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06/05/2015

Le poème de la semaine

Abdellatif Laâbi

 

Ce monde n'est pas le mien

et je n'ai pas d'autre monde

Je ne dispute à personne son royaume

Je ne convoite

que ce qui a été délaissé

par les convoitises:

un arpent de terre en jachère

un mouchoir de ciel

imbibé de lavande

un filet d'eau

plus pour le plaisir des yeux

que pour la soif

un fruit resté seul sur l'arbre

des livres hors commerce

usés à force d'être lus

des amitiés pour le simple repos du coeur

une étoile complice pour les confidences

en cas de douleur

des miettes pour attirer

les hirondelles de la vision

un bâton solide de pélerin

pour entreprendre

encore et toujours

le seul voyage qui en vaille la peine

celui au centre de l'homme

 

 

Quelques traces de craie dans le ciel,

Anthologie poétique francophone du XXe siècle

00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature; poésie | |  Imprimer |  Facebook | | |

15/08/2014

Morceaux choisis - Abdellatif Laâbi

Abdelattif Laâbi

littérature; poésie; anthologie; livres

Que de musiques
nous ont accompagnés
et sont devenues au fil des ans
une chronique parallèle
des minutes de notre vie
la petite
et la grande
avec ses coups de boutoir
et ses deuils
ses joies natives
et ses noces improvisées
 
Que de chansons
nous ont abreuvés
et nourris
du suc de la fraternité
préparé par les mains les plus délicates
que d'aucuns tyrans
sont allés jusqu'à couper
comme s'ils pouvaient ainsi
faire disparaître
la lumière.

Abdellattif Laâbi, La Saison manquante, suivi de: Amour jacaranda (La Différence, 2014)

00:02 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

12/02/2014

Le poème de la semaine

Abdellatif Laâbi

La dernière pensée avant le sommeil
autant qu'elle soit heureuse
surtout si la journée a été rude
ou inconsistante
 
Convoquer alors une image précieuse:
le sourire qui s'est élevé loin
au-dessus des autres
la parole aussi pure
que l'idée en sa quintessence
l'icône vivante de celle ou celui
qui nous a inspiré
la joie de tous les sens
et puis ouvrir la main
au cas où
avant de fermer les paupières
sur une douce lumière
qui verra s'élancer l'oiseau de notre choix
dans un ciel à l'échelle d'une vie
brève ou longue
 
Vivre ainsi par anticipation
la cérémonie déchirante de l'ultime voyage
pour mieux jouir à notre réveil
de la résurrection
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

18/12/2013

Le poème de la semaine

Abdellatif Laâbi

A la mémoire de Tahar Djaout

La terre s'ouvre
et t'accueille
Pourquoi ces cris, ces larmes
ces prières
Qu'ont-ils perdu
Que cherchent-ils
ceux-là qui troublent
ta paix retrouvée?
 
La terre s'ouvre
et t'accueille
Maintenant
vous allez vous parler sans témoins
Oh vous en avez des choses à vous raconter
et vous aurez l'éternité pour le faire
Les mots d'hier ternis par le tumulte
vont peu à peu se graver dans le silence
 
La terre s'ouvre
et t'accueille
Elle seule t'a désiré
sans que tu lui fasses des avances
Elle t'a tendu sans ruses de Pénélope
Sa patience ne fut que bonté
et c'est la bonté qui te ramène à elle
 
La terre s'ouvre
et t'accueille
Elle ne te demandera pas de comptes
sur tes amours éphémères
filles de l'errance
étoiles de chair conçues dans les yeux
fruits accordés du vaste verger de la vie
souveraines passions qui font soleil
au creux de la paume
au bout de la langue éperdue
 
La terre s'ouvre
et t'accueille
Tu es nu
Elle est encore plus nue que toi
Et vous êtes beaux
dans cette étreinte muette
où les mains savent se retenir
pour écarter la violence
où le papillon de l'âme
se détourne de ce semblant de lumière
pour aller en quête de sa source
 
La terre s'ouvre
et t'accueille
Ta bien-aimée retrouvera un jour
ton sourire légendaire
et le deuil prendra fin
Tes enfants grandiront
et liront sans gêne tes poèmes
Ton pays guérira comme par miracle
lorsque les hommes épuisés par l'illusion
iront s'abreuver à la fontaine de la beauté
 
O mon ami
dors bien
tu en as besoin
car tu as travaillé dur
en honnête homme 
 
Avant de partir
tu as laissé ton bureau propre
bien rangé
Tu as éteint les lumières
et puis en sortant
tu as regardé le ciel
son bleu presque douloureux
Tu as lissé élégamment ta moustache
en te disant: 
seuls les lâches
considèrent que la mort est une fin
 
Dors bien mon ami
Dors du sommeil du juste
Repose-toi
même de tes rêves
Laisse-nous porter un peu le fardeau
 
 
Quelques traces de craie dans le ciel, 
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

03/04/2013

Le questionnaire Marcel Proust - 2/3

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Mes auteurs favoris en prose?

William Shakespeare (d'accord, c'est du théâtre, mais...), Thérèse d'Avila (et les autres auteurs de spiritualité carmélitaine), Bernard de Clairvaux, H.B. Stendhal, Emily Brontë, Albert Camus, Simone Weil, Marcel Proust, François Mauriac, puis: Fiodor Dostoievski, Alexandre Dumas, Erri de Luca, Mario Rigoni Stern, Charles-Albert Cingria, Gustave Roud, Georges Simenn et j'en oublie...

Mes poètes préférés?

Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Dante Alighieri, Giacomo Leopardi, Pétrarque, Rainer-Maria Rilke, Ossip Mandelstam, Anna Akhmatova, Fernando Pessoa, Mahmoud Darwich, Emily Dickinson, René Char, Louis Aragon, Paul Eluard, Maurice Chappaz, Jean-Michel Maulpoix, Abdellatif Laâbi, les auteurs de la Bible, et tant d'autres...

Mes héros dans la fiction?

Heatcliff ("Les hauts de Hurlevent"), Edmond Dantès ("Le comte de Monte Cristo"), Prospero ("La tempête").

Mes héroïnes favorites dans la fiction?

Cathy ("Les hauts de Hurlevent"), Tatiana ("Le songe d'une nuit d'été"), puis la Tosca et Carmen.

Mes compositeurs préférés?

Wolfgang-Amadeus Mozart, Franz Liszt, Jean-Sébastien Bach, Franz Schubert, Gustav Mahler, Ludwig van Beethoven, Joseph Haydn, Frédéric Chopin, Serge Rachmaninov, Antonio Vivaldi, Robert Schumann, Hector Berlioz, Alexander Scriabin, Bela Bartok, John Coltrane et (pour la chanson...) Barbara. Et ceux qu'il est injuste de ne pas mentionner...

 

(à suivre)

01/12/2012

Morceaux choisis - Addellatif Laâbi

Abdellatif Laâbi

864901-ancienne-lettre-ecrite-par-une-belle-ecriture-et-une-encre-de-plume.jpg

L'encre s'amenuise
mais la mer est à l'horizon
Qu'est la mer
sinon l'encre du ciel
que les terres émergées
n'ont pas su retenir
Nos écritures s'en vont 
Elles coulent et vont se fondre
dans la houle
De cette houle
nous gardons une vague mémoire
avec comme un grain lumineux
de connaissance inaltérable
Les mains vides ou pleines
nous retournons à l'eau
A la terre
au ciel
peu importe
Le labyrinthe de l'esprit
est notre seul chemin
une voie de salut
que nous nous accordons à nous-mêmes
Tant mieux si quelqu'un nous entend
Tant pis si l'écho
est happé par un trou noir
Nous ne sommes que des pélerins
ignorants des foires et des temples
recueillant dans le désert
et jusqu'au sommet des gratte-ciel
la rosée invisible
de l'innocence
et des âmes en souffrance
 

Abdellatif Laâbi, Ecris la vie, dans: Oeuvre poétique vol. 2 (La Différence, 2010)

image: lejardindenatiora.wordpress.com

06:42 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Littérature francophone, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

16/10/2012

Abdellatif Laâbi

9782070438372.gifAbdellatif Laâbi, Le fond de la jarre (coll. Folio/Gallimard, 2010)

Nous connaissons mal, chez nous en Suisse, l'oeuvre d'Abdellatif Laâbi, auteur marocain, poète, romancier, traducteur - entre autres oeuvres - de Mahmoud Darwich. Avec Le fond de la jarre, il signe un récit autobiographique, avec les yeux de Namouss, un enfant qui s'veille aux bruissements du monde dans un Maroc à une période charnière de son existence: la fin du protectorat français et la lutte pour l'indépendance. Véritable cour des miracles, ce fond de la jarre nous dévoile les multiples facettes de la ville de Fès, avec sa kyrielle de personnages chaleureux, fantasques, drôles ou effrontés: Ghita la mère rebelle à sa condition, Mikou l'ami des filles et des femmes, l'oncle Touissa qui raconte d'interminables histoires, Ben Youssef dont la vérité et la légende mêlées traversent même les murs... Tout le contraire d'un tableau pittoresque à l'intention des touristes, ce livre est néamoins jubilatoire, intimiste, drôle mais sans se départir d'une certaine gravité inspirée par les circonstances. Extrêmement attachant, il ressemble à un album photographique où s'entremêlent les anecdotes, les événements, les souvenirs célébrant merveilleusement l'amour de la vie, de la famille et d'une ville à jamais reliée à la mémoire collective.  

Né en 1942 à Fès, il a quatorze ans à l’indépendance du Maroc, en 1956. Il est professeur de français à Rabat quand ont lieu les massacres du 23 mars 1965 contre des enfants et leurs parents qui manifestent pacifiquement contre une réforme de l'enseignement jugée injuste. Ceci provoque son engagement politique. En janvier 1972, il est arrêté et torturé. Après huit ans et demi de détention, il est libéré en 1980, grâce à une campagne internationale en sa faveur. Cinq ans plus tard, il quitte le Maroc pour la France - sans pour autant cesser d'exercer une grande influence sur la culture de son pays - et développe une œuvre importante consacrée à tous les genres littéraires : poèmes, romans, pièces de théâtre, essais, livres pour enfants. Abdellatif Laâbi et sa femme Jocelyne ont eu trois enfants : Yacine, né en 1965, Hind, née en 1966, Qods, née en 1972.

Parmi ses oeuvres marquantes, citons Le chemin des ordalies (Denoël, 1982), Le livre imprévu (La Différence, 2010) et surtout son Oeuvre poétique en deux volumes (La Différence, 2006/2010). Il reçoit le prix Goncourt de la poésie, en décembre 2009. 

Sur le site Internet d'Abdellatif Laâbi - http://www.laabi.net/ - vous pouvez apprendre à mieux connaître cet auteur que je vous recommande chaleureusement! 

00:11 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Littérature francophone, Mahmoud Darwich | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

25/04/2012

Le poème de la semaine

Abdellatif Laâbi

J'aurai gravé sur l'éther
des voix
des cantilènes
des cris
des bribes d'histoire
des dates sans commentaire
des mots d'adieu
repris à des stèles funéraires
des chemins d'exil
des bateaux de retour
des nervures d'arbres
des silhouettes d'oiseaux
des corps de femmes
des traces de pas
des cours de fleuves
des dessins d'enfants
une main coupée
un coeur nu
un lever de soleil
que j'ai imaginé le premier
sur terre
une étoile
que j'ai souvent visitée dans mes rêves éveillés
un homme debout
les pieds fermes
la tête haute
et dans ses yeux où perle une larme
subitement agrandis à la dimension du ciel
j'aurai gravé en pointillé
la flèche de l'infini
 
J'aurai marqué
cette page
et refermé
le livre

  
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

14/03/2012

Le poème de la semaine

Abdellatif Laâbi

Les dés sont jetés
 
Malgré toutes tes contorsions
tu n'as pas de prise sur la mort
Alors écris la vie!
ton calame d'encre et de sang
ton royaume sans sujets ni maître
ta patrie sans terre
ta seule croyance hors religion
tes yeux et ta langue
ta richesse et ton dénuement
ta face éclairée et ton ombre
ta génitrice et ta progéniture
ta perdition et ton salut
ta croix d'infamie et ton diadème
ton lupanar et ton temple
ton désert et ton oasis
ta science et ton ignorance
ta boussole et ton dédale
ton jeu de marelle et ta cité idéale
ta règle et ton exception
ta peau de chagrin et ton éternité
ta blessure et ta drogue
 
Ecris la vie ainsi nommée
qualifiée
et reconnue

 
Quelques traces de craie dans le ciel,
Anthologie poétique francophone du XXe siècle

07/10/2011

Mes prix littéraires

Bloc-Notes, 7 octobre / Thonon-les-Bains

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Les prix littéraires font décidément partie d'un cérémonial annuel et incontournable du monde des livres tel qu'en aucun autre pays du monde. Songez qu'avant même l'attribution des traditionnels Goncourt, Renaudot, Femina ou Médicis, 510 prix - je les ai comptés, sur www.prix-littéraires.net - ont déjà décernés en 2011! Pour la plupart d'entre eux, le public se moque éperdument de ces distinctions: sa seule revendication reste un bon livre. Les éditeurs quant à eux, comptent les couronnes de lauriers. Certains auteurs aussi. Pour la majorité d'entre eux pourtant, l'aspect financier de la récompense compte autant que leur notoriété. Elle leur permet de vivre un peu mieux de leur plume, car si tout travail mérite salaire, ce dernier est l'un des plus mal rétribués qui soit - si l'écriture d'un roman par exemple requiert une ou deux années d'écriture - dans une profession où si peu d'auteurs peuvent vivre de leur métier: le seul mérite de cette multiplicité des prix, mais en rien leur justificaion. 

Au milieu de ce spectacle de cirque automnal où l'attention de la plupart des journalistes se focalise au même instant précis sur les mêmes titres, remarquables ou non mais au détriment de tous les autres, comme dans une Coupe de France de football avec ses favoris, ses outsiders, ses perdants magnifiques, il est délicieusement agréable de plier son journal, d'éteindre la télévision et de se plonger dans le livre du regretté Thomas Bernhard, Mes prix littéraires, paru en 2009 aux éditions Suhrkamp.

Cet enfant terrible des lettres autrichiennes nous partage les circonstances qui ont entouré plusieurs distinctions reçues dans sa jeunesse. Chacun de ces événements ressemble à une mise en scène théâtrale, souvent féroce, parfois drôle, rarement affable envers ce milieu littéraire ou politique qu'il a côtoyé en diverses rencontres protocolaires. Lors de la remise du prix Grillparzer, il écrit avec amusement qu'après quelques phrases élogieuses consacrées à son travail, furent citées des pièces dont il était censé être l'auteur, mais qu'il n'avait jamais écrites! A l'occasion du prix Anton-Wilgans, il note que chez le poète et dramaturge Wilgans, ce qu'il a le plus admiré, c'est son fils tromboniste, un musicien absolument génial qui faisait partie des compositeurs les plus prometteurs de son époque. Une autre perle enfin, à propos du prix d'Etat autrichien de littérature: Au Sénat des Arts ne siègent que des trous du cul, à savoir des trous du cul catholiques et nationaux-socialistes, flanqués de quelques juifs-alibis. Et ces trous du cul font tous les ans élire de nouveaux trous du cul au sein de leur assemblée en leur conférant le Grand Prix d'Etat

Et Thomas Bernhard, dans ce microcosme qu'il déteste, quelle est sa place? Il s'en explique assez bien, tordant le cou aux ambiguïtés qu'on lui prête: Les prix ne sont jamais un honneur. L'honneur lui-même est une perversion, dans le monde entier il n'existe pas d'honneur. (...) J'accepte l'argent car il faut accepter tout argent provenant de l'Etat, qui chaque année jette, de façon tout à fait absurde, des millions et même des milliards par la fenêtre. Je ne pense pas que cela témoigne d'un manque de caractère, que d'accepter de l'argent des mains de ceux que j'exècre et méprise du fond de mon être, bien au contraire. Si je n'accepte pas l'argent pour moi et pour le consacrer à un voyage, on le balancera à un nullard dont les productions calamiteuses ne font qu'empuantir l'atmosphère... 

Ces petits tableaux de la société littéraire sont aussi prétextes pour Thomas Bernhard à parler d'autre chose: de sa tante - avec ses quatre-vingt-un ans, resplandissante, élégante, intelligente - et de son grand-père, avec une évocation très émouvante des retrouvailles avec son professeur de l'Ecole de Commerce, ou avec Monsieur Haidenthaler, un proche de sa famille qui peu après leur rencontre décéda d'un cancer. Enfin, dans son discours à Brême, on retrouve toute la verve qui émane de ses grands textes: Tout est clair, d'une clarté de plus en plus haute et de plus en plus profonde, et tout sera froid, d'un froid de plus en plus effroyable. Nous aurons à l'avenir la sensation d'un jour toujours plus clair et toujours plus froid.

Pour en finir avec les prix littéraires, signalons tout de même - pour l'ensemble de son oeuvre - Le Grand Prix de la Francophonie de l'Académie Française, decerné à l'écrivain, poète et traducteur marocain Abdellatif Laâbi! Cette parenthèse fermée, lisez vite Thomas Bernhard: une bouffée d'air pur qui fait le plus grand bien...

Thomas Bernhard, Mes prix littéraires (coll. Folio/Gallimard, 2011)

00:31 Écrit par Claude Amstutz dans Abdellatif Laâbi, Bloc-Notes, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |