Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/06/2014

Simonetta Agnello Hornby

9782867463303.gifSimonetta Agnello Hornby, L'amandière (Liana Levi, 2003)

 

La littérature italienne, décidément, nous offre toujours des surprises, de petits bijoux qui passent sans bruit – au départ – de main en main avec ferveur et gratitude. C’est ainsi que L’amandière de Simonetta Agnello Hornby a connu un succès aussi vif et mérité. Avec une construction narrative qui nous tient en haleine tout au long du roman, nous suivons le destin hors du commun de Maria Rosalia Inzerillo – dont le récit commence à sa mort – et les éclairages contradictoires que les habitants de ce village imaginaire de Sicile portent sur elle. Admirée par les uns, scandaleuse pour les autres, entre l’apparence des choses et leur réalité cachée, où se niche la vérité ? Un premier roman enchanteur.

 

Egalement disponible en coll. Points (Seuil, 2005)

05:38 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

29/06/2014

Musica présente - 91 Scott Ross

Scott Ross

claveciniste et organiste américain, 1951 - 1989

*

Jean-Henry d'Anglebert

Première suite pour clavecin


05:30 Écrit par Claude Amstutz dans Domenico Scarlatti, Musica présente, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

28/06/2014

Erri de Luca

1246711-gf.jpgErri de Luca, Le jour avant le bonheur (coll. Folio/Gallimard, 2012)

Erri de Luca nous raconte, dans le Naples de l'après-guerre, l'histoire d'un orphelin qui, sous la protection généreuse et attentive du concierge de l'immeuble - Don Gaetano, orphelin lui aussi - distille ses souvenirs d'enfance, puis, adulte, deviendra le narrateur de cette histoire troublante. Il se remémore ses années d'école où il y avait les pauvres et les autres, ceux dont on rasait la tête à cause des poux et les autres - enfants de familles aisées - qui gardaient leurs cheveux tout au long de l'année. Deux évenements, au cours de cette période, vont bouleverser sa vie: La première, quand par curiosité il pénètrera dans une grotte, en réalité un entrepôt de contrebande avec un lit de camp et des livres où Don Gaetana avait caché un juif pendant la guerre. Dans ce lieu naîtra sa passion pour les livres, avec la complicité du libraire du village, Don Raimondo, qui lui en prêtera gratuitement, à condition qu'il lui partage ses impressions de lecture.

Le second événement surgira lors d'une partie de football, quand il apercevra, derrière un balcon, une fillette de huit ans, Anna, aux yeux écarquillés et dont la pensée ne le quittera jamais: Devant les buts à défendre s'étalait une mare, due à une fuite d'eau. Au début du jeu, elle était limpide, je pouvais y voir le reflet de la petite fille à la fenêtre, pendant que mon équipe attaquait. Je ne la croisais jamais, je ne savais pas comment était fait le reste de son corps, sous son visage appuyé sur ses mains.

Dix ans plus tard, il la retrouvera mais, fréquentant un jeune de la Camorra en prison, Don Gaetano tentera bien de l'avertir du danger, mais l'adolescent passera outre. Ainsi, réunis une seule fois pour le meilleur et pour le pire, nos deux tourtereaux connaîtront leur premier acte d'amour, comme une dette payée au désir de leur enfance, mais aux conséquences irréversibles. Je n'en dis pas davantage: Vous les apprendrez en chemin! Le jour après le bonheur, j'étais un alpiniste qui titubait dans la descente, dira notre amoureux...

En marge de cette délicate musique du coeur, ce roman, par la voix de Don Gaetano, témoigne de la douleur et de la dureté des temps de guerre à Naples - où moururent davantage de civils que de soldats - dont le narrateur, par son écoute attentive, fidèle, admirative, deviendra le témoin indirect. C'est aussi l'histoire d'une ville, d'une appartenance, d'un code d'honneur qui peu à peu deviendront un reflet unique de l'âme de notre héros. A Naples, le soleil aime ceux qui vivent en bas, là où il n'arrive pas. Plus que tous, il aime les aveugles et leur fait une caresse spéciale sur les yeux. Le soleil n'aime pas les adorateurs qui se mettent à nu sous son abondance et s'en servent pour colorer leur peau. Lui veut réchauffer ceux qui n'ont pas de manteau, ceux qui claquent des dents dans les ruelles étroites. Il les appelle dehors, les fait sortir de leurs petites pièces froides et les frictionne jusqu'à ce qu'ils sourient sous la chatouille. (...) Les vitres sont ses marches d'escalier, la lumière les descend par amour pour toi. C'est signe que le soleil te protège... parole de Don Gaetano!

Et de protection, justement - un couteau offert par le vieil homme - notre héros en aura besoin pour grandir dans la douleur et laver son honneur, à la napolitaine...

07:09 Écrit par Claude Amstutz dans Erri de Luca, Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

27/06/2014

La musique sur FB - 2113 H.Purcell

Henry Purcell

Abdelazer

Ouverture

 

Freiburger Barockorchester

Thomas Hengelbrock


05:21 Écrit par Claude Amstutz dans Henry Purcell, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

26/06/2014

Ossip Mandelstam

9782844853516.gifOssip Mandelstam, Nouveaux poèmes 1930-1934 (Allia, 2010)

D'Ossip Mandelstam, poète russe contemporain d'Anna Akhmatova et de Marina Tsvetaeva, on connaît surtout son texte le plus célèbre, Le bruit du temps (coll. Titres/Bourgois) et Le voyage en Arménie (Mercure de France). Il faut y ajouter la magnifique anthologie Simple promesse (La Dogana). Le présent recueil reprend des poèmes écrits avant sa terrible fin de vie: Arrêté une première fois en 1934 pour ses critiques contre Staline, il est condamné à cinq ans de travaux forcés en 1938 pour des activités jugées contre-révolutionnaires avant de mourir d'humiliations et de mauvais traitements près de la Kolyma en cette même année, son corps jeté dans une fosse commune.

Entre autres élégies de la langue allemande, de la poésie russe, de l'âme arménienne, on peut découvrir ces vers poignants: A tes frêles épaules sous les coups de rougir, sous les coups de rougir, sous le gel de brûler. A tes mains enfantines de soulever les fers, de soulever les fers et tresser les cordages. A tes tendres pieds nus d'aller nus sur le verre, d'aller nus sur le verre et le sable sanglant. Mais à moi en ton nom, cierge noir de brûler, cierge noir de brûler, et ne pouvoir prier.

 

05:44 Écrit par Claude Amstutz dans Anna Akhmatova, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/06/2014

Le poème de la semaine

Georges Jean

Se ramasse au fond du Temps
Le secret des longues routes
 
Visages emplis de vent
Marais ouverts au soleil
 
Promenade d’un enfant
J’entends le bruit sec des feuilles
 
Sillons abandonnés où rouillent des charrues
 
Sombres forêts perdues où passait une fille
Et ses cheveux d’ardoise et ses mains de genêts
 
Le soir est écarté aux limites du ciel
 
L’immobilité me convient
 
Alors les mots
comme des bulles
montent.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

23/06/2014

Béatrice Wilmos

9782081223349.gifBéatrice Wilmos, L'Album de Menzel (Flammarion, 2010)

Parfois, ce qui est improbable arrive. Andrei Mayerov, conservateur du musée de l'Hermitage à Léningrad, chargé de récupérer les oeuvres d'art volées par les allemands au cours de la deuxième guerre mondiale, le réalise quand il rencontre Anna, restauratrice de dessins, dont la famille a été massacrée par ses compatriotes. Ils s'aiment et se promet de lui restituer l'album du peintre Menzel: J'aime la façon dont il allonge les jambes quand il s'assied avec nous pour bavarder et ce regard qu'il pose alors sur moi, longuement, comme s'il s'attendait que je lui parle. J'aime quand il se tient en retrait et me regarde travailler en silence. (...) J'aime ses mains quand il prend un dessin et du doigt, très légèrement, suit un tracé pâli ou le contour d'une déchirure. J'aime sa manière vive de tourner les pages de son carnet de croquis et de dessiner hâtivement, assis sur un muret, à la terrasse d'un café ou, même, marchant et me parlant, le pas à peine ralenti, le visage baissé, sa main qui tient le carnet, toujours un peu en biais, ses doigts qui vont et viennent très vite sur la page, présent près de moi et pourtant absorbé par tant d'images qui me demeurent étrangères...

