06/12/2012
Norah Lange
Norah Lange, Cahiers d'enfance (Bourgois, 2008)
Cahiers d'enfance est le sixième ouvrage publié par Norah Lange, en 1937. Il marque le passage définitif de la poésie à la prose de celle qui fut une amie de Borges et la muse des poètes. L'auteur y relate des fragments de son enfance, depuis le voyage à Mendoza avec ses parents et ses soeurs jusqu'au retour de la famille à Buenos Aires, après la mort du père: événements marquants, personnes côtoyées, mais aussi obsessions et rituels mis en place pour les éloigner...
Dans un style dépouillé et avec une distance voulue par Norah Lange, une petite fille imaginative jette un regard troublé sur le monde qui l’entoure. Une succession de photographies sans souci chronologique, qui ressemblent à des fenêtres révélatrices du sens caché des choses. On songe à Virginia Woolf.
05:30 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |
05/12/2012
Morceaux choisis - Roberto Veracini
Roberto Veracini
Maintenant que le temps est brumeet incessant l'assautd'ombres et d'humeurs,j'écoute dans tes pasles hurlements du ventet la saison heureusequi nous a perdus
Roberto Veracini, Maintenant que le temps est brume, dans: Eglal Errera, Les poètes de la Méditerranée - Anthologie (coll. Poésie/Gallimard, 2010)
image: nanie77720.wordpress.com
19:45 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
Le poème de la semaine
Pierre-Albert Jourdan
Que l'innocence demeureQu'il lui soit donné de pouvoir se perdredans l'inutilité de ce monde.Qu'elle soit suffisamment fortepour oublier de le clamerQue dans son silence où elle éclaireil n'y ait pas d'obstacle à son silenceQu'elle soulève ce monde laset danse dans sa poussièreQue son sourire de fleur soit à jamaisinscrit sur mes lèvreslorsqu'elles deviendront givreQu'elle soit l'innocence à jamais. Que d'autres puissent s'en saisirqui voudront sauter hors du bourbierQu'elle soit ce que de toujoursl'affirme ce dialogue de terre et de cielà l'écart des chemins imposésQu'elle soit cette folie, suffisamment sourde,receleuse de sourcepour que tant de soifs s'y abreuvent. Amen. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
02:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Pierre-Albert Jourdan, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
04/12/2012
Au bar à Jules - Du Zéro 1b
Un abécédaire - Z comme Zéro
Voici une scène emblématique du film de Jean Vigo, Zéro de conduite, réalisé en 1933, avec Jean Dasté. En 1968 lui répondra le film de Lindsay Anderson, If..., avec Malcolm McDowell, que vous pouvez découvrir dans le second extrait. If... est disponible dans son intégralité sur YouTube.
09:08 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, Films inoubliables, Le monde comme il va | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : films | | Imprimer | Facebook |
Au bar à Jules - Du Zéro 1a
Un abécédaire - Z comme Zéro
Plus jeune, j'ai toujours prétendu que si j'emporterais le gros lot de la Loterie Romande, j'ouvrirais une librairie: avec pour nom Zéro de conduite. Allusion au film de Jean Vigo, réalisé en 1933 - interdit jusqu'en 1945 - avec pour interprète principal Jean Dasté: une oeuvre subversive, largement autobiographique où le monde des adultes et les représentations du pouvoir qui l'accompagne, sont mis en pièces avec une férocité terriblement imaginative, drôle et grinçante à la fois.
Je n'ai, bien sûr, pas gagné le jackpot et mon projet ne s'est pas concrétisé! En 2009, lors de la création de mon blog, j'ai pensé réaliser ce rêve de jeunesse en empruntant le nom de Zéro de conduite. Peine perdue, car ce titre est protégé par copyright... Signe du destin? Certainement une intuition heureuse, car les multiples développements sur ces pages n'auraient pas tous correspondu à cette appellation jaillie de ma mémoire d'adolescent qui, depuis lors, a emprunté au gré de flux et de reflux successifs, des voies bien différentes.
Ainsi est née La scie rêveuse - titre d'un poème de René Char - qui n'a toutefois pas effacé le Zéro de conduite, dont subsiste la rébellion envers l'autorité, les rassemblements et les drapeaux de toutes sortes. Ce qui me fait dire, avec un large sourire malicieux, que si j'avais suvi mes appels à la vocation religieuse - à deux reprises, cette orientation a failli voir le jour: auprès des trappistes et des carmes - je n'aurais pas connu de difficultés insurmontables avec les deux premiers voeux: la pauvreté et la chasteté. En revanche, avec le troisième - l'obéissance - j'aurais été recalé, sans l'ombre d'un doute! Ouf?
Un autre coup de pouce du destin a ainsi voulu que je demeure dans l'univers merveilleux des livres - lui aussi rebelle au conformisme ambiant - qui, sans regrets, m'a valu des rencontres et amitiés hors du commun ainsi qu'une appréhension étonnante et insolite du monde sensible. Un cadeau de la vie inappréciable, reçu, partagé et transmis à ce jour avec une infinie gratitude...
image 1: Jean Vigo, Zéro de conduite / 1933 (gaumont.fr)
image 2: Pierre-Henri Benoit, René Char (rfi.fr)
09:07 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, Films inoubliables, Le monde comme il va, René Char | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : films | | Imprimer | Facebook |
03/12/2012
Henning Mankell
Henning Mankell, Le retour du professeur de danse (Seuil, 2006)
Décembre 1945. Dans l'Allemagne vaincue, un passager solitaire descend d'un avion militaire britannique et se rend à la prison de Hameln. Là, il procède à la pendaison de criminels de guerre nazis. Mais l'un d'eux a échappé à son sort. Octobre 1999, dans le nord de la Suède, Herbert Molin, un policier à la retraite, est torturé à mort. Dans sa maison isolée, les empreintes sur le parquet semblent indiquer que le tueur a esquissé un tango sanglant avec sa victime...
Revoici le grand Henning Mankell qui se démarque de ses précédentes intrigues policières, c’est-à-dire sans son héros fétiche, Kurt Wallander. Dans les arcanes de la peste brune apparaît un nouveau policier complexe et attachant, Stefan Lindman, âgé de 37 ans, atteint d’un cancer et confronté à son propre passé. Une réussite!
Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2008)
08:29 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
01/12/2012
Morceaux choisis - Addellatif Laâbi
Abdellatif Laâbi
L'encre s'amenuisemais la mer est à l'horizonQu'est la mersinon l'encre du cielque les terres émergéesn'ont pas su retenirNos écritures s'en vont Elles coulent et vont se fondredans la houleDe cette houlenous gardons une vague mémoireavec comme un grain lumineuxde connaissance inaltérableLes mains vides ou pleinesnous retournons à l'eauA la terreau cielpeu importeLe labyrinthe de l'espritest notre seul cheminune voie de salutque nous nous accordons à nous-mêmesTant mieux si quelqu'un nous entendTant pis si l'échoest happé par un trou noirNous ne sommes que des pélerinsignorants des foires et des templesrecueillant dans le désertet jusqu'au sommet des gratte-ciella rosée invisiblede l'innocenceet des âmes en souffrance
Abdellatif Laâbi, Ecris la vie, dans: Oeuvre poétique vol. 2 (La Différence, 2010)
image: lejardindenatiora.wordpress.com
06:42 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |