17/06/2014
Sandor Maraï
Sandor Maraï, Les braises (Coll. Livre de poche, 2003)
Dans un château de la campagne hongroise, Henri, un général de l'armée impériale à la retraite, attend la venue de Conrad, son ami de jeunesse et condisciple de l'école militaire. Cela fait 41 ans exactement qu'ils se sont perdus de vue, depuis cette partie de chasse au cours de laquelle Conrad a pointé son fusil vers Henri, avant de disparaître le lendemain, sans aucune explication. Pourquoi ce geste? Pourquoi ce long silence? Pourquoi la femme d'Henri, impliquée dans l'affaire, a-t-elle toujours refusé de parler?Aujourd'hui, après toutes ces années, les deux hommes vont enfin pouvoir s'expliquer...
Méditation sur le sens de l’amitié, de l’honneur, des amours impossibles et de la solitude, ce roman – l’un des plus grands classiques de la littérature hongroise - est aussi le témoin d’un monde qui s’éteint, avec ses valeurs tombant en désuétude et le temps qui s’enfuit. Il peut rejoindre aujourd’hui Thomas Mann, Stefan Zweig ou Arthur Schnitzler dans votre bibliothèque.
00:25 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; roman; livres | | Imprimer | Facebook |
03/04/2014
La citation du jour
Stefan Zweig
Chaque jour nous constatons encore que, dans le jeu ambigu et souvent criminel de la politique, auquel les peuples confient toujours avec crédulité leurs enfants et leur avenir, ce ne sont pas de hommes aux idées larges et morales, aux convictions inébranlables qui l’emportent, mais ces joueurs professionnels que nous appelons diplomates, ces artistes aux mains prestes, aux mots vides et aux nerfs glacés.
Stefan Zweig, Joseph Fouché (coll. Livre de Poche/LGF, 2000)
image: Honoré Daumier, Le soulèvement (fr.wahooart.com)
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23/02/2014
La citation du jour
Stefan Zweig
Je sais à nouveau que dans ce vaste monde, le jour et la nuit ne résultent pas du seul flux des heures, mais qu'il y a des hommes qui sont tels le soleil, et devant qui les autres ne sont rien que des ombres.
Stefan Zweig, Thersitte, dans: Romans, nouvelles et théâtre vol. 2 (La Pochothèque/LG, 2001)
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24/08/2013
Stefan Zweig
Stefan Zweig, Amok - Lettre d'une inconnue - Les ruelles au clair de lune (coll. Livre de poche/LGF, 2010)
Trois nouvelles pour célébrer l’amour, dont la Lettre d’une inconnue qui par sa force émotionnelle et le talent de Stefan Zweig, évoquent le déchirement d'une passion amoureuse, de sa fièvre inextinguible et de sa quête de l’absolu. La version intégrale de ce texte, lu par Claude Berman et enregistré par Livraphone en 2005, est absolument bouleversante. Enfin, la couverture de la présente édition est signée Christian Lacroix!
Une nouvelle traduction a vu le jour sous la plume de Alzir Hella, Olivier Bournac et Françoise Toraille (Stock, 2009), chaleureusement recommandée!
09:13 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; nouvelles; livres | | Imprimer | Facebook |
07/06/2012
Stefan Zweig
Stefan Zweig, Le voyage dans le passé (Grasset, 2008)
Tout Stefan Zweig est contenu dans cette longue nouvelle – ou ce court roman – inédite en français, auquel l’éditeur joint le texte original en langue allemande. Admirable peintre des sentiments, l’auteur de Lettre à une inconnue s’interroge sur la survivance du désir, de la passion, de l’amour : fidélité à la personne ou vivacité du souvenir, de la silhouette de l’Autre qui nous étreint encore ? Beaucoup de pudeur et de délicatesse pour cette histoire qui n’a pas d’âge.
Egalement disponible en coll. Livre de poche (LGF, 2010)
06:29 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature: roman; livres | | Imprimer | Facebook |
12/04/2011
Constance de Salm
Constance de Salm, Vingt-quatre heures d'une femme sensible (Phébus, 2007)
Véritable petit bijou, ce roman épistolaire publiée en 1824 se présente comme une variation sur la jalousie et ses affres. Confrontée à l'image obsédante de son amant disparaissant dans la calèche d'une autre beauté au sortir de l'opéra, notre héroïne tente de comprendre et de calmer les milles émotions qui l'assaillent. Au cours d'une nuit d'insomnie et d'une journée perdue à guetter un signe de celui qui, semble-t-il, vient de la trahir, elle ne trouve d'autre consolation que de lui écrire. Quarante-quatre lettres pour dire vingt-quatre heures de fièvres, de doutes et de désespoir.
A ranger aux côtés de la Lettre à une inconnue de Stefan Zweig et Laissez-moi de Marcelle Sauvageot, ce texte est une célébration de l’amour conquis au jour le jour avec détermination et bonheur, dans un style admirable. A découvrir, vite …
06:24 Écrit par Claude Amstutz dans Littérature étrangère, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature: récit; livres | | Imprimer | Facebook |
05/12/2010
Stéphanie Janicot
Bloc-Notes, 5 décembre / Les Saules
L'originalité n'est pas la caractéristique la plus répandue en littérature. Pourtant, elle tombe parfois entre nos mains, à l'improviste, comme un fruit mûr tombé du ciel. Cela m'est arrivé voici quelques années avec le roman de Stéphanie Janicot, Dans la tête de Shéhérazade - publié chez Albin Michel en 2008 et présenté dans ces colonnes.
Ce même auteur nous partage aujourd'hui son amour de la littérature avec cette plongée ébouriffante dans le monde des lettres, 100 romans de première urgence pour (presque) tout soigner: Je me doute que, comme tout un chacun, vous êtes parfois la proie de questions existentielles, de problèmes matériels, de petits riens agaçants qui vous rendent la vie quotidienne un peu pénible. Lorsque ces soucis se font plus pressants, vous êtes peut-être tentés de courir chez votre psychanalyste - non, ne rougissez pas, on l'a tous fait -, lequel, moyennant une somme exorbitante, va vous écouter en hochant la tête. Au mieux vous délivrera-t-il une petite dizaine de phrases qui vous auront coûté la bagatelle de 80 euros, tarif parisien moyen pour une demi-heure de thérapie. Autrement dit, chaque phrase vous aura coûté 8 euros. Savez-vous que pour ce même prix - 8 euros - vous pouvez obtenir des centaines e phrases, voire des milliers? Il vous suffit pour cela de trouver le roman - en livre de poche de préférence - adapté à votre problème. Et croyez-moi, il en existe toujours un car il n'est pas un problème sur cette terre qui n'ait été expérimenté par un écrivain et relaté sous la forme d'une bonne histoire.
Ainsi commence cette ballade littéraire composée d'une quarantaine de courts chapitres déclinés en symptômes, remèdes et conseils de lecture: En finir avec la famille, booster son ego, négocier avec l'amour, aimer son travail, garder le moral ou toucher le fond... C'est souvent drôle et les observations de l'auteur sur la vie - à coup sûr d'une battante - sont pertinentes, généreuses, pleines de bon sens et truffées d'anecdotes qui nous rappellent à tous, immanquablement, quelque chose!
Ses choix littéraires sont aussi des perles de savoir dans notre nuit parfois obscure. Ainsi, d'un thème à l'autre elle constitue un bouquet aux mille senteurs, évoquant - parmi d'autres - Stendhal, Stefan Zweig, Emily Brontë, Joyce Carol Oates, Jim Harrison, Jonathan Coe, Sandor Maraï, Assia Djebar, Léonora Miano ou Fatou Diome.
A titre personnel, je suis heureux que l'on se souvienne encore - grâce à Stéphanie Janicot - de La symphonie pastorale d'André Gide (sur le handicap), du Pavillon des enfants fous de Valérie Valère (sur l'anorexie) ou de La cloche de verre de Sylvia Plath (sur la dépression), à tort un peu négligés, depuis une dizaine d'années.
Une lecture savoureuse à laquelle - adultes ou adolescents - nous pourrons ajouter nos propres remèdes puisés dans les livres de nos bibliothèques et qui sait, un jour en faire un livre, jumeau de celui-ci...
Stéphanie Janicot, 100 romans de première urgence pour "presque" tout soigner (coll. Livre de poche/LGF, 2010)
15:29 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, H.B. dit Stendhal, Littérature étrangère, Littérature francophone, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; essai; chroniques; livres | | Imprimer | Facebook |
26/03/2010
Les derniers jours de Stefan Zweig
Bloc-Notes, 26 mars / Les Saules
La mode est - je le sais - à l'auto-fiction ou au récit biographique pour auteurs en mal de création, et si cette réflexion semble un peu caustique ou injuste, il existe fort heureusement quelques exceptions à la règle, tels Nuit ouverte de Clémence Boulouque, paru chez Flammarion - sur Regina Jonas, première femme rabbin ordonnée en 1935 - ou plus récemment, chez le même éditeur, Les derniers jours de Stefan Zweig, écrit par Laurent Seksik, dont le titre se passe de commentaire.
Si vous n'avez rien lu de Stefan Zweig - parmi ses chefs d'oeuvres: Lettre d'une inconnue, Le joueur d'échecs, Ivresse de la métamorphose, La confusion des sentiments, Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Le monde d'hier ou Voyage dans le passé - prenez vite ce livre qui se lit comme un roman, dresse un portrait saisissant des années 30 et de la guerre, et pénètre dans l'âme de cet incontournable écrivain en proie au pressentiment des barbaries à venir, à la désillusion sur ses semblables, à la nostalgie d'un passé révolu, à tout jamais. Bien que sérieusement documenté, ce livre est une oeuvre littéraire - une vraie - avec ses atmosphères vibrant au rythme du parcours de l'écrivain, de Vienne à New York et à Pétropolis enfin, où Stefan Zweig et son épouse Lotte se donneront la mort, le 22 février 1942.
Toute la tragédie humaine de cette époque est condensée dans ce récit. On y côtoie ses amis Joseph Roth - un autre auteur crépusculaire -, Ernst Feder - un journaliste berlinois - ou encore Georges Bernanos le conjurant de poursuivre sa littérature de résistance. Pourtant, parmi ces aspects sombres que l'Histoire a provoqués, Les derniers jours de Stefan Zweig est aussi une histoire d'amour, dramatique certes, à laquelle répondent comme un écho lointain ou un signe du destin ces vers de Heinrich von Kleist, cités par l'auteur: Seul peut goûter la joie de contempler le monde, celui qui plus rien ne désire... Jamais la vue n'est plus étincelante et libre qu'à la lumière du couchant.
Une magnifique évocation, qui ne peut qu'inciter à (re-)découvrir un des plus grands écrivains de sa génération.
Laurent Seksik est écrivain et médecin. Il a déjà publié La consultation (Coll. Pocket,2009), La folle histoire (Lattès, 2004) et Einstein (Coll. Folio Biographies, 2009).
Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig (Flammarion, 2010)
photographie: Stefan et Lotte Zweig (sur senat.fr)
00:20 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Littérature francophone, Stefan Zweig | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature; récit; livres | | Imprimer | Facebook |