Je n'en irai pas davantage, sinon que bien au-delà d'une histoire d'amour, ce livre parle de la folie des hommes, des horreurs de la guerre avec ses haines, ses souffrances, ses vengeances perpétrées par l'armée de Staline, marchant sur Berlin. Une belle écriture pour relier le destin individuel de quelques-uns à l'un des épisodes les plus abjects de notre époque. Ponctué d'observations fines sur l'art, ce récit servi par une trame romanesque délicate et poignante, mériterait à son auteur discret un emplacement privilégié dans nos librairies ou nos bibliothèques!

Béatrice Wilmos a déjà publié La dernière sonate de l'hiver (Flammarion, 2007) ainsi que Le cahier des mots perdus (Belfond, 2013). L'Album de Menzel est son second roman.

 

08:58 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

21/06/2014

Philippe Jaccottet

images.jpegSébastien Labrusse, Au coeur des apparences - Poésie et peinture selon Philippe Jaccottet / précédé de: En compagnie des peintres - Entretien avec Philippe Jaccottet (Editions de la Transparence, 2012)

Précédé d'un entretien avec Philippe Jaccottet - En compagnie des peintres - tout le mérite de Sébastien Labrusse revient à débroussailler et mettre en perspective l'univers de l'auteur de La promenade sous les arbres à travers quelques motifs rarement traités, tels le contraste entre la force de l'émotion transcrite et l'insignifiance de ce qui la cause; le sens du sacré et son approche du paradis récusant toute représentation; enfin, le thème de la joie dans ses écrits en contrepoint à la finitude omniprésente dans toute son oeuvre: Je pense quelquefois que si j'écris encore, c'est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d'une joie dont on serait tenté de croire qu'elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. (Cahier de verdure)

Approche du paysage, regard d'un peintre des mots, des frontières visibles et invisibles qui l'épanouissent ou le hantent - à l'épreuve de la mort - Philippe Jaccottet est admirablement cerné, autant qu'il se peut, dans cet essai de Sébastien Labrusse dont l'intelligence est d'accorder un vaste espace à la parole de l'auteur lui-même, dont on se réjouit de mieux découvrir les textes qui à ce jour auraient échappé à notre curiosité: Sur le jeune figuier épargné par l'incendie, une première feuille verte, tel un nouveau phénix. Plus que jamais est-on tenté de relire, après Silesius: Dieu est le vert des prés. (La seconde Semaison)  

00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Philippe Jaccottet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

20/06/2014

La musique sur FB - 2111 B.Britten

Benjamin Britten

"The Salley Gardens"

 

Ian Bostridge, Julius Drake


00:01 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |

19/06/2014

Hermann Hesse

images.jpegHermann Hesse, Une bibliothèque idéale (Rivages, 2010)

Serait-il exagéré de dire que l'auteur de Siddharta, du Jeu des perles de verre et de L'éloge de la vieillesse nous apprend à lire? Oui, car il nous invite à rester subjectifs, critiques, passionnés surtout, libres d'affirmer ces préférences qui font de nous des lecteurs uniques - avec nos contradictions, nos humeurs, nos fantaisies - plutôt que des fantômes sans saveur particulière, dressant l'inventaire convenu des incontournables. Ainsi, Hermann Hesse plonge dans la littérature universelle, pour évoquer uniquement des auteurs qui parlent à sa sensibilité personnelle, revêtent un sens, et captent son attention. Consacrant des pages nombreuses à l'Inde, à la Chine, à Goethe, Balzac, Verlaine ou Gotthelf, il nous délivre aussi un chapitre très instructif - De la lecture des livres - où Il aborde, parfois avec une sévérité excessive, les différents types de lecteurs: ses démarches, ses pulsions profondes, ses motivations.

Il ne sait pas (le lecteur), qu'il possède en lui-même toute la littérature et toute la philosophie du monde. Il ne soupçonne pas que les plus grands écrivains eux-mêmes ont puisé à cette source que nous portons tous au fond de nous. Consacre donc ne serait-ce qu'une heure, un jour de ta vie à cette étape où toute lecture est abolie. Il est si facile d'en revenir! Tu liras, écouteras et interpréteras d'autant mieux tout ce qui est écrit. Arrête-toi, ne serait-ce qu'une seule fois, en ce lieu où la pierre qui borde le chemin a autant de signification pour toi qu'elle en a eu pour Goethe et Tolstoï. Tu tireras de leur lecture et de celle des autres auteurs infiniment plus de profit, de sève et de miel. Tu seras alors en accord avec la vie et avec toi-même comme tu ne l'as jamais été...

00:42 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: essais; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |