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17/11/2012

Livres en fête

Bloc-Notes, 17 novembre / Les Saules 

beaux-livres

A l'approche des fêtes de fin d'année, de nombreuses parutions de beaux livres fleurissent sur les tables et dans les vitrines des librairies. Si la plupart sont irréprochables sur le plan photographique - difficile de vraiment se rater avec les progrès technologiques - peu d'entre eux échappent à des sujets déjà abondamment traités par le passé, ou n'offrent qu'un intérêt temporaire par la banalité des textes qui les accompagnent. Toutefois, quatre livres d'art méritent en 2012, une distinction particulière, et cela pour des raisons bien différentes selon l'ouvrage choisi: 

Six siècles d'art du livre - De l'incunable au livre d'artiste  rassemble, sous la plume de Pascal Fulacher - conservateur du Musée des lettres et manuscrits, rédacteur en chef de Plume, magazine du patrimoine écrit - toute l'histoire du livre du Moyen-Age à nos jours, en passant par les incunables, les livres d'heures, les courants esthétiques et la typographie, le culte de l'image dans l'édition, l'art de la reliure, le livre-objet des artistes contemporains. Il règne dans cet ouvrage un magnifique équilibre entre le texte, l'illustration, les encarts, la qualité des reproductions et l'impression. Si vous êtes des amoureux du livre - ou si certains de vos amis le sont - voici en rapport à ce qui précède et au prix, le choix le plus intéressant!

Dans une toute autre perspective, En chemin vers la beauté, écrit par Michel Lonsdale, ravira tous les amoureux de l'art et de la spiritualité à travers ces trésors de sa vie que représentent des peintures, des images, des photographies, des rencontres, des symboles. Comme dans son précédent livre, L'amour sauvera le monde - évoqué dans ces colonnes l'an dernier - on touche avec ce grand acteur et cet homme discret, profond, terriblement attachant, à l'universalité du questionnement et des aspects de la beauté du monde, même quand il y parle de lui-même: Tout objet de beauté est une joie éternelle: le charme en croît sans cesse; jamais il ne glissera dans le néant, mais sera toujours pour nous un paisible abri, un sommeil habité de doux songes, de santé, et de paisibles respirs. John Keats, extrait de Endymion, cité en préambule par l'auteur. Une lecture épanouissante et libératrice!

Retour aux beaux-arts avec l'ouvrage de Anne Sefrioni, éditrrice spécialisée dans le domaine du livre d'art. S'il est un thème omniprésent - alternant le meilleur et le pire - c'est bien l'impressionnisme. Et pourtant, l'innovation est là encore au rendez-vous avec cet auteur qui nous fait découvrir ces Eventails impressionnistes qui, de Renoir à Degas, de Pissarro à Gauguin, ne sont guère connus que des passionnés de la peinture, et encore... Dans la première partie de ce livre, Anne Sefrioni nous présente l'histoire de l'éventail avant cette période et le conclut avec ceux qui ont suivi: Maurice Denis, Henri de Toulouse-Lautrec, Pierre Bonnard et Oscar Kokoschka. De merveilleux rêves sur papier!

Enfin, le chef d'oeuvre par l'objet en lui-même - avec malheureusement un prix correspondant à sa qualité! - Le Cantique des oiseaux - Illustré par la peinture en Islam d'Orient, reprend pour la première fois l'intégralité du texte de Attâr - poète mystique persan du XIIe siècle - dans une traduction versifiée par Leili Anvar, assortie de commentaires iconographiques de Michael Barry. Les autres versions disponibles du texte sont toutes fragmentaires ou - c'est le cas de la plus célèbre adaptée par Henri Gougaud - tronquées. Si vous maîtrisez l'art de la séduction, faites-le vous offrir: il ne quittera  jamais votre bibliothèque, j'en fais le pari...     

Pascal Fulacher, Six siècles d'art du livre - De l'incunable au livre d'artiste, 39 € (Citadelles,/Mazenod, 2012)

Michael Lonsdale, En chemin vers la beauté, - Les trésors de ma vie, 30 € (Philippe Rey, 2012)

Anne Sefrioni, Eventails impressionnistes, 65 € (Citadelles/Mazenod, 2012)

Attâr, Le Cantique des oiseaux - Illustré par la peinture en Islam d'Orient , 195 € (Diane de Selliers, 2012)

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05:11 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beaux-livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

14/11/2012

Le poème de la semaine

Guillaume Apollinaire

Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
 
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé
 
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
 
Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

07:39 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

13/11/2012

Morceaux choisis - Jacques Audiberti

Jacques Audiberti

littérature; roman; morceaux choisis; livres

Au tennis, Hermine rencontrera Roger. Roger a des cheveux si blonds qu'ils en sont verts. Elle a toujours envie de penser que cette couleur de cheveux dépend du prénom même de Roger. Roger, hier, enfin, a voulu l'embrasser. Elle a refusé. Mais, ce soir, ils dîneront ensemble. Ils iront ensuite au cinéma. Pour mieux refuser, elle s'est appuyée sur Bernard. Sur le souvenir de Bernard. Bernard, sous prétexte qu'on s'était embrassé, avait demandé le corps tout entier. Au fond, il avait raison. Qu'est-ce que ça veut dire, se prêter, se reprendre? On va jusqu'au bout, quand on en a dans le ventre. Les femmes d'ailleurs, de plus en plus, vont jusqu'au bout. Jusqu'au bout de leur volupté, peut-être, mais d'abord, de leur loyauté. Il devient très difficile de plaider, même contre soi, c'est-à-dire devant sa propre intelligence, pour la vieille morale.

Pourtant, ils sont embêtants, les types, sans cesse à vous obséder de leur désir, à vous souffler sur la nuque, à vous suer dans les flancs, à vous rappeler que vous êtes chair, et chienne, et vermine, et poussière. Et quand ils ont l'air de ne songer qu'à la voiture, à la danse, de rester froid devant les femmes, ils sont encore plus déplaisants, la tunique du désintéressement érotique finissant toujours par tomber, crrrac! malgré tant de fraternités sportives, et bien qu'on se le fasse à l'androgyne, en se tutoyant, tu! tu! tu! en s'appelant ma poule, ma grosse, mon rat, mon amour...

Pour l'instant, Roger, ça tient. Il aura le casino. Il aura les machines à coudre. Le casino, les machines à coudre, on s'en tamponnerait, bien sûr, si le garçon appartenait au genre pou, mais le garçon n'appartenant pas au genre pou, il serait absurde de prétendre qu'on les perd complètement de vue. Roger, dans l'ensemble, n'a rien de plus que Bernard, sauf, précisément, ce qu'il a de plus, le casino, les machines. 

Elle a réfléchi. Elle se flatte d'avoir pris, dans l'ensemble, une vue, sinon complète, du moins suffisante, de l'état social du monde humain. Elle voit peu à peu comment ça se présente, les affaires, la politique, les moeurs. Elle sait ce que c'est, une grosse fortune, et ce qu'on peut en attendre, et ce qu'on peut en redouter.

Hermine ne songe pas à se marier. Elle ne songe pas non plus à ne pas se marier. Elle a vingt-quatre ans. Se marier, en principe, elle n'y tient pas. La liberté apparaît la plus sûre joie du monde, la marraine des oeuvres fortes, la règle des patrons. Mais exiger la liberté, choisir, dans tous les cas, la liberté, c'est accepter une tyrannie, celle de la liberté, ou de l'idée fixe de la liberté. Le mariage apporte un contentement sentimental. Il permet, en outre, de faire un sacrifice notable à l'esprit de soumission. Par là, il autorise, en masse, partout, et jusqu'au-dedans de lui-même, le déchaînement, l'épanouissement de toute liberté.

Une fille peut fort bien contourner le mariage, surtout quand elle dispose d'un père comme le sien, aussi ouvert, bonhomme, et qui gagne de l'argent. Mais le mariage, si l'on évite, aussi bien, de trop épouser qui l'on épouse, de prétendre vivre pour l'amour d'un homme et de son amour, le mariage n'est pas forcément un cataclysme.

Avec Roger, ce soir, au ciné, saurai-je tenir bon, quand il me fera passer, de nouveau, sur les bras, sur le cou, des courants d'air, des courants, plutôt, d'épiderme, à peine sensibles, qui s'épaississent on ne sait comment, qui deviennent des doigts, des bras, sans qu'il soit permis de protester, sinon trop tard, ou trop tôt, et, de toute façon, toujours bêtement, le cinéma étant fait, d'abord, pour le pelotage?

Roger ne m'emballe pas mais il ne me dégoûte pas. Qu'il soit si riche, ça m'amuse. Je ne peux continuer à mariner dans la virginité. Et je dois bien convenir que, parce que je suis maniaque, ou superstitieuse (dans le cas où le mariage ne serait qu'un témoignage des anciennes coutumes) je n'aurai des enfants que d'un mari. De préférence le mien. 

Jacques Audiberti, Monorail (Gallimard, 1964)

image: Jacques-Henri Lartigue, Florette à la mantille (episodesandaccidents.tumblr.com)

00:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/11/2012

Musica présente - 39 Fabio Biondi

Fabio Biondi

violoniste et chef d'orchestre italien, né en 1961

*

Giovanni Battista Pergolesi: Salve Regina in La minore

Leonardo Leo: Salve Regina in do maggiore

(Barbara Schlick, L'Europe Galante: Fabrizio Cipriani, Robert Ferrentino Brown, Maurizio Naddeo, Rinaldo Alessandrini, Pascal Monteilhet)


 

07:12 Écrit par Claude Amstutz dans Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/11/2012

Lire les classiques - Odilon-Jean Périer

Odilon-Jean Périer

PB200213.JPG

Ecoutez-moi si vous m'aimez:
Je suis sauvé lorsque je chante; 
Et toi, surtout, que j'ai formé 
De ma plus douce voix vivante:
Tes beaux cheveux bien éclairés 
Comme le feu dans la poussière 
Te font pareil aux oliviers, 
Tes mains connaissent un mystère 
Dont il reste de l'or aux doigts... 
Si tu es dieu, révèle-toi.
 
Garde ton sang, bouche mordue, 
J'y vois la trace de ton coeur:
Sur la voie que tu as perdue 
Je t'ai suivi comme un chasseur.
 
Es-tu cette étoile sauvage? 
Je te salue, ô visiteur, 
Dans la lumière et la douleur, 
Visage doux comme une plage 
Usée, habituée aux vagues... 
Tu es l'amour aux mains profondes:
Partageons ce pain et ce sel...
 
Salut, dans le milieu du monde, 
Salut à mon ami mortel.
 
Puis-je mourir, quelle folie! 
N'entends-tu pas ma poésie 
Et ce coeur battre, ô bouche d'or? 
Je suis le berger de ces ombres 
Et le principe de ces choses 
Ayant fait oeuvre de mon corps 
Je suis vainqueur, il se repose, 
Et je retourne à mes trésors.
 
Homme enfermé, l'orgueil t'égare 
Libre et vivant, devant un mur. 
Accorde-moi ce corps avare, 
Ne sois, enfin, qu'un esprit pur.
 
Amour, ce serait par faiblesse...
 
Mais, par faiblesse, sois heureux.
 
Laisse ces ruses sans noblesse 
J'ai vu la flamme dans tes yeux... 
Alors, il me prend par la tête, 
Porte la nuit dans mes fénêtres, 
Porte sur moi son souffle ardent, 
Par les genoux brise ma force 
Et, comme un cheval qui s'emporte, 
Jette ses cheveux dans le vent...
 
Je suis seul. Je serre les dents.
 
Plus tard, un soir comme les autres, 
La poésie monte et se pose, 
L'eau merveilleuse monte en moi, 
Le dieu se pose dans ma chambre, 
Tout est changé, c'est que je chante:
Amour, entendez-vous ma voix?
Mais le Démon n'écoute pas, 
Il pleure dans ses mains profondes...
 
Les poètes sont seuls au monde.
 

Odilon-Jean-Périer, Ecoutez si vous m'aimez, dans: Poèmes (Labor, 2005)

image: Bruxelles (endroits.blogspot.com)

09:44 Écrit par Claude Amstutz dans Lire les classiques, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

10/11/2012

Morceaux choisis - Georges Bernanos 1b

Georges Bernanos

Voici la bande-annonce du film de Robert Bresson, Le journal d'un curé de campagne, d'après le roman de Georges Bernanos et réalisé en 1950, avec Claude Laydu, Adrien Borel, Marie-Monique Arkell, Nicole Ladmiral, Jean Riveyre, Nicole Maurey, Antoine Balpêtré et Martine Lemaire.


Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne (coll. Livre de poche/LGF, 1975)

07:59 Écrit par Claude Amstutz dans Films inoubliables, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; cinéma; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Georges Bernanos 1a

Georges Bernanos

journal-d-un-cure-de-cam-ii03-g.jpg

Je suis rentré chez moi très tard, et j'ai croisé sur la route de vieux Clovis qui m'a remis un paquet de la part de madame la comtesse. Je ne me décidais pas à l'ouvrir, et pourtant, je savais ce qu'il contenait. C'était le petit médaillon, maintenant vide, au bout de sa chaîne brisée. 

Il y avait une lettre. La voici. Elle est étrange.

Monsieur le curé, je ne vous crois pas capable d'imaginer l'état dans lequel vous m'avez laissée, ces questions de psychologie doivent vous laisser parfaitement indifférent. Que vous dire? Le souvenir désespéré d'un petit enfant me tenait éloignée de tout, dans une solitude effrayante, et il me semble qu'un autre enfant m'a tirée de cette solitude. j'espère ne pas vous froisser en vous traitant ainsi d'enfant? Vous l'êtes. Que le bon Dieu vous garde tel, à jamais!

Je me demande ce que vous avez fait, comment vous l'avez fait. Ou plutôt, je ne me le demande plus. Tout est bien. Je ne croyais pas la résignation possible. Et ce n'est pas la résignation qui est venue, en effet. Elle n'est pas dans ma nature, et mon pressentiment là-dessus ne me trompait pas. Je ne suis pas résignée, je suis heureuse. Je ne désire rien.

Ne m'attendez pas demain. J'irai me confesser à l'abbé X... comme d'habitude. Je tâcherai de le faire avec le plus de sincérité, mais aussi avec le plus de discrétion possible, n'est-ce-pas? Tout cela est tellement simple! Quand j'aurai dit: "J'ai péché volontairement contre l'espérance, à chaque heure du jour, depuis deux ans ", j'aurai tout dit. L'espérance! Je l'avais tenue morte entre mes bras, par l'affreux soir d'un mars venteux, désolé... j'avais senti son dernier souffle sur ma joue, à une place que je sais. Voilà qu'elle m'est rendue. Non pas prêtée cette fois, mais donnée. Une espérance bien à moi, rien qu'à moi, qui ne ressemble pas plus à ce que les philosophes nomment ainsi, que le mot amour ne ressemble à l'être aimé. Une espérance qui est comme la chair de ma chair. Cela est inexprimable. Il faudrait des mots de petit enfant.

Je voulais vous dire ces choses dès ce soir. Il le fallait. Et puis, nous n'en parlerons plus, n'est-ce pas? plus jamais! Ce mot est doux. Jamais. En l'écrivant, je le prononce tout bas, et il me semble qu'il exprime d'une manière merveilleuse, ineffable, la paix que j'ai reçue de vous.

J'ai glissé cette lettre dans mon Imitation, un vieux livre qui appartenait à maman, et qui sent encore la lavande qu'elle mettait en sachet dans son linge, à l'ancienne mode. elle ne l'a pas lus souvent, car les caractères sont petits et les pages d'un papier si fin que ses pauvres doigts, gerçés par les lessives, n'arrivaient pas à les tourner.

Jamais... plus jamais... Pourquoi cela?... C'est vrai que ce mot est doux. 

Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne (coll. Livre de poche/LGF, 1975)

Claude Laydu: Journal d'un curé de campagne, de Robert Bresson (1950)

07:47 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

François Bizot

littérature; récit; livresFrançois Bizot, Le portail (Coll. Folio/Gallimard, 2002)

 

François Bizot, membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient, est fait prisonnier au Cambodge, en 1971. Enchaîné, il passe trois mois dans un camp de maquisards. Chaque jour, il est interrogé par l'un des plus grands bourreaux du vingtième siècle, futur responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts: Douch. Au moment de la chute de Phnom Penh, en 1975, François Bizot est désigné par les khmers rouges comme l'interprète du comité de sécurité militaire de la ville chargé des étrangers auprès des autorités françaises. Il est le témoin privilégié d'une des grandes tragédies dont certains intellectuels français ont été les complices...


Récit âpre et dur qui nous raconte la détention de l’auteur, fait prisonnier par les khmers rouges. Une écriture splendide pour dire la survie, les contradictions du pouvoir et la relation ambiguë entretenue avec son geôlier Douch, auquel il doit sa libération, mais aujourd’hui en prison, condamné à la perpétuité pour crimes contre l’humanité. Un livre singulier d’une puissance inouïe.

06:16 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

08/11/2012

La citation du jour

Lucien de Samosate

citation; livres

La Fortune peut tout, même ce qui est impossible: elle élève les petits, elle abaisse les grands. Elle humiliera ton faste et ton orgueil, quand même un fleuve d'or te verserait ses ondes; le vent ne renverse ni le jonc ni la mauve, mais il jette à bas les plus grands chênes et les platanes.

Lucien, Epigrammes - suivi de: Alberto Savinio, Apologie du dilettante (Le Promeneur, 2010)

image: Curio, Tessin (Suisse)

09:44 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

07/11/2012

Le poème de la semaine

Alexandre Voisard

Ceux qui s’aiment
connaissent les haies secrètes de l’attente.
Ceux qui s’aiment
savent où murmure la pluie
et où dorment les roses
du rêve éternel et multiple.
 
Ceux qui s’aiment
cuirassent le sommeil
et mènent les étoiles au bout du monde,
du bout de leurs doigts.
Ceux qui s’aiment
brisent les frontières du sentiment.
 
Ceux qui sèment
la lumière de leur regard
sur les pierres de minuit.

 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle