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13/05/2014

Fatou Diome

 littérature; roman; livresFatou Diome, Inassouvies nos vies (Flammarion, 2008)

Betty passe son temps à observer l’immeuble d’en face. Son attention se focalise sur une vieille dame; à son air joyeux, elle la baptise Félicité et se prend d’affection pour elle. Lorsque Félicité est envoyée contre son gré dans une maison de retraite, Betty remue ciel et terre pour la retrouver. Une véritable amitié va les lier. Une nouvelle va plonger Félicité dans le mutisme. Impuissante, Betty prend du recul et part quelques jours. À son retour, Félicité n’est plus. Betty sombre dans la mélancolie. Une rencontre la sort du spleen : l’Ami, qu’elle va aimer comme on aime un homme qu’on ne touchera jamais, car le voir suffit. Mais la vie fait ses trous de dentelle ; au vide de trop, c’est le déclic : Betty largue les amarres, disparaît, on ne sait où. Chez elle, seule la musique, la kora, répond aux questions : inassouvie, la vie, puisqu’il y a toujours un vide à combler.

L’histoire de Betty et de Félicité est plus profonde qu’elle n’y paraît. Si le style de ce roman est habité par la joie de vivre, la musique et une sincère affection pour autrui, il ne s’empêche pas de montrer du doigt les vicissitudes de l’existence, le spleen, les limites de l’amitié ou la soif de réaliser ses rêves, sans moralisme ni accents mélodramatiques. Une bien jolie surprise littéraire.

également en format de poche (coll. J'ai Lu, 2010)

00:03 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/05/2014

La musique sur FB - 2095 W.A.Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart

Divertimento for String Trio in E Major, K 563 

 

Isaac Stern, Pinchas Zukerman

Leonard Rose


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11/05/2014

Lire les classiques - Rainer-Maria Rilke

Rainer-Maria Rilke

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 merci à Vasil Q

Éteins mes yeux: je te verrai encore
Bouche-moi les oreilles: je t’entendrai encore
Sans pieds, je marcherai vers toi
Sans bouche,  je t’invoquerai encore
Coupe-moi les bras: je te saisirai
Avec mon cœur comme avec une main
Arrache-moi le cœur et mon cerveau battra
Et si tu mets aussi le feu à mon cerveau
Je te porterai dans mon sang.

Rainer-Maria Rilke, Le Livre des images, dans: Oeuvres poétiques et théâtrales (Bibliothèque de la Pléiade, 1997)

image: http://arbrealettres.files.wordpress.com

10/05/2014

La musique sur FB - 2094 R.Wagner

Richard Wagner

Parsifal

"Sehnsucht"

 

Jonas Kaufmann

Münchner Rundfunkorchester

Michael Güttler


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09/05/2014

Morceaux choisis - John Donne

John Donne

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Je ne sais trop, ma foi, ce que nous pouvions faire
Avant de nous aimer: n'étions-nous donc sevrés?
Nous paissions-nous, enfants, de plaisirs terre à terre?
Ou chez les Sept Dormants étions-nous à ronfler?
Certes: ce plaisir seul ne fut imaginé,
Et si jamais je vis et désirai beauté
Et la pris, c'est alors que de toi je rêvai.
 
Et maintenant, bonjour, nos âmes qui s'éveillent,
Et qui de crainte encor ne s'osent regarder:
Car Amour tient l'amour de toute autre merveille
Et fait d'une chambrette un univers entier.
Qu'aillent navigateurs vers des mondes nouveaux,
Que cartes fassent voir des mondes tant et trop:
Soyons monde chacun, nul autre ne nous faut.
 
Nos visages l'un et l'autre en nos yeux se reflètent,
Sur nos visages sont nos coeurs simples et francs;
Où mieux qu'ici trouver mappemonde parfaite
Sans l'âpreté du Nord, le déclin du Couchant?
Ce qui meurt est le fruit d'un mélange mal fait:
N'ayant qu'un seul amour, ou si bien partagé
Que nul ne peut faiblir, nous ne mourrons jamais.
 

John Donne, Le bonjour, dans: Poèmes - édition bilingue (coll. Poésie/Gallimard, 1991)

traduit de l'anglais par Jean Fuzier et Yves Denis

image: Elisabeth Vigée Le Brun, Autoportrait (passionlectures.wordpress.com)

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08/05/2014

La musique sur FB - 2093 J.P.Rameau

Jean-Philippe Rameau

Pièces pour clavecin (1706)

"L'entretien des muses"

 

Violaine Cochard


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07/05/2014

Le poème de la semaine

Jules Supervielle

C’est beau d’avoir élu 
Domicile vivant 
Et de loger le temps 
Dans un coeur continu, 
Et d’avoir vu ses mains 
Se poser sur le monde 
Comme sur une pomme 
Dans un petit jardin, 
D’avoir aimé la terre, 
La lune et le soleil, 
Comme des familiers 
Qui n’ont pas leurs pareils, 
Et d’avoir confié 
Le monde à sa mémoire 
Comme un clair cavalier 
A sa monture noire, 
D’avoir donné visage 
A ces mots: femme, enfants, 
Et servi de rivage 
A d’errants continents, 
Et d’avoir atteint l’âme 
A petits coups de rame 
Pour ne l’effaroucher 
D’une brusque approchée. 
C’est beau d’avoir connu 
L’ombre sous le feuillage 
Et d’avoir senti l’âge 
Ramper sur le corps nu, 
Accompagné la peine 
Du sang noir dans nos veines 
Et doré son silence 
De l’étoile Patience, 
Et d’avoir tous ces mots 
Qui bougent dans la tête, 
De choisir les moins beaux 
Pour leur faire un peu fête, 
D’avoir senti la vie 
Hâtive et mal aimée, 
De l’avoir enfermée 
Dans cette poésie.
 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

06/05/2014

Philippe Claudel

9782253161998-T.jpgPhilippe Claudel, L'enquête (coll. Livre de Poche/LGF, 2012)

Dès les premières lignes de ce roman exceptionnel, on songe à Franz Kafka et son court texte intitulé Devant la loi: Un homme est envoyé dans une ville inconnue - par qui, nous ne le saurons jamais - afin d'enquêter au sein d'une Entreprise sur une vague de suicides inexpliqués. A peine parvenu à destination, il réalise que tout concourt à l'empêcher de mener à bien sa mission. Aucun interlocuteur ne répond à ses questions, tantôt le menaçant, tantôt lui prodiguant une sympathie déconcertante. Les lieux eux-mêmes lui semblent inquiétants, hostiles ou irréels.  

Avec la désagréable impression d'être const amment épié par des yeux invisibles, d'être transparent pour tous ceux qu'il côtoie, en proie à des cauchemars dont il se demande s'ils sont le fruit de son imagination ou le reflet de la réalité, notre Enquêteur va, avec l'énergie du désespoir, s'obstiner à vouloir lever le voile de cette pieuvre qui absorbe tout - jusqu'aux âmes - et le fait ressembler à une souris de laboratoire qui s'égare de plus en plus loin - jusqu'à la perte de son identité - dans un monde qui l'écrase. Notre monde? Il n'est plus temps de descendre dans les rues et de couper la tête aux rois. Il n'y a plus de rois depuis bien longtemps. Les monarques aujourd'hui n'ont plus ni tête ni visage.

Voyage au coeur de l'absurde, de l'aliénation et du doute, cette histoire se lit comme une fable cruelle et terrifiante sur l'individu incapable désormais de tirer la moindre des ficelles à son avantage, à force de ne plus chercher un sens à sa vie, de n'oser dire non à l'intolérable, à l'humiliation, à l'indifférence, devenu un robot à la voix synthétique tel celui que nous entendons chaque matin dans les autobus, les gares ou les aéroports.

On l'aime bien, cet Enquêteur pourtant ordinaire, mais consciencieux, honnête. On s'accroche à lui, seul contre tous semble-t-il capable encore d'éprouver de la compassion ou un sursaut de révolte malgré tous les obstacles qui lui sont tendus, soucieux d'accomplir sa mission: Son unique raison de vivre. Mais pour lui aussi, n'est-il pas déjà trop tard?  

Un dernier personnage, l'Ombre, délivrera la clef à notre homme, mais à quel prix? Chapitre manquant au meilleur des mondes possibles, ce livre à peine refermé, on s'interroge: Avons-nous traversé un mauvais rêve ou nos pieds foulent-ils les eaux immobiles d'une réalité qui nous colle à la peau et se révèle à nous dans toute sa monstruosité? Certains chapitres, dont celui consacré aux Déplacés, ne laissent planer aucun doute... 

00:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Philippe Claudel | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature; roman; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

05/05/2014

La citation du jour

Virginia Woolf 

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Le soleil est très chaud. Je vois la rivière. Je vois des arbres mouchetés et roussis par la lumière de l’automne. Des bateaux passent, traversent le rouge, traversent le vert. Au loin une cloche sonne, mais ce n’est pas pour la mort. Il y a des cloches qui sonnent pour la vie. Une feuille tombe, de joie. Oh, je suis amoureux de la vie.

Virginia Woolf, Les vagues (coll. Livre de poche/LGF, 2004)

image: http://us.123rf.com

05:28 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; morceaux choisis; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

04/05/2014

La musique sur FB - 2092 J.M.Leclair

Jean-Marie Leclair

Violin Concerto in F major, Op 7/4

 

Luis Otavio Santos

Les Muffatti

 

Peter Van Heyghen


00:02 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |