Le poème de la semaine (12/12/2012)
René Char
N'égraine pas le tournesol, Tes cyprès auraient de la peine, Chardonneret, reprends ton vol Et reviens à ton nid de laine. Tu n'es pas un caillou du ciel Pour que le vent te tienne quitte. Oiseau rural; l'arc-en-ciel S'unifie dans la marguerite. L'homme fusille, cache-toi; Le tournesol est son complice. Seules les herbes sont pour toi, Les herbes des champs qui se plissent. Le serpent ne te connaît pas. Et la sauterelle est bougonne; La taupe, elle, n'y voit pas; Le papillon ne hait personne. Il est midi, chardonneret.Le séneçon est là qui brille.Attarde-toi, va, sans danger: L'homme est rentré dans sa famille! L'écho de ce pays est sûr. J'observe, je suis bon prophète; Je vois tout de mon petit mur, Même tituber la chouette. Qui, mieux qu'un lézard amoureux, Peut dire les secrets terrestres?O léger gentil roi des cieux, Que n'as-tu ton nid dans ma pierre!Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
02:37 Écrit par Claude Amstutz | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | Facebook |
Commentaires
Une très belle poésie, merci de me la faire connaitre. Celui qui ne dessine pas son ciel ne peut jamais fréquenter les jardins qui se donnent à ses pieds. Les oiseaux et les fleurs sont les signes d'une belle réalité pour ceux qui les voient !
Écrit par : Slah Pacha | 12/12/2012
très joli poème j'adore
Écrit par : fateh agrane | 12/12/2012