22/05/2014
La musique sur FB - 2099 L.Couperin/J.J.Froberger
Louis Couperin et Johann Jakob Froberger
Tombeau sur la mort de Charles Fleury de Blancrocher
Bruce Kennedy
02:01 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
21/05/2014
Le poème de la semaine
René Char
La truite
Rives qui croulez en parureAfin d'emplir tout le miroir,Gravier où balbutie la barqueQue le courant presse et retrousse,Herbe, herbe toujours étirée,Herbe, herbe jamais en répit,Que devient votre créatureDans les orages transparentsOù son coeur la précipita? Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
00:06 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth, René Char | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
20/05/2014
Morceaux choisis - Marguerite Duras
Marguerite Duras
Un jour elle n'est plus là. Vous vous réveillez et elle n'est plus là. Elle est partie dans la nuit. La trace du corps est encore dans les draps, elle est froide.
C'est l'aurore aujourd'hui. Pas encore le soleil, mais les abords du ciel sont déjà clairs tandis que du centre de ce ciel l'obscurité tombe encore sur la terre, dense.
Il n'y a plus rien dans la chambre que vous seul. Son corps a disparu. La différence entre elle et vous se confirme par son absence soudaine.
Au loin, sur les plages, des mouettes crieraient dans le noir finissant, elles commenceraient déjà à se nourrir des vers de vase, à fouiller les sables délaissés par la marée basse. Dans le noir, le cri fou des mouettes affamées, il vous semble tout à coup ne l'avoir jamais entendu.
Elle ne reviendrait jamais.
Le soir de son départ, dans un bar, vous racontez l'histoire.
D'abord vous la racontez comme s'il était possible de le faire, et puis vous abandonnez. Ensuite vous la racontez en riant comme s'il était impossible qu'elle ait eu lieu ou comme s'il était possible que vous l'ayez inventée.
Le lendemain, tout à coup, vous remarqueriez peut-être son absence dans la chambre. Le lendemain, peut-être éprouveriez-vous un désir de la revoir là, dans l'étrangeté de votre solitude, dans son état d'inconnue de vous.
Peut-être vous la chercheriez au-dehors de votre chambre, sur les plages, aux terrasses, dans les rues. Mais vous ne pourriez pas la trouver parce que dans la lumière du jour vous ne reconnaissez personne. Vous ne la reconnaîtriez pas. Vous ne connaissez d'elle que son corps endormi sous ses yeux entrouverts. La pénétration des corps vous ne pouvez pas la reconnaître, vous ne pouvez jamais reconnaître. Vous ne pourrez jamais.
Quand vous avez pleuré, c'était sur vous seul et non sur l'admirable impossibilité de la rejoindre à travers la différence qui vous sépare.
De toute l'histoire vous ne retenez que certains mots qu'elle a dits dans le sommeil, ces mots qui disent ce dont vous êtes atteint: Maladie de la mort.
Très vite vous abandonnez, vous ne la cherchez plus, ni dans la ville, ni dans la nuit, ni dans le jour.
Ainsi cependant vous avez pu vivre cet amour de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en la perdant avant qu'il soit advenu.
Marguerite Duras, La maladie de la mort (Minuit, 1982)
00:05 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; morceaux choisis; livres | | Imprimer | Facebook |
19/05/2014
Thomas Sanchez
Thomas Sanchez, King Bongo (Coll. Série Noire/Gallimard, 2005)
Cuba, 1957. L'île, tenue par les américains, exhibe scandaleusement ses hôtels de luxe et ses boîtes de nuit. La police politique traque la rébellion menée par Castro. Des bombes explosent. La fête est partout. Des gens disparaissent. N'importe qui peut être un autre et des mendiants dirigent la ville tandis que de faux puissants ne sont que des façades. Cuba reste un mystère. King Bongo, qui croyait tout connaître de son île, la redécouvre brutalement. Sa soeur aussi noire de peau qu'il est blanc, a disparu lors d'un attentat d'une violence rare. Tout le monde la cherche. Personne ne semble avoir la moindre idée et cela sent le vaudou. Elle qui dansait à rendre fous les hommes s'est évanouie dans les odeurs de poudre et les tables brisées. King Bongo le sait, elle est tout près de lui. Il a grandi avec elle. Elle est sa soeur. Il ne la lâchera pas...
On se croirait dans une fête qui n’en finit pas, avec ses casinos, ses danseuses – dont la Panthère , qui joue un rôle clé dans l’histoire – et ses voitures de luxe. Mais aussi avec ses complots politiques, ses relents de corruption et ses bains de sang… Une atmosphère troublante, servie par une intrigue envoûtante à souhait !
Disponible également en coll. Folio Policier (Gallimard, 2007)
Par l'auteur de Le jour des abeilles (coll. Folio/Gallimard, 2002), son chef d'oeuvre.
00:18 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature policière, Littérature sud-américaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
18/05/2014
La musique sur FB - 2098 G.Bononcini
Giovanni Bononcini
"Stretto in lacci ed in catene"
Ditte Andersen, Ann Hallenberg
Lautten Compagney
Wolfgang Katschner
00:06 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
16/05/2014
La musique sur FB - 2097 F.Schubert/G.Mahler
Franz Schubert
String Quartet No 14 in D minor, D 810 - "Death of the Maiden"
II. Andante con moto
(transcr: Gustav Mahler)
I Musici de Montreal
Yuli Turovsky
23:25 Écrit par Claude Amstutz dans Franz Schubert, Gustav Mahler, La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
Ernest Hemingway
Ernest Hemingway, Le soleil se lève aussi (Coll. Folio/Gallimard, 1972)
Elle détourna les yeux. Je crus qu’elle cherchait une autre cigarette. Puis je vis qu’elle pleurait, qu’elle tremblait et qu’elle pleurait. Elle évitait de me regarder. Je la pris dans mes bras.
Ce roman est le portrait du Paris des écrivains de l'entre-deux-guerres, de ces êtres à la dérive, désabusés au cœur de nuits sans fin, passionnés de tauromachie, à la recherche d’intimités improbables. Entre Jack Barnes blessé dans son coeur et son corps, Lady Ashley - Brett - qui exerce une fascination sur tous les hommes qui l'entourent et Michael le vétéran écossais au comportement excessif, tout l’univers d’Hemingway y trouve sa place avec ses joies frivoles, ses ombres du passé, ses ivresses et ses désenchantements. Un texte plutôt méconnu qui se déroule dans une ambiance de fête étourdissante et mélancolique.
En 1957, Henry King réalise une adaptation cinématographique avec pour interprètes principaux Tyrone Power, Erroll Flynn et Ava Gardner.
00:20 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | Facebook |
15/05/2014
Morceaux choisis - Anna Akhmatova
Anna Akhmatova
Que nous importe, en vérité,Que tout se transforme en poussière,Sur combien d’abîmes j’ai chanté,Dans combien de miroirs j’ai vécu?Ce n’est pas un rêve, soit, ni un réconfort,C’est tout sauf un bienfait du ciel,Il se peut que tu sois obligéDe te rappeler plus qu’il n’est nécessaire.Le grondement des poèmes qui se taisent,L’oeil qui se cache dans les profondeurs,Cette couronne de barbelés rouillésAu milieu d’un silence inquiet.
Anna Akhmatova, dans: Collectif, Quelqu'un plus tard se souviendra de nous (coll. Poésie/Gallimard, 2010)
image: http://www.metronews.fr
16:11 Écrit par Claude Amstutz dans Anna Akhmatova, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
La musique sur FB - 2096 S.Lyapunov
Sergey Lyapunov
Zelazowa Wola, Op 37 - Symphonic Poem in memory of Chopin
State Academic Symphony Orchestra
Evgeny Svetlanov
merci à Catherine A
15:58 Écrit par Claude Amstutz dans La musique sur Facebook, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : musique classique; facebook | | Imprimer | Facebook |
14/05/2014
Le poème de la semaine
Guillaume Apollinaire
Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant la vie et de la mort ce qu’un vivant peut connaître Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l’amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Connaissant plusieurs langages Ayant pas mal voyagé Ayant vu la guerre dans l’Artillerie et l’Infanterie Blessé à la tête trépané sous le chloroforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l’effroyable lutte Je sais d’ancien et de nouveau autant qu’un homme seul pourrait des deux savoir Et sans m’inquiéter aujourd’hui de cette guerre Entre nous et pour nous mes amis Je juge cette longue querelle de la tradition et de l’inventionDe l’Ordre et de l’Aventure Vous dont la bouche est faite à l’image de celle de Dieu Bouche qui est l’ordre même Soyez indulgents quand vous nous comparez À ceux qui furent la perfection de l’ordre Nous qui quêtons partout l’aventure Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons vous donner de vastes et d’étranges domaines Où le mystère en fleurs s’offre à qui veut le cueillir Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues Mille phantasmes impondérables Auxquels il faut donner de la réalité Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait Il y a aussi le temps qu’on peut chasser ou faire revenir Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières De l’illimité et de l’avenir Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés Voici que vient l’été la saison violente Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps Ô Soleil c’est le temps de la Raison ardenteEt j’attends Pour la suivre toujours la forme noble et douce Qu’elle prend afin que je l’aime seulement Elle vient et m’attire ainsi qu’un fer l’aimantElle a l’aspect charmantD’une adorable rousse Ses cheveux sont d’or on dirait Un bel éclair qui durerait Ou ces flammes qui se pavanent Dans les roses-thé qui se fanent Mais riez riez de moi Hommes de partout surtout gens d’ici Car il y a tant de choses que je n’ose vous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez pitié de moi Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
03:40 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |