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31/05/2014

La musique sur FB - 2103 R.Clarke

Rebecca Clarke

String Quartet

Comodo e Amabile

 

Flesch Quartet


00:09 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

30/05/2014

Morceaux choisis - Virginia Woolf

Virginia Woolf

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Le soleil ne s’était pas encore levé. La mer ne se distinguait pas du ciel, sauf que la mer se plissait légèrement comme si une étoffe avait des rides. Progressivement à mesure que le ciel blanchissait une ligne sombre marqua l'horizon qui séparait le ciel de la mer et l’étoffe grise se barra de traits épais qui se déplaçaient, les uns après les autres, sous la surface, se suivaient, se poursuivaient, perpétuellement. 

À mesure qu’elles approchaient du rivage chaque barre se soulevait, s’enflait, se brisait et balayait un fin voile d’eau blanche sur le sable. La vague s’arrêtait, et puis se retirait à nouveau, soupirant comme un dormeur dont le souffle va et vient inconsciemment. Progressivement la barre sombre sur l’horizon se fit claire comme si au fond d’une veille bouteille de vin les sédiments s’étaient déposés et avaient laissé du vert sur les parois. Derrière elle, aussi, le ciel s’éclaircissait comme ci là-bas les sédiments blancs s’étaient déposés, ou comme si le bras d’une femme allongée sous l’horizon avait levé une lampe et des barres plates de blancs, de vert et de jaune s’étalaient sur le ciel comme les lames d’un éventail. Puis elle leva sa lampe un peu plus haut et l’air sembla devenir fibreux et s’arracher à la verte surface voltigeant et flambant  en fibres jaunes et rouges comme les flammes fumantes qui s’échappent d’un feu de joie. Progressivement les fibres enflammées du feu de joie se fondirent en une cule nuée, une seule incandescence qui souleva la laine lourde et grise du ciel au-dessus d'elle et la transforma en un million d'atomes d'un bleu tendre. La surface de la mer devint lentement transparente et s'étendit ondulante et étincelante jusqu'à ce que les raies sombres fussent presque effacées. Lentement le bras qui tenait la lampe la souleva plus haut et puis plus haut encore jusqu'à ce qu'une large flamme devînt visible; un arc de feu brûla au bord de l'horizon, et tout autour la mer se mit à flamboyer d'or.

La lumière frappa les arbres du jardin, une feuille devint transparente et puis une autre. Un oiseau gazouilla très haut; il y eut une pause; un autre gazouilla un peu plus bas. Le soleil avivait les murs de la maison, et se posait comme la pointe d’un éventail sur le store blanc et laissait l’empreinte d’un doigt d’ombre bleue sous la feuille près de la fenêtre de la chambre. Le store frémissait légèrement, mais à l’intérieur tout était obscur et insubstantiel. Les oiseaux chantaient leur vide mélodie au-dehors.

Virginia Woolf, Les vagues, dans: Romans - Essais (coll. Quarto/Gallimard, 2014)

00:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

28/05/2014

Le poème de la semaine

Marie-Claire Bancquart

O vous du petit matin dans une chambre 
qui demandez si la grappe du jour 
vous réserve un grain délectable 
ne vous levez pas encore, attirez vers vous l'ordinateur, 
écrivez en italique votre espoir 
puis vivez vos heures et revenez au cœur du soir. 
Vous voici devant l'écran, les lettres
s'inclinent 
toujours 
Et vous les transposez en corps dix-huit pour lire 
Comme une affiche 
L'inscription de votre désir déçu - qui renaît. 
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

07:44 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

La citation du jour

Heinrich Heine

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J'aime la mer comme mon âme. Souvent même je pense que la mer est vraiment mon âme: des plantes cachées y poussent qui seulement au moment de l'épanouissement montent en surface, puis se fanant, s'enfoncent à nouveau; de même des profondeurs de mon âme montent de merveilleuses floraisons d'images, et elles embaument, et elles éclairent, et elles disparaissent.

Heinrich Heine, Tableaux de voyage (Cerf, 2000)

image: http://poemes-provence.fr

00:17 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citations; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/05/2014

La musique sur FB - 2102 G.F.Telemann

Georg Philip Telemann

Ouverture in A minor for Recorder, Strings & Continuo

 

Orfeo Barockorchester

Carin van Heerden


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Le poème de la semaine

Charles Vildrac

Arbre mutilé, maintenant sois libre!
 
Ils avaient empoigné tes branches
Pour les cingler et les briser ensemble
Par le calcul et la rigueur de leurs pesées;
 
Ils les maintenaient en branle éperdu,
Ils les tourmentaient de durs élans captifs,
Ils se disputaient tes fruits et tes feuilles
Et jusqu’à tes nids!
 
Ils ont fait de toi pendant vingt saisons
Un arbre d’hiver et de quel hiver!
Le sol est jonché de tes frondaisons.
Ton écorce pend en lanières blêmes
Poisseuses partout de la même sève!
 
Mais maintenant, veuille revivre et libre!
Mais maintenant oh! veuille te garder!
 
Ton faîte est brisé mais le tronc est fort,
Mais l’espoir est fort, mais la terre est riche.
Et vois tes bourreaux: leur oeuvre n’a pu
Que précipiter leur décrépitude!
 
Arbre écartelé par leurs convoitises.
Tes bras déchirés, tes bras ennemis
Fais-les se nouer, se croiser, s’étreindre,
Se quitter, se tordre et se prendre encore
De telle façon que tu ne sois plus
Un déploiement de forces divergentes.
Mais un seul destin, un amour, un arbre!
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle
  

00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/05/2014

La musique sur FB - 2101 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Le Nozze di Figaro, K 492

"Dove sono"

 

BBC Symphony Orchestra

Colin Davis

merci à Myette B


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25/05/2014

Elsa Osorio

9782864246251.gifElsa Osorio, Tango (Métailié, 2007)

L'histoire d'une ville et d'une musique à travers la saga de deux familles socialement opposées. A Paris, au Latina, Luis invite Ana à danser le tango. Elle est française et elle aime la danse autant qu'elle déteste la patrie de ses parents, l'Argentine. Il est argentin de passage à Paris pour tenter d'échapper à une crise économique et psychologique. Un projet de film sur le tango va les réunir...

Amours, joies et peines, sur fond de rivalités sociales, peuplent ce roman dont le tango, emblème poétique et politique, est le cœur. Beaucoup de charme émane de ce récit dont on prend plaisir à découvrir la destinée des nombreux protagonistes, chaleureux, parfois extrêmes, mais toujours passionnés. Une myriade de personnages, de désirs et de sentiments qui rappellent furieusement… le tango !

Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2008)

00:09 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livresé | |  Imprimer |  Facebook | | |

24/05/2014

La musique sur FB - 2100 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Piano concerto No 22 in E major, KV 482

 

Kristian Bezuidenhout

Freiburger Barockorchester

Petra Müllejans


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23/05/2014

Lire les classiques - Victor Hugo

Victor Hugo

littérature; poésie; anthologie; livres

Je vis un ange blanc qui passait sur ma tête;
Son vol éblouissant apaisait la tempête,
Et faisait taire au loin la mer pleine de bruit.
- Qu'est-ce que tu viens faire, ange, dans cette nuit?
Lui dis-je. - Il répondit: - je viens prendre ton âme. -
Et j'eus peur, car je vis que c'était une femme;
Et je lui dis, tremblant et lui tendant les bras:
- Que me restera-t-il? car tu t'envoleras. -
Il ne répondit pas; le ciel que l'ombre assiège
S'éteignait... - Si tu prends mon âme, m'écriai-je,
Où l'emporteras-tu? montre-moi dans quel lieu.
Il se taisait toujours. - O passant du ciel bleu,
Es-tu la mort? lui dis-je, ou bien es-tu la vie? -
Et la nuit augmentait sur mon âme ravie,
Et l'ange devint noir, et dit: - Je suis l'amour.
Mais son front sombre était plus charmant que le jour,
Et je voyais, dans l'ombre où brillaient ses prunelles,
Les astres à travers les plumes de ses ailes.
 

Victor Hugo, Apparition, dans: Les contemplations (coll. GF/Flammarion, 2008)

image: Joseph Mallord William Turner, Angel standing in the Sun (uploads5.wikipaintings.org)

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