08/08/2012
Musica présente - 26 Nathalie Stutzmann
Nathalie Stutzmann
cantatrice et chef d'orchestre française, née en 1965
*
Jean Sébastien Bach
Cantate BWV 42, Sinfonia
Cantate BWV 133 - "Getrost"
Cantate BWV 33 - "Wie furchtsam wankten meine Schritte"
Cantate BWV 174 - Sinfonia
Cantate BWV 4 - Sinfonia
Cantate BWV 169 - "Stirb in mir, Welt und alle deine liebe"
Passion St Matthieu BWV 244 - "Erbarme dich"
Cantate BWV 21 - Sinfonia
Cantate BWV 74 - "Nichts kann mich erretten"
(Ensemble Orfeo 55)
pour Judith S et Joëlle C
08:15 Écrit par Claude Amstutz dans Jean Sébastien Bach, Musica présente, Musique classique, Nathalie Stutzmann | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
Le poème de la semaine
S. Corinna Bille
Comme je te revois bien,Ce soir dans mes pensées.Oh! mon tout petit jardin. Je marche lentementSur les dalles marbréesDe ton sentier.Il y a un peu de ventDans les peupliers.Il y a un peu de rose dans le ciel.Il doit encore y avoir Des dents-de-lion dans l'herbe.Et les grillonschantent de nouveau, je pense.Et sur la mosaïque de la fontaineL'oiseau du paradisN'a pas encore avalé sa pomme.Et dans la niche,La madone en bois peintEst revenue. Mais sa couronneA ses pieds est tombée,Et la "grille du couvent"est restée entr'ouverte... Oh! pourquoi ce soirSuis-je dans ce petit jardin?Qui respire l'odeur de l'air?Qui sent le vent dans mes cheveux...?Quelques traces de craie dans le ciel,Anthologie poétique francophone du XXe siècle
07:20 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature francophone, Littérature suisse, Quelques traces de craie dans le ciel - Anth | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie | | Imprimer | Facebook |
07/08/2012
La citation du jour
Jean-Michel Maulpoix
Ecrire est averse de neige. Quand le silence du ciel qui ne tient plus tombe sur la campagne et la mer en essaim d'abeilles froides. Ainsi arrive-t-il en pleine nuit que le ciel tout à coup inverse sa noirceur. Une floraison de blancheur dans l'obscur, telle serait la page qui se couvre de signes. Car ce n'est pas l'encre qui noircit le papier, mais plutôt ce blanc-là qui remonte et trouve une issue, faufilé dans les interstices entre les signes sombres.
Jean-Michel Maulpoix, Chutes de pluie fine (Mercure de France, 2002)
image: Brigitte Pellerin, Champ de neige (2002)
http://www.pellerin.eu/2.html
22:52 Écrit par Claude Amstutz dans Jean-Michel Maulpoix, La citation du jour, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
Francesco Savio
Bloc-Notes, 7 août / Les Saules
Cherchez-vous une lecture agréable à emporter dans vos bagages? En voici une que je vous recommande avec enthousiasme, alternant légèreté et gravité: Mon père était très beau, écrit par Francesco Savio, auteur italien né à Brescia en 1974, libraire et lecteur aux éditions Feltrinelli, passionné de sport. Le cyclisme et le football tout particulièrement.
Il signe avec Mon père était très beau son premier récit. C'est l'histoire de Nicola, un garçon de neuf ans qui a perdu son père Guerrino, n'est pas très bon élève en classe, mais en revanche doué pour le sport qu'il pratique avec son copain Andrea; aussi pour épater Aurora, la plus jolie fille de l'école, aux yeux bleus aussi profonds que l'océan.
Avec la mort de son père, il lui semble tout perdre, et pour commencer ses rêves: ne pas devenir matelassier comme ses parents Guerrino et Leonilde, mais un grand footballeur, à l'image de son idole Michel Platini. Ce maillot-là, un jour, ce serait le mien. Après quelques années passées dans l'équipe de ma ville, j'irais jouer à la Juventus. Certains supporters auraient du mal à digérer mon transfert chez les Bianconeri de Turin mais ensuite, l'idée qu'on ne pouvait refuser la Juventus l'emporterait, en particulier chez ceux qui comme moi avaient eu pour idole dans leur enfance Michel Platini.
Les souvenirs de cette famille unie et sans histoires s'entrechoquent dans sa mémoire: il revoit son père - qui lui fait penser à Fausto Coppi - avec sa bicyclette rouge posée contre un mur, dégustant des marrons chauds tirés de son cornet, ou assis sur le canapé du salon, grillant quelques cigarettes en regardant le Giro; Leonilde l'accompagnant dans une Fiat 127 gris métallisé au centre sportif de la Pendolina; le ballon de foot à l'intérieur de l'appartement que Nicola envoie voltiger au milieu des flacons de parfum de sa soeur Camilla; la tragédie du Heysel où trente-neuf personnes ont perdu la vie; le visage de sa mère enfin, avec, au fond de ses yeux - depuis la mort de Guerrino - des nuages prêts à pleuvoir. Et ce temps trop court qu'il n'a pas eu le temps de partager avec son père.
Ce qui rend ce livre particulièrement touchant, tient à ce qu'il se raconte sous le plume d'un enfant qui nous partage son quotidien dans les années 80, à la fois manque du père, mais de même plaisir de la vie, souvenir heureux et protection affectueuse sous les traits de Leonilde et des contours de sa ville. Une histoire simple comme je les aime:
Je voudrais emporter avec moi plus de choses que ce dont j'arrive à me souvenir. Une foule d'images me reviennent maintenant en mémoire, mais je suis trop pressé et j'en oublie. J'aimerais remplir une boîte avec tous les souvenirs que j'ai. Mais j'aurais alors besoin de plusieurs boîtes et puis d'autres encore où mettre chaque événement que je n'aurai jamais le temps de revivre. Les boîtes seraient si nombreuses qu'à la fin, j'aurais besoin de plus en plus de pièces puis de maisons pour les contenir. Toutes ces boîtes, je les scellerais ensuite avec une cire à cacheter qui pourrait se décoller quand tu seras grand, de sorte que chaque jour où je te manquerai, tu pourrais projeter ma vie dans ta chambre, avec un mur pour écran et photogramme, chacun de mes souvenirs.
Francesco Savio - grand amoureux de la littérature - aux dires de son éditeur, regarde tous les dimanches un match de foot au stade ou à la télévision, ce qui n'étonnera personne. L'an dernier, avec Antonio Gurrado, il a publié Anticipi, posticipi, consacré... au football!
Francesco Savio, Mon père était très beau (Le Dilettante, 2012)
image: Michel Platini (oldschoolpanini.com)
00:22 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
06/08/2012
William Faulkner
William Faulkner, Tandis que j'agonise (Coll. Folio/Gallimard, 2002)
Ce roman novateur se déroule dans le Mississippi et raconte le décès d'Addie Bundren, puis le transport de son corps par sa famille vers sa ville d'origine, Jefferson. Addie a fait promettre à son mari, Anse Bundren, de l'enterrer parmi les siens dans le but de lui imposer ce pénible voyage. Anse s'est depuis longtemps construit un personnage de malade ou d'invalide qui lui permet de se décharger de ses responsabilités. En dehors de la parole donnée à sa femme, il ne semble préoccupé que par l'achat d'un dentier... Dans un pays dur aux hommes de la terre, la mort de Addie Bundren, par la voix de tous les protagonistes est un modèle de construction littéraire intégrant les thèmes chers à son auteur : Les réalités sociales, les angoisses de l’individu face à la vie et la mort. L'humour noir n'est pas exempt de cette histoire et n'en accentue que davantage la férocité et la détresse des hommes.
publié dans le supplément La bibliothèque idéale des vaudois / 24 Heures
07:24 Écrit par Claude Amstutz dans La bibliothèque idéale des vaudois, Littérature étrangère | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
05/08/2012
Morceaux choisis - Gesualdo Bufalino
Gesualdo Bufalino
Que l'automne vienne nous direque nous sommes vivants,assis sur le talus rouxà regarder l'eau qui s'en va. Et que reviennentles chiffons bleus aux grilles,les dieux chastes de craie,les roses déchirées, les habits florissants des fiancés,que le tempsrénove ses apprêts de douceur. Tandis que l'airravit dans son sommeilles feuilles de sang,et que ce séduisant soleil exilécaresse délicatement mon front,il est si doux de m'arrêter icipour te dire adieu,ô ma jeunesse,ma jeunesse.
Gesualdo Bufalino, Le miel amer / édition bilingue (L'Amourier, 2006)
traduit de l'italien par Renato Corona
image: photoree.com
07:32 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; poésie; anthologie; livres | | Imprimer | Facebook |
Musica présente - 25 Sviatoslav Richter
Sviatoslav Richter
pianiste russe, 1915 - 1997
*
Jean Sébastien Bach
The Well-Tempered Clavier Book, BWV 846 - 893
Fantasie and Fugue, BWV 944
06:49 Écrit par Claude Amstutz dans Jean Sébastien Bach, Musica présente, Musique classique, Sviatoslav Richter | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique classique | | Imprimer | Facebook |
04/08/2012
Morceaux choisis - Claudio Magris
Claudio Magris
Il y a des gens qui se vantent d'avoir beaucoup aimé et d'autres qui s'accusent d'être incapables d'aimer. L'une et l'autre de ces déclarations, même si elles sont sincères, ont souvent quelque chose de théâtral qui les rend suspectes. Il y a beaucoup d'histoires d'amour de par le monde - passionnées, douloureuses, violentes, vulgaires -, mais peut-être peu de vrais amants. Ceux qu'il est le plus difficile de croire - bien qu'ils soient presque toujours de bonne foi, comme tous les bonimenteurs qui s'enflamment et s'identifient à leur rôle quand ils refilent une camelote de n'importe quelle espèce, sublime au besoin -, ce sont peut-être les coeurs toujours en proie à la passion qui les enivre et les déchire, ceux qui perçoivent intensément et poétiquement la séduction de toute la vie et sa fuite vertigineuse, qui tombent amoureux de chaque fleur dans son épanouissement fugace, de chaque visage enchanteur et de chaque sourire fugitif, comme on est séduit par la lumière de midi, le chant des cigales, les premiers perce-neige.
Cet amour a quelque chose d'irrésistible mais il n'est jamais tourné vraiment vers une personne, son existence et son histoire, vers un être aimé et ressenti comme unique, irremplaçable et sans égal, parce que le souffle incessant et changeant de la vie emporte toujours ailleurs la fantaisie. Il se souvient avec une tendresse affectueuse et indifférente, comme on se souvient avec nostalgie de l'intense feu estival des lauriers-roses, si vite éteint, mais bientôt on confond cette floraison avec celle de l'été précédent ou de celui qui va venir et l'on ne sait plus très bien quelle fleur on a le plus aimée.
Claudio Magris, Les déficits de l'amour - Alphabets (L'Arpenteur, 2012)
traduit de l'italien par Jean et Marie-Noëlle Pastureau
image: Claudio Magris
12:26 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne, Morceaux choisis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
03/08/2012
Au bar à Jules - De la qualité
Un abécédaire: Q comme Qualité
On peut se poser la question de savoir pourquoi certains livres incontournables - objectivement des oeuvres de qualité - ne parviennent pas à nous intéresser. C'est le cas aujourd'hui encore, en ce qui me concerne, pour Guerre et paix de Leon Tolstoï - contrairement à Anne Karénine -, Le côté de Guermantes de Marcel Proust ou L'homme sans qualités de Robert Musil, dont je ne parviens pas à dépasser le premier tiers; parmi les publications plus récentes, Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez est marqué de ce même sceau, même si je considère par ailleurs du même auteur L'automne du patriarche comme un chef d'oeuvre de la littérature sud-américaine. Enfin, tout près de nous, j'ajoute Les Bienveillantes de Jonathan Littell, malgré les éloges de la critique et celles de nombreux de mes amis lecteurs.
Même si l'originalité du propos, la beauté de la langue ou la structure du récit peut susciter l'admiration, cela ne suffit pas à entretenir la curiosité ou stimuler le plaisir et la magie que peut nous procurer un livre. De plus, ne sont pas nombreux ceux qui se sentent à l'aise avec toutes les littératures et toutes les cultures: freins d'une traduction, d'une éducation rigide, de notre trajectoire personnelle, de désirs de voyages tôt abandonnés. Et que sais-je encore!
Dans son dernier ouvrage Alphabets, Claudio Magris soulève - à propos d'une parabole de Jorge Luis Borgès - une réflexion qui peut s'appliquer aux motivations de nos lectures, s'apparentant à la construction de notre propre visage à travers elles: Notre identité, c'est notre façon de voir et de rencontrer le monde: notre capacité ou notre incapacité de le comprendre, de l'aimer, de l'affronter et de le changer. Nous traversons le monde; ses figures, sur lesquelles se fixe notre regard, nous renvoient comme un miroir notre image, nos images, qui au fur et à mesure que nous avançons vers la destination finale du voyage restent en arrière, elles appartiennent peu à peu à un temps qui n'est plus le nôtre, épaves qui s'accumulent dans le passé.
Dans ce visage à la fois contruit et déconstruit au fil du temps, certaines lectures n'ont pas leur place; d'autres sont délaissées ou prêtes à dessiner une nouvelle empreinte, mais rares sont les ouvrages - à bien y réfléchir - à briller d'un même éclat, inaltérables dans notre souvenir, et tout autant catalyseurs de nos émotions fugitives, là, maintenant, aux premières lueurs du jour...
Claudio Magris, Alphabets (L'Arpenteur, 2012)
Gabriel Garcia Marquez, L'automne du patriarche (coll. Livre de poche/LGF, 1982)
image: Joseph De Camp, The Window Blind (1921)
22:20 Écrit par Claude Amstutz dans Au bar à Jules - Un abécédaire 2012, Littérature étrangère, Littérature francophone, Littérature italienne, Littérature sud-américaine, Marcel Proust | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; livres | | Imprimer | Facebook |
02/08/2012
Bruno Arpaïa
Bruno Arpaïa, La dernière frontière (Liana Levi, 2002)
Troublant récit que celui de cet auteur italien qui fait se croiser deux destins entre les années 1930 et la Seconde Guerre mondiale. L’un se nomme Laureano Mahoio, c’est un jeune Républicain espagnol, l’autre est Walter Benjamin, le grand philosophe juif allemand. Mêlant la réalité et la fiction avec intelligence et lucidité, Bruno Arpaia dresse, au-delà de l’histoire de ses deux principaux personnages, un tableau saisissant de l’Europe en guerre et du nazisme omniprésent. La scène de la mort de Benjamin et de l’amitié que lui voue Mahoio est bouleversante. Une œuvre singulière et passionnante.
Egalement disponble en édition de poche (coll. Piccolo/Liana Levi, 2005)
09:23 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Littérature italienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |