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31/10/2012

Le poème de la semaine

Jacques Prévert

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au millieu de la nuit
 
Cet amour qu faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été
 
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
 
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
 
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous

Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

07:43 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/10/2012

Morceaux choisis - Marco Lodoli

Marco Lodoli

L-AACC-edite-Livre-Blanc-son--45705-0.JPG

Voici des années que Monsieur Q. possède la librairie Pages et Pages, quatre-vingt mètres carrés avec deux belles vitrines éclairées, en plein centre. Plusieurs fois il a eu l'idée de mettre le feu à tout ça, parce qu'il a une bonne assurance: il a même acheté le bidon d'essence, et puis il a eu peur pour l'immeuble, pour les enfants qui y vivent, pour son appartement au dernier étage. Voilà longtemps qu'il hait profondément les livres, intégralement, dans leur sombre amoncellement sur les tables et dans les coins, depuis l'étagère la plus haute jusqu'en bas dans la réserve sombre, mais parfois c'est de façon plus précise, un à un: celui-ci, avec sa couverture voyante, cet autre qui a un air un peu fourbe, et celui qui est si bien imprimé, avec son image précieuse et la poussière qui le dévore depuis des mois. Au début, ce n'était pas comme ça, Monsieur Q. lisait les livres que les représentants poussaient le plus activement, des volumes spéciaux, indispensables dans toute maison qui se respecte, lourds de savoir et de beauté. Il en dévorait des centaines et ils lui donnaient la nausée, il les sentait qui remontaient pendant qu'un autre voulait descendre; et ils se mélangeaient entre eux en une espèce de bouillie de petits mots, de petites lettres, de virgules et de points à faire vomir.

Plus il lisait, plus il se sentait mal; ses idées, au lieu de s'ouvrir, se bouchaient dans le lavabo de son esprit. Assis sur un escabeau dans un coin sombre de la librairie, il sentait croître l'impression que le monde n'était qu'encre et papier, un océan infini de feuilles reliées, un mouvement ondoyant et malheureux pour qui, seul là au beau milieu, ne voyait jamais où s'amarrer; et il sentait comme une responsabilité de devoir conseiller un livre plutôt qu'un autre, de devoir supporter l'insatisfaction du client qui revenait en disant: belle nullité, ça m'a fait perdre des heures de ma vie, maintenant rendez-moi mon argent; et ma vie aussi.

A partir d'un certain moment, par défense personnelle, par fatigue, Monsieur Q. a tenté de vendre seulement les livres les plus chers, sans même savoir de quoi ils parlaient. Des livres avec des photographies, de cinquante centimètres de haut, avec des tickets pesant leur poids eux aussi. Mais la nausée ne lui a pas passé. Désormais Monsieur Q. traite le plus mal qu'il peut les représentants des maisons d'édition: ce livre-là, mettez-vous le dans le cul, celui-là donnez-le aux cochons vos amis, qui est-ce que vous voulez entuber, charlatan? Il a tenté de changer la destination commerciale de son magasin, d'en faire une jolie boutique, pleines de vêtements de femme bariolés, de petits chapeaux joyeux, mais malheureusement les lois en vigueur l'en empêchent. Il paraît que sa librairie existe depuis plus de cent ans, et qu'elle doit durer encore mille ans, avec son triste contenu. Quelle horreur, pense-t-il en donnant des coups de genoux dans la pile du livre qui se vend le plus ailleurs, mais que lui déconseille énergiquement.

De temps à autre entre un écrivain, comme par hasard, un petit bonhomme mélancolique qui fait semblant de regarder un peu de-ci de-là, de s'intéresser à toutes les nouveautés: en réalité concentré uniquement sur son dernier livre. Pour finir, l'avorton se présente avec un petit sourire entendu: je suis untel, l'auteur de ce roman, comment il marche? Bien, répond Monsieur Q., très bien, je n'en ai même pas vendu un exemplaire, même pas la moitié d'un, mais ça n'a pas d'importance, n'est-ce pas? l'art ne se mesure pas au nombre d'exemplaires vendus, pas vrai? Vous voulez que je vous en signe quelques-uns, risque l'auteur, le stylo déjà dans la main, prêt à dégouliner d'encre. Si vous essayez, je vous tranche le bras, au revoir, merci.

Depuis quelque temps, Monsieur Q., vers six heures du soir, s'assoupit et rêve. Il rêve que sa librairie est sereinement vide, traversée par une tramontane qui rafraîchit le visage. Sur les étagères sont alignés des bouquets de fleurs et de petits animaux courent entre les tables. Un rayon de lumière tombe d'en haut, du ciel ou peut-être d'un petit projecteur vissé au plafond, il tombe avec précision sur le dernier livre qui reste. C'est le dernier livre, la somme finale de tous les livres, leur surpassement: une quarantaine de pages avec une couverture de toile bleue. Entre ces pages, il y a la vérité. Le livre coûte un milliard ou peut-être dix milliards, mais d'une monnaie encore à créer, un magnifique billet sur le filigrane duquel est imprimé un ange féminin avec un petit chapeau et une jupe qui volette. Un livre seul, minuscule, et il y a plein de gens qui le regardent depuis la rue, on le fait voir aux enfants qui ont le nez écrasé contre la vitre.

Ensuite, dans ce petit livre, il y a une étincelle, les pages s'enflamment et en une minute ce n'est qu'un petit tas de cendres que la tramontane déplace dans l'air d'avant en arrière. Et Monsieur Q., dans son rêve, pense: la vérité est un coup de flamme, et aussi une cendre qui danse et salit un peu.

Hier, Monsieur Q. a fermé sa librairie: Fermé pour deuil, a-t-il écrit sur un panneau accroché en vitrine. L'air est tiède, bon pour se promener sans but, comme quand on va à un enterrement et que la vie qui reste semble toute belle.

Marco Lodoli, Le libraire - dans: Boccace (L'arbre vengeur, 2007)

traduit de l'italien par Lise Chapuis et Dino Nessuno

image: e-marketing.fr

29/10/2012

Jacqueline Mesnil-Amar

document; témoignage; histoireJacqueline Mesnil-Amar, Ceux qui ne dormaient pas - Journal 1944-1946 (Stock, 2009)

Ce livre s'ouvre sur la soirée du 18 juillet 1944. On se bat en Normandie, dans les maquis du Vercors et de la Haute-Vienne. Ça sent la fin mais ce n'est pas la fin. André Amar n'est pas rentré de la nuit. Il est membre de l'Armée juive. Arrêté, il a été déporté par le dernier convoi quittant la France pour les camps... Direction : Buchenwald.

Publié à l’origine aux Editions de Minuit en 1957, ce Journal n’est pas seulement un témoignage des temps de guerre depuis l’arrestation de son mari, résistant juif jusqu’à l’évasion de ce dernier, mais le récit émouvant d’un amour et le drame d’une famille. Au-delà de sa préoccupation du sort des déportés et des rapatriés, ce sont les juifs de l’oubli qu’elle nous confie pour l’éternité. Servi par une belle écriture, à l’émotion sobre et contenue, l’honnêteté de cet écrit méritait bien une réédition.

également disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2010)

00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Documents et témoignages, Le monde comme il va | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : document; témoignage; histoire | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/10/2012

Colombe Schneck 1b

Bloc-Notes, 27 octobre / Les Saules

En annexe à cette chronique, Colombe Schneck évoque La réparation, à la Librairie Mollat.


Colombe Schneck, La réparation (Grasset, 2012)

Colombe Schneck 1a

Bloc-Notes, 27 octobre / Les Saules

Colombe Schneck.jpg

Ainsi que la femme lituanienne, voisine de Colombe Schneck dans l'avion qui les conduit de Paris à Kovno, vous serez tentés de vous exclamer: On en a marre de s'excuser pour ce qui est arrivé aux Juifs pendant la guerre. Marre de la Shoah, marre des témoignages sur la seconde guerre mondiale, marre de cette culpabilité qui ne concerne plus vraiment la génération née après la guerre, qui n'a pas connu ces pages douloureuses de l'histoire contemporaine. 

Un témoignage de plus s'ajoutant à tant d'autres, que La réparation? Sans hésiter, j'affirme que non, car les propos de l'auteur dépassent dans leur interrogation - pour les plus jeunes - le cadre strict du devoir de mémoire envers sa famille, pour mettre en lumière, avec une extrême pudeur et beaucoup de sensibilité, ce qui somme toute s'applique à tous les traumatismes de la guerre, qu'ils s'incarnent en Europe, en Arménie, en Palestine, en Algérie ou ailleurs. Qu'on ne s'y trompe pas: à l'inverse de L'incroyable Monsieur Schneck ou Val de Grâce - autres écrits de Colombe Schneck - La réparation n'est pas une oeuvre littéraire où se mêlent la réalité et l'imaginaire, mais bel et bien un document vrai. 

