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10/05/2013

Vendanges tardives - De la mesure

Un abécédaire: M comme mesure

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pour Charline K

Jamais je n'aurais imaginé me retrouver - surtout une veille de la fête de l'Ascension! - dans un box des urgences de l'Hôpital Cantonal, avec un blouse bleue et blanche et des tuyaux reliés à toutes les parties du corps, comme Victor Newman dans Les feux de l'amour. Et, tandis que je mesurais le temps qui s'étire, ponctué ça et là par le son aigu de l'échocardiographe signalant un dérapage, me venaient à l'esprit des pensées plutôt légères, malgré le lieu, malgré ce moment suspendu où j'étais encore incapable de savoir, si cette fois-ci en ce qui me concerne, le fil tendu entre le commencement de toutes choses et la fin de ces dernières dans l'ordre du monde, n'était pas sur le point de se rompre, comme il se doit, un jour ou l'autre.

Je me suis ainsi souvenu de ma mère qui me raconta que, lors de son premier infarctus, elle se voyait dans une vallée verdoyante et reposante, tandis qu'elle se remémorait les paroles du Psaume 22Sur des prés d'herbe fraîche, Il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles... Et elle se répétait pour elle-même: Eh bien non, je ne veux pas y aller! Elle ouvrit alors les yeux, se vit en salle de réanimation et esquissa un sourire. Le voyage était interrompu.

Et - tu connais mon côté farceur - j'ai aussi pensé à Woody AllenCe n'est pas que j'ai peur de mourir, je veux juste ne pas être là quand ça arrivera. Puis à Francis BlancheVienne la nuit, sonne l'heure, Des gens s'amusent, d'autres meurent.

Mais à toi, Fred, je peux bien le dire: alors que sur le départ - sans diagnostic critique ni séquelles inquiétantes - je restituais mes habits de cérémonie et le sac en plastique contenant mes effets personnels, malgré le légendaire contrôle de mes émotions en public, toute trace d'humour m'avait quitté et derrière cette absence de frivolité, quelle digue s'était donc rompue? Tu voudrais bien le savoir, mais entre hommes - pudeur, refoulement, absence d'abandon? - il m'est bien difficile de satisfaire ta curiosité!

Je vais plutôt téléphoner à notre amie Laurence qui te racontera - si le coeur lui en dit - ces éclats de ténèbres et de lumières qui somme toute, dans un désordre trompeur, célèbrent la vie: si précieuse, si incertaine...

Francis Blanche, Les pensées (Cherche Midi, 2011)

Woody Allen, Dieu Shakespeare et moi (coll. Points Virgule/Seuil, 2001)

image: Melody Thomas Scott et Eric Braeden dans: The Young and the Restless / Les feux de l'amour (globaltv.com)

04/05/2013

Vendanges tardives - De la laïcité

Un abécédaire: L comme Laïcité

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Ta cousine Véronique a le don de m'agacer au plus haut point, quand elle s'engage sur ce sujet avec la ferveur qu'on lui connaît, ne supportant pas la moindre des contradictions ou d'opinions contraires aux siennes. Aurait-elle oublié ce qu'est à l'origine la laïcité, soit la séparation de l'Etat et de la religion, ou mieux encore: l'impartialité de l'Etat à l'égard des confessions religieuses. Ce que j'approuve - sans elle, pas de démocratie - quelle que soit la croyance envisagée.

Mais comme souvent, l'amalgame prête à toutes les dérives - verbales, institutionnelles, sociétales - parmi lesquelles pointe dans son cas le gommage obligé de toute référence religieuse: un point sensible dans l'éducation familiale et scolaire, par exemple. Et là, mon objection à ce rétrecissement de l'esprit ne se mue pas en propagande de l'enseignement ecclésiastique, ni en apologie d'une vérité avec Dieu contre une autre sans lui. Non, pas du tout, mais admets que pour appréhender au mieux les comportements humains, les soubresauts de l'histoire, les multiples ébauches de la pensée, la connaissance religieuse prolonge - parmi bien d'autres sources, indispensables elles aussi - tes facultés de discernement, ta compréhension de la terre, des arts, des hommes.

Et là, pas moyen de discuter sereinement avec ta cousine! Inutile de lui expliquer que ses revendications intransigeantes et idèologiques au nom de la liberté d'expression - qui, hélas, a si souvent été étouffée par le pouvoir religieux - n'aboutissent qu'à reproduire les erreurs du passé et caricaturer l'avenir; que le droit à la différence suppose un dialogue ouvert et respectueux, autour duquel peuvent se construire une esquisse de tolérance, de justice, de bienveillance: le contraire de l'ironie, du blasphème ou de la dérision, en permanence.

Tu souris? Oui, je sais Fred, il faut user de patience et de retenue avec Véronique: chez elle, il est vrai, toute forme d'appartenance ou de manifestation identitaire est devenue, au quotidien, un acte politique, cet incidieux cancer qui gangrène toute la beauté possible du monde... 

image: Amala Dianor Dance Company, Crossroads (http://emilerabate.wordpress.com)

00:28 Écrit par Claude Amstutz dans Le monde comme il va, Vendanges tardives - Un abécédaire 2013 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : danse; philosophie | |  Imprimer |  Facebook | | |

11/04/2013

Morceaux choisis - Daniel Barenboim 1b

Daniel Barenboim

L'orchestre West-Eastern Divan Orchestra a été créé en 1999 à Weimar à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Johann Wolfgang von Goethe. Il a la particularité de réunir chaque été environ 80 jeunes instrumentistes d'Israël, des États arabes voisins - Syrie, Liban, Égypte, Jordanie - et des Territoires palestiniens, qui viennent en Europe se former et jouer ensemble.

Ci-dessous, retrouvez le magnifique documentaire de Paul SmacznyLes voix de la musique, diffusé sur la chaîne de télévision Arte, avec Daniel Barenboim et le West-Eastern Divan Orchestra

34 minutes pour attester que tout espoir n'est pas perdu... 



16:16 Écrit par Claude Amstutz dans Daniel Barenboim, Le monde comme il va, Morceaux choisis, Musique classique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musique classique | |  Imprimer |  Facebook | | |

Morceaux choisis - Daniel Barenboim 1a

Daniel Barenboim

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Vingt-quatre heures seulement. Pour changer le monde, il faut agir vite. Dans mon rêve, je suis Premier ministre d'Israël. Ma baguette dirige une nouvelle et magnifique symphonie: le traité marquant la coexistence amicale d'Israël et de la Palestine. Avec cette oeuvre, je réalise ce qui, ici et maintenant, semble impossible: l'égalité des droits de ces deux peuples du Proche-Orient. L'ouverture indique que Jésusalem est la capitale commune. Cette ville sainte doit être la demeure partagée des chrétiens, musulmans et juifs, Jérusalem a pour moi les résonances polyphoniques d'une ville qui, plus encore que Rome ou Athènes, renvoie à l'époque mythique de l'histoire de l'humanité.

Jeudi matin, huit heures. Le temps est ensoleillé, l'air est doux. C'est une belle journée d'automne, qui promet de devenir historique. Le philosophe Baruch Spinoza frappe à la porte de ma résidence, en face du mur des Lamentations de Jérusalem. Je l'ai choisi comme conseiller, bien qu'il soit mort depuis plus de trois cents ans. Il a apporté du hoummous, mon plat préféré. A quoi s'ajoutent du jus d'orange fraîchement pressé et du café fort. 

Nous avons à peine fini de nous sustenter que le téléphone sonne. C'est mon ami Edward Said. Dans la vie, il est professeur de littérature à Columbia University, mais dans mon rêve il a été choisi par les Palestiniens pour signer le traité. , lui dis-je, Où es-tu? Nous voulons conclure la paix aujourd'hui, et tu es en retard? Lorsqu'il finit par arriver, nous savons tous trois, Spinoza, Said et moi, qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Pour commencer, nous décidons que le traité d'amitié prendra effet le 15 mai; car ce jour-là, cinquante et un ans auparavant, nos deux peuples combattaient l'un contre l'autre. Pour les Juifs, c'était la guerre d'indépendance; pour les Palestiniens, c'était le al-Nakhab, la catastrophe. Cet anniversaire de la guerre d'hier doit désormais n'être plus que le jour de la paix.

Trois conditions doivent être réunies, sinon le traité ne vaudra pas le papier sur lequel il est écrit. Premièrement, les deux nations sont obligées de collaborer. Cette coopération sera si étroite que nos avenirs économiques, mais aussi culturels et scientifiques, seront imbriqués. Cela veut dire que la Palestine et Israël seront aussi proches qu'une famille. Et cela implique qu'ils soient solidaires. Par exemple, que faire de l'argent que les banques européennes ont volé aux Juifs à l'époque nazie? Mon rêve, s'il n'y a pas de survivants à qui donner l'argent, est qu'Israël consacre ces millions de dollars aux réfugiés palestiniens.

Deuxièmement, je suis partisan d'armer les deux nations. Israël doit rester vigilant face au monde arabe, mais la Palestine aussi, ne serait-ce que pour des raisons psychologiques. Pour les Juifs ultra-religieux, ce sera très difficile à accepter. Je prévois une option dans mon traité pour séparer l'Eglise de l'Etat, comme dans le reste du monde occidental. Je ferai tout pour les religieux et l'étude de la religion. Après tout, le judaïsme est presque une science, et le Talmud est bien plus qu'un texte qu'on déclame. Mais que faire du spectre des groupes religieux extrémistes?

Enfin, le traité prévoira la création de nouveaux services secrets, intégrés à un ministère comprenant l'armée et la police. Pourquoi ne pas le baptiser ministère de la paix? C'est un juge, et non un militaire, qui sera à sa tête. Il sera garant d'une transparence et d'une conduite qui seraient impossibles avec les faucons de l'armée. Dans mon rêve, cela ouvrira pour beaucoup de nouveaux horizons. Ce sera une époque mouvementée, avec peut-être des débordements d'émotion. Quiconque attenterait à la paix serait condamné à cinq années dans une espèce de goulag. On y enverrait également les Palestiniens. Ce type de châtiment les amènerait à se repentir. Les fauteurs de troubles n'auront plus qu'à se regarder droit dans les yeux?

Tandis que nous finissons de définir les trois axes du traité, les invités commencent à arriver: intellectuels, musiciens, écrivains et philosophes israéliens et palestiniens. Leurs opinions sont la pierre de touche pour la paix. La fumée de cigare imprègne l'air. On discute beaucoup. Soudain, on entend frapper. La salle se tait et, comme un seul homme, tous mes invités se tournent vers la porte. David Ben Gourion arrive avec Gamal Abdul Nasser. Dans mon rêve, ils ont formé une alliance et sont contre mon traité. Ils déversent leur mépris sur Said et moi-même, agitant leur index, psalmodiant des mots comme trahison d'Israël, et trahison du nationalisme arabe.

Imperturbable, je leur explique que le moment est venu d'abandonner le contrôle sur un million et demi de Palestiniens. Nous avons le devoir d'avancer. C'est impératif non seulement pour des raisons morales, mais également pour l'avenir du judaïsme. Si l'Etat d'Israël n'apprend pas à s'engager dans la voie de la paix et à ouvrir ses frontières, il risque de devenir un ghetto. Il est crucial que mon peuple comprenne qu'il ne s'agit pas de faire plaisir aux Palestiniens, et que c'est l'unique occasion que nous, Juifs, avons pour évoluer. Ceux qui s'épuisent à faire la guerre n'auront plus aucune force pour un avenir de paix. Ben Gourion et Nasser sont impressionnés.

Puis je leur raconte une histoire drôle juive qui illustre les luttes internes de mon peuple. Cinq Juifs se rencontrent pour décider de ce qui est important pour la race humaine. Moïse se gratte la tête et dit: La faculté de penser. Jésus met la main sur son coeur et dit: La compassion. Marx se frotte l'estomac et dit: La nourriture. Freud, la main à l'entrejambe, dit: Le sexe. Einstein se touche les genoux et dit: Tout est relatif. L'histoire explique pourquoi nous, Juifs, sommes si souvent consumés par le doute.

La journée se termine par une fête. C'est l'heure de dîner. Le festin est généreux: des plats casher à côté de mets arabes. Albert Einstein est là, un peu grognon car il est persuadé que les champs gravitationnels entre les deux camps vont mettre mes projets en lambeaux. Il est assis à côté de Spinoza, qui explique comment la foi en une seule idée peut totalement saper les forces. Bien sûr, l'auteur dramatique Heiner Müller est également présent. Il fume un long et luxueux cigare, et fait des déclarations comme Shakespeare utilise Hamlet comme alter ego pour changer le monde. Le chancelier allemand Gerhard Schröder est toléré parce qu'il offre une boîte de Cohibas. Ludwig van Beethoven préside, la tête penchée, esquissant des notes tout en imaginant un fabuleux hymne pour les deux nouveaux Etats. Richard von Weizsäcker, toujours aussi élégant, grand homme d'Etat et ami d'Israël, parle des similitudes entre Berlin et Jérusalem. Je suis en train de me demander s'il doit être le premier maire de la nouvelle capitale, Jérusalem, lorsque Martin Luther King entre et s'écrie: Tu fais un rêve? C'est Barenboim, n'est-ce pas? Il me prend par les épaules, me passe la main sur la tête en disant: Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer. Tu es vivant et je suis mort.

Est-ce vraiment un rêve? En réalité, j'ai déjà réalisé mon rêve à une petite échelle. J'ai créé cet été un orchestre dans lequel de jeunes musiciens juifs et palestiniens jouent ensemble, comme ils l'avaient toujours fait. Grâce à la musique, nous avons chassé l'hostilité. Il est intolérable de penser qu'au moment d'entrer dans le nouveau millénaire, le Moyen-Orient reste ce qu'il a été tout au long de ce siècle: une poudrière, une région de haine avec des peuples en quête de suprématie nationale. Dans mon rêve, il ne faut que vingt-quatre heures pour faire la paix. La politique peut demander plus de temps, mais non un temps infini. 

Daniel Barenboim, I have a dream / Octobre 1999, dans: La musique éveille le temps (Fayard, 2009)

image: Daniel Barenboim et Edward Said (gregmitchellwriter.blogspot.com)

30/03/2013

Joyeuses fêtes

Joyeuses fêtes

A toutes et à tous, amis ou oiseaux de passage sur La scie rêveuse ou sur Facebook, je souhaite d'heureuses fêtes, avec cette très belle chanson de Leonard CohenGod Is Alive, Magic Is Afoot, chantée par Buffy Sainte-Marie. Pour les visiteurs qui ne maîtrisent pas la langue anglaise, vous trouverez ci-dessous le lien pour la traduction française...

pour Depi P


 

Leonard Cohen, Les perdants magnifiques (Bourgois, 2002)

Traduction française: Martina Charbonnel, Leonard Cohen / Un texte magique (http://emportesparlafoule.blogs.nouvelobs.com/leonard-cohen)

04/03/2013

Vendanges tardives - Des bombardements

Un abécédaire - B comme Bombardement

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Sur tes conseils, mon cher Fred, je relis ce document implacable de W.G. Sebald, De la destruction comme élément de l'histoire naturelle, et qui traite du bombardement massif des villes allemandes - Dresde, Cologne, Hambourg, Darmstadt, Munich etc. - à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une page d'histoire peu souvent évoquée, encore taboue, voire vouée à l'oubli. W.G. Sebald note: Il se dégage des Strategic Bombing Surveys des Alliés, des enquêtes de l'Office fédéral de statistique ou d'autres sources officielles que la Royal Air Force, à elle seule, a largué au cours de quatre cent mille vols un million de tonnes de bombes sur le territoire ennemi; que sur les cent trente et une ville attaquées, une seule fois pour les unes, à de multiples reprises pour les autres, nombreuses sont celles qui ont été presque entièrement rayées de la carte; que les bombardements ont fait en Allemagne près de six cent mille victimes civiles; que trois millions et demi de logements ont été détruits; qu'à la fin de la guerre sept millions et demi de personnes étaient sans abri; qu'il y avait 31,4 mètres cubes de décombres par habitant à Cologne et 42,8 à Dresde. Mais nous ignorons ce que tout cela a signifié en réalité.

L'intérêt de cet ouvrage est de jeter une lumière crue sur une période largement occultée dans la littérature allemande - sauf chez Heinrich Böll, à peu de choses près le seul - comme une mémoire collective qui se concentrerait sur la grandeur passée de la nation, puis sa reconstruction. W.G. Sebald cite quelques réminiscences saisissantes, dont celle de Stig Dagerman, qui entre Hasselbrook et Landwehr, a traversé dans un train roulant à vitesse normale un paysage lunaire, et que dans cette contrée désolée, sans doute l'un des champs de ruines les plus affreux de toute l'Europe, il n'a pas aperçu âme qui vive. Le train, écrit-il, était bondé, comme tous les trains allemands, mais personne ne regardait par la fenêtre. Et l'on avait reconnu en lui l'étranger au fait que lui regardait dehors.

Deux autres exemples abondent dans le même sens, dont celui de Alexander Kluge, à Halberstadt mentionné dans ce livre, avec Madame Schrader, employée d'un cinéma et qui, aussitôt après que la bombe a explosé empoigne la pelle d'un poste de défense passive, espérant dégager les décombres avant la représentation de quatorze heures. Hans Erich Nossack, parle, lui, à son retour à Hambourg quelques jours après le raid, dans une maison isolée et intacte au milieu du désert de décombres, d'une femme en train de nettoyer les vitres.

Déni, espace blanc dans le temps, refus, choc, silence devant cette horreur, hélas en rappelant bien d'autres: Tandis que nous évoquons les brasiers nocturnes de Cologne et de Hambourg, il devrait aussi nous rester en mémoire la ville de Stalingrad, alors gonflée des flots de réfugiés comme le sera plus tard Dresde, bombardée par douze cent chasseurs. Et au cours de cette attaque suscitant les transports de joie des troupes allemandes cantonnées sur l'autre rive, quarante mille personnes étaient en train de trouver la mort...

W.G. Sebald, De la destruction comme élément de l'histoire naturelle (Actes Sud, 2004)

Heinrich Böll, Le silence de l'ange (Seuil, 1995)

Antony Beevor, Stalingrad (coll. Livre de poche/LGF, 2001)

image 1: La destruction de Dresde, 13-14 février 1945 (au-bout-de-la-route.blogspot.com)

image 2: W.G. Sebald (newyorker.com)

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28/02/2013

La citation du jour

Denis Diderot 

citation; livres

La sotte occupation que celle de nous empêcher sans cesse de prendre du plaisir ou de nous faire rougir de celui que nous avons pris! C'est celle du critique.

Denis Diderot, De la critique, dans: Oeuvres (Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard, 1946)

20:05 Écrit par Claude Amstutz dans La citation du jour, Le monde comme il va, Littérature francophone | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : citation; livres | |  Imprimer |  Facebook | | |

14/01/2013

Lire les classiques - Marc-Aurèle

Marc-Aurèle

L'Image_et_le_Pouvoir_-_Buste_de_Marc_Aurel_-_small.jpg

Il ne tient qu'à toi de te retirer à toute heure au-dedans de toi-même. Nulle part l'homme ne saurait trouver une retraite plus douce et plus tranquille que dans l'intimité de son âme, surtout s'il possède au-dedans de lui ces biens précieux que l'on ne peut considérer sans goûter aussitôt un calme parfait et, par ce calme, j'entends la tranquillité d'une âme où tout est en ordre et à sa place. Jouis donc sans cesse de ta solitude et reprends-y de nouvelles forces. 

Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, dans: Daniel-Ange, Les feux du désert vol. 1 / Solitudes (Rémy Magermans, 1973)

image: Buste de Marc-Aurèle (fr.wikipedia.org)

25/12/2012

Joyeux Noël

Que ce temps des fêtes vous apporte à toutes et à tous la réconciliation, l'espérance, la tendresse et la paix! Avec le concours des Moniales bénedictines de l'Abbaye Sainte Cécile, qui chantent avec recueillement et douceur ce Te Deum grégorien, hymne de joie et de reconnaissance! Vous pouvez en retrouver ci-dessous le texte en traduction française...


A Toi, Dieu, notre louange!
Nous t'acclamons: tu es Seigneur!
A Toi, Père éternel,
L'hymne de l'univers.
 
Devant Toi se prosternent les archanges,
Les anges et les esprits des cieux;
Ils Te rendent grâce;
Ils adorent et ils chantent:

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers;
Le ciel et la terre sont remplis
De Ta gloire,
 
C'est Toi que les Apôtres glorifient,
Toi que proclament les prophètes,
Toi dont témoignent les martyrs;

C'est Toi que par le monde entier
L’Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous T'adorons: Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
 
Christ, le Fils du Dieu vivant,
Le Seigneur de la gloire,
Tu n'as pas craint de prendre chair
Dans le corps d'une vierge pour libérer l'humanité captive.
 
Par ta victoire sur la mort,
Tu as ouvert à tout croyant les portes du Royaume;
Tu règnes à la droite du Père;
Tu viendras pour le jugement.
 
Montre-Toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par Ton sang;
Prends-les avec tous les saints
Dans Ta joie et dans Ta lumière.

Sauve ton peuple, Seigneur,
Et bénis Ton héritage.
Dirige les tiens
Et conduis-les jusque dans l'éternité.
 
Chaque jour nous te bénissons
Et nous louons Ton nom à jamais
Et dans les siècles des siècles.

Daigne, Seigneur, en ce jour,
Nous garder de tout péché.
Aie pitié de nous, Seigneur,
Aie pitié de nous.
 
Que ta miséricorde soit sur nous, Seigneur,
Car nous avons mis en Toi notre espérance.
En Toi, Seigneur, j'ai mis mon espérance:
Que je ne sois jamais confondu.

00:59 Écrit par Claude Amstutz dans Chant sacré, Le monde comme il va | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique; spiritualité | |  Imprimer |  Facebook | | |

23/12/2012

Sur un air de fête

Bloc-Notes, 23 décembre / Les Saules

la scie rêveuse; facebook

A l'approche de ce temps des fêtes, vous êtes toutes et tous, chers amis fidèles ou de passage, présents à mon coeur. Vous êtes une part importante de ma joie intérieure, par votre présence, vos témoignages, vos signes d'amitié, vos commentaires ou suggestions: semblables à l'olivier, symbole de sagesse, de générosité et d'éternité...

A votre manière - inconsciemment, j'en suis sûr - vous me faites grandir, chaque jour. Au contraire, je m'en veux parfois de ne pas naviguer autant que je le voudrais sur les pages de vos sites et blogs, ou prends parfois un temps certain pour répondre à votre courrier: la faute à une balance inconstante du temps réparti entre mes proches, les tâches ingrates du quotidien, les plaisirs du jardin, la passion de la lecture et de la musique, enfin La scie rêveuse et Facebook

J'espère néanmoins faire mieux l'année prochaine et vous embrasse très fort, comme si vous étiez là, sous ma fenêtre... 

la scie rêveuse; facebook

images: Les Saules, Cologny (2011/2012)

10:04 Écrit par Claude Amstutz dans Bloc-Notes, Le monde comme il va | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la scie rêveuse; facebook | |  Imprimer |  Facebook | | |