des plus beaux fleurons de ce que la télévision est capable de créer.

Produite par la BBC, cette réalisation respecte scrupuleusement le texte des pièces de théâtre, mais y ajoute les décors naturels, précieux dans les oeuvres telles Le conte d'hiver, Comme il vous plaira, La tempête ou Cymbeline. Les acteurs sont ceux de la célèbre Royal Shakespeare Company, et parmi les interprétations exceptionnelles, il me plaît de citer Derek Jacobi dans Hamlet, Michel Hordern dans Le roi Lear et La tempête, Jeremy Kemp dans Le conte d'hiver, Kenneth Colley dans Mesure pour mesure, enfin Helen Mirren dans Comme il vous plaira et Le songe d'une nuit d'été.

De nombreux autres acteurs - parfois inconnus du public francophone - méritent d'être cités ici: John Gielgud, John Shrapnel, Trevor Peacock, Anna Calder-Marshall, John Cleese, Jane Lapotaire, Patrick Ryecart, Rebecca Saire, Celia Johnson, Bob Hoskins, Charles Gray, Mike Gwilym, Anthony Hopkins, Amanda Redman, Claire Bloom, Cherie Lunghi, Leonard Rossiter, Peter Benson et tant d'autres!

Aujourd'hui, dans un magnifique coffret, ces 37 pièces de théâtre - disponibles en VO sans sous-titres - sont enfin éditées avec un sous-titrage en français ou anglais moderne, à choix - tirage limité, semble-t-il - présentées pour chacun des titres par Jean-Pierre Richard, contributeur aux oeuvres de William Shakespare pour la Bibliothèque de la Pléiade consacrée à cet auteur.

Un mot encore sur le prix: entre 87 et 92 euros pour ce coffret, voilà qui n'est pas excessif et vaut largement une restriction sur un autre achat! Cela dit, sur le site de la Royal Shakespeare Company, les pièces de théâtre de cette édition peuvent être achetées séparément. En France, c'est seulement le cas pour les Comédies et les Tragédies, à ce jour.

Enfin, ci-dessous, voici un extrait de la production de Hamlet, avec Derek Jacobi et Lalla Ward. D'autres extraits sont disponibles sur YouTube ou ont déjà été intégrés à propos des pièces de Shakespeare sur La scie rêveuse...


littérature; théâtre; films; livres

pour une commande en VO sans sous-titres: http://www.rsc.org.uk/shop/category/d2a2c7b8-e77c-4687-a9d1-8064e86271ab

pour une commande en VO avec sous-titres: http://www.touslesprix.com/comparer/fiche346953.html

Morceaux choisis - Frédéric Pajak

Frédéric Pajak

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C'est curieux comme les mots paraissent une nécessité, une consolation, en même temps qu'ils sont une faute, un égarement, une source d'incompréhension. Je suis ébahi et consterné devant l'aisance oratoire, devant ces bouches pleines d'elles-mêmes, ces voix qui portent, qui proclament haut et fort leur appartenance à la réalité: je veux dire à l'autorité. Bien sûr, des abîmes s'ouvrent devant ce vaste bruit trop bien ordonné, et je n'en crois pas un mot. Je crois au balbutiement, à la parole déchiquetée dans ses ronces et sa broussaille. Je crois en une vérité totale et absolue, et parfaitement inexprimable.

Frédéric Pajak, Manifeste incertain, I (Noir sur Blanc, 2012)

00:12 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Malika Mokeddem

 

malika.jpgMalika Mokeddem, Mes hommes (Grasset, 2005)

Après La transe des insoumis, Malika Mokeddem nous revient avec ce récit important qui est un hymne constant à la liberté personnelle, à l’intégration française, sans pour autant couper les racines avec sa terre natale, l’Algérie : Une caractéristique assez rare… Son ton est juste, lucide, courageux et nous interpelle à chaque page. De plus, son style est magnifique !

J'ai quitté mon père pour apprendre à aimer les hommes, ce continent encore hostile car inconnu. Et je lui dois aussi de savoir me séparer d'eux. Même quand je les ai dans la peau. J'ai grandi parmi des garçons. J'ai été la seule fille de ma classe de la cinquième à la terminale. J'ai été la seule pionne dans l'internat au milieu des hommes... Je me suis faite avec eux et contre eux. Ils incarnent tout ce qu'il m'a fallu conquérir, pour accéder à la liberté.

Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2007)

 

00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Malika Mokeddem | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

09/12/2012

Lire les classiques - William Shakespeare

William Shakespeare

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Contemple en moi ce moment de l'année
Où ont jauni puis sont tombées les feuilles,
Et peu en restent, chapelle en ruine, nue,
Où les chantres, ce furent tard des chants d'oiseaux.
 
Contemple en moi la journée qui s'achève,
La trace de soleil que les ténèbres,
Cette autre mort, vont effacer, qui cousent
Pour le repos les paupières de tout.
 
Contemple en moi le rougeoiement d'un feu
Qui gît parmi les cendres de sa jeunesse,
Ce lit de mort où il faut qu'il succombe,
Usé par cela même qui l'a nourri.
 
Contemple, et contempler fasse ton amour
Plus fort, d'aimer ainsi, beaucoup, ce qu'il faut perdre

William Shakespeare, Sonnet LXXIII, dans: Les Sonnets / précédé de: Vénus et Adonis - Le Viol de Lucrèce (coll. Poésie/Gallimard, 2007)

traduit par Yves Bonnefoy

image: Frank Bernard Dicksee, Miranda (pre-raphaelite.diandian.com)

08/12/2012

Morceaux choisis - Martin Luther King

Martin Luther King

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Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l'espérance, j'affirme ma foi dans l'avenir de l'humanité. Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure. Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit, que l'aurore de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité. Je crois que la vérité et l'amour sans conditions auront le dernier mot. 

La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort. Je crois fermement qu'il reste l'espoir d'un matin radieux. Je crois que la bonté pacifique deviendra un jour la loi. Chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et plus personne n'aura plus de raisons d'avoir peur.

Martin Luther King, Je crois (prier.be)

image: tahitinui.blog.lemonde.fr

07/12/2012

Morceaux choisis - Charles-Albert Cingria

Charles-Albert Cingria

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Quand on fait du feu on s'y intéresse. On souffle souvent, pour ainsi dire tout le temps. On remet de la braise ou des boulets entre les bûches afin qu'il y ait de l'air entre celles-ci, autrement elles font un corps inattaquable, surtout si elles sont mouillées. Cela prend du temps, une ruse où se dépense l'imagination. Et, en plus, cela procure de l'intérêt - un formidable intérêt - et du plaisir. Il est indubitable que la chaleur est un plaisir et le froid même léger une douleur, et cette douleur moi et des êtres comme moi sommes bien décidés à ne pas la supporter. Dès que je me lève, je fais du feu et m'intéresse à ce feu, autrement - si je n'ai plus de bois ni d'argent pour en acheter -je ne me lève pas.

Je parle de moi parce que c'est très à sa place dans une chronique. Il doit être question de l'hiver, il me semble, et des plus durs mois qui sont février, mars et avril. Mais bien souvent et du début à la fin de juin. Enfin même en juillet quelquefois un supplément de commande de bois n'a rien d'exagéré.

Je pourrais suppléer à cela - cette perte de temps veux-je dire à ce continuel travail fastidieux qui compromet des journées entières - par un chauffage électrique. Il n'y a qu'à braquer une manette dans le mur et tout est dit. Oui, mais je n'en veux pas. L'électricité peut faire défaillance et simplement à ce moment-là on crève. Non, les romains hivernaient, je veux faire comme les romains. 

Charles-Albert Cingria, Il a fait des bourrasques insensées, dans: Oeuvres complètes, vol. 2 (L'Age d'Homme, 2011)

06/12/2012

La citation du jour

Oscar Wilde

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Les enfants commencent par aimer leurs parents; devenus grands ils les jugent; quelquefois ils leur pardonnent.

Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray (coll. Livre de poche/LGF, 2001)

08:07 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |