03/03/2012
Morceaux choisis - Silvina Ocampo
Silvina Ocampo
Je veux d'autres ombres d'or,d'autres palmiers, d'autres vols d'oiseaux étrangers,je veux des rues distinctes, dans la neige,une boue différente lorsqu'il pleut;je veux l'ardente odeur d'autres bois;je veux un feu aux flammes singulières,d'autres chansons, d'autres aspérités,qui ne sauraient rien de mes tristesses.Silvina Ocampo, Poèmes d'amour désespérés (Editions José Corti, Avril 2010)
traduction de l'espagnol : Silvia Baron Supervielle
11:39 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |
Musica présente 4 - Elisabeth Schwarzkopf
Elisabeth Schwarzkopf
cantatrice allemande, 1915 - 2006
*
Wolfgang Amadeus Mozart
Le Nozze di Figaro
"Porgi Amor"
Philharmonia Orchestra
Carlo Maria Giulini
00:09 Écrit par Claude Amstutz dans Elisabeth Schwarzkopf, Musica présente, Musique classique, Wolfgang Amadeus Mozart | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
02/03/2012
La citation du jour
Denys Caton
Ne soutiens jamais par colère quelque fait que ce soit, surtout s'il est douteux: la raison vainement t'offrira sa lumière, lorsque la passion te fermera les yeux.
Denys Caton, Distiques - Livre II (Garnier, 1864)
image: Thonon-les-Bains
22:37 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Le monde comme il va, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; philosophie; livres | | Imprimer | Facebook |
01/03/2012
Andrea Camilleri 1b
Bloc-Notes, 1er mars / Les Saules
Voici donc un extrait de l'épisode Le champ du potier, d'après Andrea Camilleri, réalisé par la RAI avec Luca Zingaretti.
Andrea Camilleri, Le champ du potier (Fleuve Noir, 2012)
00:16 Écrit par Claude Amstutz dans Andrea Camilleri, Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature italienne, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; policier; téléfilm; livres | | Imprimer | Facebook |
Andrea Camilleri 1a
Bloc-Notes, 1er mars / Les Saules
Salvo Montalbano est de retour, en pleine forme, malgré un commissariat à l'ambiance plutôt tendue, avec un Mimi Augello méconnaissable, irascible, amer: allez savoir pourquoi... Pour corser le tout, sur la terre d'une carrière non loin de Vigàta, un corps est retrouvé dans un sac, en trente morceaux. Mais voilà que le sac disparaît, puis réapparaît. Qu'est-ce que cela signifie?
Même si, à chacune de ses rencontres avec la sulfureuse Dolorès - la veuve du mort - notre sympathique commissaire se croit assis sur une chaudière susceptible de mettre à mal son approche rationnelle de l'enquête, il ne cédera pas au chant des sirènes... Une fois n'est pas coutume! Il se désintéresse pourtant de cette affaire - en apparence - qu'il confie officiellement à Mimi Augello, déléguant ses recherches à Fazio, tout à fait dérouté par l'attitude froide ou indifférente de Montalbano: un jeu auquel il doit se prêter sans comprendre ce qui lui arrive.
Dans ce nouvel épisode - et c'est rare - notre ami Salvo, avec l'aide de sa séduisante amie Ingrid, tire les ficelles depuis le début de l'histoire. A la fin de cette partie d'échecs à la sicilienne, il règlera en un seul coup les deux mystères qui le hantent, que ses souvenirs de catéchisme vont éclairer: le mort découvert sur la terre argileuse, et l'inexplicable attitude de son précieux collaborateur, Mimi. Tout cela, avec une générosité de coeur invisible à ses proches. De plus, dans cette enquête, l'humour n'est jamais tout à fait absent, avec le concours de l'inénarrable Catarella. Autre réussite, tous les personnages récurrents de la série des Montalbano y jouent un rôle important, et comme ils sont terriblement attachants, pourquoi bouder notre plaisir?
Une dernière remarque: si vous maîtrisez la langue italienne et le dialecte sicilien, ne manquez pas de vous procurer la collection DVD des aventures de Montalbano, réalisées pour la RAI, dont 22 épisodes sont disponibles. Fidèles aux romans de Andrea Camilleri, ils ont été partiellement diffusés sur les chaînes TV françaises. Luca Zingaretti est très convaincant dans le rôle de Montalbano, de même que Cesare Bocci dans celui de Mimì Augello, Peppino Mazzotta dans le rôle de Fazio, sans oublier Angelo Russo qui interprète le rôle de Catarella. Isabell Sollman, enfin, est une Ingrid pleine de charme. Seule réserve: Katharina Böhm, pas vraiment crédible en Livia, la fiancée éternelle de Salvo...
En annexe, vous pouvez visionner un extrait de cet épisode, Le champ du potier, déjà diffusé à la télévision italienne!
Andrea Camilleri, Le champ du potier (Fleuve Noir, 2012)
00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Andrea Camilleri, Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature italienne, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; policier; livres | | Imprimer | Facebook |
29/02/2012
Le poème de la semaine
Nadia Tuéni
En pays de prièresla lumière habite un vitrail.Le matin glisse dans la chapelle,un moine et son ombre jumelle.La vierge dort sous son émail.Le soleil professe et travaille,sur les terres de Mâr Charbel. En pays de prières,la montagne à un double nez;des larmes en formes de peupliers.On cultive entre les rochers,graines et fleurs de chapelets. En pays de prièresla lune quitte son orbite.Un enfant cache dans la bruyère,un Ave plus quatre Pater. Et la nuit ouvre sa portière,s'en échappe une Carmélite,qui serre dans son aumônière,des dragées blanches d'eau bénite.La lune quitte son orbite,pour rejoindre sur la clairièrela robe brune de l'Ermite. En pays de prièresles corps sont bribes d'un même secret.C'est le souffle du Juste,qui rend plus bleu le ciel,au-dessus des vallées. Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
07:24 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Nadia Tuéni, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
26/02/2012
Michael Cunningham
Michael Cunningham, Crépuscule (Belfond, 2012)
présenté par Thierry du Sordet - Payot Libraire, Nyon
Peter et Rebecca Harris, la quarantaine, mariés depuis longtemps, se font grignoter par la routine et l'usure du temps: Rebecca avec sa revue d'art contemporain, et surtout Peter qui, dans sa recherche de la beauté absolue, est en train de s'enterrer en lui-même. L'arrivée du très jeune frère de Rebecca, Mizzy - beauté androgyne de vingt-trois ans au charme ambigü - forcera Peter à ouvrir sa boîte de Pandore... A mi-chemin entre Mrs Dalloway et Mort à Venise, ce titre est à ranger parmi les tout grands romans de Michael Cunningham, auteur qui porte encore en lui le fantôme de Virginia Woolf.
01:33 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
Morceaux choisis - Mario Rigoni Stern
Mario Rigoni Stern
Quand le beau temps coïncide avec ma disponibilité, j'aime partir avec mes souvenirs sur les sentiers et les chemins forestiers; j'observe, aussi, et j'écoute, les signaux que la nature communique au fil des saisons et des années. Mais c'est quand des amis se joignent à moi que je rêve et réfléchis le plus. Ces compagnons de route ne sont plus présents physiquement, leur corps est resté dans des endroits lointains: enseveli sur des montagnes, ou dans la steppe; dans des cimetières de village avec une simple croix, ou de ville avec une dalle et des fleurs. Et c'est avec eux que je suis et que je converse, en me souvenant. Ceux qui ne croient pas, ou ceux qui croient, peuvent regarder ma façon d'agir avec une bienveillante indulgence. Peu m'importe: moi aussi j'ai des doutes mais il me plaît, certaines fois, de les ignorer.
Dans "De senectute", Bobbio écrit: "Quand tu parcours les lieux de ta mémoire, les morts se pressent autour de toi, et leur groupe devient chaque année plus nombreux. La plus grande partie de ceux quio t'ont accompagné t'ont abandonné. Mais toi tu ne peux pas les effacer comme s'ils n'avaient pas existé. Au moment où tu les rappelles à ton esprit tu les fais revivre, au moins pour un instant, et ils ne sont pas tout à fait morts, ils n'ont pas complétement disparu dans le néant..." Dans ces lumineuses journées de fin d'hiver je pars presque chaque matin par une route en plein bois avec mes skis légers aux pieds; et aujourd'hui c'est le cher Primo Levi qui m'accompagne. Jadis il m'avait écrit qu'il aurait voulu tout abandonner, prendre ses skis et venir avec moi; mais il lui était difficile de sortir de la ville: les embouteillages, le trafic sur l'autoroute, les obligations qu'il avait, et bien d'autres choses encore, ne lui permettaient pas de le faire. Maintenant, dégagé de ces liens. il peut le faire et il m'attend au carrefour où la route forestière, que le chasse-neige ne déblaye pas, se détache de la nationale et s'enfonce entre les arbres encore décorés par la dernière chute de neige.
Mario Rigoni Stern, Sentiers sous la neige (La Fosse aux Ours, 2000)
mage: Alfred Sisley - La neige à Louveciennes
01:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature italienne, Mario Rigoni Stern, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |
25/02/2012
Alexandra Marinina
Alexandra Marinina, La septième victime (Seuil, 2011)
présenté par Anne-Claude Thorin - Payot Libraire, Nyon
Anastasia Karmenskaïa, officier de la police de Moscou, est invitée à une émission télévisée en direct sur Les femmes aux métiers extraordinaires. Il faut dire qu'en Russie elles sont en tout et pour tout trois officiers dans la brigade criminelle. Nastia convainc son amie Tatiana, juge d'instruction et auteur de romans policiers populaires, de la suivre dans l'aventure. A quelques minutes de la fin de l'émission, juste derrière un spectateur occupé à poser une question à Nastia, surgit une pancarte: Puisque tu es si intelligente, devine où tu vas rencontrer la mort...
Pour la première fois, Anastasia Kamenskaïa, la super enquêtrice moscovite, tremble et lutte contre un ennemi brillant, glacial et déterminé. Ce polar angoissant nous entraîne dans l’univers des arts, des intellectuels et de la désillusion post-communiste. Excellent!
également disponible en format de poche (coll. Points/Seuil, 2012)
07:20 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
Morceaux choisis - Rainer-Maria Rilke
Rainer-Maria Rilke
Ô nostalgie des lieuxqui n'étaient point assez aimés à l'heure passagère,que je voudrais leur rendre de loin le geste oublié,l'action supplémentaire! Revenir sur mes pas,refaire doucement - et cette fois, seul - tel voyage,rester à la fontaine davantage,toucher cet arbre, caresser ce banc ...Monter à la chapelle solitaire que tout le monde dit sans intérêt ;pousser la grille de ce cimetière,se taire avec lui qui tant se tait.Car n'est-ce pas le tempsoù il importe de prendre un contact subtil et pieux?Tel était fort, c'est que la terre est forte ;et tel se plaint : c'est qu'on la connaît peu.
Rainer-Maria Rilke, Vergers (coll. Poésie/Gallimard, 1978)
01:47 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature francophone, Morceaux choisis, Rainer-Maria Rilke | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | | Imprimer | Facebook |