Le récit de Colombe Schneck s'amorçe avec sa propre fille qui répond au joli nom de Salomé, une promesse faite à sa mère Hélène. Cela lui rappelle une autre enfant, Salomé Bernstein - cousine de sa mère, fille de Raya et soeur de sa grand-mère maternelle Ginda - morte à Auschwitz en 1943, dont il ne reste qu'une photo datée de 1939: Salomé est en culotte blanche, petits souliers et chaussettes assortis. Elle tient un sceau en fer-blanc à la main. De l'autre, elle s'est agrippée à un fauteuil d'enfant. Elle sourit sous le soleil, regardant sur le côté, une jambe légèrement en arrière, l'autre un peu en dedans.

Elle entreprend alors de remonter le temps, de sonder et éclairer la mémoire familiale, des Etats-Unis en Israël en passant par la Lituanie. Pour savoir, pour comprendre dans l'urgence tout ce qui lui a été caché, ce passé dont il ne reste rien et qui dans ses inquiétudes, rejoint le présent. Qu'est-ce qu'il y a de juif en moi? J'aime le hareng mariné et les cornichons à la russe. J'ai peur. J'ai tout le temps peur qu'il arrive quelque chose à mes enfants, je ne suis pas croyante mais tous les soirs je m'endors en priant, pitié qu'il ne leur arrive rien. (...) Et si mon enfant meurt, est-ce que je pourrai continuer à vivre?

Comme bon nombre d'autres écrivains, Colombe Schneck s'interroge sur le sens de sa démarche: Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales en chevreau mordoré, tu te complais dans des histoires d'amour impossibles, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah?

A travers les événements qui ont frappé toute sa communauté, elle souligne avec tact et discrétion ce qui, pour les acteurs tragiques de cette histoire, constitue l'après: le silence, l'interdit invisible, l'oubli, le refuge dans l'imaginaire des bonheurs révolus, le ressentiment, le cadre de l'incarcération parfois perpétué et ces souvenirs dont les images ressemblent à celles d'une vie antérieure avec laquelle on prend ses distances, par amour de la vie. Au passage, Colombe Schneck cite cette phrase terrible et juste, de Jorge Semprun, tirée de L'écriture ou la vie: Pour continuer à vivre, il valait mieux tomber dans une amnésie volontaire. Si rares ont été ceux qui ont été capables d'entendre.

Un autre éclairage intéressant touche les rescapés - ceux qui ont eu de la chance - sur lesquels pèse la suspicion et qui peinent à se débarrasser de leur culpabilité, alors qu'il n'y a pas faute. Sur l'intégration, aussi: Eux sont dans cette illusion protectrice, ils se croient intégrés, alors qu'ils vivent en marge. (...) Ils vivent dans un pays où ils sont tolérés. Sans plus. Enfin, pour ceux qui n'ont pas lu Le livre noir de Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman, Colombe Schneck nous raconte la Lituanie, dont 95% des juifs ont été exterminés. Une page d'histoire complexe de domination soviétique et allemande, que nos jeunes - aux côtés d'autres tragédies plus contemporaines - doivent connaître. Pour comprendre, eux aussi. Et ne pas oublier.

Cité en introduction à La réparation, le dernier mot revient à David Grossman: On n'est plus victime de rien, même de l'arbitraire, du pire, de ce qui détruit la vie, quand on le décrit avec ses mots propres. 

Une réparation qui vaut plus que le chèque que la grand-mère de Colombe Schneck a reçu d'Allemagne en réponse à sa détresse. Pour Salomé et tous les autres... 

Colombe Schneck, La réparation (Grasset, 2012)

Jorge Semprun, L'écriture ou la vie (coll. Folio/Gallimard, 2007)

Le livre noir, textes et témoignages - réunis par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman (Solin/Actes Sud, 1995 et 2010)

Musica présente - 37 John Eliot Gardiner

John Eliot Gardiner

chef d'orchestre britannique, né en 1943

*

Claudio Monteverdi

Vespro della Beata Vergine

(Monteverdi Choir, London Oratory Junior Choir, Schola Cantorum of the Cardinal Vaughan Memorial School, English Baroque Soloists, John Eliot Gardiner)


06:33 Écrit par Claude Amstutz dans Claudio Monteverdi, John Eliot Gardiner, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/10/2012

La citation du jour

Paul Valéry

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Ce ne sont pas du tout les méchants qui font le plus de mal en ce monde. Ce sont les maladroits, les négligents, les crédules.

Paul Valéry, Mélanges, dans Oeuvres vol. 1 (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1989)

image: Jean-Baptiste Martin, La chute / 2007 (jeanbaptistemartin.com)

01:02 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature francophone, Paul Valéry | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/10/2012

Morceaux choisis - Marie Noël

Marie Noël

Marie Noël.jpg

Il arrive que nous cherchons, dans notre ami, la consolation et qu'elle ne s'y trouve pas aujourd'hui. Il arrive que nous ayons soif et que la tendresse de notre ami oublie aujourd'hui de nous donner à boire. C'est que la source de douceur humaine n'est pas inépuisable. Le consolateur a, comme nous, ses heures de sécheresse. Celui qui nous donne la force manque aujourd'hui de force. Celui qui relève notre joie est tombé, aujourd'hui, de sa joie.

Comprenons-le. Ayons compassion à notre tour de cette pauvreté. N'exigeons rien. Ne réclamons pas sans cesse de l'amitié, de la bonté, le plus dont elle est capable mais soyons toujours reconnaissant pour le moins dont elle dispose, le peu qu'elle a et nous donne. Et sachons attendre. L'instant vient où la grâce de l'ami lui sera et nous sera rendue.

Marie Noël, Notes intimes, dans: Vives Flammes no 273: La douceur (Ed. du Carmel, 2008) 

07:44 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; spiritualité; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

24/10/2012

Le poème de la semaine

Raymond Radiguet

Aurore, à nul des coeurs qui saignent, 
Ne vas recommander l'école 
Où buissonnière on nous enseigne 
La douleur plutôt que les jeux.
 
Un jour, en mousse se déguise 
L'espiègle Vénus, et son col 
Marin fait le ciel orageux; 
Demain en maîtresse d'école,
 
Mais marine, non buissonnière. 
Ses leçons sont plus à ma guise, 
Ignorante, elle qui serait 
De ses élèves la dernière!
 
Vénus charmant les tableaux noirs 
Figure tracée à la craie, 
Enfin Vénus s'effacerait, 
Ligne à ligne, de nos mémoires.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
 

09:08 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

23/10/2012

Rose-Marie Pagnard

pagnard.jpgRose-Marie Pagnard, Le conservatoire d'amour (Editions du Rocher, 2008)

Le Conservatoire d'amour fait entendre une musique déjantée. Sur le thème, tout d'abord, de la fugue des soeurs Gretel et Gretchen, jeunes filles de bonne famille un peu évaporées, qui ont décidé de se rendre au conservatoire malgré l'interdiction paternelle. Mais qui dit vocation, dit accords et désaccords... Parviendront-elles à surmonter la terrible épreuve qui les y attend? Bientôt s'élève le motif rampant de la flûte dont elles jouent dans l'espoir d'amadouer le maître des Enfers qui défend l'entrée de la Musique. Mais il leur faudra beaucoup de persévérance pour triompher des sentiments qui les assaillent tour à tour: peur, tristesse, colère... Car l'endroit est hanté. Est-ce à cause de la présence toute proche d'une morgue? Ou du secret de famille honteux qui ronge Madame Swan, la redoutable directrice du conservatoire aux airs de Cruella? Ou de l'amour impossible de Gretchen pour le mystérieux Hansel?

Dans ce conte fantastique célébrant l’amour de l’art, de la musique en particulier, Gretel et Gretchen qui rêvent d’entrer au conservatoire vont, trois jours durant, affronter diverses épreuves initiatiques, être chahutées ou surmonter la peur, braver les interdits, mais aussi côtoyer la mort. Un style débridé, volontiers onirique, exaltant les forces mystérieuses de l’imaginaire avec beaucoup de malice et de poésie.

03:35 Écrit par Claude Amstutz dans Contes, Littérature francophone, Littérature suisse | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; contes; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |